Jazz live
Publié le 19 Août 2012

Jazz à Ramatuelle (2) : Abdullah Ibrahim "Ekaya" Septet

Au cours des dernières années, Abdullah Ibrahim s’était principalement produit en trio ou en solo, dans un contexte dépouillé qui, s’il sied bien à son style lyrique et méditatif, avait pu parfois faire naître une certaine lassitude. C’est donc avec une réelle curiosité que nous attendions le concert en septette proposé hier soir, en exclusivité ramatuelloise. Promesse tenue avec une belle soirée gorgée de blues et de réminiscences ellingtoniennes, où le Sud-Africain fit moins office de pianiste que de chef d’orchestre, voire de gourou mystique.


 

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Abdulah Ibrahim « Ekaya » Septet

Samedi 18 août, théâtre de verdure, Ramatuelle (83)

Cleave Guyton (as, fl, piccolo), Keith Loftis (ts), Tony Kofi (bs), Andrae Murchison (tb), Abdullah Ibrahim (p), Noah Jackson (b), Marion Felder (dm).


Après une longue introduction rêveuse et sensible en piano solo (on ne se refait pas !), ce sont donc six musiciens qui rejoignirent Abdullah Ibrahim sur la scène du théâtre de verdure, dans une configuration semblable à celle du récent album « Sotho Blue » (Sunnyside, 2011) : un batteur discret et efficace, un bassiste aux solides références groove et blues, un baryton au son « énaurme », un tromboniste jouant avec gourmandise de toutes les possibilités phoniques de son instrument, un ténor étirant patiemment ses notes jusqu’à en extraire toute la sève, enfin, un altiste volubile doublé d’un flûtiste expert. Bref, six gaillards qui connaissent leur affaire, la sensibilité à fleur de peau et le lyrisme en bandoulière.


Au menu : le répertoire encore inédit d’un album à paraître. Ici, pas de surenchère, plutôt une sorte d’intensité feutrée. Les tempi lents ou medium se déroulent paresseusement dans la chaleur de la nuit, le groove rebondit souplement et sans effort, la moiteur des alliages de timbres ellingtoniens laisse sa magie opérer, les soli gorgés d’âme s’enchaînent sans temps mort. Une musique plutôt traditionnelle, en somme, mais d’une tradition vivante, celle du swing et du blues. Celle de l’église noire, aussi, qui résonne dans un intermède joué a cappella par les vents, à la manière d’un choral.


Suprême paradoxe : on n’a quasiment pas entendu le piano d’Abdullah Ibrahim, dans ce concert dont il était pourtant la tête d’affiche. Ne prenant aucun chorus, il se contente d’introduire les morceaux par quelques accords, de les pimenter ici ou là de quelques discrète interventions. Bien souvent, il cesse purement et simplement de jouer durant de longues minutes, l’air concentré, distribuant les solos, encourageant les musiciens, irradiant la musique de sa seule présence. Vu l’accueil triomphal que lui réserva le public, nul ne lui en tint rigueur : car après tout, pourquoi jouer plus que ce que la musique exige ?


Suite du festival à suivre ce soir à 21 heures sur TSF Jazz, avec le trio de Kenny Barron.


Pascal Rozat

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Au cours des dernières années, Abdullah Ibrahim s’était principalement produit en trio ou en solo, dans un contexte dépouillé qui, s’il sied bien à son style lyrique et méditatif, avait pu parfois faire naître une certaine lassitude. C’est donc avec une réelle curiosité que nous attendions le concert en septette proposé hier soir, en exclusivité ramatuelloise. Promesse tenue avec une belle soirée gorgée de blues et de réminiscences ellingtoniennes, où le Sud-Africain fit moins office de pianiste que de chef d’orchestre, voire de gourou mystique.


 

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Abdulah Ibrahim « Ekaya » Septet

Samedi 18 août, théâtre de verdure, Ramatuelle (83)

Cleave Guyton (as, fl, piccolo), Keith Loftis (ts), Tony Kofi (bs), Andrae Murchison (tb), Abdullah Ibrahim (p), Noah Jackson (b), Marion Felder (dm).


