Jazz live
Publié le 29 Juil 2019

Jazz des cinq continents : Chucho Valdés Jazz Batá + John Zorn Bagatelles marathon

Pour cette vingtième édition, la programmation d’Hugues Kieffer, signataire d’un édito joliment tourné dans le carnet de bord de ces dix jours dans la cité phocéenne, reflète le goût et la vocation pour la diversité d’une manifestation capable de passer d’un opéra jazz de Vladimir Cosma autour de Marcel Pagnol en ouverture aux assauts furibards d’un John Zorn en son antépénultième soirée. Egalement présent au festival, le tout nouveau directeur du conservatoire de Marseille, Raphaël Imbert, dans une collaboration avec le bluesman Eric Bibb.

Marseille, Jardins du Palais Longchamp, 25-26 juillet

Après une première partie animée par le flamenco caliente du Juan Carmona Septet, qui mêle, dans la tradition du genre, danse et musique, et où l’on apprécie, outre les guitares, la flûte de Domingo Patricio, la soirée latine du festival se poursuit avec quelques grands noms de la musique cubaine.

Chucho Valdés Jazz Batá

Chucho Valdés (p), Ramón Vázquez (b), Dreiser Durruthy, Yaroldy Abreu, Abraham Mansfaroll, Rodney Barreto (perc & batás)

+ Yilian Cañizares (vln, voc), Omara Portuondo (voc), Kenny Garrett (as, ss)

En 1973 paraissait l’album « Jazz Batá » de Chucho Valdés, qui mettait les percussions et racines africaines au premier plan. Valdés n’opère pas de hiérarchie entre les styles, s’amuse à citer ce qui lui passe par la tête, d’extraits de musique classique européenne à des airs populaires. Derrière la bonhomie du personnage, et la simplicité apparente, se niche une grande musicalité en même temps qu’une célébration permanente de la douceur de vivre. L’ambiance échafaudée dans le parc a des airs de bal de village : arbres, guirlandes, buvettes, tandis que les cigales s’en donnent à cœur joie. Familles avec enfants sont venues passer un moment dans ce paradis de rythmes; on danse beaucoup au pied de la scène. Se joignent à la fête trois invités : Yilian Cañizares, violoniste et chanteuse qui accompagne le leader sur Tres Palabras et un hymne édifiant. Avec Omara Portuondo (Buena Vista Social Club), Besame Mucho ravit le public; une apparition de courte durée, empreinte d’émotion. En solo, Valdés livre une reprise de Michel Legrand, avec lequel il se souvient s’être produit en ce même lieu. Le thème des Moulins de mon cœur passe au filtre d’une improvisation débridée, prenant à rebours le romantisme inhérent à cette célèbre composition, qui se transforme en medley-hommage au grand Michel. Enfin, curieuse association que celle avec Kenny Garrett. Quoi de commun entre le style de l’ex-sideman de Miles Davis et celui du leader d’Irakere? Pourtant il ne s’agit pas d’un one-off. Et ces musiciens aux univers distincts se montrent capables de trouver des terrains d’entente et de faire de la musique ensemble. Afrique, Cuba, Etats-Unis : pas forcément cinq continents sur les doigts de la main mais bel et bien des cultures perméables les unes aux autres, chacune contribuant à remodeler les contours du jazz, depuis ses débuts ou presque. La dernière partie fait la part belle au spectacle, avec chanteur, danseur, tout le groupe se lançant dans la ronde, leader y compris, non sans faire participer le public.

