JAZZ à VIALAS, le retour
Après un épisode 2020 sous masque, et une édition 2021 annulée pour cause de pass sanitaire, le très convivial festival de Lozère renaît devant un très nombreux public, et beaucoup de nouveaux adeptes.
Comme toujours ça commence dès 19h30, alors qu’une partie du public se prépare à dîner.
Les recettes d’un bonne restauration, aidées par les subventions, et le concours d’une foule de bénévoles, permettent de proposer les concerts gratuitement.
C’est d’abord la rituelle jam session. Autour d’Éric Surménian à la contrebasse, Raphaël Illes au sax ténor, Wim Welker à la guitare, Fred Drai au piano numérique et François Rossi à la batterie. C’est une belle brochette de musiciens du Grand Sud pour quelques standards de Broadway, et aussi des thèmes bebop. Belle énergie, bons solistes, bref une prometteuse entrée en matière pour la soirée qui s’annonce.
MARIANNICK SAINT-CÉRAN Quintet «We Want Nina»
Mariannick Saint-Céran (voix), Gilles Grivola (saxophones ténor & soprano), Marc Campo (guitare), Lionel Dandine (orgue & piano numérique), Cédrick Bec (batterie)
Vialas, 2 aôût 2022, 20h45
La chanteuse, habituée des festivals et des clubs (de Paris et d’ailleurs), présente un programme qu’elle développe depuis quelques années autour du répertoire de Nina Simone. Et c’est un beau parcours dans cet univers où le blues croise le jazz, et où les textes engagés flirtent avec la soul music . Et c’est côté soul que ça commence avec Feeling Good. La chanteuse et tout le groupe s’emploient à faire revivre l’intensité expressive de la musique afro-américaine : d’entrée de jeu nous sommes dans le bain, le chroniqueur est heureux, à l’unisson du public. Vient ensuite I Wish I Knew How I Would Feel to Be Free, qui annonce clairement le teneur engagée du programme. Après It Ain’t Necessarily So et Love Me or Leave Me, ce sera Be My Husband, en dialogue voix-batterie, les autres musiciens (et le public) rythmant le tout en frappant dans les mains.
Le public, comme le groupe, est chaud comme la braise. Et le feu sera encore attisé par une torride version, sous le signe du blues, avec Jim Crow .Puis c’est Work Song, dans un arrangement du guitariste, un peu à la jamaïcaine, qui poursuivra dans le registre de l’intensité ; et Four Women nous plongera dans l’émotion du pur héritage de Nina. Ensuite ce sera l’inévitable My Baby Just Cares For Me, si populaire en raison d’une publicité des années 80, mais qui n’était certainement pas l’expression la plus vive de l’Art de Nina. C’est toutefois la matière d’un bel échange, sur scène et avec le public. Et en rappel Young, Gifted and Black va commencer sur un mode un peu ‘bal du samedi soir’ avant de trouver sa force dans d’infinies variations et dialogues.
Public debout en fin de concert, et chaleur dans les cœurs, alors que la canicule s’estompe dans une relative fraîcheur du soir.
Très belle soirée, qui se prolonge avec une nouvelle jam session,à laquelle de jeunes enfants ne sont pas insensibles
Et le festival continue pendant 4 jours : programme ci-dessous)
Xavier Prévost