Jazz live
Publié le 25 Jan 2014

Du haut de Vincent Peirani, Bojan et Michel nous regardent

N’ayant jamais vraiment eu l’occasion de le rencontrer, je ne rend jamais grâce à Dieu. Et quand au gré d’une conversation je lâche par mégarde un « Dieu Merci », j’ajoute immédiatement « s’il existe… » – ce qui, rétorqueront d’aucuns, fait de moi un agnostique en puissance. Mais trève de théologie de comptoir. Hier soir à La Dynamo de Banlieues Bleues, une autre expression courante, américaine celle-là, m’est venue à l’esprit en écoutant Vincent Peirani avec Bojan Z, puis avec Michel Portal : « Thanks God it’s Friday », « Dieu merci c’est vendredi », ou plutôt « Dieux merci c’est vendredi », car c’étaient bien ceux de la musique – ils existent, ça c’est certain ! – qui planaient au-dessus de Pantin…


 

Vincent Peirani (accordéon, mélodica), Bojan Zulfikarpasic (piano, Fender Rhodes), Michel Portal (clarinette, clarinette basse). Pantin, La Dynamo de Banlieues Bleues, vendredi 24 janvier.

 

La soirée parrainée par Jazz Magazine Jazzman* fut donc belle, qui n’en doutons pas marquera les esprits (salle comble), à en croire les visages radieux et la ferveur chaleureuse des claquements de mains passés les deux sets. Vincent Peirani, l’accordéoniste aux pieds nus tout de noir vêtu, convia d’abord son nouvel ami Bojan Zulfikarpasic, qui n’était pas venu les mains vides mais les doigts pleins de musique, et ses meilleures partitions sous le bras – c’est son hôte qui avait choisi ses « cadeaux » parmi le richissime songbook du pianiste à la chemise rouge. Et l’on souhaite déjà une chose : que ces deux-là remettent le couvert, et très vite ! C’était la première fois qu’ils se produisaient en duo sur scène ?! On a du mal à y croire… Mise en place au cordeau, virtuosité jubilatoire (jamais bêtement spectaculaire), sans que l’un n’empiète sur le territoire en chanté de l’autre, et inversement. Usant avec une foudroyante intelligence et une délectable musicalité de ses touches nacrées (j’avoue que je n’ai jamais su combien il y en avait exactement…), Vincent Peirani les fait comme danser sur le clavier d’ivoire et d’ébène de son compagnon conversatoire. On n’oubliera pas de sitôt ce Fuzzlija (V.O. dans “Humus” gravé par le Tetraband de Mister Z. en 2009), où Steinway et le Fender Rhodes mêlés ne firent qu’un avec l’accordéon, ni cette reprise de Waltz For JB de Brad Mehldau, resongée au Rhodes et au mélodica. Magique.

 

[Entracte.]

 

Tandis que la voix de l’inaltérable Jazz Club itinérant de France Musique, Yvan Amar, continuait de commenter ce concert que vous pouviez donc écouter en direct at home, Michel Portal avait fait son apparition aux côtés de son nouveau grand-petit-frère favori. Un Michel Portal fatigué par un La Rochelle-Paris étiré jusqu’au bout de la nuit précédente, mais un Michel Portal paradoxalement en grande forme, inspiré, intense, drôle (quel MC !), touchante, dansant, oiseau rare, animal sauvage au regard doux, maître fou malicieux. Osmose totale entre ces deux-là, qui jouent ensemble depuis des siècles maintenant – dans leurs mondes parallèles, leurs jours valent nos mois, alors comptez, mettez à jour, quel émoi… Bon sang, j’ai des frissons rien qu’en repensant à ce Choral inaugural qui nous rappela que le temps pouvait s’arrêter, là, juste au-dessus de nos têtes.

 

En guise de rappel, les deux duos ne firent qu’un pour trioliser gaiement. Les visages radieux dont je vous parlais plus haut s’illuminèrent encore plus quand nos amis égrénèrent les premières notes de Dancers In Love de Duke Ellington. (Tiens, tiens, Dancer In Love figure aussi dans “Belle Époque”, le premier CD Act Music du duo Vincent Peirani / Émile Parisien, à paraître le 11 mars. Le 31 du même, on les retrouvera tous les deux à La Dynamo, dans le cadre du festival Banlieues Bleues cette fois, pour un concert que Jazz Magazine Jazzman ne parraine certes pas officiellement, mais c’est tout comme…) Frédéric Goaty

 

* Après celles où, au même endroit, le Megaoctet d’Andy Emler, Laurent de Wilde (en trio et avec Otisto 23) et Francesco Bearzatti (avec son projet “Monk’n’Roll”) donnèrent également de fort délectables concerts. 

