Jazz live
Publié le 8 Juin 2024

FESTIVAL JAZZDOR 07.06.2024

Pour cette quatrième et dernière soirée du Festival Jazzdor à Berlin, Philippe Ochem a programmé trois groupes français passionnants, avec en clôture et en guise de bouquet final, le quartette d’Emile Parisien.

C’est le trio « Lotus Flower » du pianiste et compositeur Bruno Angelini qui a ouvert cette soirée. Un trio fortement singulier (piano, saxophone alto et saxophone ténor) avec deux souffleuses exceptionnelles : la polonaise Angelika Niescier à l’alto et la française Sakina Abdou au ténor.

Photo : Lionel Eskenazi

Bruno Angelini est un artiste humaniste et engagé, le projet global est un hommage à l’une de ses idoles : Wayne Shorter et chaque composition est dédiée à une personnalité du monde de l’art, de la politique ou de la science, en y incluant ceux qui œuvrent pour la paix dans le monde, le climat ou le féminisme : Nelson Mandela, les scientifiques du GIEC, la féministe Jane Addams ou l’écologiste Berta Cacerès.

Une musique inspirée et aérienne qui laisse beaucoup d’espace aux musiciens en l’absence de rythmique, autour d’un programme pour lequel on voterait les yeux fermés en cette période électorale !

Photo : Lionel Eskenazi

En deuxième partie, ce fût autour du guitariste et compositeur Gilles Coronado de nous présenter une version étendue de son trio « La Main » sous la forme d’un quintette de haut vol avec : Olivier Laisney à la trompette, Catherine Delaunay à la clarinette, Sarah Murcia au synthé-bass et Christophe Lavergne à la batterie.

Photo : Lionel Eskenazi

Une musique écrite et précise tout en étant ouverte aux improvisations les plus folles. L’association trompette-clarinette (pas si courante) fonctionne à merveille, la section rythmique, entre le synthé-bass et la batterie virevoltante de Christophe Lavergne, assure un groove particulièrement prégnant, quant au guitar-héro Gilles Coronado, il s’amuse comme un gamin et propose un jeu excitant très singulier avec sa Gibson SG (celle de Frank Zappa et d’Angus Young !).

Photo : Lionel Eskenazi

J’avais énormément apprécié le quartette d’Emile Parisien sur scène le mois dernier au Festival Jazz à Saint-Germain-des –prés et je n’ai malheureusement pas pu assister à leur concert à Berlin. J’en suis désolé et je m’excuse auprès des musiciens avec qui j’ai pu discuter au cours de la soirée.

Ce groupe est phénoménal – toujours actif depuis 20 ans – malgré les multiples activités musicales d’Emile Parisien. Une alchimie incroyable s’opère ente les quatre musiciens qui portent l’interaction au plus haut point. Une musique qui évolue et qui demeure toujours passionnante en intégrant  avec bonheur des bidouillages électroniques.

Je ne doute pas une seconde que le public de la Kesslhaus a fait une ovation à l’un des groupes français les plus originaux et les plus innovants.

Lionel Eskenazi