Jazz live
Publié le 22 Jan 2013
Bojan Z , pianiste non conformiste et contorsionniste
>Sur scène il a cette aptitude -attitude- singulière de pouvoir se partager en deux. En clair une main (la gauche) sur le clavier du piano acoustique, l’autre laissée très mobile sur les touches du Fender Rhodes, clavier électronique qu’il a remodelé pour en tirer une machine entre synthé, clavier midi et orgue. Bojan Z, musicien singulier car contorsionniste pourrait figurer un Janus du piano voire, question impact physique et percussif des sonorités produites, un profil entre Dr Jekyll et Mr Hide du piano…domestiqué.
Bojan Z (p, el p) + invités : Julien Lourau (ts, ss), Thomas Bramerie (b), Martin Vink (dm)
Café de la Danse, Paris, 21 janvier
« Bojan est un improvisateur » dit volontiers Michel Portal qui en fit son chef d’orchestre(s). Rien d’étonnant donc à ce que son concert commence autour d’une impro en solo à partir d’un thème de son dernier album paru (Soul Shelter/ Universal Music), Bohemska. On peut toujours déceler une certaine forme de romantisme (au sens donné dans l’univers de la musique clasique) disséminée ça et là dans ses prestations pianistiques. Cette forme d’introduction douce, mesurée suivie d’une version Sweet Shelter of mine en fait partie, comme une invitation répétée au voyage accompagné. D’habitude chez lui l’apaisement, le long fleuve tranquille d’accords puis digression ne dure pas. En ce sens l’arrivée sur scène de Julien Lourau « compagnon de vingt ans » fait tout de suite grimper le curseur. Pour l’occasion cependant, surprise, le courant reprend rapidement un cours tranquille, le temps d’une composition empruntée à Duke Ellington figurant aussi sur l’album solo « On a Turquoise cloud n’est pas connue et fut peu jouée d’ailleurs » précise le pianiste, aidé dans sa petite entreprise par le son très feutré du sax de Julien Lourau dans un registre pas si habituel pour lui. Tension détente, voilà bien repris le parcours dans le sens qui a toujours eu les faveurs du pianiste de Belgrade « Ma ville de naissance à laquelle je pense souvent, parfois en bien d’autres…vous me comprenez bien n’est-ce pas ?» On retrouves ces approches musicales contrastées caractéristioques, ces piano forte d’accords limite violence ou ces moments intenses marques d’une soudaine scansion rythmique compressée, le tout asséné à haut niveau sonore pour déboucher in fine sur un retour mer calme. L’oeil du cyclone. Dans la formule du trio (avec basse batterie) puis au final à l’occasion d’une série d’explorations en quartet (retour de Julien Lourau) la musique gagne en densité. En complexité aussi, lignes rythmiques multipliées, trames harmoniques superposées ou croisées « Les musiques de Bojan souvent s’avèrent difficiles d’accès » concède Thomas Bramerie toujours brillant dans ses exerxices de basse. Le pianiste serbe bénéficie de plusieurs cultures. Au terreau de formation classique habituel aux musiciens de l’ancien glacis de l’Est, à un bagage de jazz fourni s’ajoute chez lui une culture des folklores des Balkans. Ces différentes strates, par effet d’accumulation, de recomposition et de fondus enchainés confèrent richesse et profondeur à la musique concoctée. Bojan Z, compositeur, interprète et improvisateur évolue dans un univers sonore assez éclaté, très typé également (Nedyalko’s eleven) Et de facture fort personnelle. Simplement le matériau utilisé pour et par le trio puis le quartet (apport fin, et riche en coloration du batteur hollandais Martin Vink entendu aussi auprés de Philippe Catherine) a pu ce soir là laisser l’auditoire sur une frustration. On aimerait en entendre davantage « Le concert de ce soir traite de thèmes figurant sur mon album solo. Mais en avant sujet il illustre aussi quelques projets à venir… » confie le pianiste avec un brin de malice. Première info glanée à ce propos: un album à suivre en duo avec Julien Lourau (qui indique lui s’être installé à Londres désormais.. » Ils entreront donc tous deux en studio dans les jours qui viennent. La suite au prochain numéro.
