Jazz live
Publié le 10 Août 2014

À Voix Haute, Bagnères-de-Bigorre, Stop II, Marjolaine Reymond Quintet, Fanfare du fond du bus

« À Voix Haute », c’est l’affaire d’un enfant du pays, Yan Beigbeder, qui préside aussi aux destinées de l’association « Einstein on the Beach ». Courageusement, non sans vifs succès mais aussi quelques déboires, il dirige le festival vocal de la ville où vivent ses parents (Bagnères de Bigorre), mais réside à l’année à Bordeaux. Programmateur de la « semaine jazz » de Cugnaux (31, voir ce même blog), il vient de subir les foudres d’une de ces « nouvelles municipalités » de droite (mais hélas ce n’est pas un privilège de cette partie de la représentation politique…) issue des dernières élections, et la « semaine jazz » a été purement et simplement supprimée, et la personne en place à la direction des affaires culturelles reléguée dans un autre service… C’est le lot de notre démocratie : le pouvoir appartient à ceux qui sont élus, et une fois passé le cap de l’élection, ils considèrent qu’ils n’ont plus de comptes à rendre à personne avant les six années fatidiques. Et, souvent avec une morgue imbécile, ils dictent leur loi, surtout en matière culturelle où, comme chacun sait, l’avis du plus ignorant est bien supérieur à celui qui en connaît un bout. Avec ça, comment ne pas désespérer d’un système dont on voudrait encore nous faire croire qu’il est le meilleur parmi les pires ?

 

Passons. A Bagnères rien de tel, nous l’avons dit. Et donc, en cinq ans (je n’étais pas venu depuis 2009), le festival a pris son rythme de croisière, avec l’an dernier cette juste initiative de regrouper tous les concerts autour de la Halle aux Grains. Une salle aux dimensions incroyable pour la cité, qui possède une scène d’une ouverture immense, une vraie fosse d’orchestre qui ne fut jamais ouverte, et tout ce qu’il faut pour des spectacles d’opéra-comique et d’opérette qui ne furent, évidemment, jamais produits. Encore un maire qui avait des vues insensées ! Il faut dire, à sa décharge, que la petite ville pyrénéenne a connu son heure de gloire, avec une saison où les curistes étaient nombreux et surtout très riches. J’ai déjà dit combien cette richesse passée, et encore un peu présente, avait de charmes.

 

Pour l’heure, le festival « À voix haute » tient le pari d’une programmation en partie gratuite et populaire, et en partie fondée sur une sélection bien faite de propositions vocales venues de tous les pays, qui sont accueillies dans cette fameuse salle dans des conditions tarifaires très correctes. Pour ce qui touche à la fête populaire bien venue, la « Fanfare du fond du bus » a joué hier à de nombreuses reprises, au marché le matin (quel marché magnifique !), en prélude au concert du soir, et en interlude avant le concert de la nuit. En « guest », M. Gadou et son euphonium en provenance d’Europe Centrale. Il faudra un jour faire l’éloge des fanfares, mais je laisse ce soin à quelque collègue mieux inspiré. Pour ce qui me concerne, j’en apprécie l’effet sur les enfants, qui ne manquent pas une occasion de se faire remarquer en dansant avec une grâce toute relative, et sur les amoureux qui en profitent pour se donner rendez-vous dans le cercle des curieux. La bière et le vin du pays ajoutent à cette atmosphère souriante, et tout le monde est content.

 

IMG 8460

M. Gadou, trombone, euphonium, guitare, 

compositions, chant « a capella », improvisateur,

il est la vraie révélation de ce festival !

 

« L’Impromptu de la secrétaire », c’est une nouvelle façon de désigner les débats, initiés par Isabelle Jelen et son petit tambour. Lequel n’a pas empêché hier Didier Petit, et le nommé encore M. Gadou, de palabrer d’importance, avec de petites interventions musicales fort charmantes, le tout sous la conduite de Yan Beigbeder lui-même. Fin de notre rubrique « patron de festival ».

 

Stop II « Country Trash » m’a paru plus trash que country, mais où est le problème ? Hommage à Johnny Cash ? À J.J. Cale ? Un peu de tout ça. De la bonne humeur en tous cas, sans atteindre au grandiose que peut parfois toucher Eugene Chadbourne. Cette musique (je veux parler de la musique « country ») jouit en France d’une fausse bonne – ou mauvaise – réputation. Dans les deux cas, on se trompe. On ne la connaît pas de l’intérieur, on ne veut en général rien en savoir que de surface, et on la réduit à ses caricatures politiques droitières, sans connaître ce qui, au moins dans les années 70, a pu donner des artistes comme Gram Parsons.

