Du Bleu en Hiver, Tulle, 9ème : Didier Petit, Guillaume Perret & The Electric Epic
Journée à forts contrastes à Tulle, entre les bleus pastel de Didier Petit et le bleu électrique de Guillaume Perret. On attend aujourd’hui le duo d’Airelle Besson et Nelson Veras, le duo Ortie (Elodie Pasquier, Grégoire Gensse), et l’Atlas Trio de Louis Sclavis. On ne s’ennuie pas !
Didier Petit solo : Didier Petit (cello)
Guillaume Perret and the electric epic : Guillaume Perret (ts, electronics, comp, dir), Philippe Bussonet (el-b), Yoann Serra (dm, sampler), Jim Grandcamp (el-g)
Violoncelliste, Didier Petit est également responsable du label « In Situ », très beau label d’allumé du jazz consacré à des musiques et des musiciens actuels, mais aussi à des rééditions d’enregistrements historiques (Jac Berrocal, François Tusques). Musicien engagé donc, enragé parfois, il donne de lui-même dans des interventions auprès des scolaires, ou des publics dits « défavorisés », c’est à dire empêchés de se rendre facilement sur les lieux de spectacles (prisons, hôpitaux). Voyageur, nomade autant qu’il se peut, il aime toute la tradition du jazz le plus radical, et la connaît. C’est ainsi que son solo fait place sur la fin à une version très inspirée du Don’t Explain de Billie Holiday, qu’il dédie à la Jazz Box consacrée à ce thème de la grande chanteuse. Cette identification à Billie n’est pas au hasard : comme elle, Didier Petit est hanté par le blues, même si (également comme elle) au sens strict, il n’en chante pas un seul. Mais son Summertime (joué à midi en postlude à une émission de radio) en porte la marque, et toutes ces mélopées diverses qui lui reviennent de l’enfance, ou de quelque folklore qu’on suppose assez bien imaginaire. Usant de sa voix avec un mélange inspiré de sauvagerie et de tendresse, il fait voyager entre des moments très lyriques, d’autres plus explicitement rythmiques (violoncelle en pizzicato, usage de la caisse comme percussion) et d’autres tournés vers une dramaturgie qui inclut la dimension ironique, voire comique. On regrette seulement que ces différents affects se succèdent parfois un peu vite, on aimerait séjourner plus longtemps avant de se tourner vers autre chose. Au demeurant, un récital suivi dans le forum du théâtre par une foule nombreuse, passionnée, enthousiaste même.
Avec Guillaume Perret on est passé à quelque chose de plus actuel, au sens administratif et bien français du terme : les musiques dites « actuelles » sont assimilées au rock, alors même que dans leur définition elles incluent le jazz et les musiques traditionnelles. Mais passons. Déjà, quand on est accueilli par les fumigènes et qu’on vous remet des bouchons d’oreille, la tension monte d’un cran. Et s’il se révèle que les fumées en question, un peu agressives, se dissipent vite et que les bouchons sont inutiles, c’est quand même autant de pris. Reste la musique, plutôt d’une belle dynamique, bien jouée, avec un peu trop d’effets mais on est là pour ça (enfin, si l’on veut…), un guitariste plein de chicanes et de finesse, un excellent batteur, un leader franc et pas trop massif. Pas étonnant qu’ils aient publié sur le label de John Zorn : l’altiste et compositeur américain aime rien plus que ça : de la musique qui envoie, mais n’oublie pas d’être bien écrite, construite, élaborée.
A ce soir pour de nouvelles aventures…
Philippe Méziat
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Journée à forts contrastes à Tulle, entre les bleus pastel de Didier Petit et le bleu électrique de Guillaume Perret. On attend aujourd’hui le duo d’Airelle Besson et Nelson Veras, le duo Ortie (Elodie Pasquier, Grégoire Gensse), et l’Atlas Trio de Louis Sclavis. On ne s’ennuie pas !
