Jazz live
Publié le 22 Mar 2015

Bergamo Jazz, 37ème édition, épisode II

 C’est un groupe bien étrange que nous présente Jeff Ballard, un peu plus d’un an après la sortie de son formidable disque en trio avec Miguel Zenon et Lionel Loueke. De cette formation ne reste que le guitariste, auquel se sont joints Kevin Hayes, Reid Anderson et un autre « électronicien » non annoncé et que je n’ai pu identifier. Le sentiment initial est celui d’un groove laid back souple et raffiné, qui s’épaissira sur le deuxième thème puis se diluera de nouveau.


Bergamo Jazz, Bergamo, Italie, Teatro Donizetti, 20/03.


Jeff Ballard Fairgrounds : Ballard (dm), Lionel Loueke (g, voc), Kevin Hayes (p, voc), Reid Anderson, XXX (live electronics).

Dianne Reeves : Reeves (voc), Romero Lubambo (g), Peter Martin (p), Reginald Veal (b), Terreon Gully (dm).

Scéniquement parlant, le groupe se répartit autour du batteur-leader en deux unités : l’une acoustique, à sa droite, l’autre électronique. Et force est de reconnaître que c’est souvent quand le piano et la guitare prennent le dessus que la musique devient intéressante. D’autant que les deux musiciens sont aussi chanteurs et font donc varier les couleurs avec d’autres cordes que celles de leurs instruments. Quand l’électronique domine, outre qu’elle apporte un autre groove parfois appréciable, le climat a cependant tendance à se refroidir. Et ce n’est pas la vue de deux instrumentistes immobiles et penchés sur leurs ordinateurs qui risque de faire remonter la température. Ballard, quant à lui, reste un fantastique batteur. Mais dans ce contexte sa dimension de leader s’estompe et il semble rester en retrait quand les machines prennent le dessus alors qu’il soutient avec ardeur les thèmes ancrés dans le blues que lui fournissent les « acousticiens ». Au total, un groupe en partie expérimental voire parfois cérébral et en tout cas surdimensionné, au vu de ses ambitions musicales.

Avec Dianne Reeves, on est en plein dans la tradition revivifiée par une voix dont la perfection technique et la charge émotionnelle ne cessent de ravir. Si l’habitude de faire débuter le concert sans la chanteuse est ici respectée, c’est aussi — on peut le penser — pour faire entendre un groupe si soudé dans sa maîtrise instrumentale qu’il pourrait se suffire à lui-même. Il souligne par là-même la façon dont l’adjonction de la voix de Dianne Reeves transfigure ce quartet et le fait accéder à un niveau de musicalité incomparable. Sur un fort beau « Stormy Weather » réharmonisé, par exemple, ou sur des impros en onomatopées à forte coloration africaine dont Reeves s’est fait une spécialité. Un final de grande qualité tout en étant consensuel en diable.

Thierry Quénum

 

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 C’est un groupe bien étrange que nous présente Jeff Ballard, un peu plus d’un an après la sortie de son formidable disque en trio avec Miguel Zenon et Lionel Loueke. De cette formation ne reste que le guitariste, auquel se sont joints Kevin Hayes, Reid Anderson et un autre « électronicien » non annoncé et que je n’ai pu identifier. Le sentiment initial est celui d’un groove laid back souple et raffiné, qui s’épaissira sur le deuxième thème puis se diluera de nouveau.


Bergamo Jazz, Bergamo, Italie, Teatro Donizetti, 20/03.


Jeff Ballard Fairgrounds : Ballard (dm), Lionel Loueke (g, voc), Kevin Hayes (p, voc), Reid Anderson, XXX (live electronics).

Dianne Reeves : Reeves (voc), Romero Lubambo (g), Peter Martin (p), Reginald Veal (b), Terreon Gully (dm).

Scéniquement parlant, le groupe se répartit autour du batteur-leader en deux unités : l’une acoustique, à sa droite, l’autre électronique. Et force est de reconnaître que c’est souvent quand le piano et la guitare prennent le dessus que la musique devient intéressante. D’autant que les deux musiciens sont aussi chanteurs et font donc varier les couleurs avec d’autres cordes que celles de leurs instruments. Quand l’électronique domine, outre qu’elle apporte un autre groove parfois appréciable, le climat a cependant tendance à se refroidir. Et ce n’est pas la vue de deux instrumentistes immobiles et penchés sur leurs ordinateurs qui risque de faire remonter la température. Ballard, quant à lui, reste un fantastique batteur. Mais dans ce contexte sa dimension de leader s’estompe et il semble rester en retrait quand les machines prennent le dessus alors qu’il soutient avec ardeur les thèmes ancrés dans le blues que lui fournissent les « acousticiens ». Au total, un groupe en partie expérimental voire parfois cérébral et en tout cas surdimensionné, au vu de ses ambitions musicales.

Avec Dianne Reeves, on est en plein dans la tradition revivifiée par une voix dont la perfection technique et la charge émotionnelle ne cessent de ravir. Si l’habitude de faire débuter le concert sans la chanteuse est ici respectée, c’est aussi — on peut le penser — pour faire entendre un groupe si soudé dans sa maîtrise instrumentale qu’il pourrait se suffire à lui-même. Il souligne par là-même la façon dont l’adjonction de la voix de Dianne Reeves transfigure ce quartet et le fait accéder à un niveau de musicalité incomparable. Sur un fort beau « Stormy Weather » réharmonisé, par exemple, ou sur des impros en onomatopées à forte coloration africaine dont Reeves s’est fait une spécialité. Un final de grande qualité tout en étant consensuel en diable.

