Jazz live
Publié le 1 Nov 2016

Jazz à Reims: Bernard Struber relit A love supreme

Retour sur l’avant dernier concert de Jazz à Reims, une création originale de Bernard Struber et de son Jazztet qui relisaient A love Supreme, le grand oeuvre de Coltrane.

Bernard Struber (orgue), Mike Alizon ( sax tenor), Jean-Luc Capozzo ( trumpet), François Merville (batterie), plus un choeur de quinze personnes,   27 octobre 2016, Opera de Reims dans le cadre du Festival de Jazz.

Bernard Struber ne manque pas d’audace. Non seulement il s’attaque à un monument du jazz, mais il choisit en outre de le revisiter dans la formule la plus casse-cou, celle de l’orgue associée à un choeur d’enfants-adolescents ( une quinzaine de jeunes filles, le cou ceint d’un foulard orange).

Double prise de risque, donc, et qui ne manque pas de panache. Avec un tel dispositif, Struber se place lui-même sur une ligne de crête entre le sublime et l’emphase.  Disons le tout de suite, tout n’a pas toujours marché, et il est arrivé , à certains moments, que l’on ressente un manque de liant entre l’orgue et le choeur, comme deux gros nuages en forme d’enclume évoluant côte-à-côte. Mais à d’autres moments, Struber atteint au sublime notamment lorsque le choeur habille de paroles en Français « A love supreme » ( » N’attendez pas de mourir pour donner le meilleur de vous-même » disent notamment ces paroles) et lui donne un très beau traitement polyphonique (Struber obtient d’ailleurs ses meilleurs effets avec le choeur lorsqu’il le fragmente en plusieurs voix).

Ce qui marche formidablement, c’est quand le choeur joue avec les deux soufflants et le batteur. Cela vertèbre la musique , lui donne un enracinement qui autorise la magnificence mordorée et luxuriante de la formule orgue plus choeur. Mais c’est aussi parce que le jeu de ces trois musiciens est tranchant, aigu, mordant. La  confrontation avec l’orgue plus le choeur devient alors équilibrée. A la trompette, Jean-luc Capozzo fait admirer ses poétiques glissades dans l’aigu, avec cette main gauche qui lui sert parfois de sourdine (au passage, le choix d’adjoindre une trompette au saxophone pour relire a love supreme est une vraie trouvaille, il donne une sorte de couleur be-bop ou hard-bop à la suite de Coltrane). Quant au saxophoniste Mike Alizon, il fait admirer son expressivité, et sa maîtrise des sons étranglés, son jeu diphonique dans l’aigu. Il ne donne jamais l’impression d’imiter Coltrane tout en jouant dans son esprit. Pas plus d’ailleurs que François Merville ne donne l’impression d’imiter Elvin Jones. Quel superbe batteur! Il laisse tomber ses phrases goutte goutte, c’est une sorte de pointilliste de la batterie qui en deux trois sons vous bâtit tout un univers. Il a de superbes duos avec Bernard Struber. En rappel, une splendide version de Naïma met tout le monde d’accord. La ligne de basse de Bernard Struber groove irrésistiblement, Capozzo et Alizon déploient tout le lyrisme dont ils sont capables.

Texte: JF Mondot

 

 |Retour sur l’avant dernier concert de Jazz à Reims, une création originale de Bernard Struber et de son Jazztet qui relisaient A love Supreme, le grand oeuvre de Coltrane.

Bernard Struber (orgue), Mike Alizon ( sax tenor), Jean-Luc Capozzo ( trumpet), François Merville (batterie), plus un choeur de quinze personnes,   27 octobre 2016, Opera de Reims dans le cadre du Festival de Jazz.

Bernard Struber ne manque pas d’audace. Non seulement il s’attaque à un monument du jazz, mais il choisit en outre de le revisiter dans la formule la plus casse-cou, celle de l’orgue associée à un choeur d’enfants-adolescents ( une quinzaine de jeunes filles, le cou ceint d’un foulard orange).