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N’ayant jamais vraiment eu l’occasion de le rencontrer, je ne rend jamais grâce à Dieu. Et quand au gré d’une conversation je lâche par mégarde un « Dieu Merci », j’ajoute immédiatement « s’il existe… » – ce qui, rétorqueront d’aucuns, fait de moi un agnostique en puissance. Mais trève de théologie de comptoir. Hier soir à La Dynamo de Banlieues Bleues, une autre expression courante, américaine celle-là, m’est venue à l’esprit en écoutant Vincent Peirani avec Bojan Z, puis avec Michel Portal : « Thanks God it’s Friday », « Dieu merci c’est vendredi », ou plutôt « Dieux merci c’est vendredi », car c’étaient bien ceux de la musique – ils existent, ça c’est certain ! – qui planaient au-dessus de Pantin…


 

Vincent Peirani (accordéon, mélodica), Bojan Zulfikarpasic (piano, Fender Rhodes), Michel Portal (clarinette, clarinette basse). Pantin, La Dynamo de Banlieues Bleues, vendredi 24 janvier.

 

La soirée parrainée par Jazz Magazine Jazzman* fut donc belle, qui n’en doutons pas marquera les esprits (salle comble), à en croire les visages radieux et la ferveur chaleureuse des claquements de mains passés les deux sets. Vincent Peirani, l’accordéoniste aux pieds nus tout de noir vêtu, convia d’abord son nouvel ami Bojan Zulfikarpasic, qui n’était pas venu les mains vides mais les doigts pleins de musique, et ses meilleures partitions sous le bras – c’est son hôte qui avait choisi ses « cadeaux » parmi le richissime songbook du pianiste à la chemise rouge. Et l’on souhaite déjà une chose : que ces deux-là remettent le couvert, et très vite ! C’était la première fois qu’ils se produisaient en duo sur scène ?! On a du mal à y croire… Mise en place au cordeau, virtuosité jubilatoire (jamais bêtement spectaculaire), sans que l’un n’empiète sur le territoire en chanté de l’autre, et inversement. Usant avec une foudroyante intelligence et une délectable musicalité de ses touches nacrées (j’avoue que je n’ai jamais su combien il y en avait exactement…), Vincent Peirani les fait comme danser sur le clavier d’ivoire et d’ébène de son compagnon conversatoire. On n’oubliera pas de sitôt ce Fuzzlija (V.O. dans “Humus” gravé par le Tetraband de Mister Z. en 2009), où Steinway et le Fender Rhodes mêlés ne firent qu’un avec l’accordéon, ni cette reprise de Waltz For JB de Brad Mehldau, resongée au Rhodes et au mélodica. Magique.

 

[Entracte.]

 

Tandis que la voix de l’inaltérable Jazz Club itinérant de France Musique, Yvan Amar, continuait de commenter ce concert que vous pouviez donc écouter en direct at home, Michel Portal avait fait son apparition aux côtés de son nouveau grand-petit-frère favori. Un Michel Portal fatigué par un La Rochelle-Paris étiré jusqu’au bout de la nuit précédente, mais un Michel Portal paradoxalement en grande forme, inspiré, intense, drôle (quel MC !), touchante, dansant, oiseau rare, animal sauvage au regard doux, maître fou malicieux. Osmose totale entre ces deux-là, qui jouent ensemble depuis des siècles maintenant – dans leurs mondes parallèles, leurs jours valent nos mois, alors comptez, mettez à jour, quel émoi… Bon sang, j’ai des frissons rien qu’en repensant à ce Choral inaugural qui nous rappela que le temps pouvait s’arrêter, là, juste au-dessus de nos têtes.

 

En guise de rappel, les deux duos ne firent qu’un pour trioliser gaiement. Les visages radieux dont je vous parlais plus haut s’illuminèrent encore plus quand nos amis égrénèrent les premières notes de Dancers In Love de Duke Ellington. (Tiens, tiens, Dancer In Love figure aussi dans “Belle Époque”, le premier CD Act Music du duo Vincent Peirani / Émile Parisien, à paraître le 11 mars. Le 31 du même, on les retrouvera tous les deux à La Dynamo, dans le cadre du festival Banlieues Bleues cette fois, pour un concert que Jazz Magazine Jazzman ne parraine certes pas officiellement, mais c’est tout comme…) Frédéric Goaty

 

* Après celles où, au même endroit, le Megaoctet d’Andy Emler, Laurent de Wilde (en trio et avec Otisto 23) et Francesco Bearzatti (avec son projet “Monk’n’Roll”) donnèrent également de fort délectables concerts. 

