Jazz live
Publié le 12 Mai 2013

Jazz en Comminges. Des cordes en fusion

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Après le tsunami déclenché la veille par Hiromi, tsunami musical s’entend, le festival aborde à des rivages plus paisibles. Son ultime soirée, axée sur les cordes, s’ouvre sur The Guitar Conference Band, projet informel qui a vu le jour en 2009 et réunit, au gré des tournées, quelques-uns des meilleurs guitaristes du moment. Final avec Avishai Cohen, sa contrebasse, sa voix, son trio et sa fusion. 

The Guitar Conference Band. Ulf Wakenius, Philip Catherine, Mark Whitfield, Larry Corryell (g), Phil Wilkinson (org), Alvin Queen (dm).

 

Avishai Cohen with Strings. Avishai Cohen (b, voc), Nital Hershkovits (p), Ofri Nehemia (dm), Cordelia Hagmann (vln), Amit Landau, Noarm Haimovitz Weinschel (alto), Yael Shapira (cello), Yoram Iachish (oboe). Saint-Gaudens, Parc des Expositions, 11 mai.

 

Pour commencer, donc, une belle brochette de guitaristes. « Toute la fine fleur des cordes était là », comme chantait Brassens. Soutenue par Phil Wilkinson, organiste à la fois efficace et discret, qualités rarement associées dans la corporation, et par un Alvin Queen égal à lui-même, c’est à dire excellent. Le type même de batteur capable de s’adapter à tous les contextes sans perdre une once de son efficacité ni de sa finesse. Entrée en matière sous le signe du blues fédérateur qui permet de jauger l’état d’esprit des protagonistes : pas de compétition entre guitar heroes, pas de surenchère, mais une écoute et un respect mutuels. Cela n’exclut pas, évidemment, la confrontation, fût-elle amicale. Toutefois, c’est toujours la recherche de la musicalité qui prévaut et imprime au concert sa marque propre.

 

Il est, cela va sans dire, hors de question de décerner la palme à un des éléments de ce carré d’as. Après un tour de chauffe, chacun se met successivement en valeur avec la seule rythmique, Larry Corryell sur Five Spot After Dark de Benny Golson, Ulf Wakenius sur un thème de Cole Porter qu’il dédie à son mentor Oscar Peterson (il interprètera plus tard, en solo absolu, La Mer de Trénet, « en hommage à la beauté de la France »). Philip Catherine et Mark Whitfield se livrent pour leur part, sur In A Sentimental Mood, à une conversation passionnée – et passionnante.

 

Dans cette succession de trios, duos ou solos, la virtuosité n’éclipse jamais le swing, ni le feeling, dont aucun des quatre n’est dépourvu. Réunion au sommet pour Over The Rainbow. Ovation méritée.

 

Après son concert du 5 mai dernier à Pleyel, Avishai Cohen entame une tournée européenne avec un nouveau projet qui associe à son trio un quatuor à cordes augmenté d’un hautbois. Concrétisation d’une envie que l’on sentait poindre depuis longtemps : donner à ses propres compositions l’ampleur et la densité que confère seul un ensemble plus étoffé que le seul trio « de jazz ». En diversifier les couleurs. D’où le recours à un orchestre de chambre de type classique, composé de jeunes musiciens.

 

En d’autres termes, Cohen, après tant d’autres, et non des moindres, succombe à la tentation du crossover, à ses poisons et à ses sortilèges. Sa trajectoire l’éloigne du jazz, ce qui n’est pas récent. Hormis A Child Is Born, dont l’arrangement ne brille pas par la légèreté, rien ne permet de le rattacher à cette forme musicale. Pas même le fil ténu de l’improvisation : les parties écrites prennent le pas sur les rares espaces de liberté accordés aux solistes, Nital Hershkovits, son partenaire sur l’album « Duende » sorti l’an dernier, pianiste délicat que l’on eût aimé entendre plus longuement, le hautboïste Yoram Iachish et le jeune batteur Ofri Nehemya.

