FESTIVAL AU GRES DU JAZZ (12.08.2025)

FESTIVAL AU GRES DU JAZZ (mardi 12 août 2025)
Décidément le festival alsacien Au Grès du Jazz n’a pas fini de nous surprendre, de nous émouvoir et de nous faire voyager (dans tous les sens du terme).
Après un crochet lundi, dans la région voisine de Lorraine – dans la superbe Citadelle de Bitche pour un concert de Gabi Hartmann – le festival s’est déporté ce mardi soir dans l’impressionnante Eglise de la Nativité de Saverne, à l’occasion d’un concert intime et sensible, plein de douceur et de volupté, donné par le duo composé du chanteur et guitariste italo-britannique Piers Faccini et du joueur de kora malien Ballaké Sissoko.

photo : gnik.fr
Les notions de voyage, de rencontre, de migration et de mélange culturel, sont au centre du projet « Our Calling » du duo, avec un très bel album sorti en février dernier sur le label No Format.

Un duo singulier qui s’est rencontré il y a vingt ans grâce à l’intermédiaire de leur ami commun (et collaborateur assidu de chacun) : le violoncelliste Vincent Ségal.
Dans cette église magistrale, avec une sono minimaliste et une réverbération naturelle, la voix d’ange magnifique de Piers Faccini avait forcément une dimension divine et spirituelle, portée par les broderies sophistiquées et élégantes, tissées par la kora de Ballaké Sissoko.
Un voyage sensoriel, apaisant et profond, qui élève l’âme et procure un plaisir intense autour d’une musique qui entremêle avec bonheur différentes traditions folkloriques, de la folk anglaise influencée par Nick Drake, aux musiques maliennes mandingues.

photo : gnik.fr
Ensemble, ils créent de nouvelles formes de chansons avec une délicatesse qui relie les continents et joue avec les traditions.
Le duo a démarré le concert par la chanson-phare de l’album : Is Nothing Is Real, qui relate l’histoire d’un rossignol qui migre, au fil de saisons, de l’Afrique de l’ouest à l’Europe. Une belle métaphore des flux migratoires !

photo : Lionel Eskenazi
Après une heure quinze de concert, où le public, silencieux et attentif, était en apesanteur, le duo a joué en deuxième rappel une chanson traditionnelle malienne intitulée Kadidja, que Piers Faccini a découvert dans sa jeunesse et qu’il a toujours portée dans son cœur, interprétée en bambara, comme il se doit !
Lionel Eskenazi.