Jazz live
Publié le 8 Déc 2016

Festival unerhört ! Zürich, 15e édition (2)

Au cœur de la vieille ville, c’est un public à la moyenne d’âge soutenue qui s’est déplacé pour écouter, avec un enthousiasme manifeste, le trio de Colin Vallon.

Mardi 22 novembre 2016, Kulturhaus Helferei

Colin Vallon Trio

Colin Vallon (p), Patrice Moret (b), Julian Sartorius (dm)

Je ne comprends pas un mot des présentations par les membres de l’organisation, en langue allemande version suisse, fort plaisante à l’oreille. C’est la première fois que le festival investit cette église située à deux pas du Cabaret Voltaire (aujourd’hui bar et librairie branchouille). On débute avec une dizaine de minutes d’impro encourageante : interactions heurtées, cymbale cinglante, aigus insistants et notes bloquées au piano préparé. Le batteur Julian Sartorius retient mon attention par sa vigueur inquiète, le copieux arsenal de baguettes dans lequel il puise inlassablement, sa capacité à tenir un groove « drum’n’bass » millimétré ou à produire des effets dub sur lequel le pianiste égrène des notes rêveuses – joli contraste. Vallon convainc moins lorsqu’il s’éloigne des idiomes jazz et impro pour investir celui d’un pop-rock acoustique, au lyrisme éperdu. Un néoromantisme bon teint, parfois grandiloquent et empreint d’automatismes, fait peu à peu surface. Mes réserves sont minoritaires car le trio est très apprécié et applaudi. Le style qu’il défend ne manque certes pas de cohérence, possède un indéniable sens de la tension dramatique. Si l’inspiration semble provenir de la majesté de forêts, ciels étoilés et autres grands espaces verticaux et horizontaux propre à cette contrée, c’est une impression d’enfermement qui domine, une précision confinant parfois à la maniaquerie et me gardant de l’adhésion. Le pianiste s’appuie le plus souvent sur la répétition de notes, petites cellules obsessionnelles amplifiées jusqu’à saturation. Si Vallon n’avait joué que 45 minutes en ne gardant que ses meilleurs titres, l’effet produit aurait été différent. Mais les trois derniers morceaux donnent dans la redite, et je regrette de ne m’être m’échappé pour me rendre au pas de course au trio Aly Keïta/Jan Galega Brönnimann/Lucas Niggli, qui fit, me dit-on, danser la salle.

Vallon

Mardi 22 novembre 2016,  Musikklub Mehrspur, Toni-Areal

Ellery Eskelin & Workshop Band der ZHDK

Ellery Eskelin (ts), David Germann (as), Fortunat Häfliger (tp), George Marti (tb), Max Petersen (p), Mischa Frey (b), Florian Kolb (dm)

Dans un autre coin de la ville se tient la restitution d’atelier d’Ellery Eskelin. Des étudiants de Zürich présentent un octette éphémère qui revisite en sa compagnie d’anciennes compositions du saxophoniste américain, desquelles émane une fantaisie narrative rappelant l’univers de Carla Bley, et une autre (Cyclic) de la plume du guitariste, non annoncé sur le programme. The Decider est une pièce lancinante, où de brefs solos succèdent à l’énoncé d’un thème : simplicité et sophistication vont ici de pair. Intelligemment, des moments de flottement volontaire sont aménagés au cœur des pièces. Instant Counterpoint provient du trio avec Parkins et Black, Eskelin la décrivant comme pouvant aisément s’adapter à des ensembles de toute taille. Les solos de l’homme au chapeau sont ciselés, et il observe avec une attention soutenue ses jeunes partenaires, auxquels il donne d’occasionnelles directives. Autres titres abordées : In Three et I Should Have Known, avec impro collective façon Arkestra et présentations laconiques de la part du leader, dont la mine tristounette cache en réalité un humour féroce. David Cristol

Photo : Michelle Ettlin|Au cœur de la vieille ville, c’est un public à la moyenne d’âge soutenue qui s’est déplacé pour écouter, avec un enthousiasme manifeste, le trio de Colin Vallon.

Mardi 22 novembre 2016, Kulturhaus Helferei

Colin Vallon Trio

Colin Vallon (p), Patrice Moret (b), Julian Sartorius (dm)

