Jazz live
Publié le 16 Jan 2017

Eric Seva: live, sur la route sud ouest du blues

Ça blague, ça couine de voies aigües aux premiers rangs de la salle. Mais lorsque le soprano rejoint le banjo les quarante gamins de la classe de 4e du collège de Monségur, invités spéciaux montés en car du Lot et Garonne, écoutent soudain sans mot dire la voix gorgée de blues d’Harrison Kennedy

Eric Seva (bas, ss), Christophe Cravero (p, elp, org, vlo), Manu Galvin (g), Christophe Wallemme (b, elb), Stéphane Huchard (dm), Harrison Kennedy (voc, hca, bjo)

Le Rocher de Palmer, Cenon,  vendredi 13 janvier

Idem sauf Lionel Fortin en remplacement de Christophe Cravero (p)

Scène Nationale du sud-aquitain, Bayonne, 14 janvier

Premier concert au sortir d’une résidence de cinq jours dans la salle confortable du Rocher de Palmer. Et rebelote le lendemain le temps faire et défaire valises et caisses jusqu’au Théâtre de Bayonne. Le projet d’Eric Seva pensé trois années plutôt, concocté en cinq ou six mois aboutit enfin de résonances en notes plus ou moins bleues. C’est qu’Il en faut du temps, un certain temps certes, pour retrouver l’esprit du blues dans une sorte de grand chambardement orchestral en laissant au passage les habituels repères/réflexes d’un jazz plutôt contemporain au vestiaire « Le blues possède un fort pouvoir de dire, de conter. Dans cette exploration d’une musique source il est question aussi de retrouver ma propre histoire, moi qui ai commencé avec mon père par faire danser les gens dans les bals populaires… »

Une dizaine de compositions dans l’esprit du blues plus une improvisation sur un schéma plutôt funky qui donne à l’invité d’outre Atlantique, Harrison Kennedy, l’envie d’écrire un texte sur les plaisirs (de palais) croisés d’un voyageurs faisant successivement étape à Paris puis Bordeaux. L’occasion d’un rappel funk en diable (En trio) lequel fait lever automatiquement le public de son siège sous les appels vocaux en incantations rythmiques adéquates du chanteur canadien originaire de l’Ontario. Une manière de phénomène ce musiciens sexagénaire, affable, plein d’humour, amateur de bonne chère aussi à l’aise à manier le banjo, l’harmonica qu’à lancer sa voix encres fortes dans les canons du blues façon delta ou Chicago. Pas très connu dans l’hexagone H.K. malgré des concerts effectués auprès de Marvin Gaye notamment aux Etats Unis sans compter un prix Charles Cros en 2015 dans la catégorie disque de blues. Beau moment façon émotion simple, feeling prégnant à l’occasion d’un duo avec Eric Seva, banjo et soprano sur les accents d’une chanson folk blues prise en voix de tête le temps de conter l’histoire simple d’une Jolie Marie-Angélique qui lui a laissé du souvenir…

Dans le contenu tout ne se trouve pas labellisé blues stricto sensu. En revanche les structures des morceaux, dans leurs bases, paraissent écrites avec soin (Monsieur slide) Et sortent plutôt carrées, rehaussées d’arrangements qui font sonner vraies les lignes et les les croisements d’instruments (guitare, sonorité d’orgue façon Hammond B3, piano) De quoi donner un écho soul, des rebonds à partir de rythmes livrés plutôt souples (travail minutieux, appliqué de Stéphane Huchard exploitant les caisses et les toms notamment) Manu Galvin lui sent fort, profond, ces tonalités bluesy, cordes grasses ou acides au besoin pour tracer des contrechants et soli toujours dans la mesure. Guitare dans le genre « slow hand », lorsque soulignements ou développements jaillissent sans déborder, juste ce qu’il faut où il faut (Trains clandestins) « J’ai pensé reprendre la basse électrique pour varier les couleurs » Christophe Wallemme lui aussi, acoustique ou électrique, oeuvre dans une veine de groove intense. Reste ceux qui, dans l’action harmonique gardent plusieurs fers au feu. Christophe Cravero varie les plaisirs, piano acoustique ou claviers électronique pour graver les accords (Body and blues) Il revient à Eric Seva, bien sur de tirer l’ensemble vers le haut des grilles blues et souffles parallèles qui vont avec. Le sax baryton, question force, tessiture, « gravitude » entre pleinement, naturellement dans des lignes de groove ainsi tracées. Le saxophoniste désormais sis à Marmande (Lot et Garonne) n’hésite pas à travestir son instrument protée de grains différents au travers de pédales d’effets, une wah wah en particulier afin de coller aux inflexions profonde de la voix du chanteur de blues. A l’autre bout du spectre sonore, le sopranino tire les notes cuivrées vers fragilité ou stridences appliquées direct aux climats sonores distillés.