 

Ses compositions ressortissent donc à la fusion dans ce qu’elle a d’emblématique. Elles empruntent pour l’essentiel à la musique hébraïque traditionnelle, avec des incursions vers l’Andalousie et des références furtives à la variété contemporaine. Elles ne manquent pas de charme et leur pouvoir d’envoûtement se trouve même accru par la configuration nouvelle du groupe. En témoignent les réactions d’un public conquis auquel le chanteur-contrebassiste, revenu seul sur scène, accordera deux rappels chantés en espagnol,  dont Alfonsina Y El Mar, l’un des succès de son album « Aurora ».

 

Ainsi se clôt une édition qui aura tenu toutes ses promesses, et au-delà : réussite artistique, due une programmation à la fois riche et équilibrée. Réussite populaire, chacune des trois soirées ayant fait salle comble. De quoi bien augurer de l’avenir.

 

Jacques Aboucaya

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Après le tsunami déclenché la veille par Hiromi, tsunami musical s’entend, le festival aborde à des rivages plus paisibles. Son ultime soirée, axée sur les cordes, s’ouvre sur The Guitar Conference Band, projet informel qui a vu le jour en 2009 et réunit, au gré des tournées, quelques-uns des meilleurs guitaristes du moment. Final avec Avishai Cohen, sa contrebasse, sa voix, son trio et sa fusion. 

 

The Guitar Conference Band. Ulf Wakenius, Philip Catherine, Mark Whitfield, Larry Corryell (g), Phil Wilkinson (org), Alvin Queen (dm).

 

Avishai Cohen with Strings. Avishai Cohen (b, voc), Nital Hershkovits (p), Ofri Nehemia (dm), Cordelia Hagmann (vln), Amit Landau, Noarm Haimovitz Weinschel (alto), Yael Shapira (cello), Yoram Iachish (oboe). Saint-Gaudens, Parc des Expositions, 11 mai.

 

Pour commencer, donc, une belle brochette de guitaristes. « Toute la fine fleur des cordes était là », comme chantait Brassens. Soutenue par Phil Wilkinson, organiste à la fois efficace et discret, qualités rarement associées dans la corporation, et par un Alvin Queen égal à lui-même, c’est à dire excellent. Le type même de batteur capable de s’adapter à tous les contextes sans perdre une once de son efficacité ni de sa finesse. Entrée en matière sous le signe du blues fédérateur qui permet de jauger l’état d’esprit des protagonistes : pas de compétition entre guitar heroes, pas de surenchère, mais une écoute et un respect mutuels. Cela n’exclut pas, évidemment, la confrontation, fût-elle amicale. Toutefois, c’est toujours la recherche de la musicalité qui prévaut et imprime au concert sa marque propre.

 

Il est, cela va sans dire, hors de question de décerner la palme à un des éléments de ce carré d’as. Après un tour de chauffe, chacun se met successivement en valeur avec la seule rythmique, Larry Corryell sur Five Spot After Dark de Benny Golson, Ulf Wakenius sur un thème de Cole Porter qu’il dédie à son mentor Oscar Peterson (il interprètera plus tard, en solo absolu, La Mer de Trénet, « en hommage à la beauté de la France »). Philip Catherine et Mark Whitfield se livrent pour leur part, sur In A Sentimental Mood, à une conversation passionnée – et passionnante.

 

Dans cette succession de trios, duos ou solos, la virtuosité n’éclipse jamais le swing, ni le feeling, dont aucun des quatre n’est dépourvu. Réunion au sommet pour Over The Rainbow. Ovation méritée.

 

Après son concert du 5 mai dernier à Pleyel, Avishai Cohen entame une tournée européenne avec un nouveau projet qui associe à son trio un quatuor à cordes augmenté d’un hautbois. Concrétisation d’une envie que l’on sentait poindre depuis longtemps : donner à ses propres compositions l’ampleur et la densité que confère seul un ensemble plus étoffé que le seul trio « de jazz ». En diversifier les couleurs. D’où le recours à un orchestre de chambre de type classique, composé de jeunes musiciens.

