Jazz live
Publié le 16 Oct 2016

Bordeaux : M. Gadou/Chazam, et "Les Voyageurs de l'Espace" (Petit, Solal, Foch)

Il faut au moins avoir beaucoup voyagé dans l’espace pour atterrir « Chez Omar », dans l’entre-deux du quartier des Capucins et des rues Lafontaine-Kléber, un petit café-restaurant niché au fond d’une ruelle, dont la clientèle habituelle est celle-là même de ces espaces populaires, et l’équipement délicieusement disparate. On y boit, on y mange, on y assiste même à des concerts. Pas dans les meilleurs conditions, ni pour les musiciens, ni pour les auditeurs… Mais comment faire autrement pour écouter la reconstitution du duo « Votre Chazam/M. Gadou », et voir et entendre Claudia Solal flanquée de ses aventuriers Didier Petit et Philippe Foch ?

Chazam/M. Gadou : « Sad & Silly Songs », Chazam (voix, electronics), M. Gadou (g)

Les Voyageurs de l’Espace : Claudia Solal (voix), Didier Petit (cello, voix), Philippe Foch (dm, voix)

Un duo qui fut célèbre dans tout Bordeaux – ou un peu moins quand même – dans les années 90… Si mon souvenir est juste. 1995 peut-être. Mon fils Guillaume m’avait donné un minidisc, je crois, de ce duo appelé « Tschack ». Je ne pensais pas les retrouver ainsi, un soir d’octobre 2016. Chazam est actuellement bruxellois, M. Gadou j’en ai déjà « parlé » assez souvent ici même. Leur récital à deux est revigorant, d’abord à voix très basse des chansons françaises tristes (quand ils annoncent ça, cela veut dire que le contenu est peut-être triste, mais sûrement la chanson). On ne s’ennuie pas. En deuxième partie, « Votre Chazam » (quels dandys quand même !) fait entendre une voix de stentor, et des rythmes beaucoup plus actuels. On ne s’ennuie pas du tout. Rappel, exit, bravo messieurs.

Photo Caroline Petit

M. Gadou/Chazam, Photo Caroline Petit

Didier Petit, Philippe Foch et Claudia Solal viennent à leur tour occuper le petit espace, joliment décoré, qui sert de scène. Sans doute auraient-ils besoin, de retour d’Alpha du Centaure, d’un peu plus de place pour libérer leur besoin de se remuer, mais voilà, c’est comme ça. La sono n’est pas excellente, mais bon, on fera avec. Le public est rapidement mobilisé par autre chose que la musique, mais on sait depuis Jankélévitch que personne en ce monde n’aime vraiment la musique. De là à conclure, comme Socrate nous y invite parfois tout en nous décourageant de le faire, qu’il est donc urgent de passer dans l’autre monde où nous espérons rencontrer de vrais esthètes… On n’ira pas à ces extrémités. Finalement, la fusée décolle. Parce que Claudia, quand même, en terme de sons stratosphériques, c’est quelque chose, et même quelqu’un. Cat Anderson aurait pu se rhabiller tout de suite. Quand j’y pense, Claudia Solal, chanteuse du big band d’Ellington. Le paradis…

Voilà, l’épreuve est rude, mais elle est traversée, et personne ne pourra dire qu’il n’a pas, à un moment ou à un autre, été subjugué par cette voix. Cristalline dans des aigus d’une clarté éblouissante, perçante comme une chanterelle que Leonid Kogan ferait vibrer dans des harmoniques inouïes, et toujours souriante quand même, heureuse car après tout, dans ces conditions, le bonheur vient de ce qu’on aura pu le faire et toucher.

Claudia Solal, photo Caroline Petit

Claudia Solal, photo Caroline Petit

Un peu désarçonné quand même, je ne suis pas resté pour le troisième concert – un de trop à mon avis, mais on a beau répéter ça à tous les directeurs de festivals, ou de programmations, ils veulent que les gens en aient pour leur argent, en l’occurence pour rien puisque l’entrée est gratuite !!! Peu importe. Regrets, car « Urs Graf Consort » de Prune Bécheau, c’était bien tentant.

Philippe Méziat, merci à Caroline Petit pour ses photos.