Musique au total originale dans le propos, contrastée en matière de couleurs tramées. Et toujours accessible dans le panorama des émotions et des représentations. S’il s’agit-là du pari soutenu, bien joué M. Seva, c’est gagné. Le CD enregistré ces jours ci dans le studio d’Astaffort ne devrait en retirer que plus d’écho. En live, Body and Blues susceptible d’évoluer se trouve encore dans un « work in progress » Mais la musique offerte, toujours, amène à battre du pied. Battement nature à l’image de celui, expert, de Harrison Kennedy  bluesman « en vrai » comme disait un gamin de Monségur avant de remonter, nuit froide humide, dans le  bus du retour l’esprit pétri d’images et de notes plus ou moins bleues.

Robert Latxague

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Ça blague, ça couine de voies aigües aux premiers rangs de la salle. Mais lorsque le soprano rejoint le banjo les quarante gamins de la classe de 4e du collège de Monségur, invités spéciaux montés en car du Lot et Garonne, écoutent soudain sans mot dire la voix gorgée de blues d’Harrison Kennedy

Eric Seva (bas, ss), Christophe Cravero (p, elp, org, vlo), Manu Galvin (g), Christophe Wallemme (b, elb), Stéphane Huchard (dm), Harrison Kennedy (voc, hca, bjo)

Le Rocher de Palmer, Cenon,  vendredi 13 janvier

Idem sauf Lionel Fortin en remplacement de Christophe Cravero (p)

Scène Nationale du sud-aquitain, Bayonne, 14 janvier

Premier concert au sortir d’une résidence de cinq jours dans la salle confortable du Rocher de Palmer. Et rebelote le lendemain le temps faire et défaire valises et caisses jusqu’au Théâtre de Bayonne. Le projet d’Eric Seva pensé trois années plutôt, concocté en cinq ou six mois aboutit enfin de résonances en notes plus ou moins bleues. C’est qu’Il en faut du temps, un certain temps certes, pour retrouver l’esprit du blues dans une sorte de grand chambardement orchestral en laissant au passage les habituels repères/réflexes d’un jazz plutôt contemporain au vestiaire « Le blues possède un fort pouvoir de dire, de conter. Dans cette exploration d’une musique source il est question aussi de retrouver ma propre histoire, moi qui ai commencé avec mon père par faire danser les gens dans les bals populaires… »

Une dizaine de compositions dans l’esprit du blues plus une improvisation sur un schéma plutôt funky qui donne à l’invité d’outre Atlantique, Harrison Kennedy, l’envie d’écrire un texte sur les plaisirs (de palais) croisés d’un voyageurs faisant successivement étape à Paris puis Bordeaux. L’occasion d’un rappel funk en diable (En trio) lequel fait lever automatiquement le public de son siège sous les appels vocaux en incantations rythmiques adéquates du chanteur canadien originaire de l’Ontario. Une manière de phénomène ce musiciens sexagénaire, affable, plein d’humour, amateur de bonne chère aussi à l’aise à manier le banjo, l’harmonica qu’à lancer sa voix encres fortes dans les canons du blues façon delta ou Chicago. Pas très connu dans l’hexagone H.K. malgré des concerts effectués auprès de Marvin Gaye notamment aux Etats Unis sans compter un prix Charles Cros en 2015 dans la catégorie disque de blues. Beau moment façon émotion simple, feeling prégnant à l’occasion d’un duo avec Eric Seva, banjo et soprano sur les accents d’une chanson folk blues prise en voix de tête le temps de conter l’histoire simple d’une Jolie Marie-Angélique qui lui a laissé du souvenir…

