Jazz live
Publié le 11 Mai 2024

FESTIVAL JAZZ SOUS LES POMMIERS

JEUDI 9 MAI

No(w) Beauty (photo : Lionel Eskenazi)

Météo et programmation d’exception sont toujours au beau fixe avec une journée qui commence sous les auspices de l’harmonie et de l’interaction. Le groupe No(w) Beauty (avec Hermon Mehari, Enzo Carniel, Damien Varaillon et Stéphane Adsuar) a subjugué le public du Magic Mirror par la fluidité et l’évidence de sa musique, le talent de ses musiciens et le formidable son produit par le groupe. Nous sommes séduits par la progression musicale de ce quartette qui développe une musique singulière et un univers très excitant. Il va falloir qu’ils songent à retirer la parenthèse sur le w de leur nom, car il n’y a plus aucune ambigüité sur la pertinence de la beauté de leur musique…A noter que ce concert sera diffusé le samedi 18 mai à 19h dans le Jazz Club de France Musique.

Le Quintette de Vincent Courtois (photo : Lionel Eskenazi)

A 15h au Théâtre,  le violoncelliste et compositeur Vincent Courtois présentait son nouveau projet « Finis Terrae » autour du magnifique film de Jean Epstein (1929). Pas de Ciné-Concert aujourd’hui, mais uniquement la bande son, jouée en live par un quintette singulier (Sophie Bernado au basson, Robin Fincker à la clarinette et au saxophone ténor, Jannick Martin à l’accordéon et François Merville à la batterie). Une musique inspirée et très organique qui mélange avec bonheur folklore breton, musique contemporaine et improvisations jazz, où sans les images, nous percevons tout de même une grande force narrative.

Jan Garbarek & Trilok Gurtu (photo : Lionel Eskenazi)

A 17h, Salle Marcel Hélié, le Festival a eu l’excellente idée de programmer le saxophoniste norvégien Jan Garbarek (qui se produit rarement en France), dans la formule du quartette avec la présence d’une autre star : le percussionniste et batteur indien Trilok Gurtu. Le saxophoniste élégant de 77 ans ne fait pas son âge et possède toujours un formidable souffle en produisant un son magnifique avec son saxophone ténor. Les envolées lyriques de son ethno-jazz scandinave sont parfaitement portées par sa remarquable section rythmique, qui le propulse vers des sommets (mentionnons le bassiste Yuri Daniel très influencé par Jaco Pastorius). Une belle prestation avec des moments forts, malheureusement gâchée par de longs solos démonstratifs de chacun des membres. Les 40 premières minutes étaient formidables et intenses, mais tout était dit et la suite fût un peu poussive….

Napoleon Maddox, Jowee Omicil & Sorg (photo : Lionel Eskenazi)

Pour finir en beauté cette journée, rien ne valait mieux que l’énergie et la force d’attraction du projet « L’Ouverture de Toussaint » de Napoleon Maddox avec Jowee Omicil et Sorg. Du rap à la fois mélodique et musclé, joué par de très bons musiciens (avec guitare, claviers et saxophone) et porté par deux formidables chanteurs : Maddox & Omicil. Des compositions entrainantes dont on perçoit la possibilité de devenir des tubes potentiels (Sugarcane, The Letter) et un beau discours sur les droits civiques et l’indépendance des descendants d’esclaves à la travers la figure mythique du gouverneur franco-haïtien Toussaint L’ouverture.

Lionel Eskenazi