Didier Petit solo : Didier Petit (cello)
Guillaume Perret and the electric epic : Guillaume Perret (ts, electronics, comp, dir), Philippe Bussonet (el-b), Yoann Serra (dm, sampler), Jim Grandcamp (el-g)
Violoncelliste, Didier Petit est également responsable du label « In Situ », très beau label d’allumé du jazz consacré à des musiques et des musiciens actuels, mais aussi à des rééditions d’enregistrements historiques (Jac Berrocal, François Tusques). Musicien engagé donc, enragé parfois, il donne de lui-même dans des interventions auprès des scolaires, ou des publics dits « défavorisés », c’est à dire empêchés de se rendre facilement sur les lieux de spectacles (prisons, hôpitaux). Voyageur, nomade autant qu’il se peut, il aime toute la tradition du jazz le plus radical, et la connaît. C’est ainsi que son solo fait place sur la fin à une version très inspirée du Don’t Explain de Billie Holiday, qu’il dédie à la Jazz Box consacrée à ce thème de la grande chanteuse. Cette identification à Billie n’est pas au hasard : comme elle, Didier Petit est hanté par le blues, même si (également comme elle) au sens strict, il n’en chante pas un seul. Mais son Summertime (joué à midi en postlude à une émission de radio) en porte la marque, et toutes ces mélopées diverses qui lui reviennent de l’enfance, ou de quelque folklore qu’on suppose assez bien imaginaire. Usant de sa voix avec un mélange inspiré de sauvagerie et de tendresse, il fait voyager entre des moments très lyriques, d’autres plus explicitement rythmiques (violoncelle en pizzicato, usage de la caisse comme percussion) et d’autres tournés vers une dramaturgie qui inclut la dimension ironique, voire comique. On regrette seulement que ces différents affects se succèdent parfois un peu vite, on aimerait séjourner plus longtemps avant de se tourner vers autre chose. Au demeurant, un récital suivi dans le forum du théâtre par une foule nombreuse, passionnée, enthousiaste même.
Avec Guillaume Perret on est passé à quelque chose de plus actuel, au sens administratif et bien français du terme : les musiques dites « actuelles » sont assimilées au rock, alors même que dans leur définition elles incluent le jazz et les musiques traditionnelles. Mais passons. Déjà, quand on est accueilli par les fumigènes et qu’on vous remet des bouchons d’oreille, la tension monte d’un cran. Et s’il se révèle que les fumées en question, un peu agressives, se dissipent vite et que les bouchons sont inutiles, c’est quand même autant de pris. Reste la musique, plutôt d’une belle dynamique, bien jouée, avec un peu trop d’effets mais on est là pour ça (enfin, si l’on veut…), un guitariste plein de chicanes et de finesse, un excellent batteur, un leader franc et pas trop massif. Pas étonnant qu’ils aient publié sur le label de John Zorn : l’altiste et compositeur américain aime rien plus que ça : de la musique qui envoie, mais n’oublie pas d’être bien écrite, construite, élaborée.
A ce soir pour de nouvelles aventures…
Philippe Méziat
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Journée à forts contrastes à Tulle, entre les bleus pastel de Didier Petit et le bleu électrique de Guillaume Perret. On attend aujourd’hui le duo d’Airelle Besson et Nelson Veras, le duo Ortie (Elodie Pasquier, Grégoire Gensse), et l’Atlas Trio de Louis Sclavis. On ne s’ennuie pas !
Didier Petit solo : Didier Petit (cello)
Guillaume Perret and the electric epic : Guillaume Perret (ts, electronics, comp, dir), Philippe Bussonet (el-b), Yoann Serra (dm, sampler), Jim Grandcamp (el-g)
Violoncelliste, Didier Petit est également responsable du label « In Situ », très beau label d’allumé du jazz consacré à des musiques et des musiciens actuels, mais aussi à des rééditions d’enregistrements historiques (Jac Berrocal, François Tusques). Musicien engagé donc, enragé parfois, il donne de lui-même dans des interventions auprès des scolaires, ou des publics dits « défavorisés », c’est à dire empêchés de se rendre facilement sur les lieux de spectacles (prisons, hôpitaux). Voyageur, nomade autant qu’il se peut, il aime toute la tradition du jazz le plus radical, et la connaît. C’est ainsi que son solo fait place sur la fin à une version très inspirée du Don’t Explain de Billie Holiday, qu’il dédie à la Jazz Box consacrée à ce thème de la grande chanteuse. Cette identification à Billie n’est pas au hasard : comme elle, Didier Petit est hanté par le blues, même si (également comme elle) au sens strict, il n’en chante pas un seul. Mais son Summertime (joué à midi en postlude à une émission de radio) en porte la marque, et toutes ces mélopées diverses qui lui reviennent de l’enfance, ou de quelque folklore qu’on suppose assez bien imaginaire. Usant de sa voix avec un mélange inspiré de sauvagerie et de tendresse, il fait voyager entre des moments très lyriques, d’autres plus explicitement rythmiques (violoncelle en pizzicato, usage de la caisse comme percussion) et d’autres tournés vers une dramaturgie qui inclut la dimension ironique, voire comique. On regrette seulement que ces différents affects se succèdent parfois un peu vite, on aimerait séjourner plus longtemps avant de se tourner vers autre chose. Au demeurant, un récital suivi dans le forum du théâtre par une foule nombreuse, passionnée, enthousiaste même.