 

Marjolaine Reymond s’est présentée en quintet, avec Illiya Amar (vib) en lieu et place de David Patrois. Excellent dans ses interventions solistes, le vibraphoniste et les musiciens qui accompagnent la chanteuse se sont mis au service de sa musique, ce qui est la moindre des choses. Ensuite… disons que la chose est plus compliquée. J’avais reçu le dernier CD de Marjolaine, il ne m’avait guère enchanté, et j’attendais beaucoup du concert. Je n’ai pas été conquis. Problèmes de justesse dans les 4 premiers morceaux ? Sans doute. Mais plus généralement – pour moi – problème d’intention, de position de la voix et du corps. Une certaine froideur aussi, même si, dans les envolées dans l’aigu, la voix est plus facile, rayonnante même. On ne reprochera rien à l’univers littéraire dont Marjolaine Reymond tire son répertoire. Mais cela ne suffit pas. Voilà. Je reste donc très réservé.

 

Philippe Méziat

|

« À Voix Haute », c’est l’affaire d’un enfant du pays, Yan Beigbeder, qui préside aussi aux destinées de l’association « Einstein on the Beach ». Courageusement, non sans vifs succès mais aussi quelques déboires, il dirige le festival vocal de la ville où vivent ses parents (Bagnères de Bigorre), mais réside à l’année à Bordeaux. Programmateur de la « semaine jazz » de Cugnaux (31, voir ce même blog), il vient de subir les foudres d’une de ces « nouvelles municipalités » de droite (mais hélas ce n’est pas un privilège de cette partie de la représentation politique…) issue des dernières élections, et la « semaine jazz » a été purement et simplement supprimée, et la personne en place à la direction des affaires culturelles reléguée dans un autre service… C’est le lot de notre démocratie : le pouvoir appartient à ceux qui sont élus, et une fois passé le cap de l’élection, ils considèrent qu’ils n’ont plus de comptes à rendre à personne avant les six années fatidiques. Et, souvent avec une morgue imbécile, ils dictent leur loi, surtout en matière culturelle où, comme chacun sait, l’avis du plus ignorant est bien supérieur à celui qui en connaît un bout. Avec ça, comment ne pas désespérer d’un système dont on voudrait encore nous faire croire qu’il est le meilleur parmi les pires ?

 

Passons. A Bagnères rien de tel, nous l’avons dit. Et donc, en cinq ans (je n’étais pas venu depuis 2009), le festival a pris son rythme de croisière, avec l’an dernier cette juste initiative de regrouper tous les concerts autour de la Halle aux Grains. Une salle aux dimensions incroyable pour la cité, qui possède une scène d’une ouverture immense, une vraie fosse d’orchestre qui ne fut jamais ouverte, et tout ce qu’il faut pour des spectacles d’opéra-comique et d’opérette qui ne furent, évidemment, jamais produits. Encore un maire qui avait des vues insensées ! Il faut dire, à sa décharge, que la petite ville pyrénéenne a connu son heure de gloire, avec une saison où les curistes étaient nombreux et surtout très riches. J’ai déjà dit combien cette richesse passée, et encore un peu présente, avait de charmes.

 

Pour l’heure, le festival « À voix haute » tient le pari d’une programmation en partie gratuite et populaire, et en partie fondée sur une sélection bien faite de propositions vocales venues de tous les pays, qui sont accueillies dans cette fameuse salle dans des conditions tarifaires très correctes. Pour ce qui touche à la fête populaire bien venue, la « Fanfare du fond du bus » a joué hier à de nombreuses reprises, au marché le matin (quel marché magnifique !), en prélude au concert du soir, et en interlude avant le concert de la nuit. En « guest », M. Gadou et son euphonium en provenance d’Europe Centrale. Il faudra un jour faire l’éloge des fanfares, mais je laisse ce soin à quelque collègue mieux inspiré. Pour ce qui me concerne, j’en apprécie l’effet sur les enfants, qui ne manquent pas une occasion de se faire remarquer en dansant avec une grâce toute relative, et sur les amoureux qui en profitent pour se donner rendez-vous dans le cercle des curieux. La bière et le vin du pays ajoutent à cette atmosphère souriante, et tout le monde est content.