Après une longue introduction rêveuse et sensible en piano solo (on ne se refait pas !), ce sont donc six musiciens qui rejoignirent Abdullah Ibrahim sur la scène du théâtre de verdure, dans une configuration semblable à celle du récent album « Sotho Blue » (Sunnyside, 2011) : un batteur discret et efficace, un bassiste aux solides références groove et blues, un baryton au son « énaurme », un tromboniste jouant avec gourmandise de toutes les possibilités phoniques de son instrument, un ténor étirant patiemment ses notes jusqu’à en extraire toute la sève, enfin, un altiste volubile doublé d’un flûtiste expert. Bref, six gaillards qui connaissent leur affaire, la sensibilité à fleur de peau et le lyrisme en bandoulière.


Au menu : le répertoire encore inédit d’un album à paraître. Ici, pas de surenchère, plutôt une sorte d’intensité feutrée. Les tempi lents ou medium se déroulent paresseusement dans la chaleur de la nuit, le groove rebondit souplement et sans effort, la moiteur des alliages de timbres ellingtoniens laisse sa magie opérer, les soli gorgés d’âme s’enchaînent sans temps mort. Une musique plutôt traditionnelle, en somme, mais d’une tradition vivante, celle du swing et du blues. Celle de l’église noire, aussi, qui résonne dans un intermède joué a cappella par les vents, à la manière d’un choral.


Suprême paradoxe : on n’a quasiment pas entendu le piano d’Abdullah Ibrahim, dans ce concert dont il était pourtant la tête d’affiche. Ne prenant aucun chorus, il se contente d’introduire les morceaux par quelques accords, de les pimenter ici ou là de quelques discrète interventions. Bien souvent, il cesse purement et simplement de jouer durant de longues minutes, l’air concentré, distribuant les solos, encourageant les musiciens, irradiant la musique de sa seule présence. Vu l’accueil triomphal que lui réserva le public, nul ne lui en tint rigueur : car après tout, pourquoi jouer plus que ce que la musique exige ?


Suite du festival à suivre ce soir à 21 heures sur TSF Jazz, avec le trio de Kenny Barron.


Pascal Rozat

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Au cours des dernières années, Abdullah Ibrahim s’était principalement produit en trio ou en solo, dans un contexte dépouillé qui, s’il sied bien à son style lyrique et méditatif, avait pu parfois faire naître une certaine lassitude. C’est donc avec une réelle curiosité que nous attendions le concert en septette proposé hier soir, en exclusivité ramatuelloise. Promesse tenue avec une belle soirée gorgée de blues et de réminiscences ellingtoniennes, où le Sud-Africain fit moins office de pianiste que de chef d’orchestre, voire de gourou mystique.


 

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Abdulah Ibrahim « Ekaya » Septet

Samedi 18 août, théâtre de verdure, Ramatuelle (83)

Cleave Guyton (as, fl, piccolo), Keith Loftis (ts), Tony Kofi (bs), Andrae Murchison (tb), Abdullah Ibrahim (p), Noah Jackson (b), Marion Felder (dm).


Après une longue introduction rêveuse et sensible en piano solo (on ne se refait pas !), ce sont donc six musiciens qui rejoignirent Abdullah Ibrahim sur la scène du théâtre de verdure, dans une configuration semblable à celle du récent album « Sotho Blue » (Sunnyside, 2011) : un batteur discret et efficace, un bassiste aux solides références groove et blues, un baryton au son « énaurme », un tromboniste jouant avec gourmandise de toutes les possibilités phoniques de son instrument, un ténor étirant patiemment ses notes jusqu’à en extraire toute la sève, enfin, un altiste volubile doublé d’un flûtiste expert. Bref, six gaillards qui connaissent leur affaire, la sensibilité à fleur de peau et le lyrisme en bandoulière.


Au menu : le répertoire encore inédit d’un album à paraître. Ici, pas de surenchère, plutôt une sorte d’intensité feutrée. Les tempi lents ou medium se déroulent paresseusement dans la chaleur de la nuit, le groove rebondit souplement et sans effort, la moiteur des alliages de timbres ellingtoniens laisse sa magie opérer, les soli gorgés d’âme s’enchaînent sans temps mort. Une musique plutôt traditionnelle, en somme, mais d’une tradition vivante, celle du swing et du blues. Celle de l’église noire, aussi, qui résonne dans un intermède joué a cappella par les vents, à la manière d’un choral.


