
Nouvelle apparition de la clarinettiste Hélène Duret en ce lieu (en novembre dernier, elle y jouait avec le trio ‘Fur’). Cette fois c’est un nouveau quartette, inédit, et une aventure musicale de plus à l’horizon de la musicienne. Si j’ai écouté ces dernières années les disques de ‘Fur’ et de ‘Synestet’, je crois que je n’avais pas eu l’occasion d’écouter Hélène Duret sur scène depuis juillet 2019 sous les micocouliers du Domaine d’O à Montpellier (festival Radio France), avec le quintette Synestet qui venait de publier son premier disque.

Synestet à Montpellier en 2019
Et dès cette fois j’avais été impressionné par ses ressources musicales et instrumentales.
HÉLÈNE DURET QUARTET

Hélène Duret (clarinette, clarinette basse), Léa Ciechelski (saxophone alto, flûte), Alexandre Perrot (contrebasse), Axel Gaudron (batterie)
Paris, 38 Riv’, 7 août 2025, 19h30
C’est une carte blanche à la clarinettiste, mais c’est un groupe éminemment collectif : des compositions de tous les membres, et un espace d’expression individuelle pour chacune et chacun. Une musique dense, intense, pleine de bifurcations imprévisibles et de surprises. Le public (beaucoup d’étrangers comme souvent à cette heure en ce lieu) ne semble pas prédisposé à cette musique aventureuse, et pourtant, manifestement, il adhère, avec une attention plus que soutenue. Le groupe est en rodage, je crois que c’est le premier concert après quelques répétitions, et la prise de risques, assumée, favorise encore l’intensité de l’instant. Le concert commence avec une sorte de tango qui bien vite va déboucher sur d’autres horizons. On entendra aussi au fil du concert un thème très segmenté, plein de méandres et de rebondissements ; une évocation de Thelonious Monk en forme de souvenir ; et aussi une espèce de jitterbug (se souvenir de Fats Waller & Eric Dolphy….). Et puis une sorte de mélodie en escalier, ascendant et descendant, sur des intervalles distendus, comme un labyrinthe…. Bref il se passe musicalement mille choses, c’est très captivant, et les solistes sont portés par l’osmose qui règne au sein du groupe. Un bonheur évident de jouer, de (se) surprendre : une vraie découverte pour l’amateur heureux que je suis, et un groupe qui porte la promesse d’un bel avenir.
Xavier Prévost
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