Jazz live
Publié le 28 Jan 2020

ACADÉMIE du JAZZ : PALMARÈS 2019

Rituellement désormais, on célèbre en janvier les lauréats du millésime écoulé. Belle soirée au Pan Piper, avec beaucoup de musique, et les indispensables calembours du président, quelques jetages de noms un peu ostentatoires, mais aussi des grandes personnalités des Arts pour donner du lustre à la fête.

On évoque les membres de l’Académie disparus cette année : André Francis en janvier 2019, et Jean-Pierre Daubresse récemment. Généreux commentaire sur les qualités du second, et sur l’extrême importance qu’a eu le premier dans la vie des jazzophiles français, des musiciens, et du micro-milieu des chroniqueurs, radioteurs et autres plumitifs : ce n’est pas votre serviteur qui dira le contraire, puisque j’ai eu l’honneur de lui succéder durant 17 ans comme responsable du Bureau du Jazz de Radio France. Rappelons qu’avec la disparition de l’Ami André, le dernier des membres fondateurs de l’Académie nous quittait ; rappelons aussi que, dans la poignée de passionnés qui fondèrent, en 1954, cette noble institution, on comptait aussi Boris Vian. Et justement le légendaire Bison Ravi (ainsi qu’il signa d’une anagramme à l’orée de sa carrière de jazoteur ) était à l’honneur : on fêtera en 2020 le centenaire de sa naissances, et les deux livres récemment parus qui lui sont consacrés ont remporté conjointement le Prix du Livre de Jazz 2019 de l’Académie (tout le palmarès en suivant ce lien vers une page de l’Académie sur les réseaux).

Nathalie Dessay a lu un texte de Vian, savoureux, sur les amateurs de jazz. Olivier Hutman, Gilles Naturel et Peter Gritz ont donné une belle version, très renouvelée, de No Problem, thème de Duke Jordan qu’affectionnait Barney Wilen : ce trio accompagnait Barney au Japon pour un concert devenu un disque («Live in Tokyo ’91») primé lors de la soirée comme meilleur inédit.

Le trio Three Blind Mice (Felix Hunot, Malo Mazurié, Sébastien Girardot), finaliste dans la catégorie Jazz Classique (remportée par une intégrale Albert Ammons), a très élégamment accepté de jouer pour nous.

Leïla Martial, Prix du Jazz Vocal, a épaté par sa singularité virtuose,

Elle a conquis Bertrand Tavernier qui la découvrait. Le réalisateur était là pour remettre au ‘Yes!Trio’ (Aaron Goldberg, Omer Avital, Ali Jackson) le Grand prix de l’Académie du Jazz pour son disque « Groove du jour » (Jazz People/Pias).

Les musiciens, très sensibles au fait d’être présentés par l’auteur du film Autour de minuit, nous ont donné un vibrant moment de musique.

Tout comme Daniel Erdmann, Prix du Musicien Européen, qui avait convié Vincent Courtois pour un duo intimiste et raffiné.

Beau moment de guitare avec le Prix Django Reinhardt, Hugo Lippi. Un prix qui, en dépit de son nom, fut finalement assez rarement attribué à des guitaristes (six au total, celui-ci inclus, depuis 1954) alors que les pianistes et les saxophonistes furent au fil des palmarès plus représentés.

Laurent Coulondre, Prix du Disque Français, joua également en trio, avec Jeremy Bruyère et André Ceccarelli. Et nous eûmes aussi quelques vidéos des absent(e)s, notamment de l’inoxydable Mavis Staples. Une belle soirée qui nous console (si cela était possible !) du calamiteux spectacle des Victoires du Jazz 2019….

Xavier Prévost