John Zorn Bagatelles marathon

C’est à une autre forme de rituel que nous convie John Zorn, épaulé par une trentaine de musiciens. Ce marathon (intéressante métaphore athlétique pour celui dont les premières compositions portaient le nom de joutes sportives : Lacrosse, Hockey, Archery, Pool et même le baseball avec Yankees en 1983) est consacré à un corpus écrit en 2015, étrenné au Québec l’année suivante, confié à divers groupes dans des clubs de New York, pointant le bout du nez à Lisbonne en 2018 et déboulant en force à l’été 2019 dans plusieurs villes d’Europe, dont trois dates françaises. Pascal Rozat et Xavier Prévost ont rédigé sur ce site des recensions reflétant leurs perceptions respectives du marathon de Jazz à Vienne ; et au New Morning de Paris (concert mis sur pied à la dernière minute), la proximité du public avec la scène a permis de vivre l’expérience intensément (je cite l’e-mail d’un spectateur comblé : « cela fût galvanisant, en tout point INOUÏ, RENVERSANT, MAGIQUE. Durant plus de trois heures un émerveillement sans égal. La salle s’y prêtait : comme un concert ‘chez l’habitant’, presque rien que pour nous, tellement le rapport à l’autre était palpable : un cadre de vue et d’écoute que je ne retrouverai peut-être jamais. »). Voici donc quelques impressions de l’étape marseillaise, la dernière dans notre beau pays. Mais peut-on encore parler d’événement quand Zorn multiplie les coups d’éclats, élève chaque année le niveau d’une barre déjà haute, imagine des mises en scène d’une ampleur toujours plus épique pour présenter sa musique? Témoignage d’un épanouissement artistique sans équivalent, Zorn a donné à Marseille 4 heures de musique à un public bigarré et enthousiaste. Le new-yorkais continue de faire prospérer sa galaxie musicale et de donner du plaisir à ses auditeurs, fans et novices, avec exigence et générosité, via un déroulé en forme de montagnes russes. Le liant est assuré par la plume du maître et sa présence pour nommer, superviser ou diriger les 14 formations présentes. Pour boucler la boucle, le dernier groupe voit Mr. Z revenir comme chef d’orchestre, après avoir ouvert les débats à l’alto avec Masada. Ouf ! Pour en savoir plus, suivez le guide.

MASADA

John Zorn (as), Dave Douglas (tp), Greg Cohen (b), Joey Baron (dm)

Le parcours débute avec le quartette Masada, groupe cardinal de la zornosphère, et dont les membres jouent sans partitions des morceaux à tempo medium, aux couleurs sombres, Joey Baron faisant grand cas des toms. Par contraste – le maître-mot de la soirée – s’ensuit une pièce ultra rapide, dans le style souvent associé au groupe, toute en saccades, avec des solos ne dépassant pas les huit secondes (mais des solos quand même), Zorn produisant des bruitages fébriles entre deux phrases ciselées. Ce sera l’unique occasion de l’entendre au saxophone. Il prendra le micro pour faire applaudir chacune des formations suivantes, puis se tiendra sur le côté, premier spectateur de ses interprètes, qui semblent combler ses attentes et lui inspirer de nouvelles idées. Au sujet de Zorn-le-saxophoniste, on peut signaler la sortie récente du volume 6 de la série « The Hermetic Organ », présenté comme un hommage à Edgar Allan Poe et sur lequel, o surprise, Zorn se fait entendre à l’alto, superposé à l’orgue, son autre instrument de prédilection.

SYLVIE COURVOISIER ET MARK FELDMAN

Mark Feldman (vln), Sylvie Courvoisier (p)

Mark Feldman et Sylvie Courvoisier jouent régulièrement le répertoire de Zorn sur scène, en plus de leurs propres travaux en duo (le tout frais « Time Gone out »), ou de leur association avec Evan Parker et Ikue Mori (« Miller’s Tale », et le nouveau projet Cast-a-Net le 27 août prochain à Météo-Mulhouse). Nous voici embarqués dans une randonnée faite de pics et de vallées, collines, sentiers et sommets. Par l’instrumentation autant que par un jeu altier, le couple promeut une approche chambriste, contrastant avec l’esthétique du quartette précédent, et davantage encore avec les tornades à suivre. Aucun enregistrement des Bagatelles n’a vu le jour à ce stade, mais cela pourrait bientôt changer. Un disque de Feldman et Courvoisier sur ce répertoire serait à mon sens prioritaire, une écoute fine à la maison semblant tout indiquée pour ce duo finaud, auquel échoit la lourde tâche de passer entre deux formations vigoureuses, au risque de ne pas laisser le souvenir le plus marquant (ce sera également le cas du duo de violoncellistes Erik Friedlander et Michael Nicholas).

