Jazz live
Publié le 15 Mai 2015

Axel Nouveau improvise sur Buster Keaton

 

BusterKeaton 2ÂAcAlvoet2015





Le jeune pianiste Axel Nouveau est en troisième année de la classe d’improvisation de Jean-François Zygel au Conservatoire de Paris. Samedi après-midi, à la Cinémathèque, il improvisait sur le film de Buster Keaton Les lois de l’hospitalité (1923).


Axel Nouveau (piano), Cinémathèque de Paris, 75013, samedi 2 mai 2015

 

Axel Nouveau introduit le générique et le prologue par une ambiance délicatement mélancolique. L’histoire commence par une rivalité meurtrière entre deux familles,  façon Capulet-Montaigu. Keaton, héritier de l’une des familles, tombe amoureux de la jeune fille de la famille ennemie. Ni l’un ni l’autre ne le savent évidemment. La jeune fille invite Keaton chez elle. Sa famille, se rendant compte de son identité véritable, est tiraillée entre l’envie de le faire passer de vie à trépas et celui de respecter les lois de l’hospitalité…

Le film se met en place un peu lentement, mais trouve peu à peu son rythme de croisière. Il est parsemé de gags extraordinaires, qui naissent d’un réel refusant obstinément de se plier aux injonctions du héros. Chez Keaton, les choses ne s’emboîtent jamais. Pourtant, le héros, avec une grâce infinie, tente de négocier avec le réel. Il faut le voir, dans un train bas de plafond, se contorsionner pour pouvoir insérer sa tête sous un chapeau haut de forme. Mais les cahots de la route aplatissent bien vite le gibus. Le réel est têtu, mauvais. Le réel est poutinien…

Evidemment, le clou  du film, ce sont ces scènes merveilleuses où Keaton s’aperçoit qu’il est dans la maison ennemie, avec des hôtes qui, l’œil mauvais, le reçoivent avec les apparences de la civilité, et tentent de l’écharper dès qu’il met un orteil dehors. Vérité en deça des Pyrénées, erreur au-delà disait Pascal. Keaton dit au fond la même chose, mais en plus marrant. Il montre une famille capable, en quelques centimètres, celles qui séparent le vestibule du jardin, de passer d’hôtes prévenants à assassins sanguinaires.

BusterKeatonÂAcAlvoet2015

L’accompagnement d’Axel Nouveau est formidable, dans un style jazz des années 20, à la Fats Waller. Il joue en regardant fréquemment l’écran. A quelques moments, il obtient de jolis effets de synchronisation avec l’action du film. Il sait remarquablement varier les atmosphères. Il joue si bien qu’on l’oublierait presque…

Un peu plus tard, nous échangeons quelques mots sur son accompagnement. J’évoque les scènes où la musique doit être parfaitement synchronisée avec l’action du film : « Le film comporte trois ou quatre chutes spectaculaires avec lesquelles j’avais envie d’être synchrone. Mais cela ne doit pas être systématique comme cela l’était autrefois dans un style d’accompagnement que l’on appelle « mickey mousing ». Le héros ouvrait la porte , il y avait un effet musical. Il montait l’escalier, nouvel effet musical…Si l’on a des synchronismes à faire toutes les trentes secondes, on ne pense qu’à cela et l’on ne peut se concentrer sur la musique… ».

 BusterKeaton 3ÂAcAlvoet2015

Axel Nouveau a un lien profond  avec le jazz. Il a suivi les cours de Manuel Rocheman et aurait sans doute pu entrer au département jazz du CNSM. Il dit avoir préféré la classe d’improvisation en raison de la liberté plus grande qu’elle lui semblait offrir.

Une semaine plus tard, au CNSM, j’assiste à un concert de la classe d’improvisation de Jean-François Zygel autour de Schubert. Il se montre brillant, aussi musical, aussi à l’aise dans cet idiome que dans le swing années 20. De l’improvisation il dit ceci : « Quand on improvise à la façon de Schubert, ou de Mozart, on entre dans le fonctionnement interne de leur musique. Ce n’est pas une fin en soi mais c’est très enrichissant ».

Pour la suite, il réfléchit à de nouvelles façons de mettre en scène l’improvisation musicale, pour tenter de la faire partager par le public : « Je participe un projet de conte musical, qui comporte des musiciens et une narratrice, qui a oublié les paroles du conte. Du coup, tout le monde improvise. La narratrice improvise à partir de suggestions du public, et les musiciens improvisent également… »

On a hâte d’aller voir ça.

