FESTIVAL AU GRES DU JAZZ (10 août 2025)

FESTIVAL AU GRES DU JAZZ (dimanche 10 août 2025)
Pour la deuxième soirée de concerts sur la place du Château de La Petite Pierre, on notera la cohérence de la programmation d’Arnaud Bel qui a mis à l’honneur les musiques noires américaines avec deux groupes exceptionnels qui ont enthousiasmé le public.
Tout d’abord, le Collectif Black Lives (composé de dix membres), emmené par le bassiste Reggie Washington,qui poursuit avec bonheur, talent et tact, sa lutte contre le racisme en prônant l’égalité des races et des droits humains dans le respect et la bienveillance, dans la continuité du mouvement Black Lives Matter (suite à l’odieux meurtre de George Floyd). Un discours à la fois poétique et politique, porté par le slameur Sharrif Simmons et deux chanteuses nouvelles venues dans le collectif : la très jeune Georgia Heers (à qui je prédis un brillant avenir !) et la moins jeune, mais tout aussi formidable Catherine Russell, que l’on avait repérée chez David Bowie il y a une vingtaine d’années et qui depuis a réalisé sept remarquables albums sous son nom.

photo : Lionel Eskenazi
Black Lives s’empare avec talent de toutes les musiques afro-américaines : du hip-hop, au jazz-rock, en passant par la soul, le funk, le blues et les musiques caribéennes représentées par le pianiste martiniquais Grégory Privat et le percussionniste-batteur guadeloupéen Sonny Troupé.
Le saxophoniste ténor Jacques Schwarz-Bart étant absent, notre altiste français préféré Pierrick Pédron, seul soufflant du collectif, avait beaucoup d’espace pour s’exprimer et nous a gratifiés de superbes et mordants chorus.

photo : Lionel Eskenazi
Les trois anciens du groupe de Steve Coleman n’ont rien perdu de leur splendeur, trente ans plus tard : le guitariste David Gilmore, le bassiste (et contrebassiste) Reggie Washington, ainsi que le batteur Gene Lake. Enfin DJ Grazzhoppa nous a impressionnés par son inventivité et la multitude de sons d’instruments, de beats et de voix qu’il propose (en intégrant notamment la sonorité d’une clarinette basse).

photo : Lionel Eskenazi
Après ce feu d’artifice musical flamboyant, le bouquet final fût donné par l’incroyable chanteuse soul Michelle David et son trio très performant : The True Tones.

photo : Lionel Eskenazi
Un trio guitare, basse batterie, qui joue de la soul music en déployant une énergie délirante autour d’une instrumentation résolument rock ! En effet, pas de claviers, ni de cuivres dans la soul music de Michelle David. De la soul explosive, comme si cette chanteuse qui se donne à 300 % jouait sa vie à chaque instant. Imaginez James Brown dans le corps d’Aretha Franklin ! Aussi, elle nous fait penser parfois à Lisa Kekaula, la chanteuse du groupe rock The BellRays.

photo : Lionel Eskenazi
Un grand moment de transe et de communion explosive entre le public et la chanteuse qui font que dès le deuxième soir, le festival Au Grès du Jazz tient toutes ses promesses alors que d’autres grands moments nous attendent jusqu’au 17 août !
Lionel Eskenazi