Pégazz Festival 2025 : prologue à Fontenay-sous-Bois

photo X.Prévost
En attendant les concerts des 4 & 5 octobre (programme ici ) le festival proposait, le 21 septembre de 15h à 18h, des ‘Rencontres improvisés musique et art’, dans le cadre des journées du patrimoine, à La Fonderie de Fontenay-sous-Bois.

photo X.Prévost
Des artistes plasticiens du Pôle de création artistique ont improvisé tandis que d’autres artistes (une musicienne et des musiciens) faisaient de même, et cela en public, dans les ateliers ou dans la cour de La Fonderie

photo Maxim François
Vers 15h, dans la relative exiguïté de l’atelier de la peintre Maïtô, la tromboniste Christiane Bopp a donné une réplique musicale féconde à une forme de figuration colorée : surgissement des traits sur un grand format tandis que le trombone parcourait tout un spectre sonore, qui pouvait aussi bien tutoyer le son des trompes de chasse que se jouer des intervalles pour développer son improvisation, et explorer divers modes de jeu (un art où la tromboniste excelle), tout en ponctuant son discours par l’usage de quelques accessoires percussifs. La modeste dimension de l’atelier fit qu’une partie seulement du public pouvait voir et entendre simultanément : il fallait aller et venir pour goûter l’entièreté de la performance, l’événement étant en quelque sorte victime de son succès. Mais il n’y eut pas de frustration.

photo Maxim François
Il en alla de même vers 16h45 pour le duo qui associait la peintre Anja Kornerup-Bang et le batteur Ariel Tessier : espace limité dans l’atelier où se déploya, sur un très grand format, un jaillissement de figuration libre. Les rythmes et polyrythmies du batteur, entre vigueur et nuances, semblaient stimuler la force expressive de la plasticienne. Dans un cas comme dans l’autre, et dans les deux autres performances qui vont être évoquées, c’est une sorte de dialogue sans langue commune, où la figuration (libre ou codée) fait écho à un univers (la musique) dont les codes sont ailleurs. Et pourtant les artistes se parlent, car chacun des arts possède ses registres d’expression, et d’expressivité. C’est ce qui fait tout l’intérêt de telles rencontres, que je serais bien incapable d’assigner à quelque champ esthétique que ce soit.

photo Maxim François
Dans la cour de La Fonderie, vers 15h45, l’illustrateur Bruno Liance donnait la réplique à Grégoire Letouvet, au commande d’un piano électrique pilotant une belle palette d’effets électroniques. Un ostinato dans les graves s’installe, bientôt fixé par les machines en une boucle sur laquelle le pianiste prend son essor en toute liberté. Sur un très grand format le plasticien va construire, à gestes vifs, un paysage à coup de grandes touches noires ; puis en déroulant ce support vers la droite, dissimulant ainsi le premier œuvre, il libère un espace vierge pour dessiner un nouvel horizon, sombre par le trait comme par l’ambiance, qui fera naître dans notre imagination un désir d’unité : mais est-ce que la partie gauche nouvellement créée prolonge ou prélude ? Un mystère de plus….

photo Maxim François
Pour conclure l’après-midi le trio Sweet Dog, avec Julien Soro au saxophone et synthétiseur, Paul Jarret à la guitare, et Ariel Tessier à la batterie, va donner la réplique à Thierry Deroche, sculpteur qui conçoit des sortes de robots métalliques.

photo Maxim François
Tandis que le trio s’enflamme dans une musique très librement improvisée, le sculpteur s’affaire à façonner un nouvel accessoire pour l’objet en cours de finition : comme la musique, la sculpture est aussi un Artisanat d’Art. Beau moment de liberté partagée que ces rencontres, à suivre avec les concerts à venir (cf. supra)
Xavier Prévost (textes, et photos quand mentionné)

photo Maxim François