Plume: JF Mondot

Pinceau: AC Alvoët

 

 

 

 

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BusterKeaton 2ÂAcAlvoet2015





Le jeune pianiste Axel Nouveau est en troisième année de la classe d’improvisation de Jean-François Zygel au Conservatoire de Paris. Samedi après-midi, à la Cinémathèque, il improvisait sur le film de Buster Keaton Les lois de l’hospitalité (1923).


Axel Nouveau (piano), Cinémathèque de Paris, 75013, samedi 2 mai 2015

 

Axel Nouveau introduit le générique et le prologue par une ambiance délicatement mélancolique. L’histoire commence par une rivalité meurtrière entre deux familles,  façon Capulet-Montaigu. Keaton, héritier de l’une des familles, tombe amoureux de la jeune fille de la famille ennemie. Ni l’un ni l’autre ne le savent évidemment. La jeune fille invite Keaton chez elle. Sa famille, se rendant compte de son identité véritable, est tiraillée entre l’envie de le faire passer de vie à trépas et celui de respecter les lois de l’hospitalité…

Le film se met en place un peu lentement, mais trouve peu à peu son rythme de croisière. Il est parsemé de gags extraordinaires, qui naissent d’un réel refusant obstinément de se plier aux injonctions du héros. Chez Keaton, les choses ne s’emboîtent jamais. Pourtant, le héros, avec une grâce infinie, tente de négocier avec le réel. Il faut le voir, dans un train bas de plafond, se contorsionner pour pouvoir insérer sa tête sous un chapeau haut de forme. Mais les cahots de la route aplatissent bien vite le gibus. Le réel est têtu, mauvais. Le réel est poutinien…

Evidemment, le clou  du film, ce sont ces scènes merveilleuses où Keaton s’aperçoit qu’il est dans la maison ennemie, avec des hôtes qui, l’œil mauvais, le reçoivent avec les apparences de la civilité, et tentent de l’écharper dès qu’il met un orteil dehors. Vérité en deça des Pyrénées, erreur au-delà disait Pascal. Keaton dit au fond la même chose, mais en plus marrant. Il montre une famille capable, en quelques centimètres, celles qui séparent le vestibule du jardin, de passer d’hôtes prévenants à assassins sanguinaires.

BusterKeatonÂAcAlvoet2015

L’accompagnement d’Axel Nouveau est formidable, dans un style jazz des années 20, à la Fats Waller. Il joue en regardant fréquemment l’écran. A quelques moments, il obtient de jolis effets de synchronisation avec l’action du film. Il sait remarquablement varier les atmosphères. Il joue si bien qu’on l’oublierait presque…

Un peu plus tard, nous échangeons quelques mots sur son accompagnement. J’évoque les scènes où la musique doit être parfaitement synchronisée avec l’action du film : « Le film comporte trois ou quatre chutes spectaculaires avec lesquelles j’avais envie d’être synchrone. Mais cela ne doit pas être systématique comme cela l’était autrefois dans un style d’accompagnement que l’on appelle « mickey mousing ». Le héros ouvrait la porte , il y avait un effet musical. Il montait l’escalier, nouvel effet musical…Si l’on a des synchronismes à faire toutes les trentes secondes, on ne pense qu’à cela et l’on ne peut se concentrer sur la musique… ».

 BusterKeaton 3ÂAcAlvoet2015

Axel Nouveau a un lien profond  avec le jazz. Il a suivi les cours de Manuel Rocheman et aurait sans doute pu entrer au département jazz du CNSM. Il dit avoir préféré la classe d’improvisation en raison de la liberté plus grande qu’elle lui semblait offrir.

Une semaine plus tard, au CNSM, j’assiste à un concert de la classe d’improvisation de Jean-François Zygel autour de Schubert. Il se montre brillant, aussi musical, aussi à l’aise dans cet idiome que dans le swing années 20. De l’improvisation il dit ceci : « Quand on improvise à la façon de Schubert, ou de Mozart, on entre dans le fonctionnement interne de leur musique. Ce n’est pas une fin en soi mais c’est très enrichissant ».

Pour la suite, il réfléchit à de nouvelles façons de mettre en scène l’improvisation musicale, pour tenter de la faire partager par le public : « Je participe un projet de conte musical, qui comporte des musiciens et une narratrice, qui a oublié les paroles du conte. Du coup, tout le monde improvise. La narratrice improvise à partir de suggestions du public, et les musiciens improvisent également… »

On a hâte d’aller voir ça.