Robert Latxague
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>Sur scène il a cette aptitude -attitude- singulière de pouvoir se partager en deux. En clair une main (la gauche) sur le clavier du piano acoustique, l’autre laissée très mobile sur les touches du Fender Rhodes, clavier électronique qu’il a remodelé pour en tirer une machine entre synthé, clavier midi et orgue. Bojan Z, musicien singulier car contorsionniste pourrait figurer un Janus du piano voire, question impact physique et percussif des sonorités produites, un profil entre Dr Jekyll et Mr Hide du piano…domestiqué.
Bojan Z (p, el p) + invités : Julien Lourau (ts, ss), Thomas Bramerie (b), Martin Vink (dm)
Café de la Danse, Paris, 21 janvier
« Bojan est un improvisateur » dit volontiers Michel Portal qui en fit son chef d’orchestre(s). Rien d’étonnant donc à ce que son concert commence autour d’une impro en solo à partir d’un thème de son dernier album paru (Soul Shelter/ Universal Music), Bohemska. On peut toujours déceler une certaine forme de romantisme (au sens donné dans l’univers de la musique clasique) disséminée ça et là dans ses prestations pianistiques. Cette forme d’introduction douce, mesurée suivie d’une version Sweet Shelter of mine en fait partie, comme une invitation répétée au voyage accompagné. D’habitude chez lui l’apaisement, le long fleuve tranquille d’accords puis digression ne dure pas. En ce sens l’arrivée sur scène de Julien Lourau « compagnon de vingt ans » fait tout de suite grimper le curseur. Pour l’occasion cependant, surprise, le courant reprend rapidement un cours tranquille, le temps d’une composition empruntée à Duke Ellington figurant aussi sur l’album solo « On a Turquoise cloud n’est pas connue et fut peu jouée d’ailleurs » précise le pianiste, aidé dans sa petite entreprise par le son très feutré du sax de Julien Lourau dans un registre pas si habituel pour lui. Tension détente, voilà bien repris le parcours dans le sens qui a toujours eu les faveurs du pianiste de Belgrade « Ma ville de naissance à laquelle je pense souvent, parfois en bien d’autres…vous me comprenez bien n’est-ce pas ?» On retrouves ces approches musicales contrastées caractéristioques, ces piano forte d’accords limite violence ou ces moments intenses marques d’une soudaine scansion rythmique compressée, le tout asséné à haut niveau sonore pour déboucher in fine sur un retour mer calme. L’oeil du cyclone. Dans la formule du trio (avec basse batterie) puis au final à l’occasion d’une série d’explorations en quartet (retour de Julien Lourau) la musique gagne en densité. En complexité aussi, lignes rythmiques multipliées, trames harmoniques superposées ou croisées « Les musiques de Bojan souvent s’avèrent difficiles d’accès » concède Thomas Bramerie toujours brillant dans ses exerxices de basse. Le pianiste serbe bénéficie de plusieurs cultures. Au terreau de formation classique habituel aux musiciens de l’ancien glacis de l’Est, à un bagage de jazz fourni s’ajoute chez lui une culture des folklores des Balkans. Ces différentes strates, par effet d’accumulation, de recomposition et de fondus enchainés confèrent richesse et profondeur à la musique concoctée. Bojan Z, compositeur, interprète et improvisateur évolue dans un univers sonore assez éclaté, très typé également (Nedyalko’s eleven) Et de facture fort personnelle. Simplement le matériau utilisé pour et par le trio puis le quartet (apport fin, et riche en coloration du batteur hollandais Martin Vink entendu aussi auprés de Philippe Catherine) a pu ce soir là laisser l’auditoire sur une frustration. On aimerait en entendre davantage « Le concert de ce soir traite de thèmes figurant sur mon album solo. Mais en avant sujet il illustre aussi quelques projets à venir… » confie le pianiste avec un brin de malice. Première info glanée à ce propos: un album à suivre en duo avec Julien Lourau (qui indique lui s’être installé à Londres désormais.. » Ils entreront donc tous deux en studio dans les jours qui viennent. La suite au prochain numéro.
