Jazz live
Publié le 12 Juin 2020

ÉRIC LEGNINI trio : une chronique virtuelle

Depuis la mi-mars, privé de concerts comme tous les amateurs, je suis quelquefois revenu vers vous pour attirer votre attention sur quelques vidéos en ligne, liées à telle ou telle parution phonographique, prestation confinée, ou évocation d’un musicien disparu. En ces temps post-confinés où la musique vivante est encore contenue dans les marges de l’espace privé, je vous invite à lire une sorte de manifeste critique publié par le pianiste Benoît Delbecq sur sa page Facebook le 4 juin


 Aujourd’hui 12 juin 2020, je suis aller écouter-voir, sur la page Facebook de TSF Jazz, le concert donné en direct le 2 juin sur l’antenne de TSF Jazz, et en image sur Facebook, par le trio d’Éric Legnini, avec l’idée de faire de ce concert sans public une chronique virtuelle….

Éric Legnini (piano), Rocky Gresset (guitare), Thomas Bramerie (contrebasse)

TSF Jazz, Studio Grands Boulevards Festival, 2 juin 2020, 20h

Après quelque treize minutes d’image fixe sur l’affiche du jour, l’animateur Sébastien Doviane annonce le programme de cette deuxième soirée, dans une série de 20 directs qui constitueront l’entièreté de ce festival singulier. Éric Legnini est avec le trio qui signait voici quelques mois le disque «Six Strings Under». Sur le disque Rocky Gresset alternait au fil des plages avec Hugo Lippi, lequel était avant-hier, avec Florin Niculescu, l’invité de ce festival virtuel et radiophonique (programme ici sur le site de Jazz Magazine).

Le trio piano-guitare-contrebasse fait fatalement penser aux trios avec guitare de Nat King Cole ou Oscar Peterson, mais Éric Legnini rappellera en cours de route, dans un bref entretien, que Ray Charles à ses débuts pratiqua également la formule. Quand la musique commence, et au fil des titres, l’ambiance rappelle plutôt le côté soulful de Bobby Timmons ou des débuts de Ramsey Lewis. Ça balance très fort, sur ma chaise et devant mon ordinateur j’ai envie de bouger les pieds. Dans l’accompagnement Rocky Gresset se fait plutôt discret, posant les accords où il faut, tandis que Thomas Bramerie, comme il sait si bien le faire, pousse les feux avec des lignes de basse fournies et pleines d’accents judicieux. On sent qu’Éric Legnini est stimulé par cette énergie. Le plaisir de jouer est évident chez ces musiciens que l’inaction a manifestement frustrés. Dans le solo le guitariste prend son envol, et l’on se dit que l’absence de public n’a pas éteint l’enthousiasme et le goût de communiquer. Le répertoire est celui du disque (The Drop, The Jive, Night Birds, Stompin’ at the Savoy….), et nourrit quelque 80 minutes de musique (bien) vivante. J’ai passé un bon moment, mais il va sans dire que j’ai hâte, comme vous, de me retrouver dans un club ou une salle de concert pour de la musique ‘en chair et en os’ !

Xavier Prévost

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Pour écouter/voir ce concert, cliquez sur ce lien

https://www.facebook.com/watch/live/?v=554681001888522