Dans le contenu tout ne se trouve pas labellisé blues stricto sensu. En revanche les structures des morceaux, dans leurs bases, paraissent écrites avec soin (Monsieur slide) Et sortent plutôt carrées, rehaussées d’arrangements qui font sonner vraies les lignes et les les croisements d’instruments (guitare, sonorité d’orgue façon Hammond B3, piano) De quoi donner un écho soul, des rebonds à partir de rythmes livrés plutôt souples (travail minutieux, appliqué de Stéphane Huchard exploitant les caisses et les toms notamment) Manu Galvin lui sent fort, profond, ces tonalités bluesy, cordes grasses ou acides au besoin pour tracer des contrechants et soli toujours dans la mesure. Guitare dans le genre « slow hand », lorsque soulignements ou développements jaillissent sans déborder, juste ce qu’il faut où il faut (Trains clandestins) « J’ai pensé reprendre la basse électrique pour varier les couleurs » Christophe Wallemme lui aussi, acoustique ou électrique, oeuvre dans une veine de groove intense. Reste ceux qui, dans l’action harmonique gardent plusieurs fers au feu. Christophe Cravero varie les plaisirs, piano acoustique ou claviers électronique pour graver les accords (Body and blues) Il revient à Eric Seva, bien sur de tirer l’ensemble vers le haut des grilles blues et souffles parallèles qui vont avec. Le sax baryton, question force, tessiture, « gravitude » entre pleinement, naturellement dans des lignes de groove ainsi tracées. Le saxophoniste désormais sis à Marmande (Lot et Garonne) n’hésite pas à travestir son instrument protée de grains différents au travers de pédales d’effets, une wah wah en particulier afin de coller aux inflexions profonde de la voix du chanteur de blues. A l’autre bout du spectre sonore, le sopranino tire les notes cuivrées vers fragilité ou stridences appliquées direct aux climats sonores distillés.

Musique au total originale dans le propos, contrastée en matière de couleurs tramées. Et toujours accessible dans le panorama des émotions et des représentations. S’il s’agit-là du pari soutenu, bien joué M. Seva, c’est gagné. Le CD enregistré ces jours ci dans le studio d’Astaffort ne devrait en retirer que plus d’écho. En live, Body and Blues susceptible d’évoluer se trouve encore dans un « work in progress » Mais la musique offerte, toujours, amène à battre du pied. Battement nature à l’image de celui, expert, de Harrison Kennedy  bluesman « en vrai » comme disait un gamin de Monségur avant de remonter, nuit froide humide, dans le  bus du retour l’esprit pétri d’images et de notes plus ou moins bleues.

Robert Latxague

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Ça blague, ça couine de voies aigües aux premiers rangs de la salle. Mais lorsque le soprano rejoint le banjo les quarante gamins de la classe de 4e du collège de Monségur, invités spéciaux montés en car du Lot et Garonne, écoutent soudain sans mot dire la voix gorgée de blues d’Harrison Kennedy

Eric Seva (bas, ss), Christophe Cravero (p, elp, org, vlo), Manu Galvin (g), Christophe Wallemme (b, elb), Stéphane Huchard (dm), Harrison Kennedy (voc, hca, bjo)

Le Rocher de Palmer, Cenon,  vendredi 13 janvier

Idem sauf Lionel Fortin en remplacement de Christophe Cravero (p)

Scène Nationale du sud-aquitain, Bayonne, 14 janvier

Premier concert au sortir d’une résidence de cinq jours dans la salle confortable du Rocher de Palmer. Et rebelote le lendemain le temps faire et défaire valises et caisses jusqu’au Théâtre de Bayonne. Le projet d’Eric Seva pensé trois années plutôt, concocté en cinq ou six mois aboutit enfin de résonances en notes plus ou moins bleues. C’est qu’Il en faut du temps, un certain temps certes, pour retrouver l’esprit du blues dans une sorte de grand chambardement orchestral en laissant au passage les habituels repères/réflexes d’un jazz plutôt contemporain au vestiaire « Le blues possède un fort pouvoir de dire, de conter. Dans cette exploration d’une musique source il est question aussi de retrouver ma propre histoire, moi qui ai commencé avec mon père par faire danser les gens dans les bals populaires… »

