Jazz live
Publié le 20 Juil 2013

Saint-Emilion : Baptiste Trotignon, Yaron Herman & Chick Corea

Apercevant Alain Juppé dans l’assistance hier soir (pour les concerts de Yaron Herman et de Chick Corea), mon coeur a bondi : le maire de Bordeaux s’intéressait enfin au jazz, et j’allais pouvoir adresser diverses requêtes et propositions à celui que je n’avais quasiment jamais vu au BJF, à l’exception du concert de Paolo Fresu lors de la première édition. Las ! Renseignements pris, il était venu à l’invitation de son ami le maire de St Emilion, probablement sans la moindre intention de politique culturelle. Bon. On repassera quand même. On ne va pas lâcher comme ça.

 

Baptiste Trotignon solo

 

Yaron Herman « Alter Ego » : Yaron Herman (p), Emile Parisien (ts, ss), Ziv Ravitz (dm), unknown (b)

 

Chick Corea & The Vigil : Chick Corea (p, el-p), Christian McBride (b, el-b), Tim Garland (ts, ss), Marcus Gilmore (dm), Charles Altura (g)

 

Plusieurs qualificatifs me sont venus à l’issue du solo de Baptiste Trotignon. Après avoir écarté des vocables sans doute très parlants mais que la décence m’interdit d’écrire, je conserve « irrésistible« . En tous cas hier après-midi c’était le cas. J’étais sorti de son concert de Bordeaux récemment (voir ce même « jazz live » du 29 mars 2013) avec un sentiment mitigé, hier j’ai rendu les armes. Un long et magnifique concert, dense, varié, constitué de pièces originales (et pour certaines inédites), mais aussi de chansons françaises revisitées avec un sens de l’enchaînement stupéfiant, et finalement de quelques standards à couper le souffle. Tout cela, filmé pour la chaîne Mezzo, sera visible bientôt dans plus de 80 pays et c’est tant mieux. Excellent compositeur, muni de solides et classiques bases techniques et harmoniques, Baptiste Trotignon laisse éclater son intelligence musicale à chaque mesure, sans oublier de convoquer en permanence une culture du jazz traditionnel formidablement étendue, une malice étonnante, convaincante, désicive !!! Son côté Erroll Garner a de quoi emballer les plus austères d’entre nous. La variété de ses accents, le spectre infiniment large de ses références, la vivacité de l’apparition des idées mélodiques et/ou rythmiques sont quelques unes des qualités de ce musicien étonnant. Parmi d’autres pièces, j’ai retenu la succession de Avec le temps, La Javanaise et Une petite fille, un Tea For Two joué quasiment à quatre mains ou deux claviers (plus fort que Art et Tatum), un délicieux You’d Be So Nice To Come Home To, et j’en passe. Très convaincant, même si en ce domaine on devrait plus souvent reprendre la formule de Lacan selon laquelle le but n’est pas de vaincre, con ou pas.

 

Des concerts de la soirée, je retiens surtout le splendide duo entre Yaron Herman et Emile Parisien sur un cantique juif nommé Hatikva (dont les premières notes évoquent très directement le célèbre Dear Old Stockholm), la présence maintenant bien connue du saxophoniste soprano qui fait monter la tension à chaque intervention, et le son d’ensemble de ce quartet aux arêtes solides, qui fait penser parfois aux formations de Keith Jarrett avec Dewey Redman ou Jan Garbarek. Et je laisse à des plumes plus concernées le soin de parler une autre fois de la formation de Chick Corea (elle doit beaucoup tourner cet été), car personnellement je ne me sens pas vraiment interpellé par cette musique. Ce soir Fred Hersch en solo, puis Joe Stilgoe et enfin Monty Alexander, qui boit son thé à côté de moi cependant que j’écris ces lignes. Quant à Fred Hersch, il est à deux pas devant un café au lait. Apparemment, ils ne se connaissent pas.

 

Philippe Méziat

 

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Apercevant Alain Juppé dans l’assistance hier soir (pour les concerts de Yaron Herman et de Chick Corea), mon coeur a bondi : le maire de Bordeaux s’intéressait enfin au jazz, et j’allais pouvoir adresser diverses requêtes et propositions à celui que je n’avais quasiment jamais vu au BJF, à l’exception du concert de Paolo Fresu lors de la première édition. Las ! Renseignements pris, il était venu à l’invitation de son ami le maire de St Emilion, probablement sans la moindre intention de politique culturelle. Bon. On repassera quand même. On ne va pas lâcher comme ça.