Je ne comprends pas un mot des présentations par les membres de l’organisation, en langue allemande version suisse, fort plaisante à l’oreille. C’est la première fois que le festival investit cette église située à deux pas du Cabaret Voltaire (aujourd’hui bar et librairie branchouille). On débute avec une dizaine de minutes d’impro encourageante : interactions heurtées, cymbale cinglante, aigus insistants et notes bloquées au piano préparé. Le batteur Julian Sartorius retient mon attention par sa vigueur inquiète, le copieux arsenal de baguettes dans lequel il puise inlassablement, sa capacité à tenir un groove « drum’n’bass » millimétré ou à produire des effets dub sur lequel le pianiste égrène des notes rêveuses – joli contraste. Vallon convainc moins lorsqu’il s’éloigne des idiomes jazz et impro pour investir celui d’un pop-rock acoustique, au lyrisme éperdu. Un néoromantisme bon teint, parfois grandiloquent et empreint d’automatismes, fait peu à peu surface. Mes réserves sont minoritaires car le trio est très apprécié et applaudi. Le style qu’il défend ne manque certes pas de cohérence, possède un indéniable sens de la tension dramatique. Si l’inspiration semble provenir de la majesté de forêts, ciels étoilés et autres grands espaces verticaux et horizontaux propre à cette contrée, c’est une impression d’enfermement qui domine, une précision confinant parfois à la maniaquerie et me gardant de l’adhésion. Le pianiste s’appuie le plus souvent sur la répétition de notes, petites cellules obsessionnelles amplifiées jusqu’à saturation. Si Vallon n’avait joué que 45 minutes en ne gardant que ses meilleurs titres, l’effet produit aurait été différent. Mais les trois derniers morceaux donnent dans la redite, et je regrette de ne m’être m’échappé pour me rendre au pas de course au trio Aly Keïta/Jan Galega Brönnimann/Lucas Niggli, qui fit, me dit-on, danser la salle.

Vallon

Mardi 22 novembre 2016,  Musikklub Mehrspur, Toni-Areal

Ellery Eskelin & Workshop Band der ZHDK

Ellery Eskelin (ts), David Germann (as), Fortunat Häfliger (tp), George Marti (tb), Max Petersen (p), Mischa Frey (b), Florian Kolb (dm)

Dans un autre coin de la ville se tient la restitution d’atelier d’Ellery Eskelin. Des étudiants de Zürich présentent un octette éphémère qui revisite en sa compagnie d’anciennes compositions du saxophoniste américain, desquelles émane une fantaisie narrative rappelant l’univers de Carla Bley, et une autre (Cyclic) de la plume du guitariste, non annoncé sur le programme. The Decider est une pièce lancinante, où de brefs solos succèdent à l’énoncé d’un thème : simplicité et sophistication vont ici de pair. Intelligemment, des moments de flottement volontaire sont aménagés au cœur des pièces. Instant Counterpoint provient du trio avec Parkins et Black, Eskelin la décrivant comme pouvant aisément s’adapter à des ensembles de toute taille. Les solos de l’homme au chapeau sont ciselés, et il observe avec une attention soutenue ses jeunes partenaires, auxquels il donne d’occasionnelles directives. Autres titres abordées : In Three et I Should Have Known, avec impro collective façon Arkestra et présentations laconiques de la part du leader, dont la mine tristounette cache en réalité un humour féroce. David Cristol

Photo : Michelle Ettlin|Au cœur de la vieille ville, c’est un public à la moyenne d’âge soutenue qui s’est déplacé pour écouter, avec un enthousiasme manifeste, le trio de Colin Vallon.

Mardi 22 novembre 2016, Kulturhaus Helferei

Colin Vallon Trio

Colin Vallon (p), Patrice Moret (b), Julian Sartorius (dm)

Je ne comprends pas un mot des présentations par les membres de l’organisation, en langue allemande version suisse, fort plaisante à l’oreille. C’est la première fois que le festival investit cette église située à deux pas du Cabaret Voltaire (aujourd’hui bar et librairie branchouille). On débute avec une dizaine de minutes d’impro encourageante : interactions heurtées, cymbale cinglante, aigus insistants et notes bloquées au piano préparé. Le batteur Julian Sartorius retient mon attention par sa vigueur inquiète, le copieux arsenal de baguettes dans lequel il puise inlassablement, sa capacité à tenir un groove « drum’n’bass » millimétré ou à produire des effets dub sur lequel le pianiste égrène des notes rêveuses – joli contraste. Vallon convainc moins lorsqu’il s’éloigne des idiomes jazz et impro pour investir celui d’un pop-rock acoustique, au lyrisme éperdu. Un néoromantisme bon teint, parfois grandiloquent et empreint d’automatismes, fait peu à peu surface. Mes réserves sont minoritaires car le trio est très apprécié et applaudi. Le style qu’il défend ne manque certes pas de cohérence, possède un indéniable sens de la tension dramatique. Si l’inspiration semble provenir de la majesté de forêts, ciels étoilés et autres grands espaces verticaux et horizontaux propre à cette contrée, c’est une impression d’enfermement qui domine, une précision confinant parfois à la maniaquerie et me gardant de l’adhésion. Le pianiste s’appuie le plus souvent sur la répétition de notes, petites cellules obsessionnelles amplifiées jusqu’à saturation. Si Vallon n’avait joué que 45 minutes en ne gardant que ses meilleurs titres, l’effet produit aurait été différent. Mais les trois derniers morceaux donnent dans la redite, et je regrette de ne m’être m’échappé pour me rendre au pas de course au trio Aly Keïta/Jan Galega Brönnimann/Lucas Niggli, qui fit, me dit-on, danser la salle.