Une dizaine de compositions dans l’esprit du blues plus une improvisation sur un schéma plutôt funky qui donne à l’invité d’outre Atlantique, Harrison Kennedy, l’envie d’écrire un texte sur les plaisirs (de palais) croisés d’un voyageurs faisant successivement étape à Paris puis Bordeaux. L’occasion d’un rappel funk en diable (En trio) lequel fait lever automatiquement le public de son siège sous les appels vocaux en incantations rythmiques adéquates du chanteur canadien originaire de l’Ontario. Une manière de phénomène ce musiciens sexagénaire, affable, plein d’humour, amateur de bonne chère aussi à l’aise à manier le banjo, l’harmonica qu’à lancer sa voix encres fortes dans les canons du blues façon delta ou Chicago. Pas très connu dans l’hexagone H.K. malgré des concerts effectués auprès de Marvin Gaye notamment aux Etats Unis sans compter un prix Charles Cros en 2015 dans la catégorie disque de blues. Beau moment façon émotion simple, feeling prégnant à l’occasion d’un duo avec Eric Seva, banjo et soprano sur les accents d’une chanson folk blues prise en voix de tête le temps de conter l’histoire simple d’une Jolie Marie-Angélique qui lui a laissé du souvenir…

Dans le contenu tout ne se trouve pas labellisé blues stricto sensu. En revanche les structures des morceaux, dans leurs bases, paraissent écrites avec soin (Monsieur slide) Et sortent plutôt carrées, rehaussées d’arrangements qui font sonner vraies les lignes et les les croisements d’instruments (guitare, sonorité d’orgue façon Hammond B3, piano) De quoi donner un écho soul, des rebonds à partir de rythmes livrés plutôt souples (travail minutieux, appliqué de Stéphane Huchard exploitant les caisses et les toms notamment) Manu Galvin lui sent fort, profond, ces tonalités bluesy, cordes grasses ou acides au besoin pour tracer des contrechants et soli toujours dans la mesure. Guitare dans le genre « slow hand », lorsque soulignements ou développements jaillissent sans déborder, juste ce qu’il faut où il faut (Trains clandestins) « J’ai pensé reprendre la basse électrique pour varier les couleurs » Christophe Wallemme lui aussi, acoustique ou électrique, oeuvre dans une veine de groove intense. Reste ceux qui, dans l’action harmonique gardent plusieurs fers au feu. Christophe Cravero varie les plaisirs, piano acoustique ou claviers électronique pour graver les accords (Body and blues) Il revient à Eric Seva, bien sur de tirer l’ensemble vers le haut des grilles blues et souffles parallèles qui vont avec. Le sax baryton, question force, tessiture, « gravitude » entre pleinement, naturellement dans des lignes de groove ainsi tracées. Le saxophoniste désormais sis à Marmande (Lot et Garonne) n’hésite pas à travestir son instrument protée de grains différents au travers de pédales d’effets, une wah wah en particulier afin de coller aux inflexions profonde de la voix du chanteur de blues. A l’autre bout du spectre sonore, le sopranino tire les notes cuivrées vers fragilité ou stridences appliquées direct aux climats sonores distillés.

Musique au total originale dans le propos, contrastée en matière de couleurs tramées. Et toujours accessible dans le panorama des émotions et des représentations. S’il s’agit-là du pari soutenu, bien joué M. Seva, c’est gagné. Le CD enregistré ces jours ci dans le studio d’Astaffort ne devrait en retirer que plus d’écho. En live, Body and Blues susceptible d’évoluer se trouve encore dans un « work in progress » Mais la musique offerte, toujours, amène à battre du pied. Battement nature à l’image de celui, expert, de Harrison Kennedy  bluesman « en vrai » comme disait un gamin de Monségur avant de remonter, nuit froide humide, dans le  bus du retour l’esprit pétri d’images et de notes plus ou moins bleues.

Robert Latxague

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Ça blague, ça couine de voies aigües aux premiers rangs de la salle. Mais lorsque le soprano rejoint le banjo les quarante gamins de la classe de 4e du collège de Monségur, invités spéciaux montés en car du Lot et Garonne, écoutent soudain sans mot dire la voix gorgée de blues d’Harrison Kennedy

Eric Seva (bas, ss), Christophe Cravero (p, elp, org, vlo), Manu Galvin (g), Christophe Wallemme (b, elb), Stéphane Huchard (dm), Harrison Kennedy (voc, hca, bjo)

Le Rocher de Palmer, Cenon,  vendredi 13 janvier

Idem sauf Lionel Fortin en remplacement de Christophe Cravero (p)