Plume: JF Mondot

Pinceau: AC Alvoët

 

 

 

 

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BusterKeaton 2ÂAcAlvoet2015





Le jeune pianiste Axel Nouveau est en troisième année de la classe d’improvisation de Jean-François Zygel au Conservatoire de Paris. Samedi après-midi, à la Cinémathèque, il improvisait sur le film de Buster Keaton Les lois de l’hospitalité (1923).


Axel Nouveau (piano), Cinémathèque de Paris, 75013, samedi 2 mai 2015

 

Axel Nouveau introduit le générique et le prologue par une ambiance délicatement mélancolique. L’histoire commence par une rivalité meurtrière entre deux familles,  façon Capulet-Montaigu. Keaton, héritier de l’une des familles, tombe amoureux de la jeune fille de la famille ennemie. Ni l’un ni l’autre ne le savent évidemment. La jeune fille invite Keaton chez elle. Sa famille, se rendant compte de son identité véritable, est tiraillée entre l’envie de le faire passer de vie à trépas et celui de respecter les lois de l’hospitalité…

Le film se met en place un peu lentement, mais trouve peu à peu son rythme de croisière. Il est parsemé de gags extraordinaires, qui naissent d’un réel refusant obstinément de se plier aux injonctions du héros. Chez Keaton, les choses ne s’emboîtent jamais. Pourtant, le héros, avec une grâce infinie, tente de négocier avec le réel. Il faut le voir, dans un train bas de plafond, se contorsionner pour pouvoir insérer sa tête sous un chapeau haut de forme. Mais les cahots de la route aplatissent bien vite le gibus. Le réel est têtu, mauvais. Le réel est poutinien…

Evidemment, le clou  du film, ce sont ces scènes merveilleuses où Keaton s’aperçoit qu’il est dans la maison ennemie, avec des hôtes qui, l’œil mauvais, le reçoivent avec les apparences de la civilité, et tentent de l’écharper dès qu’il met un orteil dehors. Vérité en deça des Pyrénées, erreur au-delà disait Pascal. Keaton dit au fond la même chose, mais en plus marrant. Il montre une famille capable, en quelques centimètres, celles qui séparent le vestibule du jardin, de passer d’hôtes prévenants à assassins sanguinaires.

BusterKeatonÂAcAlvoet2015

L’accompagnement d’Axel Nouveau est formidable, dans un style jazz des années 20, à la Fats Waller. Il joue en regardant fréquemment l’écran. A quelques moments, il obtient de jolis effets de synchronisation avec l’action du film. Il sait remarquablement varier les atmosphères. Il joue si bien qu’on l’oublierait presque…

Un peu plus tard, nous échangeons quelques mots sur son accompagnement. J’évoque les scènes où la musique doit être parfaitement synchronisée avec l’action du film : « Le film comporte trois ou quatre chutes spectaculaires avec lesquelles j’avais envie d’être synchrone. Mais cela ne doit pas être systématique comme cela l’était autrefois dans un style d’accompagnement que l’on appelle « mickey mousing ». Le héros ouvrait la porte , il y avait un effet musical. Il montait l’escalier, nouvel effet musical…Si l’on a des synchronismes à faire toutes les trentes secondes, on ne pense qu’à cela et l’on ne peut se concentrer sur la musique… ».

 BusterKeaton 3ÂAcAlvoet2015

Axel Nouveau a un lien profond  avec le jazz. Il a suivi les cours de Manuel Rocheman et aurait sans doute pu entrer au département jazz du CNSM. Il dit avoir préféré la classe d’improvisation en raison de la liberté plus grande qu’elle lui semblait offrir.

Une semaine plus tard, au CNSM, j’assiste à un concert de la classe d’improvisation de Jean-François Zygel autour de Schubert. Il se montre brillant, aussi musical, aussi à l’aise dans cet idiome que dans le swing années 20. De l’improvisation il dit ceci : « Quand on improvise à la façon de Schubert, ou de Mozart, on entre dans le fonctionnement interne de leur musique. Ce n’est pas une fin en soi mais c’est très enrichissant ».

Pour la suite, il réfléchit à de nouvelles façons de mettre en scène l’improvisation musicale, pour tenter de la faire partager par le public : « Je participe un projet de conte musical, qui comporte des musiciens et une narratrice, qui a oublié les paroles du conte. Du coup, tout le monde improvise. La narratrice improvise à partir de suggestions du public, et les musiciens improvisent également… »

On a hâte d’aller voir ça.