Double prise de risque, donc, et qui ne manque pas de panache. Avec un tel dispositif, Struber se place lui-même sur une ligne de crête entre le sublime et l’emphase.  Disons le tout de suite, tout n’a pas toujours marché, et il est arrivé , à certains moments, que l’on ressente un manque de liant entre l’orgue et le choeur, comme deux gros nuages en forme d’enclume évoluant côte-à-côte. Mais à d’autres moments, Struber atteint au sublime notamment lorsque le choeur habille de paroles en Français « A love supreme » ( » N’attendez pas de mourir pour donner le meilleur de vous-même » disent notamment ces paroles) et lui donne un très beau traitement polyphonique (Struber obtient d’ailleurs ses meilleurs effets avec le choeur lorsqu’il le fragmente en plusieurs voix).

Ce qui marche formidablement, c’est quand le choeur joue avec les deux soufflants et le batteur. Cela vertèbre la musique , lui donne un enracinement qui autorise la magnificence mordorée et luxuriante de la formule orgue plus choeur. Mais c’est aussi parce que le jeu de ces trois musiciens est tranchant, aigu, mordant. La  confrontation avec l’orgue plus le choeur devient alors équilibrée. A la trompette, Jean-luc Capozzo fait admirer ses poétiques glissades dans l’aigu, avec cette main gauche qui lui sert parfois de sourdine (au passage, le choix d’adjoindre une trompette au saxophone pour relire a love supreme est une vraie trouvaille, il donne une sorte de couleur be-bop ou hard-bop à la suite de Coltrane). Quant au saxophoniste Mike Alizon, il fait admirer son expressivité, et sa maîtrise des sons étranglés, son jeu diphonique dans l’aigu. Il ne donne jamais l’impression d’imiter Coltrane tout en jouant dans son esprit. Pas plus d’ailleurs que François Merville ne donne l’impression d’imiter Elvin Jones. Quel superbe batteur! Il laisse tomber ses phrases goutte goutte, c’est une sorte de pointilliste de la batterie qui en deux trois sons vous bâtit tout un univers. Il a de superbes duos avec Bernard Struber. En rappel, une splendide version de Naïma met tout le monde d’accord. La ligne de basse de Bernard Struber groove irrésistiblement, Capozzo et Alizon déploient tout le lyrisme dont ils sont capables.

Texte: JF Mondot

 

 |Retour sur l’avant dernier concert de Jazz à Reims, une création originale de Bernard Struber et de son Jazztet qui relisaient A love Supreme, le grand oeuvre de Coltrane.

Bernard Struber (orgue), Mike Alizon ( sax tenor), Jean-Luc Capozzo ( trumpet), François Merville (batterie), plus un choeur de quinze personnes,   27 octobre 2016, Opera de Reims dans le cadre du Festival de Jazz.

Bernard Struber ne manque pas d’audace. Non seulement il s’attaque à un monument du jazz, mais il choisit en outre de le revisiter dans la formule la plus casse-cou, celle de l’orgue associée à un choeur d’enfants-adolescents ( une quinzaine de jeunes filles, le cou ceint d’un foulard orange).

Double prise de risque, donc, et qui ne manque pas de panache. Avec un tel dispositif, Struber se place lui-même sur une ligne de crête entre le sublime et l’emphase.  Disons le tout de suite, tout n’a pas toujours marché, et il est arrivé , à certains moments, que l’on ressente un manque de liant entre l’orgue et le choeur, comme deux gros nuages en forme d’enclume évoluant côte-à-côte. Mais à d’autres moments, Struber atteint au sublime notamment lorsque le choeur habille de paroles en Français « A love supreme » ( » N’attendez pas de mourir pour donner le meilleur de vous-même » disent notamment ces paroles) et lui donne un très beau traitement polyphonique (Struber obtient d’ailleurs ses meilleurs effets avec le choeur lorsqu’il le fragmente en plusieurs voix).