 

En d’autres termes, Cohen, après tant d’autres, et non des moindres, succombe à la tentation du crossover, à ses poisons et à ses sortilèges. Sa trajectoire l’éloigne du jazz, ce qui n’est pas récent. Hormis A Child Is Born, dont l’arrangement ne brille pas par la légèreté, rien ne permet de le rattacher à cette forme musicale. Pas même le fil ténu de l’improvisation : les parties écrites prennent le pas sur les rares espaces de liberté accordés aux solistes, Nital Hershkovits, son partenaire sur l’album « Duende » sorti l’an dernier, pianiste délicat que l’on eût aimé entendre plus longuement, le hautboïste Yoram Iachish et le jeune batteur Ofri Nehemya.

 

Ses compositions ressortissent donc à la fusion dans ce qu’elle a d’emblématique. Elles empruntent pour l’essentiel à la musique hébraïque traditionnelle, avec des incursions vers l’Andalousie et des références furtives à la variété contemporaine. Elles ne manquent pas de charme et leur pouvoir d’envoûtement se trouve même accru par la configuration nouvelle du groupe. En témoignent les réactions d’un public conquis auquel le chanteur-contrebassiste, revenu seul sur scène, accordera deux rappels chantés en espagnol,  dont Alfonsina Y El Mar, l’un des succès de son album « Aurora ».

 

Ainsi se clôt une édition qui aura tenu toutes ses promesses, et au-delà : réussite artistique, due une programmation à la fois riche et équilibrée. Réussite populaire, chacune des trois soirées ayant fait salle comble. De quoi bien augurer de l’avenir.

 

Jacques Aboucaya

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Après le tsunami déclenché la veille par Hiromi, tsunami musical s’entend, le festival aborde à des rivages plus paisibles. Son ultime soirée, axée sur les cordes, s’ouvre sur The Guitar Conference Band, projet informel qui a vu le jour en 2009 et réunit, au gré des tournées, quelques-uns des meilleurs guitaristes du moment. Final avec Avishai Cohen, sa contrebasse, sa voix, son trio et sa fusion. 

The Guitar Conference Band. Ulf Wakenius, Philip Catherine, Mark Whitfield, Larry Corryell (g), Phil Wilkinson (org), Alvin Queen (dm).

 

Avishai Cohen with Strings. Avishai Cohen (b, voc), Nital Hershkovits (p), Ofri Nehemia (dm), Cordelia Hagmann (vln), Amit Landau, Noarm Haimovitz Weinschel (alto), Yael Shapira (cello), Yoram Iachish (oboe). Saint-Gaudens, Parc des Expositions, 11 mai.

 

Pour commencer, donc, une belle brochette de guitaristes. « Toute la fine fleur des cordes était là », comme chantait Brassens. Soutenue par Phil Wilkinson, organiste à la fois efficace et discret, qualités rarement associées dans la corporation, et par un Alvin Queen égal à lui-même, c’est à dire excellent. Le type même de batteur capable de s’adapter à tous les contextes sans perdre une once de son efficacité ni de sa finesse. Entrée en matière sous le signe du blues fédérateur qui permet de jauger l’état d’esprit des protagonistes : pas de compétition entre guitar heroes, pas de surenchère, mais une écoute et un respect mutuels. Cela n’exclut pas, évidemment, la confrontation, fût-elle amicale. Toutefois, c’est toujours la recherche de la musicalité qui prévaut et imprime au concert sa marque propre.

 

Il est, cela va sans dire, hors de question de décerner la palme à un des éléments de ce carré d’as. Après un tour de chauffe, chacun se met successivement en valeur avec la seule rythmique, Larry Corryell sur Five Spot After Dark de Benny Golson, Ulf Wakenius sur un thème de Cole Porter qu’il dédie à son mentor Oscar Peterson (il interprètera plus tard, en solo absolu, La Mer de Trénet, « en hommage à la beauté de la France »). Philip Catherine et Mark Whitfield se livrent pour leur part, sur In A Sentimental Mood, à une conversation passionnée – et passionnante.

 

Dans cette succession de trios, duos ou solos, la virtuosité n’éclipse jamais le swing, ni le feeling, dont aucun des quatre n’est dépourvu. Réunion au sommet pour Over The Rainbow. Ovation méritée.