MARY HALVORSON QUARTET

Mary Halvorson (g), Miles Okazaki (g), Drew Gress (b), Tomas Fujiwara (dm)

Comme leurs collègues, le quartette de Mary Halvorson joue une sélection de Bagatelles. On les découvre avec un vif plaisir, parce qu’on suit de près la guitariste dans ses différentes incarnations, et parce que l’interprétation du Book of Angels par ce quartette demeure l’un des meilleurs volumes de la série publiée par Tzadik. Il est fascinant de retrouver les mêmes musiciens, le même son d’ensemble, les mêmes effets sur la guitare, la même sensibilité rock et dentelle jazz, dans un registre moins mélodique, dont le groupe sait parfaitement s’emparer pour le rendre vibrant auprès d’un public intrigué, interloqué, séduit, excité enfin par les sautes d’humeur d’un groupe à l’autre, toutes les quinze minutes. La frustration liée à l’aspect showcase (on aimerait que certaines formations s’expriment plus longuement) est contrebalancée par le fait que l’attention reste soutenue, sachant que le tour de piste de chacun sera bref. Les oreilles sensibles se rassurent ainsi du fait que les dérapages sonores de Trigger et du John Medeski trio ne s’éternisent pas…

ERIK FRIEDLANDER-MIKE NICOLAS DUO

Erik Friedlander (cello), Michael Nicolas (cello)

Le duo de violoncellistes, par sa faible production de décibels, implique qu’il s’agit plutôt d’un trio avec un ensemble de cigales très en verve, sans doute sensibles à ce qui se joue en leur domaine. Une esthétique austère, aux limites du silence parfois, mais doucement corrosive. La concentration n’est alors pas optimale, risque inhérent au fait de présenter une musique d’une certaine fragilité sur une grande scène. Mais à l’opposé de l’enfermement dans une salle pour une écoute exclusive, la configuration marseillaise permet à chacun de se sentir libre de se déplacer, de s’approcher de la scène, de recevoir la musique comme bon lui semble, de prendre une pause lorsqu’une formation lui parle moins qu’une autre. Soit une excellente manière d’encourager les gens à la découverte.

TRIGGER

Will Greene (elg), Simon Hanes (b), Aaron Edgcomb (dm)

A l’autre bout du spectre acoustique, personne ne risque la distraction lors du trio Trigger (« gâchette » ou « déclencheur »), aussi déjanté que précis. Sous la générosité en décibels et la radicalité provocante du geste, barrage infranchissable pour certains, se trouvent les compositions de Zorn, défendues à leur manière par trois musiciens spécialisés dans ce répertoire, avant de publier en ce mois de juillet un album de leur plume, où se retrouve l’approche vindicative qui les caractérise. Difficile d’aller plus loin dans le punk-rock virulent. Depuis des décennies Zorn aime à fréquenter ce type d’énergie et l’inclut dans ses travaux, à divers degrés. Dans le public, ceux qui ne se bouchent pas les oreilles se montrent franchement emballés, aussi surpris que réjouis par cette déflagration inattendue.

CRAIG TABORN SOLO

Craig Taborn (p)

D’un extrême à l’autre, encore et toujours. Craig Taborn a la rude mission d’enchaîner en solo après l’ouragan Trigger. Pas du genre à se laisser intimider, le pianiste relève le défi. Pour assurer la transition, il envoie du costaud au début avant de ralentir le pouls, utilisant la force du vent pour orienter sa voile sonore, et nous ramenant progressivement sur des rives plus rassurantes, tout étant relatif s’agissant de musique moderne. Taborn, mine de rien, fait désormais partie de la troupe, participant à divers projets mis sur pied par John Zorn (d’un volume du Book of Angels à un titre sur l’hommage à Cecil Taylor, en passant par un trio avec Jim Black et Ikue Mori), dont il est ravi de servir le propos.