Plume: JF Mondot

Pinceau: AC Alvoët

 

 

 

 

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Le jeune pianiste Axel Nouveau est en troisième année de la classe d’improvisation de Jean-François Zygel au Conservatoire de Paris. Samedi après-midi, à la Cinémathèque, il improvisait sur le film de Buster Keaton Les lois de l’hospitalité (1923).


Axel Nouveau (piano), Cinémathèque de Paris, 75013, samedi 2 mai 2015

 

Axel Nouveau introduit le générique et le prologue par une ambiance délicatement mélancolique. L’histoire commence par une rivalité meurtrière entre deux familles,  façon Capulet-Montaigu. Keaton, héritier de l’une des familles, tombe amoureux de la jeune fille de la famille ennemie. Ni l’un ni l’autre ne le savent évidemment. La jeune fille invite Keaton chez elle. Sa famille, se rendant compte de son identité véritable, est tiraillée entre l’envie de le faire passer de vie à trépas et celui de respecter les lois de l’hospitalité…

Le film se met en place un peu lentement, mais trouve peu à peu son rythme de croisière. Il est parsemé de gags extraordinaires, qui naissent d’un réel refusant obstinément de se plier aux injonctions du héros. Chez Keaton, les choses ne s’emboîtent jamais. Pourtant, le héros, avec une grâce infinie, tente de négocier avec le réel. Il faut le voir, dans un train bas de plafond, se contorsionner pour pouvoir insérer sa tête sous un chapeau haut de forme. Mais les cahots de la route aplatissent bien vite le gibus. Le réel est têtu, mauvais. Le réel est poutinien…

Evidemment, le clou  du film, ce sont ces scènes merveilleuses où Keaton s’aperçoit qu’il est dans la maison ennemie, avec des hôtes qui, l’œil mauvais, le reçoivent avec les apparences de la civilité, et tentent de l’écharper dès qu’il met un orteil dehors. Vérité en deça des Pyrénées, erreur au-delà disait Pascal. Keaton dit au fond la même chose, mais en plus marrant. Il montre une famille capable, en quelques centimètres, celles qui séparent le vestibule du jardin, de passer d’hôtes prévenants à assassins sanguinaires.

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L’accompagnement d’Axel Nouveau est formidable, dans un style jazz des années 20, à la Fats Waller. Il joue en regardant fréquemment l’écran. A quelques moments, il obtient de jolis effets de synchronisation avec l’action du film. Il sait remarquablement varier les atmosphères. Il joue si bien qu’on l’oublierait presque…

Un peu plus tard, nous échangeons quelques mots sur son accompagnement. J’évoque les scènes où la musique doit être parfaitement synchronisée avec l’action du film : « Le film comporte trois ou quatre chutes spectaculaires avec lesquelles j’avais envie d’être synchrone. Mais cela ne doit pas être systématique comme cela l’était autrefois dans un style d’accompagnement que l’on appelle « mickey mousing ». Le héros ouvrait la porte , il y avait un effet musical. Il montait l’escalier, nouvel effet musical…Si l’on a des synchronismes à faire toutes les trentes secondes, on ne pense qu’à cela et l’on ne peut se concentrer sur la musique… ».

 BusterKeaton 3ÂAcAlvoet2015

Axel Nouveau a un lien profond  avec le jazz. Il a suivi les cours de Manuel Rocheman et aurait sans doute pu entrer au département jazz du CNSM. Il dit avoir préféré la classe d’improvisation en raison de la liberté plus grande qu’elle lui semblait offrir.

Une semaine plus tard, au CNSM, j’assiste à un concert de la classe d’improvisation de Jean-François Zygel autour de Schubert. Il se montre brillant, aussi musical, aussi à l’aise dans cet idiome que dans le swing années 20. De l’improvisation il dit ceci : « Quand on improvise à la façon de Schubert, ou de Mozart, on entre dans le fonctionnement interne de leur musique. Ce n’est pas une fin en soi mais c’est très enrichissant ».

Pour la suite, il réfléchit à de nouvelles façons de mettre en scène l’improvisation musicale, pour tenter de la faire partager par le public : « Je participe un projet de conte musical, qui comporte des musiciens et une narratrice, qui a oublié les paroles du conte. Du coup, tout le monde improvise. La narratrice improvise à partir de suggestions du public, et les musiciens improvisent également… »

On a hâte d’aller voir ça.

Plume: JF Mondot

Pinceau: AC Alvoët