Thierry Quénum

 

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 C’est un groupe bien étrange que nous présente Jeff Ballard, un peu plus d’un an après la sortie de son formidable disque en trio avec Miguel Zenon et Lionel Loueke. De cette formation ne reste que le guitariste, auquel se sont joints Kevin Hayes, Reid Anderson et un autre « électronicien » non annoncé et que je n’ai pu identifier. Le sentiment initial est celui d’un groove laid back souple et raffiné, qui s’épaissira sur le deuxième thème puis se diluera de nouveau.


Bergamo Jazz, Bergamo, Italie, Teatro Donizetti, 20/03.


Jeff Ballard Fairgrounds : Ballard (dm), Lionel Loueke (g, voc), Kevin Hayes (p, voc), Reid Anderson, XXX (live electronics).

Dianne Reeves : Reeves (voc), Romero Lubambo (g), Peter Martin (p), Reginald Veal (b), Terreon Gully (dm).

Scéniquement parlant, le groupe se répartit autour du batteur-leader en deux unités : l’une acoustique, à sa droite, l’autre électronique. Et force est de reconnaître que c’est souvent quand le piano et la guitare prennent le dessus que la musique devient intéressante. D’autant que les deux musiciens sont aussi chanteurs et font donc varier les couleurs avec d’autres cordes que celles de leurs instruments. Quand l’électronique domine, outre qu’elle apporte un autre groove parfois appréciable, le climat a cependant tendance à se refroidir. Et ce n’est pas la vue de deux instrumentistes immobiles et penchés sur leurs ordinateurs qui risque de faire remonter la température. Ballard, quant à lui, reste un fantastique batteur. Mais dans ce contexte sa dimension de leader s’estompe et il semble rester en retrait quand les machines prennent le dessus alors qu’il soutient avec ardeur les thèmes ancrés dans le blues que lui fournissent les « acousticiens ». Au total, un groupe en partie expérimental voire parfois cérébral et en tout cas surdimensionné, au vu de ses ambitions musicales.

Avec Dianne Reeves, on est en plein dans la tradition revivifiée par une voix dont la perfection technique et la charge émotionnelle ne cessent de ravir. Si l’habitude de faire débuter le concert sans la chanteuse est ici respectée, c’est aussi — on peut le penser — pour faire entendre un groupe si soudé dans sa maîtrise instrumentale qu’il pourrait se suffire à lui-même. Il souligne par là-même la façon dont l’adjonction de la voix de Dianne Reeves transfigure ce quartet et le fait accéder à un niveau de musicalité incomparable. Sur un fort beau « Stormy Weather » réharmonisé, par exemple, ou sur des impros en onomatopées à forte coloration africaine dont Reeves s’est fait une spécialité. Un final de grande qualité tout en étant consensuel en diable.

Thierry Quénum

 

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 C’est un groupe bien étrange que nous présente Jeff Ballard, un peu plus d’un an après la sortie de son formidable disque en trio avec Miguel Zenon et Lionel Loueke. De cette formation ne reste que le guitariste, auquel se sont joints Kevin Hayes, Reid Anderson et un autre « électronicien » non annoncé et que je n’ai pu identifier. Le sentiment initial est celui d’un groove laid back souple et raffiné, qui s’épaissira sur le deuxième thème puis se diluera de nouveau.


Bergamo Jazz, Bergamo, Italie, Teatro Donizetti, 20/03.


Jeff Ballard Fairgrounds : Ballard (dm), Lionel Loueke (g, voc), Kevin Hayes (p, voc), Reid Anderson, XXX (live electronics).

Dianne Reeves : Reeves (voc), Romero Lubambo (g), Peter Martin (p), Reginald Veal (b), Terreon Gully (dm).

Scéniquement parlant, le groupe se répartit autour du batteur-leader en deux unités : l’une acoustique, à sa droite, l’autre électronique. Et force est de reconnaître que c’est souvent quand le piano et la guitare prennent le dessus que la musique devient intéressante. D’autant que les deux musiciens sont aussi chanteurs et font donc varier les couleurs avec d’autres cordes que celles de leurs instruments. Quand l’électronique domine, outre qu’elle apporte un autre groove parfois appréciable, le climat a cependant tendance à se refroidir. Et ce n’est pas la vue de deux instrumentistes immobiles et penchés sur leurs ordinateurs qui risque de faire remonter la température. Ballard, quant à lui, reste un fantastique batteur. Mais dans ce contexte sa dimension de leader s’estompe et il semble rester en retrait quand les machines prennent le dessus alors qu’il soutient avec ardeur les thèmes ancrés dans le blues que lui fournissent les « acousticiens ». Au total, un groupe en partie expérimental voire parfois cérébral et en tout cas surdimensionné, au vu de ses ambitions musicales.

Avec Dianne Reeves, on est en plein dans la tradition revivifiée par une voix dont la perfection technique et la charge émotionnelle ne cessent de ravir. Si l’habitude de faire débuter le concert sans la chanteuse est ici respectée, c’est aussi — on peut le penser — pour faire entendre un groupe si soudé dans sa maîtrise instrumentale qu’il pourrait se suffire à lui-même. Il souligne par là-même la façon dont l’adjonction de la voix de Dianne Reeves transfigure ce quartet et le fait accéder à un niveau de musicalité incomparable. Sur un fort beau « Stormy Weather » réharmonisé, par exemple, ou sur des impros en onomatopées à forte coloration africaine dont Reeves s’est fait une spécialité. Un final de grande qualité tout en étant consensuel en diable.

Thierry Quénum