Vallon

Mardi 22 novembre 2016,  Musikklub Mehrspur, Toni-Areal

Ellery Eskelin & Workshop Band der ZHDK

Ellery Eskelin (ts), David Germann (as), Fortunat Häfliger (tp), George Marti (tb), Max Petersen (p), Mischa Frey (b), Florian Kolb (dm)

Dans un autre coin de la ville se tient la restitution d’atelier d’Ellery Eskelin. Des étudiants de Zürich présentent un octette éphémère qui revisite en sa compagnie d’anciennes compositions du saxophoniste américain, desquelles émane une fantaisie narrative rappelant l’univers de Carla Bley, et une autre (Cyclic) de la plume du guitariste, non annoncé sur le programme. The Decider est une pièce lancinante, où de brefs solos succèdent à l’énoncé d’un thème : simplicité et sophistication vont ici de pair. Intelligemment, des moments de flottement volontaire sont aménagés au cœur des pièces. Instant Counterpoint provient du trio avec Parkins et Black, Eskelin la décrivant comme pouvant aisément s’adapter à des ensembles de toute taille. Les solos de l’homme au chapeau sont ciselés, et il observe avec une attention soutenue ses jeunes partenaires, auxquels il donne d’occasionnelles directives. Autres titres abordées : In Three et I Should Have Known, avec impro collective façon Arkestra et présentations laconiques de la part du leader, dont la mine tristounette cache en réalité un humour féroce. David Cristol

Photo : Michelle Ettlin|Au cœur de la vieille ville, c’est un public à la moyenne d’âge soutenue qui s’est déplacé pour écouter, avec un enthousiasme manifeste, le trio de Colin Vallon.

Mardi 22 novembre 2016, Kulturhaus Helferei

Colin Vallon Trio

Colin Vallon (p), Patrice Moret (b), Julian Sartorius (dm)

Je ne comprends pas un mot des présentations par les membres de l’organisation, en langue allemande version suisse, fort plaisante à l’oreille. C’est la première fois que le festival investit cette église située à deux pas du Cabaret Voltaire (aujourd’hui bar et librairie branchouille). On débute avec une dizaine de minutes d’impro encourageante : interactions heurtées, cymbale cinglante, aigus insistants et notes bloquées au piano préparé. Le batteur Julian Sartorius retient mon attention par sa vigueur inquiète, le copieux arsenal de baguettes dans lequel il puise inlassablement, sa capacité à tenir un groove « drum’n’bass » millimétré ou à produire des effets dub sur lequel le pianiste égrène des notes rêveuses – joli contraste. Vallon convainc moins lorsqu’il s’éloigne des idiomes jazz et impro pour investir celui d’un pop-rock acoustique, au lyrisme éperdu. Un néoromantisme bon teint, parfois grandiloquent et empreint d’automatismes, fait peu à peu surface. Mes réserves sont minoritaires car le trio est très apprécié et applaudi. Le style qu’il défend ne manque certes pas de cohérence, possède un indéniable sens de la tension dramatique. Si l’inspiration semble provenir de la majesté de forêts, ciels étoilés et autres grands espaces verticaux et horizontaux propre à cette contrée, c’est une impression d’enfermement qui domine, une précision confinant parfois à la maniaquerie et me gardant de l’adhésion. Le pianiste s’appuie le plus souvent sur la répétition de notes, petites cellules obsessionnelles amplifiées jusqu’à saturation. Si Vallon n’avait joué que 45 minutes en ne gardant que ses meilleurs titres, l’effet produit aurait été différent. Mais les trois derniers morceaux donnent dans la redite, et je regrette de ne m’être m’échappé pour me rendre au pas de course au trio Aly Keïta/Jan Galega Brönnimann/Lucas Niggli, qui fit, me dit-on, danser la salle.

Vallon

Mardi 22 novembre 2016,  Musikklub Mehrspur, Toni-Areal

Ellery Eskelin & Workshop Band der ZHDK

Ellery Eskelin (ts), David Germann (as), Fortunat Häfliger (tp), George Marti (tb), Max Petersen (p), Mischa Frey (b), Florian Kolb (dm)

Dans un autre coin de la ville se tient la restitution d’atelier d’Ellery Eskelin. Des étudiants de Zürich présentent un octette éphémère qui revisite en sa compagnie d’anciennes compositions du saxophoniste américain, desquelles émane une fantaisie narrative rappelant l’univers de Carla Bley, et une autre (Cyclic) de la plume du guitariste, non annoncé sur le programme. The Decider est une pièce lancinante, où de brefs solos succèdent à l’énoncé d’un thème : simplicité et sophistication vont ici de pair. Intelligemment, des moments de flottement volontaire sont aménagés au cœur des pièces. Instant Counterpoint provient du trio avec Parkins et Black, Eskelin la décrivant comme pouvant aisément s’adapter à des ensembles de toute taille. Les solos de l’homme au chapeau sont ciselés, et il observe avec une attention soutenue ses jeunes partenaires, auxquels il donne d’occasionnelles directives. Autres titres abordées : In Three et I Should Have Known, avec impro collective façon Arkestra et présentations laconiques de la part du leader, dont la mine tristounette cache en réalité un humour féroce. David Cristol

Photo : Michelle Ettlin