Jazz live
Publié le 19 Mai 2024

23 ème FESTIVAL JAZZ A SAINT-GERMAIN-DES-PRES

SAMEDI 18 MAI 2024

FRED HERSCH PIANO SOLO

Photo : Lionel Eskenazi

Dix jours après Coutances, revoici Fred Hersch sur une scène française, mais cette fois-ci en piano solo. C’est à Paris, dans l’écrin de la Maison des Océans que le pianiste américain a été invité par le Festival Jazz à Saint-Germain-des-Prés où un magnifique Steinway D a été loué pour l’occasion. Un concert entièrement acoustique – sans aucune sonorisation – pour le plaisir des oreilles, à l’écoute du fabuleux toucher de Fred Hersch. Un toucher fin et élégant qui n’oublie pas pour autant la puissance sonore, bien que l’on ait l’impression qu’il caresse les touches ! Une main dans la tradition et une autre dans la modernité, Fred Hersch a revisité en presque deux heures toute l’histoire du jazz. Il était censé jouer son denier album « Silent Listening » paru récemment chez Ecm et il n’en a interprété que quelques titres, qui se trouvèrent d’ailleurs en parfaite adéquation avec le concept « Jazz et Méditation » que propose le Festival ce dimanche !

Photo : Maxim François

Le pianiste de 68 ans a préféré mettre l’accent sur ses compositeurs préférés : Monk, Jobim, Gershwin, Strayhorn, Gismonti, afin de développer son jeu unique et de nous raconter de fort belles histoires, où écriture et improvisation filent le parfait amour. Concernant Monk, après une intro entièrement improvisée, il attaque un Round Midnight  envoûtant, particulièrement dépouillé, fantomatique et déstructuré, qu’il enchaîne avec I Mean You, où il relie la musique de Monk au ragtime, avant de partir dans des improvisations de jazz moderne et de retomber parfaitement sur ses pieds. Du grand art ! Au rappel, comme il l’a fait à Coutances, il nous a interprété un de ses morceaux favoris : And So It Goes de Billy Joel, puis ravi de l’accueil du public et de la qualité de son piano, il a enchaîné avec brio et émotion sur un thème de Monk.  Beaucoup plus haut que l’océan, Fred Hersch nous a fait tutoyer les anges non loin de la voûte céleste !

Lionel Eskenazi