Jazz live
Publié le 19 Mar 2016

Bergamo Jazz 2° journée. 18/03

L’après-midi, ce sont deux ténors italiens qui nous attendent à l’étage de la Galerie d’Art Moderne de Bergame. L’un a quelque chance d’être (re)connu en France puisqu’il a fait partie du quintette de Paolo Fresu et a joué à ses débuts avec Franco D’Andrea : c’est Tino Tracanna.

L’autre, Massimiliano Milesi, est un ancien élève du premier et il n’y a guère de chance que son nom évoque quoi que ce soit au nord des Alpes …

Tino Tracanna (ts), Massimiliano Milesi (ts) « Box », Geri Allen (p) solo, Joe Lovano Classic Quartet: Lovano (ts), Lawrence Fields (p), Peter Slavov (b), Lamy Estrefi (dm).

Le périlleux de cet exercice est évidemment l’homophonie des deux anches en si bémol. Dans un contexte où l’on n’improvise pas puisque les partitions sont bien accrochées aux pupitres, tout cela manque un peu de vie. On rêve d’un (sur deux au moins) phrasé un peu fou, d’un timbre aux sonorités ravageuses. Mais — tout en restant tout à fait appréciable sur le plan de la construction harmonique (une ballade démarquée de « Giant Steps », par exemple) et du son bien contrôlé — cela reste bien cadré, tant au niveau de la manière que du propos, et n’évite pas les clichés tels que jouer la même note à l’unisson, fortissimo, pour conclure un morceau. Comme si ces musiciens s’étaient volontairement restreints dans leur élan.

Le soir, le festival se transfère au somptueux Teatro Donizetti (Donizetti est natif de Bergame) pour le reste de sa durée. Geri Allen nous y entraîne dans le flot limpide de son piano mélodiquement fluide qui, au gré de suspensions rythmiques, laisse transparaître une tension harmonique dont on ne sait où elle va nous mener. Mais peu nous en chaut : on se laisse aller. Ce n’est pas tous les soirs qu’une telle enchanteresse nous mène par le bout des oreilles. Le morceau suivant, plus dynamique et répétitif (en fait il s‘agira toute la soirée d’une succession de thèmes de Stevie Wonder, Marvin Gaye ou Michael Jackson) se voit décortiqué par la pianiste sans la moindre velléité formaliste, faisant ressortir la mélodie sous les nuances du toucher, mettant en évidence le rythme par le jeu décalé des deux mains, bref métamorphosant un thème qui pourrait n’être qu’une rengaine soul. Seul regret : Geri Allen semble faire cela pour elle-même, n’adressant la parole au public qu’en fin de concert, comme repliée dans son monde… Elle me confiera par la suite ne pas avoir été en grande forme. Dommage : elle qu’on voit si peu souvent !

Avec Joe Lovano, ce n’est pas la générosité qui manque. Au contraire, le saxophoniste débonnaire dispense les clichés du haut de son ténor qui fait figure de corne d’abondance. « Classic Quartet », le nom de son groupe doit vouloir dire cela : j’ai synthétisé la formule du quartet « classique » et je la fais tourner en rond à coup de gros son, de shreaks, de growls et autres effets de bec tandis que la rythmique assure derrière de façon imparable (de fait, le jeune pianiste est impressionnant d’à propos). Rien à dire (justement) : ça fonctionne à merveille et le public adore ça. Lovano a trouvé sa niche et on sait qu’il a plus d’un autre tour dans sa besace. Rien à dire, sinon qu’on sait ce que Wayne Shorter fait avec les mêmes ingrédients. Et, ici, à Bergame, l’on devine déjà que ce concert se terminera avec Dave Douglas en invité. La routine ça rassure, paraît-il. Foin du « sound of surprise ». Thierry Quénum|L’après-midi, ce sont deux ténors italiens qui nous attendent à l’étage de la Galerie d’Art Moderne de Bergame. L’un a quelque chance d’être (re)connu en France puisqu’il a fait partie du quintette de Paolo Fresu et a joué à ses débuts avec Franco D’Andrea : c’est Tino Tracanna.

L’autre, Massimiliano Milesi, est un ancien élève du premier et il n’y a guère de chance que son nom évoque quoi que ce soit au nord des Alpes …

Tino Tracanna (ts), Massimiliano Milesi (ts) « Box », Geri Allen (p) solo, Joe Lovano Classic Quartet: Lovano (ts), Lawrence Fields (p), Peter Slavov (b), Lamy Estrefi (dm).

Le périlleux de cet exercice est évidemment l’homophonie des deux anches en si bémol. Dans un contexte où l’on n’improvise pas puisque les partitions sont bien accrochées aux pupitres, tout cela manque un peu de vie. On rêve d’un (sur deux au moins) phrasé un peu fou, d’un timbre aux sonorités ravageuses. Mais — tout en restant tout à fait appréciable sur le plan de la construction harmonique (une ballade démarquée de « Giant Steps », par exemple) et du son bien contrôlé — cela reste bien cadré, tant au niveau de la manière que du propos, et n’évite pas les clichés tels que jouer la même note à l’unisson, fortissimo, pour conclure un morceau. Comme si ces musiciens s’étaient volontairement restreints dans leur élan.