 

IMG 8460

M. Gadou, trombone, euphonium, guitare, 

compositions, chant « a capella », improvisateur,

il est la vraie révélation de ce festival !

 

« L’Impromptu de la secrétaire », c’est une nouvelle façon de désigner les débats, initiés par Isabelle Jelen et son petit tambour. Lequel n’a pas empêché hier Didier Petit, et le nommé encore M. Gadou, de palabrer d’importance, avec de petites interventions musicales fort charmantes, le tout sous la conduite de Yan Beigbeder lui-même. Fin de notre rubrique « patron de festival ».

 

Stop II « Country Trash » m’a paru plus trash que country, mais où est le problème ? Hommage à Johnny Cash ? À J.J. Cale ? Un peu de tout ça. De la bonne humeur en tous cas, sans atteindre au grandiose que peut parfois toucher Eugene Chadbourne. Cette musique (je veux parler de la musique « country ») jouit en France d’une fausse bonne – ou mauvaise – réputation. Dans les deux cas, on se trompe. On ne la connaît pas de l’intérieur, on ne veut en général rien en savoir que de surface, et on la réduit à ses caricatures politiques droitières, sans connaître ce qui, au moins dans les années 70, a pu donner des artistes comme Gram Parsons.

 

Marjolaine Reymond s’est présentée en quintet, avec Illiya Amar (vib) en lieu et place de David Patrois. Excellent dans ses interventions solistes, le vibraphoniste et les musiciens qui accompagnent la chanteuse se sont mis au service de sa musique, ce qui est la moindre des choses. Ensuite… disons que la chose est plus compliquée. J’avais reçu le dernier CD de Marjolaine, il ne m’avait guère enchanté, et j’attendais beaucoup du concert. Je n’ai pas été conquis. Problèmes de justesse dans les 4 premiers morceaux ? Sans doute. Mais plus généralement – pour moi – problème d’intention, de position de la voix et du corps. Une certaine froideur aussi, même si, dans les envolées dans l’aigu, la voix est plus facile, rayonnante même. On ne reprochera rien à l’univers littéraire dont Marjolaine Reymond tire son répertoire. Mais cela ne suffit pas. Voilà. Je reste donc très réservé.

 

Philippe Méziat

|

« À Voix Haute », c’est l’affaire d’un enfant du pays, Yan Beigbeder, qui préside aussi aux destinées de l’association « Einstein on the Beach ». Courageusement, non sans vifs succès mais aussi quelques déboires, il dirige le festival vocal de la ville où vivent ses parents (Bagnères de Bigorre), mais réside à l’année à Bordeaux. Programmateur de la « semaine jazz » de Cugnaux (31, voir ce même blog), il vient de subir les foudres d’une de ces « nouvelles municipalités » de droite (mais hélas ce n’est pas un privilège de cette partie de la représentation politique…) issue des dernières élections, et la « semaine jazz » a été purement et simplement supprimée, et la personne en place à la direction des affaires culturelles reléguée dans un autre service… C’est le lot de notre démocratie : le pouvoir appartient à ceux qui sont élus, et une fois passé le cap de l’élection, ils considèrent qu’ils n’ont plus de comptes à rendre à personne avant les six années fatidiques. Et, souvent avec une morgue imbécile, ils dictent leur loi, surtout en matière culturelle où, comme chacun sait, l’avis du plus ignorant est bien supérieur à celui qui en connaît un bout. Avec ça, comment ne pas désespérer d’un système dont on voudrait encore nous faire croire qu’il est le meilleur parmi les pires ?

 

Passons. A Bagnères rien de tel, nous l’avons dit. Et donc, en cinq ans (je n’étais pas venu depuis 2009), le festival a pris son rythme de croisière, avec l’an dernier cette juste initiative de regrouper tous les concerts autour de la Halle aux Grains. Une salle aux dimensions incroyable pour la cité, qui possède une scène d’une ouverture immense, une vraie fosse d’orchestre qui ne fut jamais ouverte, et tout ce qu’il faut pour des spectacles d’opéra-comique et d’opérette qui ne furent, évidemment, jamais produits. Encore un maire qui avait des vues insensées ! Il faut dire, à sa décharge, que la petite ville pyrénéenne a connu son heure de gloire, avec une saison où les curistes étaient nombreux et surtout très riches. J’ai déjà dit combien cette richesse passée, et encore un peu présente, avait de charmes.