Robert Latxague
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>Sur scène il a cette aptitude -attitude- singulière de pouvoir se partager en deux. En clair une main (la gauche) sur le clavier du piano acoustique, l’autre laissée très mobile sur les touches du Fender Rhodes, clavier électronique qu’il a remodelé pour en tirer une machine entre synthé, clavier midi et orgue. Bojan Z, musicien singulier car contorsionniste pourrait figurer un Janus du piano voire, question impact physique et percussif des sonorités produites, un profil entre Dr Jekyll et Mr Hide du piano…domestiqué.
Bojan Z (p, el p) + invités : Julien Lourau (ts, ss), Thomas Bramerie (b), Martin Vink (dm)
Café de la Danse, Paris, 21 janvier
« Bojan est un improvisateur » dit volontiers Michel Portal qui en fit son chef d’orchestre(s). Rien d’étonnant donc à ce que son concert commence autour d’une impro en solo à partir d’un thème de son dernier album paru (Soul Shelter/ Universal Music), Bohemska. On peut toujours déceler une certaine forme de romantisme (au sens donné dans l’univers de la musique clasique) disséminée ça et là dans ses prestations pianistiques. Cette forme d’introduction douce, mesurée suivie d’une version Sweet Shelter of mine en fait partie, comme une invitation répétée au voyage accompagné. D’habitude chez lui l’apaisement, le long fleuve tranquille d’accords puis digression ne dure pas. En ce sens l’arrivée sur scène de Julien Lourau « compagnon de vingt ans » fait tout de suite grimper le curseur. Pour l’occasion cependant, surprise, le courant reprend rapidement un cours tranquille, le temps d’une composition empruntée à Duke Ellington figurant aussi sur l’album solo « On a Turquoise cloud n’est pas connue et fut peu jouée d’ailleurs » précise le pianiste, aidé dans sa petite entreprise par le son très feutré du sax de Julien Lourau dans un registre pas si habituel pour lui. Tension détente, voilà bien repris le parcours dans le sens qui a toujours eu les faveurs du pianiste de Belgrade « Ma ville de naissance à laquelle je pense souvent, parfois en bien d’autres…vous me comprenez bien n’est-ce pas ?» On retrouves ces approches musicales contrastées caractéristioques, ces piano forte d’accords limite violence ou ces moments intenses marques d’une soudaine scansion rythmique compressée, le tout asséné à haut niveau sonore pour déboucher in fine sur un retour mer calme. L’oeil du cyclone. Dans la formule du trio (avec basse batterie) puis au final à l’occasion d’une série d’explorations en quartet (retour de Julien Lourau) la musique gagne en densité. En complexité aussi, lignes rythmiques multipliées, trames harmoniques superposées ou croisées « Les musiques de Bojan souvent s’avèrent difficiles d’accès » concède Thomas Bramerie toujours brillant dans ses exerxices de basse. Le pianiste serbe bénéficie de plusieurs cultures. Au terreau de formation classique habituel aux musiciens de l’ancien glacis de l’Est, à un bagage de jazz fourni s’ajoute chez lui une culture des folklores des Balkans. Ces différentes strates, par effet d’accumulation, de recomposition et de fondus enchainés confèrent richesse et profondeur à la musique concoctée. Bojan Z, compositeur, interprète et improvisateur évolue dans un univers sonore assez éclaté, très typé également (Nedyalko’s eleven) Et de facture fort personnelle. Simplement le matériau utilisé pour et par le trio puis le quartet (apport fin, et riche en coloration du batteur hollandais Martin Vink entendu aussi auprés de Philippe Catherine) a pu ce soir là laisser l’auditoire sur une frustration. On aimerait en entendre davantage « Le concert de ce soir traite de thèmes figurant sur mon album solo. Mais en avant sujet il illustre aussi quelques projets à venir… » confie le pianiste avec un brin de malice. Première info glanée à ce propos: un album à suivre en duo avec Julien Lourau (qui indique lui s’être installé à Londres désormais.. » Ils entreront donc tous deux en studio dans les jours qui viennent. La suite au prochain numéro.