JOHN MEDESKI TRIO

John Medeski (org), Dave Fiuczynski (elg), Calvin Weston (dm)

Le trio de John Medeski bénéficie d’une sonorisation permettant de distinguer la contribution de chacun des membres du groupe, là où une précédente prestation avait vu les sons s’anéantir les uns les autres. Depuis le trio Medeski, Martin & Wood, qui nous a donné quelques-unes des meilleures tranches de groove rétro-futuriste à partir des années 90, Medeski est devenu un fidèle grognard de JZ, à l’orgue comme au piano. Trois Bagatelles sont passées à la moulinette du jazz-rock des années 70, avec orgue en fusion, guitare en furie et batterie volubile. Et avec le patron sur scène, pas de fausse note… Un très bon moment.

NOVA QUARTET

John Medeski (p), Kenny Wollesen (vib), Trevor Dunn (b), Joey Baron (dm)

Le désordre apparent laisse place à des délices certifiés telles que le Nova Quartet, qui reprend l’instrumentation du Modern Jazz Quartet et puise dans l’esthétique du jazz des sixties. Medeski reste sur scène, au piano cette fois. Réalise-t-on à quel point il doit être ardu pour un musicien de changer ainsi d’instrument et d’énergie d’un instant à l’autre ? Cette faculté d’adaptation est épatante en elle-même, compliment que l’on peut étendre à Kenny Wollesen, qui passe du vibraphone à la batterie, et à Trevor Dunn, d’une contrebasse moelleuse à la basse électrique d’une dureté certaine lors du final métallique. Nova Express, c’est peut-être le groupe le plus explicitement jazz mis sur pied par Zorn, et dont la plénitude du son d’ensemble rend les thèmes parmi les plus accessibles de la soirée. Baron et Wollesen associent une pulsion permanente à des ambiances oniriques, à l’instar du sextette Dreamers, duquel se rapprochent les amis Nova.

GYAN RILEY ET JULIAN LAGE

Gyan Riley (g), Julian Lage (g)

Un duo enchanteur et à mettre entre toutes les oreilles que celui de Julian Lage et Gyan Riley, pionniers dans l’interprétation des Bagatelles puis unis sur le tendre « Midsummer Moons » et à nouveau sur « The Book Beriah’ », livre final de l’épopée Masada. Deux guitares jumelles, deux musiciens précautionneux, face à face, yeux dans les yeux, pour des interprétations caressantes mais pas exemptes de dissonances. Zorn leur réserve une présentation particulièrement énergique. On se réjouit du fait que le succès de sa carrière solo n’empêche pas Lage de poursuivre l’aventure avec Zorn. Riley n’est pas en reste, engagé dans des aventures avant-gardistes, parfois avec son père Terry, ou toujours côté Zorn au sein du quartette Dither, encore une merveille.

BRIAN MARSELLA TRIO

Brian Marsella (p), Trevor Dunn (b), Kenny Wollesen (dm)

Brian Marsella s’est fait remarquer auprès du percussionniste brésilien Cyro Baptista, fidèle parmi les fidèles de la tribu Zorn, puis lors de concerts renversants sous son nom, ainsi que pour avoir signé un bel album en trio, « Outspoken : The Music of the Legendary Hassan », et pris part, aux côtés de Craig Taborn, Sylvie Courvoisier, Kris Davis à l’hommage à Cecil Taylor sur Tzadik. Marsella continue sur cette lancée avec l’une des formations les plus appréciées du marathon : ballades douce-amères, moments d’hypnose collective, et pour finir un morceau éclatant, où la vélocité impossible combinée au feeling du pianiste font merveille. Bonne impression confirmée : on ne se lasse pas du Marsella sound system.