Scène Nationale du sud-aquitain, Bayonne, 14 janvier

Premier concert au sortir d’une résidence de cinq jours dans la salle confortable du Rocher de Palmer. Et rebelote le lendemain le temps faire et défaire valises et caisses jusqu’au Théâtre de Bayonne. Le projet d’Eric Seva pensé trois années plutôt, concocté en cinq ou six mois aboutit enfin de résonances en notes plus ou moins bleues. C’est qu’Il en faut du temps, un certain temps certes, pour retrouver l’esprit du blues dans une sorte de grand chambardement orchestral en laissant au passage les habituels repères/réflexes d’un jazz plutôt contemporain au vestiaire « Le blues possède un fort pouvoir de dire, de conter. Dans cette exploration d’une musique source il est question aussi de retrouver ma propre histoire, moi qui ai commencé avec mon père par faire danser les gens dans les bals populaires… »

Une dizaine de compositions dans l’esprit du blues plus une improvisation sur un schéma plutôt funky qui donne à l’invité d’outre Atlantique, Harrison Kennedy, l’envie d’écrire un texte sur les plaisirs (de palais) croisés d’un voyageurs faisant successivement étape à Paris puis Bordeaux. L’occasion d’un rappel funk en diable (En trio) lequel fait lever automatiquement le public de son siège sous les appels vocaux en incantations rythmiques adéquates du chanteur canadien originaire de l’Ontario. Une manière de phénomène ce musiciens sexagénaire, affable, plein d’humour, amateur de bonne chère aussi à l’aise à manier le banjo, l’harmonica qu’à lancer sa voix encres fortes dans les canons du blues façon delta ou Chicago. Pas très connu dans l’hexagone H.K. malgré des concerts effectués auprès de Marvin Gaye notamment aux Etats Unis sans compter un prix Charles Cros en 2015 dans la catégorie disque de blues. Beau moment façon émotion simple, feeling prégnant à l’occasion d’un duo avec Eric Seva, banjo et soprano sur les accents d’une chanson folk blues prise en voix de tête le temps de conter l’histoire simple d’une Jolie Marie-Angélique qui lui a laissé du souvenir…

Dans le contenu tout ne se trouve pas labellisé blues stricto sensu. En revanche les structures des morceaux, dans leurs bases, paraissent écrites avec soin (Monsieur slide) Et sortent plutôt carrées, rehaussées d’arrangements qui font sonner vraies les lignes et les les croisements d’instruments (guitare, sonorité d’orgue façon Hammond B3, piano) De quoi donner un écho soul, des rebonds à partir de rythmes livrés plutôt souples (travail minutieux, appliqué de Stéphane Huchard exploitant les caisses et les toms notamment) Manu Galvin lui sent fort, profond, ces tonalités bluesy, cordes grasses ou acides au besoin pour tracer des contrechants et soli toujours dans la mesure. Guitare dans le genre « slow hand », lorsque soulignements ou développements jaillissent sans déborder, juste ce qu’il faut où il faut (Trains clandestins) « J’ai pensé reprendre la basse électrique pour varier les couleurs » Christophe Wallemme lui aussi, acoustique ou électrique, oeuvre dans une veine de groove intense. Reste ceux qui, dans l’action harmonique gardent plusieurs fers au feu. Christophe Cravero varie les plaisirs, piano acoustique ou claviers électronique pour graver les accords (Body and blues) Il revient à Eric Seva, bien sur de tirer l’ensemble vers le haut des grilles blues et souffles parallèles qui vont avec. Le sax baryton, question force, tessiture, « gravitude » entre pleinement, naturellement dans des lignes de groove ainsi tracées. Le saxophoniste désormais sis à Marmande (Lot et Garonne) n’hésite pas à travestir son instrument protée de grains différents au travers de pédales d’effets, une wah wah en particulier afin de coller aux inflexions profonde de la voix du chanteur de blues. A l’autre bout du spectre sonore, le sopranino tire les notes cuivrées vers fragilité ou stridences appliquées direct aux climats sonores distillés.

Musique au total originale dans le propos, contrastée en matière de couleurs tramées. Et toujours accessible dans le panorama des émotions et des représentations. S’il s’agit-là du pari soutenu, bien joué M. Seva, c’est gagné. Le CD enregistré ces jours ci dans le studio d’Astaffort ne devrait en retirer que plus d’écho. En live, Body and Blues susceptible d’évoluer se trouve encore dans un « work in progress » Mais la musique offerte, toujours, amène à battre du pied. Battement nature à l’image de celui, expert, de Harrison Kennedy  bluesman « en vrai » comme disait un gamin de Monségur avant de remonter, nuit froide humide, dans le  bus du retour l’esprit pétri d’images et de notes plus ou moins bleues.

Robert Latxague