Henri Texier au Triton
Henri Texier a table ouverte au Triton, et il en profite pour convier des invités de choix. Ce samedi 5 octobre, c’étaient Bruno Angelini et Johan Renard qui dialoguaient avec le maître, Henri texier (contrebasse et compositions), Gautier Garrigues (batterie), Bruno Angelini (piano) Johan Renard (violon), Sébastien Texier (saxophone alto et clarinette), Le Triton, 5 octobre
Quel plaisir de retrouver Henri Texier ! le compositeur, d’abord, dont on entend Amazone Blues (déjà sur l’album an Indian’s week), Black indians, beau thème rageur et solaire qui fait penser à l’atmosphère de Fables of faubus, et enfin le tendre et apaisé Ballad for lady Bertrand (dédié à Bertrand Tavernier et, un peu, à Lester Young).
Les plus beaux thèmes d’Henri Texier font penser à des hymnes, à la fois par leur qualité chantante, et parce qu’ils suggèrent un collectif. Henri Texier compositeur est toujours inspiré, Henri Texier instrumentiste n’a pas perdu la main. Son énorme, habité, avec les cordes qui grincent et vibrent, lignes de basse profondes et propulsantes, nids chauds où couve une colère vitale.
Les solistes invités pour l’occasion sont chauffés à blanc par cette contrebasse habitée que renforce Gautier Garrigue à la batterie. Les envolées de Johan Renard au violon complètent celles de Sébastien Texier, plus anguleux. Bruno Angelini, toujours fin et délicat, montre qu’il n’a pas peur de mettre les mains dans le cambouis du blues. Il pousse Henri Texier dans ses retranchements dans Samba Loca. Chacun apporte l’intensité qui lui est propre. A la fin, on retrouve ce qu’on a toujours aimé dans les disques de Texier comme dans ses concerts, une forme de lyrisme véhément qui n’appartient qu’à lui.
Texte: JF Mondot
Illustrations: Annie-Claire alvoet (autres peintures, dessins, gravures à découvrir sur son site annie-claire.com)