 

Baptiste Trotignon solo

 

Yaron Herman « Alter Ego » : Yaron Herman (p), Emile Parisien (ts, ss), Ziv Ravitz (dm), unknown (b)

 

Chick Corea & The Vigil : Chick Corea (p, el-p), Christian McBride (b, el-b), Tim Garland (ts, ss), Marcus Gilmore (dm), Charles Altura (g)

 

Plusieurs qualificatifs me sont venus à l’issue du solo de Baptiste Trotignon. Après avoir écarté des vocables sans doute très parlants mais que la décence m’interdit d’écrire, je conserve « irrésistible« . En tous cas hier après-midi c’était le cas. J’étais sorti de son concert de Bordeaux récemment (voir ce même « jazz live » du 29 mars 2013) avec un sentiment mitigé, hier j’ai rendu les armes. Un long et magnifique concert, dense, varié, constitué de pièces originales (et pour certaines inédites), mais aussi de chansons françaises revisitées avec un sens de l’enchaînement stupéfiant, et finalement de quelques standards à couper le souffle. Tout cela, filmé pour la chaîne Mezzo, sera visible bientôt dans plus de 80 pays et c’est tant mieux. Excellent compositeur, muni de solides et classiques bases techniques et harmoniques, Baptiste Trotignon laisse éclater son intelligence musicale à chaque mesure, sans oublier de convoquer en permanence une culture du jazz traditionnel formidablement étendue, une malice étonnante, convaincante, désicive !!! Son côté Erroll Garner a de quoi emballer les plus austères d’entre nous. La variété de ses accents, le spectre infiniment large de ses références, la vivacité de l’apparition des idées mélodiques et/ou rythmiques sont quelques unes des qualités de ce musicien étonnant. Parmi d’autres pièces, j’ai retenu la succession de Avec le temps, La Javanaise et Une petite fille, un Tea For Two joué quasiment à quatre mains ou deux claviers (plus fort que Art et Tatum), un délicieux You’d Be So Nice To Come Home To, et j’en passe. Très convaincant, même si en ce domaine on devrait plus souvent reprendre la formule de Lacan selon laquelle le but n’est pas de vaincre, con ou pas.

 

Des concerts de la soirée, je retiens surtout le splendide duo entre Yaron Herman et Emile Parisien sur un cantique juif nommé Hatikva (dont les premières notes évoquent très directement le célèbre Dear Old Stockholm), la présence maintenant bien connue du saxophoniste soprano qui fait monter la tension à chaque intervention, et le son d’ensemble de ce quartet aux arêtes solides, qui fait penser parfois aux formations de Keith Jarrett avec Dewey Redman ou Jan Garbarek. Et je laisse à des plumes plus concernées le soin de parler une autre fois de la formation de Chick Corea (elle doit beaucoup tourner cet été), car personnellement je ne me sens pas vraiment interpellé par cette musique. Ce soir Fred Hersch en solo, puis Joe Stilgoe et enfin Monty Alexander, qui boit son thé à côté de moi cependant que j’écris ces lignes. Quant à Fred Hersch, il est à deux pas devant un café au lait. Apparemment, ils ne se connaissent pas.

 

Philippe Méziat

 

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Apercevant Alain Juppé dans l’assistance hier soir (pour les concerts de Yaron Herman et de Chick Corea), mon coeur a bondi : le maire de Bordeaux s’intéressait enfin au jazz, et j’allais pouvoir adresser diverses requêtes et propositions à celui que je n’avais quasiment jamais vu au BJF, à l’exception du concert de Paolo Fresu lors de la première édition. Las ! Renseignements pris, il était venu à l’invitation de son ami le maire de St Emilion, probablement sans la moindre intention de politique culturelle. Bon. On repassera quand même. On ne va pas lâcher comme ça.

 

Baptiste Trotignon solo

 

Yaron Herman « Alter Ego » : Yaron Herman (p), Emile Parisien (ts, ss), Ziv Ravitz (dm), unknown (b)

 

Chick Corea & The Vigil : Chick Corea (p, el-p), Christian McBride (b, el-b), Tim Garland (ts, ss), Marcus Gilmore (dm), Charles Altura (g)

 

Plusieurs qualificatifs me sont venus à l’issue du solo de Baptiste Trotignon. Après avoir écarté des vocables sans doute très parlants mais que la décence m’interdit d’écrire, je conserve « irrésistible« . En tous cas hier après-midi c’était le cas. J’étais sorti de son concert de Bordeaux récemment (voir ce même « jazz live » du 29 mars 2013) avec un sentiment mitigé, hier j’ai rendu les armes. Un long et magnifique concert, dense, varié, constitué de pièces originales (et pour certaines inédites), mais aussi de chansons françaises revisitées avec un sens de l’enchaînement stupéfiant, et finalement de quelques standards à couper le souffle. Tout cela, filmé pour la chaîne Mezzo, sera visible bientôt dans plus de 80 pays et c’est tant mieux. Excellent compositeur, muni de solides et classiques bases techniques et harmoniques, Baptiste Trotignon laisse éclater son intelligence musicale à chaque mesure, sans oublier de convoquer en permanence une culture du jazz traditionnel formidablement étendue, une malice étonnante, convaincante, désicive !!! Son côté Erroll Garner a de quoi emballer les plus austères d’entre nous. La variété de ses accents, le spectre infiniment large de ses références, la vivacité de l’apparition des idées mélodiques et/ou rythmiques sont quelques unes des qualités de ce musicien étonnant. Parmi d’autres pièces, j’ai retenu la succession de Avec le temps, La Javanaise et Une petite fille, un Tea For Two joué quasiment à quatre mains ou deux claviers (plus fort que Art et Tatum), un délicieux You’d Be So Nice To Come Home To, et j’en passe. Très convaincant, même si en ce domaine on devrait plus souvent reprendre la formule de Lacan selon laquelle le but n’est pas de vaincre, con ou pas.