 

Après son concert du 5 mai dernier à Pleyel, Avishai Cohen entame une tournée européenne avec un nouveau projet qui associe à son trio un quatuor à cordes augmenté d’un hautbois. Concrétisation d’une envie que l’on sentait poindre depuis longtemps : donner à ses propres compositions l’ampleur et la densité que confère seul un ensemble plus étoffé que le seul trio « de jazz ». En diversifier les couleurs. D’où le recours à un orchestre de chambre de type classique, composé de jeunes musiciens.

 

En d’autres termes, Cohen, après tant d’autres, et non des moindres, succombe à la tentation du crossover, à ses poisons et à ses sortilèges. Sa trajectoire l’éloigne du jazz, ce qui n’est pas récent. Hormis A Child Is Born, dont l’arrangement ne brille pas par la légèreté, rien ne permet de le rattacher à cette forme musicale. Pas même le fil ténu de l’improvisation : les parties écrites prennent le pas sur les rares espaces de liberté accordés aux solistes, Nital Hershkovits, son partenaire sur l’album « Duende » sorti l’an dernier, pianiste délicat que l’on eût aimé entendre plus longuement, le hautboïste Yoram Iachish et le jeune batteur Ofri Nehemya.

 

Ses compositions ressortissent donc à la fusion dans ce qu’elle a d’emblématique. Elles empruntent pour l’essentiel à la musique hébraïque traditionnelle, avec des incursions vers l’Andalousie et des références furtives à la variété contemporaine. Elles ne manquent pas de charme et leur pouvoir d’envoûtement se trouve même accru par la configuration nouvelle du groupe. En témoignent les réactions d’un public conquis auquel le chanteur-contrebassiste, revenu seul sur scène, accordera deux rappels chantés en espagnol,  dont Alfonsina Y El Mar, l’un des succès de son album « Aurora ».

 

Ainsi se clôt une édition qui aura tenu toutes ses promesses, et au-delà : réussite artistique, due une programmation à la fois riche et équilibrée. Réussite populaire, chacune des trois soirées ayant fait salle comble. De quoi bien augurer de l’avenir.

 

Jacques Aboucaya

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Après le tsunami déclenché la veille par Hiromi, tsunami musical s’entend, le festival aborde à des rivages plus paisibles. Son ultime soirée, axée sur les cordes, s’ouvre sur The Guitar Conference Band, projet informel qui a vu le jour en 2009 et réunit, au gré des tournées, quelques-uns des meilleurs guitaristes du moment. Final avec Avishai Cohen, sa contrebasse, sa voix, son trio et sa fusion. 

 

The Guitar Conference Band. Ulf Wakenius, Philip Catherine, Mark Whitfield, Larry Corryell (g), Phil Wilkinson (org), Alvin Queen (dm).

 

Avishai Cohen with Strings. Avishai Cohen (b, voc), Nital Hershkovits (p), Ofri Nehemia (dm), Cordelia Hagmann (vln), Amit Landau, Noarm Haimovitz Weinschel (alto), Yael Shapira (cello), Yoram Iachish (oboe). Saint-Gaudens, Parc des Expositions, 11 mai.

 

Pour commencer, donc, une belle brochette de guitaristes. « Toute la fine fleur des cordes était là », comme chantait Brassens. Soutenue par Phil Wilkinson, organiste à la fois efficace et discret, qualités rarement associées dans la corporation, et par un Alvin Queen égal à lui-même, c’est à dire excellent. Le type même de batteur capable de s’adapter à tous les contextes sans perdre une once de son efficacité ni de sa finesse. Entrée en matière sous le signe du blues fédérateur qui permet de jauger l’état d’esprit des protagonistes : pas de compétition entre guitar heroes, pas de surenchère, mais une écoute et un respect mutuels. Cela n’exclut pas, évidemment, la confrontation, fût-elle amicale. Toutefois, c’est toujours la recherche de la musicalité qui prévaut et imprime au concert sa marque propre.