IKUE MORI

Ikue Mori (elec)

Sans surprise, Ikue Mori fait du Ikue Mori. La japonaise a depuis longtemps trouvé sa voie, constitué un arsenal de sons qu’elle tire d’un Macbook, et les soumet à toutes sortes de traitements dont elle seule a le secret. La source numérique des sonorités cristallines, métalliques et scintillantes, n’est pas cachée, et Mori n’est pas une musicienne au sens traditionnel du terme. Mieux vaut donc oublier toute référence à la culture instrumentale, il s’agit d’autre chose, il faut savoir s’y rendre disponible. Le motif atonal caractéristique des Bagatelles, qui en constitue en quelque sorte la signature, est intégré dans les données informatiques et surgit ici et là durant le set. Il est rare que Mori s’écarte de l’abstraction, mais c’est le cas ici avec ces citations littérales des partitions, justifiant sa présence au marathon. Le guitariste Jean-Marc Montera, qui travailla avec Ikue Mori par le passé, n’en perd pas une miette.

KRIS DAVIS QUARTET

Kris Davis (p), Mary Halvorson (g), Drew Gress (b), Kenny Wollesen (dm)

Le quartette de Kris Davis, composé, à part la pianiste canadienne, de musicien(ne)s déjà entendus dans la soirée, livre une version toute en élégance, de Bagatelles dans lesquelles se logent cette fois des traces et références à la musique classique, portées par la pianiste et sapées à dessein par les glissandi vertigineux d’une Mary Halvorson utilisés avec parcimonie mais de manière imprévisible. Le motif caractéristique décrit plus haut est formulé sans ambiguïté au début du deuxième morceau. On savoure et on trouve tout cela trop bref.

PETER EVANS SOLO

Peter Evans (tp)

Pour son solo au festival Météo-Mulhouse, Peter Evans s’appuyait largement sur des effets et amplification électroniques pour un set distancié et générant peu d’adhésion outre une finition technique sans égal et un engagement physique indubitable. Je guettais l’occasion de l’entendre à nouveau pour vérifier des impressions mitigées. Première différence de taille, le trompettiste joue sans le moindre effet ou relais. Il n’y a que lui, la trompette et le micro. Les seuls effets produits le sont avec la langue, le souffle (continu), et une maîtrise absolue de son outil, relevant un instant de la virtuosité et la seconde suivante du champ de l’improvisation totale. Ce set a fait partie des moments les plus satisfaisants de ce 26 juillet. Zorn affuble Evans du qualificatif de « force de la nature ». On se prend à rêver d’un coffret « Bagatelles », double ou triple album qui réunirait chacune des formations ayant illuminé ces marathons, sur le modèle de « The Unknown Masada » par exemple, où une ribambelle de groupes jouait dans des styles éclectiques une série de compositions inédites. Après ce solo terrassant, il ne reste qu’à se masser au pied de la scène afin d’y communier lors du final en apothéose.

ASMODEUS

Marc Ribot (elg), Trevor Dunn (b), Kenny Grohowski (dm), John Zorn (cond)

Logiquement, le trio Asmodeus (que nul n’attendait puisqu’il n’était pas annoncé sur le programme) est chargé de conclure la soirée de la plus électrique des façons, après les secousses sismiques déjà mentionnées. Zorn dirige le groupe de la main et du visage, en plus des partitions savonneuses que les musiciens ne peuvent guère quitter des yeux. La rapidité de l’éclair et la force de frappe de ce trio le disputent à la précision chirurgicale des notes jouées, avec le défi additionnel de changements de cap en direct imposés par un Zorn dont c’est l’une des stratégies préférées. Avant de déclencher ces dernières hostilités, Zorn a remercié le public d’être non seulement venu mais resté. Les spectateurs ont su recevoir les propositions contrastées du maître de céans quatre heures durant. Le marathon marseillais est terminé, mais pas pour Zorn et son équipe qui filent quelques heures plus tard vers San Sebastian, destination finale de cette tournée à laquelle on se devait d’assister. Quant à Marc Ribot, Mary Halvorson et Joey Baron, ils seront tous trois en août à l’affiche de Jazz em Agosto, à la tête de leurs propres projets.

Outre sa qualité musicale et de sonorisation, le festival s’est signalé par sa convivialité chaleureuse, son accueil remarquablement simple et simplement remarquable, facilitant en tout point le séjour des petits et grands reporters. DC