Le soir, le festival se transfère au somptueux Teatro Donizetti (Donizetti est natif de Bergame) pour le reste de sa durée. Geri Allen nous y entraîne dans le flot limpide de son piano mélodiquement fluide qui, au gré de suspensions rythmiques, laisse transparaître une tension harmonique dont on ne sait où elle va nous mener. Mais peu nous en chaut : on se laisse aller. Ce n’est pas tous les soirs qu’une telle enchanteresse nous mène par le bout des oreilles. Le morceau suivant, plus dynamique et répétitif (en fait il s‘agira toute la soirée d’une succession de thèmes de Stevie Wonder, Marvin Gaye ou Michael Jackson) se voit décortiqué par la pianiste sans la moindre velléité formaliste, faisant ressortir la mélodie sous les nuances du toucher, mettant en évidence le rythme par le jeu décalé des deux mains, bref métamorphosant un thème qui pourrait n’être qu’une rengaine soul. Seul regret : Geri Allen semble faire cela pour elle-même, n’adressant la parole au public qu’en fin de concert, comme repliée dans son monde… Elle me confiera par la suite ne pas avoir été en grande forme. Dommage : elle qu’on voit si peu souvent !

Avec Joe Lovano, ce n’est pas la générosité qui manque. Au contraire, le saxophoniste débonnaire dispense les clichés du haut de son ténor qui fait figure de corne d’abondance. « Classic Quartet », le nom de son groupe doit vouloir dire cela : j’ai synthétisé la formule du quartet « classique » et je la fais tourner en rond à coup de gros son, de shreaks, de growls et autres effets de bec tandis que la rythmique assure derrière de façon imparable (de fait, le jeune pianiste est impressionnant d’à propos). Rien à dire (justement) : ça fonctionne à merveille et le public adore ça. Lovano a trouvé sa niche et on sait qu’il a plus d’un autre tour dans sa besace. Rien à dire, sinon qu’on sait ce que Wayne Shorter fait avec les mêmes ingrédients. Et, ici, à Bergame, l’on devine déjà que ce concert se terminera avec Dave Douglas en invité. La routine ça rassure, paraît-il. Foin du « sound of surprise ». Thierry Quénum|L’après-midi, ce sont deux ténors italiens qui nous attendent à l’étage de la Galerie d’Art Moderne de Bergame. L’un a quelque chance d’être (re)connu en France puisqu’il a fait partie du quintette de Paolo Fresu et a joué à ses débuts avec Franco D’Andrea : c’est Tino Tracanna.

L’autre, Massimiliano Milesi, est un ancien élève du premier et il n’y a guère de chance que son nom évoque quoi que ce soit au nord des Alpes …

Tino Tracanna (ts), Massimiliano Milesi (ts) « Box », Geri Allen (p) solo, Joe Lovano Classic Quartet: Lovano (ts), Lawrence Fields (p), Peter Slavov (b), Lamy Estrefi (dm).

Le périlleux de cet exercice est évidemment l’homophonie des deux anches en si bémol. Dans un contexte où l’on n’improvise pas puisque les partitions sont bien accrochées aux pupitres, tout cela manque un peu de vie. On rêve d’un (sur deux au moins) phrasé un peu fou, d’un timbre aux sonorités ravageuses. Mais — tout en restant tout à fait appréciable sur le plan de la construction harmonique (une ballade démarquée de « Giant Steps », par exemple) et du son bien contrôlé — cela reste bien cadré, tant au niveau de la manière que du propos, et n’évite pas les clichés tels que jouer la même note à l’unisson, fortissimo, pour conclure un morceau. Comme si ces musiciens s’étaient volontairement restreints dans leur élan.

Le soir, le festival se transfère au somptueux Teatro Donizetti (Donizetti est natif de Bergame) pour le reste de sa durée. Geri Allen nous y entraîne dans le flot limpide de son piano mélodiquement fluide qui, au gré de suspensions rythmiques, laisse transparaître une tension harmonique dont on ne sait où elle va nous mener. Mais peu nous en chaut : on se laisse aller. Ce n’est pas tous les soirs qu’une telle enchanteresse nous mène par le bout des oreilles. Le morceau suivant, plus dynamique et répétitif (en fait il s‘agira toute la soirée d’une succession de thèmes de Stevie Wonder, Marvin Gaye ou Michael Jackson) se voit décortiqué par la pianiste sans la moindre velléité formaliste, faisant ressortir la mélodie sous les nuances du toucher, mettant en évidence le rythme par le jeu décalé des deux mains, bref métamorphosant un thème qui pourrait n’être qu’une rengaine soul. Seul regret : Geri Allen semble faire cela pour elle-même, n’adressant la parole au public qu’en fin de concert, comme repliée dans son monde… Elle me confiera par la suite ne pas avoir été en grande forme. Dommage : elle qu’on voit si peu souvent !