 

Des concerts de la soirée, je retiens surtout le splendide duo entre Yaron Herman et Emile Parisien sur un cantique juif nommé Hatikva (dont les premières notes évoquent très directement le célèbre Dear Old Stockholm), la présence maintenant bien connue du saxophoniste soprano qui fait monter la tension à chaque intervention, et le son d’ensemble de ce quartet aux arêtes solides, qui fait penser parfois aux formations de Keith Jarrett avec Dewey Redman ou Jan Garbarek. Et je laisse à des plumes plus concernées le soin de parler une autre fois de la formation de Chick Corea (elle doit beaucoup tourner cet été), car personnellement je ne me sens pas vraiment interpellé par cette musique. Ce soir Fred Hersch en solo, puis Joe Stilgoe et enfin Monty Alexander, qui boit son thé à côté de moi cependant que j’écris ces lignes. Quant à Fred Hersch, il est à deux pas devant un café au lait. Apparemment, ils ne se connaissent pas.

 

Philippe Méziat

 

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Apercevant Alain Juppé dans l’assistance hier soir (pour les concerts de Yaron Herman et de Chick Corea), mon coeur a bondi : le maire de Bordeaux s’intéressait enfin au jazz, et j’allais pouvoir adresser diverses requêtes et propositions à celui que je n’avais quasiment jamais vu au BJF, à l’exception du concert de Paolo Fresu lors de la première édition. Las ! Renseignements pris, il était venu à l’invitation de son ami le maire de St Emilion, probablement sans la moindre intention de politique culturelle. Bon. On repassera quand même. On ne va pas lâcher comme ça.

 

Baptiste Trotignon solo

 

Yaron Herman « Alter Ego » : Yaron Herman (p), Emile Parisien (ts, ss), Ziv Ravitz (dm), unknown (b)

 

Chick Corea & The Vigil : Chick Corea (p, el-p), Christian McBride (b, el-b), Tim Garland (ts, ss), Marcus Gilmore (dm), Charles Altura (g)

 

Plusieurs qualificatifs me sont venus à l’issue du solo de Baptiste Trotignon. Après avoir écarté des vocables sans doute très parlants mais que la décence m’interdit d’écrire, je conserve « irrésistible« . En tous cas hier après-midi c’était le cas. J’étais sorti de son concert de Bordeaux récemment (voir ce même « jazz live » du 29 mars 2013) avec un sentiment mitigé, hier j’ai rendu les armes. Un long et magnifique concert, dense, varié, constitué de pièces originales (et pour certaines inédites), mais aussi de chansons françaises revisitées avec un sens de l’enchaînement stupéfiant, et finalement de quelques standards à couper le souffle. Tout cela, filmé pour la chaîne Mezzo, sera visible bientôt dans plus de 80 pays et c’est tant mieux. Excellent compositeur, muni de solides et classiques bases techniques et harmoniques, Baptiste Trotignon laisse éclater son intelligence musicale à chaque mesure, sans oublier de convoquer en permanence une culture du jazz traditionnel formidablement étendue, une malice étonnante, convaincante, désicive !!! Son côté Erroll Garner a de quoi emballer les plus austères d’entre nous. La variété de ses accents, le spectre infiniment large de ses références, la vivacité de l’apparition des idées mélodiques et/ou rythmiques sont quelques unes des qualités de ce musicien étonnant. Parmi d’autres pièces, j’ai retenu la succession de Avec le temps, La Javanaise et Une petite fille, un Tea For Two joué quasiment à quatre mains ou deux claviers (plus fort que Art et Tatum), un délicieux You’d Be So Nice To Come Home To, et j’en passe. Très convaincant, même si en ce domaine on devrait plus souvent reprendre la formule de Lacan selon laquelle le but n’est pas de vaincre, con ou pas.

 

Des concerts de la soirée, je retiens surtout le splendide duo entre Yaron Herman et Emile Parisien sur un cantique juif nommé Hatikva (dont les premières notes évoquent très directement le célèbre Dear Old Stockholm), la présence maintenant bien connue du saxophoniste soprano qui fait monter la tension à chaque intervention, et le son d’ensemble de ce quartet aux arêtes solides, qui fait penser parfois aux formations de Keith Jarrett avec Dewey Redman ou Jan Garbarek. Et je laisse à des plumes plus concernées le soin de parler une autre fois de la formation de Chick Corea (elle doit beaucoup tourner cet été), car personnellement je ne me sens pas vraiment interpellé par cette musique. Ce soir Fred Hersch en solo, puis Joe Stilgoe et enfin Monty Alexander, qui boit son thé à côté de moi cependant que j’écris ces lignes. Quant à Fred Hersch, il est à deux pas devant un café au lait. Apparemment, ils ne se connaissent pas.

 

Philippe Méziat