Avec Guillaume Perret on est passé à quelque chose de plus actuel, au sens administratif et bien français du terme : les musiques dites « actuelles » sont assimilées au rock, alors même que dans leur définition elles incluent le jazz et les musiques traditionnelles. Mais passons. Déjà, quand on est accueilli par les fumigènes et qu’on vous remet des bouchons d’oreille, la tension monte d’un cran. Et s’il se révèle que les fumées en question, un peu agressives, se dissipent vite et que les bouchons sont inutiles, c’est quand même autant de pris. Reste la musique, plutôt d’une belle dynamique, bien jouée, avec un peu trop d’effets mais on est là pour ça (enfin, si l’on veut…), un guitariste plein de chicanes et de finesse, un excellent batteur, un leader franc et pas trop massif. Pas étonnant qu’ils aient publié sur le label de John Zorn : l’altiste et compositeur américain aime rien plus que ça : de la musique qui envoie, mais n’oublie pas d’être bien écrite, construite, élaborée.
A ce soir pour de nouvelles aventures…
Philippe Méziat
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Journée à forts contrastes à Tulle, entre les bleus pastel de Didier Petit et le bleu électrique de Guillaume Perret. On attend aujourd’hui le duo d’Airelle Besson et Nelson Veras, le duo Ortie (Elodie Pasquier, Grégoire Gensse), et l’Atlas Trio de Louis Sclavis. On ne s’ennuie pas !
Didier Petit solo : Didier Petit (cello)
Guillaume Perret and the electric epic : Guillaume Perret (ts, electronics, comp, dir), Philippe Bussonet (el-b), Yoann Serra (dm, sampler), Jim Grandcamp (el-g)
Violoncelliste, Didier Petit est également responsable du label « In Situ », très beau label d’allumé du jazz consacré à des musiques et des musiciens actuels, mais aussi à des rééditions d’enregistrements historiques (Jac Berrocal, François Tusques). Musicien engagé donc, enragé parfois, il donne de lui-même dans des interventions auprès des scolaires, ou des publics dits « défavorisés », c’est à dire empêchés de se rendre facilement sur les lieux de spectacles (prisons, hôpitaux). Voyageur, nomade autant qu’il se peut, il aime toute la tradition du jazz le plus radical, et la connaît. C’est ainsi que son solo fait place sur la fin à une version très inspirée du Don’t Explain de Billie Holiday, qu’il dédie à la Jazz Box consacrée à ce thème de la grande chanteuse. Cette identification à Billie n’est pas au hasard : comme elle, Didier Petit est hanté par le blues, même si (également comme elle) au sens strict, il n’en chante pas un seul. Mais son Summertime (joué à midi en postlude à une émission de radio) en porte la marque, et toutes ces mélopées diverses qui lui reviennent de l’enfance, ou de quelque folklore qu’on suppose assez bien imaginaire. Usant de sa voix avec un mélange inspiré de sauvagerie et de tendresse, il fait voyager entre des moments très lyriques, d’autres plus explicitement rythmiques (violoncelle en pizzicato, usage de la caisse comme percussion) et d’autres tournés vers une dramaturgie qui inclut la dimension ironique, voire comique. On regrette seulement que ces différents affects se succèdent parfois un peu vite, on aimerait séjourner plus longtemps avant de se tourner vers autre chose. Au demeurant, un récital suivi dans le forum du théâtre par une foule nombreuse, passionnée, enthousiaste même.
Avec Guillaume Perret on est passé à quelque chose de plus actuel, au sens administratif et bien français du terme : les musiques dites « actuelles » sont assimilées au rock, alors même que dans leur définition elles incluent le jazz et les musiques traditionnelles. Mais passons. Déjà, quand on est accueilli par les fumigènes et qu’on vous remet des bouchons d’oreille, la tension monte d’un cran. Et s’il se révèle que les fumées en question, un peu agressives, se dissipent vite et que les bouchons sont inutiles, c’est quand même autant de pris. Reste la musique, plutôt d’une belle dynamique, bien jouée, avec un peu trop d’effets mais on est là pour ça (enfin, si l’on veut…), un guitariste plein de chicanes et de finesse, un excellent batteur, un leader franc et pas trop massif. Pas étonnant qu’ils aient publié sur le label de John Zorn : l’altiste et compositeur américain aime rien plus que ça : de la musique qui envoie, mais n’oublie pas d’être bien écrite, construite, élaborée.
A ce soir pour de nouvelles aventures…
Philippe Méziat