Robert Latxague
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>Sur scène il a cette aptitude -attitude- singulière de pouvoir se partager en deux. En clair une main (la gauche) sur le clavier du piano acoustique, l’autre laissée très mobile sur les touches du Fender Rhodes, clavier électronique qu’il a remodelé pour en tirer une machine entre synthé, clavier midi et orgue. Bojan Z, musicien singulier car contorsionniste pourrait figurer un Janus du piano voire, question impact physique et percussif des sonorités produites, un profil entre Dr Jekyll et Mr Hide du piano…domestiqué.
Bojan Z (p, el p) + invités : Julien Lourau (ts, ss), Thomas Bramerie (b), Martin Vink (dm)
Café de la Danse, Paris, 21 janvier
« Bojan est un improvisateur » dit volontiers Michel Portal qui en fit son chef d’orchestre(s). Rien d’étonnant donc à ce que son concert commence autour d’une impro en solo à partir d’un thème de son dernier album paru (Soul Shelter/ Universal Music), Bohemska. On peut toujours déceler une certaine forme de romantisme (au sens donné dans l’univers de la musique clasique) disséminée ça et là dans ses prestations pianistiques. Cette forme d’introduction douce, mesurée suivie d’une version Sweet Shelter of mine en fait partie, comme une invitation répétée au voyage accompagné. D’habitude chez lui l’apaisement, le long fleuve tranquille d’accords puis digression ne dure pas. En ce sens l’arrivée sur scène de Julien Lourau « compagnon de vingt ans » fait tout de suite grimper le curseur. Pour l’occasion cependant, surprise, le courant reprend rapidement un cours tranquille, le temps d’une composition empruntée à Duke Ellington figurant aussi sur l’album solo « On a Turquoise cloud n’est pas connue et fut peu jouée d’ailleurs » précise le pianiste, aidé dans sa petite entreprise par le son très feutré du sax de Julien Lourau dans un registre pas si habituel pour lui. Tension détente, voilà bien repris le parcours dans le sens qui a toujours eu les faveurs du pianiste de Belgrade « Ma ville de naissance à laquelle je pense souvent, parfois en bien d’autres…vous me comprenez bien n’est-ce pas ?» On retrouves ces approches musicales contrastées caractéristioques, ces piano forte d’accords limite violence ou ces moments intenses marques d’une soudaine scansion rythmique compressée, le tout asséné à haut niveau sonore pour déboucher in fine sur un retour mer calme. L’oeil du cyclone. Dans la formule du trio (avec basse batterie) puis au final à l’occasion d’une série d’explorations en quartet (retour de Julien Lourau) la musique gagne en densité. En complexité aussi, lignes rythmiques multipliées, trames harmoniques superposées ou croisées « Les musiques de Bojan souvent s’avèrent difficiles d’accès » concède Thomas Bramerie toujours brillant dans ses exerxices de basse. Le pianiste serbe bénéficie de plusieurs cultures. Au terreau de formation classique habituel aux musiciens de l’ancien glacis de l’Est, à un bagage de jazz fourni s’ajoute chez lui une culture des folklores des Balkans. Ces différentes strates, par effet d’accumulation, de recomposition et de fondus enchainés confèrent richesse et profondeur à la musique concoctée. Bojan Z, compositeur, interprète et improvisateur évolue dans un univers sonore assez éclaté, très typé également (Nedyalko’s eleven) Et de facture fort personnelle. Simplement le matériau utilisé pour et par le trio puis le quartet (apport fin, et riche en coloration du batteur hollandais Martin Vink entendu aussi auprés de Philippe Catherine) a pu ce soir là laisser l’auditoire sur une frustration. On aimerait en entendre davantage « Le concert de ce soir traite de thèmes figurant sur mon album solo. Mais en avant sujet il illustre aussi quelques projets à venir… » confie le pianiste avec un brin de malice. Première info glanée à ce propos: un album à suivre en duo avec Julien Lourau (qui indique lui s’être installé à Londres désormais.. » Ils entreront donc tous deux en studio dans les jours qui viennent. La suite au prochain numéro.
Robert Latxague