Jazz live
Publié le 11 Sep 2014

Edward Perraud à la Java: musique tectonique

Les sons jaillissent comme autant de fusées de feux d’artifice. Trois, cinq, dix à la fois sans que l’on puisse en déterminer précisément la source. Voix, frappes, accords, notes de peaux, cordes ou gorges éclatent en grappes électroniques. Le goût pique fort dans l’oreille plutôt acide que sucre. Les trois musiciens, batteur compris, dansent une drôle de gigue de mains et pieds sollicités autour de deux trois dix vingt pédales d’effets éparpillées sur la vénérable scène de la Java.

 

Edward Perraud (dm, voc, électroniques), Joce Mienniel (flute, synthé, électroniques)

Edward Perraud (dm, voc, électroniques), Aymerc Avice (tp, bug, électroniques), Julien Desprez (g, électroniques)

La Java, Paris, 8 septembre

 

S’il n’y avait ces aspérités, ces arêtes, ces coins enfoncés, les volutes infernales de frappes sèches ou enclumées par besoin vital plus nombre de cris amplifiés, de trafics sonores saveurs amandes amères, Edward Perraud sous sa frange bien ordonnée figurerait un parfait Arlequin experts en coloriages sonores. La réalité livrée live sur une scène –à vrai dire quelle qu’elle soit, et quels que puissent être ses complices du moment- prouve que ce batteur souffre d’une pathologie permanente, irrépressible, incurable d’explosions intérieures. A son propos, de sa voix, de son accent lui-même tellurique Haroun Tazieff aurait parlé de « vulcanologie brute de décoffrage » Voilà : la musique de Perraud procède de la tectonique des plaques. A franchement parler, en matière de secousses sinon de secoués de l’instrument Perraud avait trouvé à qui parler ce soir là pour pareille danse rituelle à la Java « Il les a choisi à dessein lorsque je lui ai proposé une carte blanche » confiait Gérard Terronès un petit sourire en coin sous le chapeau fétiche. Joce Mienniel, flutiste à la base, nourrit ses séquences de dérégulations, transmutations et décalages de sons plutôt plus que moins réverbérés. Y compris à partir d’une simple source de souffle nature envoyé par le micro vers l’abattoir des inconvenances. Aymeric Avice lui part de la trompette ou du bugle pour multiplier les échos, les loopings, les saturations comme autant de masques de carnaval électriques. Julien Desprez enfin. Le plus spectaculaire, le plus électrisé, le plus directement branché sur courant alternatif ou autres prises de force. Ses notes, ses accords torturés, ses cordes tout simplement claquent comme autant d’éclairs aveuglants. Sa partition –si l’on peut dire- il l’instruit à charge et à décharges.

Alors faut-il dans ce panorama livré à haut, très haut niveau sonore –devant moi deux (jeunes pourtant) spectateurs qui depuis un moment déjà bouchaient précautionneusement leurs oreilles ont fini par capituler pour quitter la salle au bout d’une énième salve- qualifier forcément une telle musique ? La définir ? L’étiqueter ? Que nenni ! Haute tension et phases d’apaisement, interactions ou parallèles lancées vers l’infini comme des OVNIS en route vers d’autres galaxies, kaléidoscope ou mélodies OGM (originelles génétiquement modifiées) : autour d’Edward Perraud qui revendique mordicus l’improbable, la musique joue la carte totale de l’improvisation immodérée. Le musicien se retrouve dès lors comme  seul devant son instrument. Tel un enfant devant un jouet nouveau. Suffit de vouloir l’écouter.

 

Robert Latxague

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Les sons jaillissent comme autant de fusées de feux d’artifice. Trois, cinq, dix à la fois sans que l’on puisse en déterminer précisément la source. Voix, frappes, accords, notes de peaux, cordes ou gorges éclatent en grappes électroniques. Le goût pique fort dans l’oreille plutôt acide que sucre. Les trois musiciens, batteur compris, dansent une drôle de gigue de mains et pieds sollicités autour de deux trois dix vingt pédales d’effets éparpillées sur la vénérable scène de la Java.