Avec Joe Lovano, ce n’est pas la générosité qui manque. Au contraire, le saxophoniste débonnaire dispense les clichés du haut de son ténor qui fait figure de corne d’abondance. « Classic Quartet », le nom de son groupe doit vouloir dire cela : j’ai synthétisé la formule du quartet « classique » et je la fais tourner en rond à coup de gros son, de shreaks, de growls et autres effets de bec tandis que la rythmique assure derrière de façon imparable (de fait, le jeune pianiste est impressionnant d’à propos). Rien à dire (justement) : ça fonctionne à merveille et le public adore ça. Lovano a trouvé sa niche et on sait qu’il a plus d’un autre tour dans sa besace. Rien à dire, sinon qu’on sait ce que Wayne Shorter fait avec les mêmes ingrédients. Et, ici, à Bergame, l’on devine déjà que ce concert se terminera avec Dave Douglas en invité. La routine ça rassure, paraît-il. Foin du « sound of surprise ». Thierry Quénum|L’après-midi, ce sont deux ténors italiens qui nous attendent à l’étage de la Galerie d’Art Moderne de Bergame. L’un a quelque chance d’être (re)connu en France puisqu’il a fait partie du quintette de Paolo Fresu et a joué à ses débuts avec Franco D’Andrea : c’est Tino Tracanna.

L’autre, Massimiliano Milesi, est un ancien élève du premier et il n’y a guère de chance que son nom évoque quoi que ce soit au nord des Alpes …

Tino Tracanna (ts), Massimiliano Milesi (ts) « Box », Geri Allen (p) solo, Joe Lovano Classic Quartet: Lovano (ts), Lawrence Fields (p), Peter Slavov (b), Lamy Estrefi (dm).

Le périlleux de cet exercice est évidemment l’homophonie des deux anches en si bémol. Dans un contexte où l’on n’improvise pas puisque les partitions sont bien accrochées aux pupitres, tout cela manque un peu de vie. On rêve d’un (sur deux au moins) phrasé un peu fou, d’un timbre aux sonorités ravageuses. Mais — tout en restant tout à fait appréciable sur le plan de la construction harmonique (une ballade démarquée de « Giant Steps », par exemple) et du son bien contrôlé — cela reste bien cadré, tant au niveau de la manière que du propos, et n’évite pas les clichés tels que jouer la même note à l’unisson, fortissimo, pour conclure un morceau. Comme si ces musiciens s’étaient volontairement restreints dans leur élan.

Le soir, le festival se transfère au somptueux Teatro Donizetti (Donizetti est natif de Bergame) pour le reste de sa durée. Geri Allen nous y entraîne dans le flot limpide de son piano mélodiquement fluide qui, au gré de suspensions rythmiques, laisse transparaître une tension harmonique dont on ne sait où elle va nous mener. Mais peu nous en chaut : on se laisse aller. Ce n’est pas tous les soirs qu’une telle enchanteresse nous mène par le bout des oreilles. Le morceau suivant, plus dynamique et répétitif (en fait il s‘agira toute la soirée d’une succession de thèmes de Stevie Wonder, Marvin Gaye ou Michael Jackson) se voit décortiqué par la pianiste sans la moindre velléité formaliste, faisant ressortir la mélodie sous les nuances du toucher, mettant en évidence le rythme par le jeu décalé des deux mains, bref métamorphosant un thème qui pourrait n’être qu’une rengaine soul. Seul regret : Geri Allen semble faire cela pour elle-même, n’adressant la parole au public qu’en fin de concert, comme repliée dans son monde… Elle me confiera par la suite ne pas avoir été en grande forme. Dommage : elle qu’on voit si peu souvent !

Avec Joe Lovano, ce n’est pas la générosité qui manque. Au contraire, le saxophoniste débonnaire dispense les clichés du haut de son ténor qui fait figure de corne d’abondance. « Classic Quartet », le nom de son groupe doit vouloir dire cela : j’ai synthétisé la formule du quartet « classique » et je la fais tourner en rond à coup de gros son, de shreaks, de growls et autres effets de bec tandis que la rythmique assure derrière de façon imparable (de fait, le jeune pianiste est impressionnant d’à propos). Rien à dire (justement) : ça fonctionne à merveille et le public adore ça. Lovano a trouvé sa niche et on sait qu’il a plus d’un autre tour dans sa besace. Rien à dire, sinon qu’on sait ce que Wayne Shorter fait avec les mêmes ingrédients. Et, ici, à Bergame, l’on devine déjà que ce concert se terminera avec Dave Douglas en invité. La routine ça rassure, paraît-il. Foin du « sound of surprise ». Thierry Quénum