Ce qui marche formidablement, c’est quand le choeur joue avec les deux soufflants et le batteur. Cela vertèbre la musique , lui donne un enracinement qui autorise la magnificence mordorée et luxuriante de la formule orgue plus choeur. Mais c’est aussi parce que le jeu de ces trois musiciens est tranchant, aigu, mordant. La  confrontation avec l’orgue plus le choeur devient alors équilibrée. A la trompette, Jean-luc Capozzo fait admirer ses poétiques glissades dans l’aigu, avec cette main gauche qui lui sert parfois de sourdine (au passage, le choix d’adjoindre une trompette au saxophone pour relire a love supreme est une vraie trouvaille, il donne une sorte de couleur be-bop ou hard-bop à la suite de Coltrane). Quant au saxophoniste Mike Alizon, il fait admirer son expressivité, et sa maîtrise des sons étranglés, son jeu diphonique dans l’aigu. Il ne donne jamais l’impression d’imiter Coltrane tout en jouant dans son esprit. Pas plus d’ailleurs que François Merville ne donne l’impression d’imiter Elvin Jones. Quel superbe batteur! Il laisse tomber ses phrases goutte goutte, c’est une sorte de pointilliste de la batterie qui en deux trois sons vous bâtit tout un univers. Il a de superbes duos avec Bernard Struber. En rappel, une splendide version de Naïma met tout le monde d’accord. La ligne de basse de Bernard Struber groove irrésistiblement, Capozzo et Alizon déploient tout le lyrisme dont ils sont capables.

Texte: JF Mondot

 

 |Retour sur l’avant dernier concert de Jazz à Reims, une création originale de Bernard Struber et de son Jazztet qui relisaient A love Supreme, le grand oeuvre de Coltrane.

Bernard Struber (orgue), Mike Alizon ( sax tenor), Jean-Luc Capozzo ( trumpet), François Merville (batterie), plus un choeur de quinze personnes,   27 octobre 2016, Opera de Reims dans le cadre du Festival de Jazz.

Bernard Struber ne manque pas d’audace. Non seulement il s’attaque à un monument du jazz, mais il choisit en outre de le revisiter dans la formule la plus casse-cou, celle de l’orgue associée à un choeur d’enfants-adolescents ( une quinzaine de jeunes filles, le cou ceint d’un foulard orange).

Double prise de risque, donc, et qui ne manque pas de panache. Avec un tel dispositif, Struber se place lui-même sur une ligne de crête entre le sublime et l’emphase.  Disons le tout de suite, tout n’a pas toujours marché, et il est arrivé , à certains moments, que l’on ressente un manque de liant entre l’orgue et le choeur, comme deux gros nuages en forme d’enclume évoluant côte-à-côte. Mais à d’autres moments, Struber atteint au sublime notamment lorsque le choeur habille de paroles en Français « A love supreme » ( » N’attendez pas de mourir pour donner le meilleur de vous-même » disent notamment ces paroles) et lui donne un très beau traitement polyphonique (Struber obtient d’ailleurs ses meilleurs effets avec le choeur lorsqu’il le fragmente en plusieurs voix).

Ce qui marche formidablement, c’est quand le choeur joue avec les deux soufflants et le batteur. Cela vertèbre la musique , lui donne un enracinement qui autorise la magnificence mordorée et luxuriante de la formule orgue plus choeur. Mais c’est aussi parce que le jeu de ces trois musiciens est tranchant, aigu, mordant. La  confrontation avec l’orgue plus le choeur devient alors équilibrée. A la trompette, Jean-luc Capozzo fait admirer ses poétiques glissades dans l’aigu, avec cette main gauche qui lui sert parfois de sourdine (au passage, le choix d’adjoindre une trompette au saxophone pour relire a love supreme est une vraie trouvaille, il donne une sorte de couleur be-bop ou hard-bop à la suite de Coltrane). Quant au saxophoniste Mike Alizon, il fait admirer son expressivité, et sa maîtrise des sons étranglés, son jeu diphonique dans l’aigu. Il ne donne jamais l’impression d’imiter Coltrane tout en jouant dans son esprit. Pas plus d’ailleurs que François Merville ne donne l’impression d’imiter Elvin Jones. Quel superbe batteur! Il laisse tomber ses phrases goutte goutte, c’est une sorte de pointilliste de la batterie qui en deux trois sons vous bâtit tout un univers. Il a de superbes duos avec Bernard Struber. En rappel, une splendide version de Naïma met tout le monde d’accord. La ligne de basse de Bernard Struber groove irrésistiblement, Capozzo et Alizon déploient tout le lyrisme dont ils sont capables.

Texte: JF Mondot