 

Edward Perraud (dm, voc, électroniques), Joce Mienniel (flute, synthé, électroniques)

Edward Perraud (dm, voc, électroniques), Aymerc Avice (tp, bug, électroniques), Julien Desprez (g, électroniques)

La Java, Paris, 8 septembre

 

S’il n’y avait ces aspérités, ces arêtes, ces coins enfoncés, les volutes infernales de frappes sèches ou enclumées par besoin vital plus nombre de cris amplifiés, de trafics sonores saveurs amandes amères, Edward Perraud sous sa frange bien ordonnée figurerait un parfait Arlequin experts en coloriages sonores. La réalité livrée live sur une scène –à vrai dire quelle qu’elle soit, et quels que puissent être ses complices du moment- prouve que ce batteur souffre d’une pathologie permanente, irrépressible, incurable d’explosions intérieures. A son propos, de sa voix, de son accent lui-même tellurique Haroun Tazieff aurait parlé de « vulcanologie brute de décoffrage » Voilà : la musique de Perraud procède de la tectonique des plaques. A franchement parler, en matière de secousses sinon de secoués de l’instrument Perraud avait trouvé à qui parler ce soir là pour pareille danse rituelle à la Java « Il les a choisi à dessein lorsque je lui ai proposé une carte blanche » confiait Gérard Terronès un petit sourire en coin sous le chapeau fétiche. Joce Mienniel, flutiste à la base, nourrit ses séquences de dérégulations, transmutations et décalages de sons plutôt plus que moins réverbérés. Y compris à partir d’une simple source de souffle nature envoyé par le micro vers l’abattoir des inconvenances. Aymeric Avice lui part de la trompette ou du bugle pour multiplier les échos, les loopings, les saturations comme autant de masques de carnaval électriques. Julien Desprez enfin. Le plus spectaculaire, le plus électrisé, le plus directement branché sur courant alternatif ou autres prises de force. Ses notes, ses accords torturés, ses cordes tout simplement claquent comme autant d’éclairs aveuglants. Sa partition –si l’on peut dire- il l’instruit à charge et à décharges.

Alors faut-il dans ce panorama livré à haut, très haut niveau sonore –devant moi deux (jeunes pourtant) spectateurs qui depuis un moment déjà bouchaient précautionneusement leurs oreilles ont fini par capituler pour quitter la salle au bout d’une énième salve- qualifier forcément une telle musique ? La définir ? L’étiqueter ? Que nenni ! Haute tension et phases d’apaisement, interactions ou parallèles lancées vers l’infini comme des OVNIS en route vers d’autres galaxies, kaléidoscope ou mélodies OGM (originelles génétiquement modifiées) : autour d’Edward Perraud qui revendique mordicus l’improbable, la musique joue la carte totale de l’improvisation immodérée. Le musicien se retrouve dès lors comme  seul devant son instrument. Tel un enfant devant un jouet nouveau. Suffit de vouloir l’écouter.

 

Robert Latxague

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Les sons jaillissent comme autant de fusées de feux d’artifice. Trois, cinq, dix à la fois sans que l’on puisse en déterminer précisément la source. Voix, frappes, accords, notes de peaux, cordes ou gorges éclatent en grappes électroniques. Le goût pique fort dans l’oreille plutôt acide que sucre. Les trois musiciens, batteur compris, dansent une drôle de gigue de mains et pieds sollicités autour de deux trois dix vingt pédales d’effets éparpillées sur la vénérable scène de la Java.

 

Edward Perraud (dm, voc, électroniques), Joce Mienniel (flute, synthé, électroniques)

Edward Perraud (dm, voc, électroniques), Aymerc Avice (tp, bug, électroniques), Julien Desprez (g, électroniques)

La Java, Paris, 8 septembre

 

S’il n’y avait ces aspérités, ces arêtes, ces coins enfoncés, les volutes infernales de frappes sèches ou enclumées par besoin vital plus nombre de cris amplifiés, de trafics sonores saveurs amandes amères, Edward Perraud sous sa frange bien ordonnée figurerait un parfait Arlequin experts en coloriages sonores. La réalité livrée live sur une scène –à vrai dire quelle qu’elle soit, et quels que puissent être ses complices du moment- prouve que ce batteur souffre d’une pathologie permanente, irrépressible, incurable d’explosions intérieures. A son propos, de sa voix, de son accent lui-même tellurique Haroun Tazieff aurait parlé de « vulcanologie brute de décoffrage » Voilà : la musique de Perraud procède de la tectonique des plaques. A franchement parler, en matière de secousses sinon de secoués de l’instrument Perraud avait trouvé à qui parler ce soir là pour pareille danse rituelle à la Java « Il les a choisi à dessein lorsque je lui ai proposé une carte blanche » confiait Gérard Terronès un petit sourire en coin sous le chapeau fétiche. Joce Mienniel, flutiste à la base, nourrit ses séquences de dérégulations, transmutations et décalages de sons plutôt plus que moins réverbérés. Y compris à partir d’une simple source de souffle nature envoyé par le micro vers l’abattoir des inconvenances. Aymeric Avice lui part de la trompette ou du bugle pour multiplier les échos, les loopings, les saturations comme autant de masques de carnaval électriques. Julien Desprez enfin. Le plus spectaculaire, le plus électrisé, le plus directement branché sur courant alternatif ou autres prises de force. Ses notes, ses accords torturés, ses cordes tout simplement claquent comme autant d’éclairs aveuglants. Sa partition –si l’on peut dire- il l’instruit à charge et à décharges.