 

Pour l’heure, le festival « À voix haute » tient le pari d’une programmation en partie gratuite et populaire, et en partie fondée sur une sélection bien faite de propositions vocales venues de tous les pays, qui sont accueillies dans cette fameuse salle dans des conditions tarifaires très correctes. Pour ce qui touche à la fête populaire bien venue, la « Fanfare du fond du bus » a joué hier à de nombreuses reprises, au marché le matin (quel marché magnifique !), en prélude au concert du soir, et en interlude avant le concert de la nuit. En « guest », M. Gadou et son euphonium en provenance d’Europe Centrale. Il faudra un jour faire l’éloge des fanfares, mais je laisse ce soin à quelque collègue mieux inspiré. Pour ce qui me concerne, j’en apprécie l’effet sur les enfants, qui ne manquent pas une occasion de se faire remarquer en dansant avec une grâce toute relative, et sur les amoureux qui en profitent pour se donner rendez-vous dans le cercle des curieux. La bière et le vin du pays ajoutent à cette atmosphère souriante, et tout le monde est content.

 

IMG 8460

M. Gadou, trombone, euphonium, guitare, 

compositions, chant « a capella », improvisateur,

il est la vraie révélation de ce festival !

 

« L’Impromptu de la secrétaire », c’est une nouvelle façon de désigner les débats, initiés par Isabelle Jelen et son petit tambour. Lequel n’a pas empêché hier Didier Petit, et le nommé encore M. Gadou, de palabrer d’importance, avec de petites interventions musicales fort charmantes, le tout sous la conduite de Yan Beigbeder lui-même. Fin de notre rubrique « patron de festival ».

 

Stop II « Country Trash » m’a paru plus trash que country, mais où est le problème ? Hommage à Johnny Cash ? À J.J. Cale ? Un peu de tout ça. De la bonne humeur en tous cas, sans atteindre au grandiose que peut parfois toucher Eugene Chadbourne. Cette musique (je veux parler de la musique « country ») jouit en France d’une fausse bonne – ou mauvaise – réputation. Dans les deux cas, on se trompe. On ne la connaît pas de l’intérieur, on ne veut en général rien en savoir que de surface, et on la réduit à ses caricatures politiques droitières, sans connaître ce qui, au moins dans les années 70, a pu donner des artistes comme Gram Parsons.

 

Marjolaine Reymond s’est présentée en quintet, avec Illiya Amar (vib) en lieu et place de David Patrois. Excellent dans ses interventions solistes, le vibraphoniste et les musiciens qui accompagnent la chanteuse se sont mis au service de sa musique, ce qui est la moindre des choses. Ensuite… disons que la chose est plus compliquée. J’avais reçu le dernier CD de Marjolaine, il ne m’avait guère enchanté, et j’attendais beaucoup du concert. Je n’ai pas été conquis. Problèmes de justesse dans les 4 premiers morceaux ? Sans doute. Mais plus généralement – pour moi – problème d’intention, de position de la voix et du corps. Une certaine froideur aussi, même si, dans les envolées dans l’aigu, la voix est plus facile, rayonnante même. On ne reprochera rien à l’univers littéraire dont Marjolaine Reymond tire son répertoire. Mais cela ne suffit pas. Voilà. Je reste donc très réservé.

 

Philippe Méziat

|

« À Voix Haute », c’est l’affaire d’un enfant du pays, Yan Beigbeder, qui préside aussi aux destinées de l’association « Einstein on the Beach ». Courageusement, non sans vifs succès mais aussi quelques déboires, il dirige le festival vocal de la ville où vivent ses parents (Bagnères de Bigorre), mais réside à l’année à Bordeaux. Programmateur de la « semaine jazz » de Cugnaux (31, voir ce même blog), il vient de subir les foudres d’une de ces « nouvelles municipalités » de droite (mais hélas ce n’est pas un privilège de cette partie de la représentation politique…) issue des dernières élections, et la « semaine jazz » a été purement et simplement supprimée, et la personne en place à la direction des affaires culturelles reléguée dans un autre service… C’est le lot de notre démocratie : le pouvoir appartient à ceux qui sont élus, et une fois passé le cap de l’élection, ils considèrent qu’ils n’ont plus de comptes à rendre à personne avant les six années fatidiques. Et, souvent avec une morgue imbécile, ils dictent leur loi, surtout en matière culturelle où, comme chacun sait, l’avis du plus ignorant est bien supérieur à celui qui en connaît un bout. Avec ça, comment ne pas désespérer d’un système dont on voudrait encore nous faire croire qu’il est le meilleur parmi les pires ?