Suprême paradoxe : on n’a quasiment pas entendu le piano d’Abdullah Ibrahim, dans ce concert dont il était pourtant la tête d’affiche. Ne prenant aucun chorus, il se contente d’introduire les morceaux par quelques accords, de les pimenter ici ou là de quelques discrète interventions. Bien souvent, il cesse purement et simplement de jouer durant de longues minutes, l’air concentré, distribuant les solos, encourageant les musiciens, irradiant la musique de sa seule présence. Vu l’accueil triomphal que lui réserva le public, nul ne lui en tint rigueur : car après tout, pourquoi jouer plus que ce que la musique exige ?


Suite du festival à suivre ce soir à 21 heures sur TSF Jazz, avec le trio de Kenny Barron.


Pascal Rozat

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Au cours des dernières années, Abdullah Ibrahim s’était principalement produit en trio ou en solo, dans un contexte dépouillé qui, s’il sied bien à son style lyrique et méditatif, avait pu parfois faire naître une certaine lassitude. C’est donc avec une réelle curiosité que nous attendions le concert en septette proposé hier soir, en exclusivité ramatuelloise. Promesse tenue avec une belle soirée gorgée de blues et de réminiscences ellingtoniennes, où le Sud-Africain fit moins office de pianiste que de chef d’orchestre, voire de gourou mystique.


 

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Abdulah Ibrahim « Ekaya » Septet

Samedi 18 août, théâtre de verdure, Ramatuelle (83)

Cleave Guyton (as, fl, piccolo), Keith Loftis (ts), Tony Kofi (bs), Andrae Murchison (tb), Abdullah Ibrahim (p), Noah Jackson (b), Marion Felder (dm).


Après une longue introduction rêveuse et sensible en piano solo (on ne se refait pas !), ce sont donc six musiciens qui rejoignirent Abdullah Ibrahim sur la scène du théâtre de verdure, dans une configuration semblable à celle du récent album « Sotho Blue » (Sunnyside, 2011) : un batteur discret et efficace, un bassiste aux solides références groove et blues, un baryton au son « énaurme », un tromboniste jouant avec gourmandise de toutes les possibilités phoniques de son instrument, un ténor étirant patiemment ses notes jusqu’à en extraire toute la sève, enfin, un altiste volubile doublé d’un flûtiste expert. Bref, six gaillards qui connaissent leur affaire, la sensibilité à fleur de peau et le lyrisme en bandoulière.


Au menu : le répertoire encore inédit d’un album à paraître. Ici, pas de surenchère, plutôt une sorte d’intensité feutrée. Les tempi lents ou medium se déroulent paresseusement dans la chaleur de la nuit, le groove rebondit souplement et sans effort, la moiteur des alliages de timbres ellingtoniens laisse sa magie opérer, les soli gorgés d’âme s’enchaînent sans temps mort. Une musique plutôt traditionnelle, en somme, mais d’une tradition vivante, celle du swing et du blues. Celle de l’église noire, aussi, qui résonne dans un intermède joué a cappella par les vents, à la manière d’un choral.


Suprême paradoxe : on n’a quasiment pas entendu le piano d’Abdullah Ibrahim, dans ce concert dont il était pourtant la tête d’affiche. Ne prenant aucun chorus, il se contente d’introduire les morceaux par quelques accords, de les pimenter ici ou là de quelques discrète interventions. Bien souvent, il cesse purement et simplement de jouer durant de longues minutes, l’air concentré, distribuant les solos, encourageant les musiciens, irradiant la musique de sa seule présence. Vu l’accueil triomphal que lui réserva le public, nul ne lui en tint rigueur : car après tout, pourquoi jouer plus que ce que la musique exige ?


Suite du festival à suivre ce soir à 21 heures sur TSF Jazz, avec le trio de Kenny Barron.


Pascal Rozat