Alors faut-il dans ce panorama livré à haut, très haut niveau sonore –devant moi deux (jeunes pourtant) spectateurs qui depuis un moment déjà bouchaient précautionneusement leurs oreilles ont fini par capituler pour quitter la salle au bout d’une énième salve- qualifier forcément une telle musique ? La définir ? L’étiqueter ? Que nenni ! Haute tension et phases d’apaisement, interactions ou parallèles lancées vers l’infini comme des OVNIS en route vers d’autres galaxies, kaléidoscope ou mélodies OGM (originelles génétiquement modifiées) : autour d’Edward Perraud qui revendique mordicus l’improbable, la musique joue la carte totale de l’improvisation immodérée. Le musicien se retrouve dès lors comme  seul devant son instrument. Tel un enfant devant un jouet nouveau. Suffit de vouloir l’écouter.

 

Robert Latxague

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Les sons jaillissent comme autant de fusées de feux d’artifice. Trois, cinq, dix à la fois sans que l’on puisse en déterminer précisément la source. Voix, frappes, accords, notes de peaux, cordes ou gorges éclatent en grappes électroniques. Le goût pique fort dans l’oreille plutôt acide que sucre. Les trois musiciens, batteur compris, dansent une drôle de gigue de mains et pieds sollicités autour de deux trois dix vingt pédales d’effets éparpillées sur la vénérable scène de la Java.

 

Edward Perraud (dm, voc, électroniques), Joce Mienniel (flute, synthé, électroniques)

Edward Perraud (dm, voc, électroniques), Aymerc Avice (tp, bug, électroniques), Julien Desprez (g, électroniques)

La Java, Paris, 8 septembre

 

S’il n’y avait ces aspérités, ces arêtes, ces coins enfoncés, les volutes infernales de frappes sèches ou enclumées par besoin vital plus nombre de cris amplifiés, de trafics sonores saveurs amandes amères, Edward Perraud sous sa frange bien ordonnée figurerait un parfait Arlequin experts en coloriages sonores. La réalité livrée live sur une scène –à vrai dire quelle qu’elle soit, et quels que puissent être ses complices du moment- prouve que ce batteur souffre d’une pathologie permanente, irrépressible, incurable d’explosions intérieures. A son propos, de sa voix, de son accent lui-même tellurique Haroun Tazieff aurait parlé de « vulcanologie brute de décoffrage » Voilà : la musique de Perraud procède de la tectonique des plaques. A franchement parler, en matière de secousses sinon de secoués de l’instrument Perraud avait trouvé à qui parler ce soir là pour pareille danse rituelle à la Java « Il les a choisi à dessein lorsque je lui ai proposé une carte blanche » confiait Gérard Terronès un petit sourire en coin sous le chapeau fétiche. Joce Mienniel, flutiste à la base, nourrit ses séquences de dérégulations, transmutations et décalages de sons plutôt plus que moins réverbérés. Y compris à partir d’une simple source de souffle nature envoyé par le micro vers l’abattoir des inconvenances. Aymeric Avice lui part de la trompette ou du bugle pour multiplier les échos, les loopings, les saturations comme autant de masques de carnaval électriques. Julien Desprez enfin. Le plus spectaculaire, le plus électrisé, le plus directement branché sur courant alternatif ou autres prises de force. Ses notes, ses accords torturés, ses cordes tout simplement claquent comme autant d’éclairs aveuglants. Sa partition –si l’on peut dire- il l’instruit à charge et à décharges.

Alors faut-il dans ce panorama livré à haut, très haut niveau sonore –devant moi deux (jeunes pourtant) spectateurs qui depuis un moment déjà bouchaient précautionneusement leurs oreilles ont fini par capituler pour quitter la salle au bout d’une énième salve- qualifier forcément une telle musique ? La définir ? L’étiqueter ? Que nenni ! Haute tension et phases d’apaisement, interactions ou parallèles lancées vers l’infini comme des OVNIS en route vers d’autres galaxies, kaléidoscope ou mélodies OGM (originelles génétiquement modifiées) : autour d’Edward Perraud qui revendique mordicus l’improbable, la musique joue la carte totale de l’improvisation immodérée. Le musicien se retrouve dès lors comme  seul devant son instrument. Tel un enfant devant un jouet nouveau. Suffit de vouloir l’écouter.

 

Robert Latxague