 

Passons. A Bagnères rien de tel, nous l’avons dit. Et donc, en cinq ans (je n’étais pas venu depuis 2009), le festival a pris son rythme de croisière, avec l’an dernier cette juste initiative de regrouper tous les concerts autour de la Halle aux Grains. Une salle aux dimensions incroyable pour la cité, qui possède une scène d’une ouverture immense, une vraie fosse d’orchestre qui ne fut jamais ouverte, et tout ce qu’il faut pour des spectacles d’opéra-comique et d’opérette qui ne furent, évidemment, jamais produits. Encore un maire qui avait des vues insensées ! Il faut dire, à sa décharge, que la petite ville pyrénéenne a connu son heure de gloire, avec une saison où les curistes étaient nombreux et surtout très riches. J’ai déjà dit combien cette richesse passée, et encore un peu présente, avait de charmes.

 

Pour l’heure, le festival « À voix haute » tient le pari d’une programmation en partie gratuite et populaire, et en partie fondée sur une sélection bien faite de propositions vocales venues de tous les pays, qui sont accueillies dans cette fameuse salle dans des conditions tarifaires très correctes. Pour ce qui touche à la fête populaire bien venue, la « Fanfare du fond du bus » a joué hier à de nombreuses reprises, au marché le matin (quel marché magnifique !), en prélude au concert du soir, et en interlude avant le concert de la nuit. En « guest », M. Gadou et son euphonium en provenance d’Europe Centrale. Il faudra un jour faire l’éloge des fanfares, mais je laisse ce soin à quelque collègue mieux inspiré. Pour ce qui me concerne, j’en apprécie l’effet sur les enfants, qui ne manquent pas une occasion de se faire remarquer en dansant avec une grâce toute relative, et sur les amoureux qui en profitent pour se donner rendez-vous dans le cercle des curieux. La bière et le vin du pays ajoutent à cette atmosphère souriante, et tout le monde est content.

 

IMG 8460

M. Gadou, trombone, euphonium, guitare, 

compositions, chant « a capella », improvisateur,

il est la vraie révélation de ce festival !

 

« L’Impromptu de la secrétaire », c’est une nouvelle façon de désigner les débats, initiés par Isabelle Jelen et son petit tambour. Lequel n’a pas empêché hier Didier Petit, et le nommé encore M. Gadou, de palabrer d’importance, avec de petites interventions musicales fort charmantes, le tout sous la conduite de Yan Beigbeder lui-même. Fin de notre rubrique « patron de festival ».

 

Stop II « Country Trash » m’a paru plus trash que country, mais où est le problème ? Hommage à Johnny Cash ? À J.J. Cale ? Un peu de tout ça. De la bonne humeur en tous cas, sans atteindre au grandiose que peut parfois toucher Eugene Chadbourne. Cette musique (je veux parler de la musique « country ») jouit en France d’une fausse bonne – ou mauvaise – réputation. Dans les deux cas, on se trompe. On ne la connaît pas de l’intérieur, on ne veut en général rien en savoir que de surface, et on la réduit à ses caricatures politiques droitières, sans connaître ce qui, au moins dans les années 70, a pu donner des artistes comme Gram Parsons.

 

Marjolaine Reymond s’est présentée en quintet, avec Illiya Amar (vib) en lieu et place de David Patrois. Excellent dans ses interventions solistes, le vibraphoniste et les musiciens qui accompagnent la chanteuse se sont mis au service de sa musique, ce qui est la moindre des choses. Ensuite… disons que la chose est plus compliquée. J’avais reçu le dernier CD de Marjolaine, il ne m’avait guère enchanté, et j’attendais beaucoup du concert. Je n’ai pas été conquis. Problèmes de justesse dans les 4 premiers morceaux ? Sans doute. Mais plus généralement – pour moi – problème d’intention, de position de la voix et du corps. Une certaine froideur aussi, même si, dans les envolées dans l’aigu, la voix est plus facile, rayonnante même. On ne reprochera rien à l’univers littéraire dont Marjolaine Reymond tire son répertoire. Mais cela ne suffit pas. Voilà. Je reste donc très réservé.

 

Philippe Méziat