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N’ayant jamais vraiment eu l’occasion de le rencontrer, je ne rend jamais grâce à Dieu. Et quand au gré d’une conversation je lâche par mégarde un « Dieu Merci », j’ajoute immédiatement « s’il existe… » – ce qui, rétorqueront d’aucuns, fait de moi un agnostique en puissance. Mais trève de théologie de comptoir. Hier soir à La Dynamo de Banlieues Bleues, une autre expression courante, américaine celle-là, m’est venue à l’esprit en écoutant Vincent Peirani avec Bojan Z, puis avec Michel Portal : « Thanks God it’s Friday », « Dieu merci c’est vendredi », ou plutôt « Dieux merci c’est vendredi », car c’étaient bien ceux de la musique – ils existent, ça c’est certain ! – qui planaient au-dessus de Pantin…


 

Vincent Peirani (accordéon, mélodica), Bojan Zulfikarpasic (piano, Fender Rhodes), Michel Portal (clarinette, clarinette basse). Pantin, La Dynamo de Banlieues Bleues, vendredi 24 janvier.

 

La soirée parrainée par Jazz Magazine Jazzman* fut donc belle, qui n’en doutons pas marquera les esprits (salle comble), à en croire les visages radieux et la ferveur chaleureuse des claquements de mains passés les deux sets. Vincent Peirani, l’accordéoniste aux pieds nus tout de noir vêtu, convia d’abord son nouvel ami Bojan Zulfikarpasic, qui n’était pas venu les mains vides mais les doigts pleins de musique, et ses meilleures partitions sous le bras – c’est son hôte qui avait choisi ses « cadeaux » parmi le richissime songbook du pianiste à la chemise rouge. Et l’on souhaite déjà une chose : que ces deux-là remettent le couvert, et très vite ! C’était la première fois qu’ils se produisaient en duo sur scène ?! On a du mal à y croire… Mise en place au cordeau, virtuosité jubilatoire (jamais bêtement spectaculaire), sans que l’un n’empiète sur le territoire en chanté de l’autre, et inversement. Usant avec une foudroyante intelligence et une délectable musicalité de ses touches nacrées (j’avoue que je n’ai jamais su combien il y en avait exactement…), Vincent Peirani les fait comme danser sur le clavier d’ivoire et d’ébène de son compagnon conversatoire. On n’oubliera pas de sitôt ce Fuzzlija (V.O. dans “Humus” gravé par le Tetraband de Mister Z. en 2009), où Steinway et le Fender Rhodes mêlés ne firent qu’un avec l’accordéon, ni cette reprise de Waltz For JB de Brad Mehldau, resongée au Rhodes et au mélodica. Magique.

 

[Entracte.]

 

Tandis que la voix de l’inaltérable Jazz Club itinérant de France Musique, Yvan Amar, continuait de commenter ce concert que vous pouviez donc écouter en direct at home, Michel Portal avait fait son apparition aux côtés de son nouveau grand-petit-frère favori. Un Michel Portal fatigué par un La Rochelle-Paris étiré jusqu’au bout de la nuit précédente, mais un Michel Portal paradoxalement en grande forme, inspiré, intense, drôle (quel MC !), touchante, dansant, oiseau rare, animal sauvage au regard doux, maître fou malicieux. Osmose totale entre ces deux-là, qui jouent ensemble depuis des siècles maintenant – dans leurs mondes parallèles, leurs jours valent nos mois, alors comptez, mettez à jour, quel émoi… Bon sang, j’ai des frissons rien qu’en repensant à ce Choral inaugural qui nous rappela que le temps pouvait s’arrêter, là, juste au-dessus de nos têtes.

 

En guise de rappel, les deux duos ne firent qu’un pour trioliser gaiement. Les visages radieux dont je vous parlais plus haut s’illuminèrent encore plus quand nos amis égrénèrent les premières notes de Dancers In Love de Duke Ellington. (Tiens, tiens, Dancer In Love figure aussi dans “Belle Époque”, le premier CD Act Music du duo Vincent Peirani / Émile Parisien, à paraître le 11 mars. Le 31 du même, on les retrouvera tous les deux à La Dynamo, dans le cadre du festival Banlieues Bleues cette fois, pour un concert que Jazz Magazine Jazzman ne parraine certes pas officiellement, mais c’est tout comme…) Frédéric Goaty

 

* Après celles où, au même endroit, le Megaoctet d’Andy Emler, Laurent de Wilde (en trio et avec Otisto 23) et Francesco Bearzatti (avec son projet “Monk’n’Roll”) donnèrent également de fort délectables concerts. 