Voir l’ensemble des photos de Caroline Petit : https://www.facebook.com/pg/einsteinonthebeachmusic/photos/?tab=album&album_id=1244466968939005

 |Il faut au moins avoir beaucoup voyagé dans l’espace pour atterrir « Chez Omar », dans l’entre-deux du quartier des Capucins et des rues Lafontaine-Kléber, un petit café-restaurant niché au fond d’une ruelle, dont la clientèle habituelle est celle-là même de ces espaces populaires, et l’équipement délicieusement disparate. On y boit, on y mange, on y assiste même à des concerts. Pas dans les meilleurs conditions, ni pour les musiciens, ni pour les auditeurs… Mais comment faire autrement pour écouter la reconstitution du duo « Votre Chazam/M. Gadou », et voir et entendre Claudia Solal flanquée de ses aventuriers Didier Petit et Philippe Foch ?

Chazam/M. Gadou : « Sad & Silly Songs », Chazam (voix, electronics), M. Gadou (g)

Les Voyageurs de l’Espace : Claudia Solal (voix), Didier Petit (cello, voix), Philippe Foch (dm, voix)

Un duo qui fut célèbre dans tout Bordeaux – ou un peu moins quand même – dans les années 90… Si mon souvenir est juste. 1995 peut-être. Mon fils Guillaume m’avait donné un minidisc, je crois, de ce duo appelé « Tschack ». Je ne pensais pas les retrouver ainsi, un soir d’octobre 2016. Chazam est actuellement bruxellois, M. Gadou j’en ai déjà « parlé » assez souvent ici même. Leur récital à deux est revigorant, d’abord à voix très basse des chansons françaises tristes (quand ils annoncent ça, cela veut dire que le contenu est peut-être triste, mais sûrement la chanson). On ne s’ennuie pas. En deuxième partie, « Votre Chazam » (quels dandys quand même !) fait entendre une voix de stentor, et des rythmes beaucoup plus actuels. On ne s’ennuie pas du tout. Rappel, exit, bravo messieurs.

Photo Caroline Petit

M. Gadou/Chazam, Photo Caroline Petit

Didier Petit, Philippe Foch et Claudia Solal viennent à leur tour occuper le petit espace, joliment décoré, qui sert de scène. Sans doute auraient-ils besoin, de retour d’Alpha du Centaure, d’un peu plus de place pour libérer leur besoin de se remuer, mais voilà, c’est comme ça. La sono n’est pas excellente, mais bon, on fera avec. Le public est rapidement mobilisé par autre chose que la musique, mais on sait depuis Jankélévitch que personne en ce monde n’aime vraiment la musique. De là à conclure, comme Socrate nous y invite parfois tout en nous décourageant de le faire, qu’il est donc urgent de passer dans l’autre monde où nous espérons rencontrer de vrais esthètes… On n’ira pas à ces extrémités. Finalement, la fusée décolle. Parce que Claudia, quand même, en terme de sons stratosphériques, c’est quelque chose, et même quelqu’un. Cat Anderson aurait pu se rhabiller tout de suite. Quand j’y pense, Claudia Solal, chanteuse du big band d’Ellington. Le paradis…

Voilà, l’épreuve est rude, mais elle est traversée, et personne ne pourra dire qu’il n’a pas, à un moment ou à un autre, été subjugué par cette voix. Cristalline dans des aigus d’une clarté éblouissante, perçante comme une chanterelle que Leonid Kogan ferait vibrer dans des harmoniques inouïes, et toujours souriante quand même, heureuse car après tout, dans ces conditions, le bonheur vient de ce qu’on aura pu le faire et toucher.

Claudia Solal, photo Caroline Petit

Claudia Solal, photo Caroline Petit

Un peu désarçonné quand même, je ne suis pas resté pour le troisième concert – un de trop à mon avis, mais on a beau répéter ça à tous les directeurs de festivals, ou de programmations, ils veulent que les gens en aient pour leur argent, en l’occurence pour rien puisque l’entrée est gratuite !!! Peu importe. Regrets, car « Urs Graf Consort » de Prune Bécheau, c’était bien tentant.

Philippe Méziat, merci à Caroline Petit pour ses photos.

Voir l’ensemble des photos de Caroline Petit : https://www.facebook.com/pg/einsteinonthebeachmusic/photos/?tab=album&album_id=1244466968939005