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N’ayant jamais vraiment eu l’occasion de le rencontrer, je ne rend jamais grâce à Dieu. Et quand au gré d’une conversation je lâche par mégarde un « Dieu Merci », j’ajoute immédiatement « s’il existe… » – ce qui, rétorqueront d’aucuns, fait de moi un agnostique en puissance. Mais trève de théologie de comptoir. Hier soir à La Dynamo de Banlieues Bleues, une autre expression courante, américaine celle-là, m’est venue à l’esprit en écoutant Vincent Peirani avec Bojan Z, puis avec Michel Portal : « Thanks God it’s Friday », « Dieu merci c’est vendredi », ou plutôt « Dieux merci c’est vendredi », car c’étaient bien ceux de la musique – ils existent, ça c’est certain ! – qui planaient au-dessus de Pantin…


 

Vincent Peirani (accordéon, mélodica), Bojan Zulfikarpasic (piano, Fender Rhodes), Michel Portal (clarinette, clarinette basse). Pantin, La Dynamo de Banlieues Bleues, vendredi 24 janvier.

 

La soirée parrainée par Jazz Magazine Jazzman* fut donc belle, qui n’en doutons pas marquera les esprits (salle comble), à en croire les visages radieux et la ferveur chaleureuse des claquements de mains passés les deux sets. Vincent Peirani, l’accordéoniste aux pieds nus tout de noir vêtu, convia d’abord son nouvel ami Bojan Zulfikarpasic, qui n’était pas venu les mains vides mais les doigts pleins de musique, et ses meilleures partitions sous le bras – c’est son hôte qui avait choisi ses « cadeaux » parmi le richissime songbook du pianiste à la chemise rouge. Et l’on souhaite déjà une chose : que ces deux-là remettent le couvert, et très vite ! C’était la première fois qu’ils se produisaient en duo sur scène ?! On a du mal à y croire… Mise en place au cordeau, virtuosité jubilatoire (jamais bêtement spectaculaire), sans que l’un n’empiète sur le territoire en chanté de l’autre, et inversement. Usant avec une foudroyante intelligence et une délectable musicalité de ses touches nacrées (j’avoue que je n’ai jamais su combien il y en avait exactement…), Vincent Peirani les fait comme danser sur le clavier d’ivoire et d’ébène de son compagnon conversatoire. On n’oubliera pas de sitôt ce Fuzzlija (V.O. dans “Humus” gravé par le Tetraband de Mister Z. en 2009), où Steinway et le Fender Rhodes mêlés ne firent qu’un avec l’accordéon, ni cette reprise de Waltz For JB de Brad Mehldau, resongée au Rhodes et au mélodica. Magique.

 

[Entracte.]

 

Tandis que la voix de l’inaltérable Jazz Club itinérant de France Musique, Yvan Amar, continuait de commenter ce concert que vous pouviez donc écouter en direct at home, Michel Portal avait fait son apparition aux côtés de son nouveau grand-petit-frère favori. Un Michel Portal fatigué par un La Rochelle-Paris étiré jusqu’au bout de la nuit précédente, mais un Michel Portal paradoxalement en grande forme, inspiré, intense, drôle (quel MC !), touchante, dansant, oiseau rare, animal sauvage au regard doux, maître fou malicieux. Osmose totale entre ces deux-là, qui jouent ensemble depuis des siècles maintenant – dans leurs mondes parallèles, leurs jours valent nos mois, alors comptez, mettez à jour, quel émoi… Bon sang, j’ai des frissons rien qu’en repensant à ce Choral inaugural qui nous rappela que le temps pouvait s’arrêter, là, juste au-dessus de nos têtes.

 

En guise de rappel, les deux duos ne firent qu’un pour trioliser gaiement. Les visages radieux dont je vous parlais plus haut s’illuminèrent encore plus quand nos amis égrénèrent les premières notes de Dancers In Love de Duke Ellington. (Tiens, tiens, Dancer In Love figure aussi dans “Belle Époque”, le premier CD Act Music du duo Vincent Peirani / Émile Parisien, à paraître le 11 mars. Le 31 du même, on les retrouvera tous les deux à La Dynamo, dans le cadre du festival Banlieues Bleues cette fois, pour un concert que Jazz Magazine Jazzman ne parraine certes pas officiellement, mais c’est tout comme…) Frédéric Goaty

 

* Après celles où, au même endroit, le Megaoctet d’Andy Emler, Laurent de Wilde (en trio et avec Otisto 23) et Francesco Bearzatti (avec son projet “Monk’n’Roll”) donnèrent également de fort délectables concerts.