 

Il est, cela va sans dire, hors de question de décerner la palme à un des éléments de ce carré d’as. Après un tour de chauffe, chacun se met successivement en valeur avec la seule rythmique, Larry Corryell sur Five Spot After Dark de Benny Golson, Ulf Wakenius sur un thème de Cole Porter qu’il dédie à son mentor Oscar Peterson (il interprètera plus tard, en solo absolu, La Mer de Trénet, « en hommage à la beauté de la France »). Philip Catherine et Mark Whitfield se livrent pour leur part, sur In A Sentimental Mood, à une conversation passionnée – et passionnante.

 

Dans cette succession de trios, duos ou solos, la virtuosité n’éclipse jamais le swing, ni le feeling, dont aucun des quatre n’est dépourvu. Réunion au sommet pour Over The Rainbow. Ovation méritée.

 

Après son concert du 5 mai dernier à Pleyel, Avishai Cohen entame une tournée européenne avec un nouveau projet qui associe à son trio un quatuor à cordes augmenté d’un hautbois. Concrétisation d’une envie que l’on sentait poindre depuis longtemps : donner à ses propres compositions l’ampleur et la densité que confère seul un ensemble plus étoffé que le seul trio « de jazz ». En diversifier les couleurs. D’où le recours à un orchestre de chambre de type classique, composé de jeunes musiciens.

 

En d’autres termes, Cohen, après tant d’autres, et non des moindres, succombe à la tentation du crossover, à ses poisons et à ses sortilèges. Sa trajectoire l’éloigne du jazz, ce qui n’est pas récent. Hormis A Child Is Born, dont l’arrangement ne brille pas par la légèreté, rien ne permet de le rattacher à cette forme musicale. Pas même le fil ténu de l’improvisation : les parties écrites prennent le pas sur les rares espaces de liberté accordés aux solistes, Nital Hershkovits, son partenaire sur l’album « Duende » sorti l’an dernier, pianiste délicat que l’on eût aimé entendre plus longuement, le hautboïste Yoram Iachish et le jeune batteur Ofri Nehemya.

 

Ses compositions ressortissent donc à la fusion dans ce qu’elle a d’emblématique. Elles empruntent pour l’essentiel à la musique hébraïque traditionnelle, avec des incursions vers l’Andalousie et des références furtives à la variété contemporaine. Elles ne manquent pas de charme et leur pouvoir d’envoûtement se trouve même accru par la configuration nouvelle du groupe. En témoignent les réactions d’un public conquis auquel le chanteur-contrebassiste, revenu seul sur scène, accordera deux rappels chantés en espagnol,  dont Alfonsina Y El Mar, l’un des succès de son album « Aurora ».

 

Ainsi se clôt une édition qui aura tenu toutes ses promesses, et au-delà : réussite artistique, due une programmation à la fois riche et équilibrée. Réussite populaire, chacune des trois soirées ayant fait salle comble. De quoi bien augurer de l’avenir.

 

Jacques Aboucaya

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Après le tsunami déclenché la veille par Hiromi, tsunami musical s’entend, le festival aborde à des rivages plus paisibles. Son ultime soirée, axée sur les cordes, s’ouvre sur The Guitar Conference Band, projet informel qui a vu le jour en 2009 et réunit, au gré des tournées, quelques-uns des meilleurs guitaristes du moment. Final avec Avishai Cohen, sa contrebasse, sa voix, son trio et sa fusion. 

The Guitar Conference Band. Ulf Wakenius, Philip Catherine, Mark Whitfield, Larry Corryell (g), Phil Wilkinson (org), Alvin Queen (dm).

 

Avishai Cohen with Strings. Avishai Cohen (b, voc), Nital Hershkovits (p), Ofri Nehemia (dm), Cordelia Hagmann (vln), Amit Landau, Noarm Haimovitz Weinschel (alto), Yael Shapira (cello), Yoram Iachish (oboe). Saint-Gaudens, Parc des Expositions, 11 mai.

 

Pour commencer, donc, une belle brochette de guitaristes. « Toute la fine fleur des cordes était là », comme chantait Brassens. Soutenue par Phil Wilkinson, organiste à la fois efficace et discret, qualités rarement associées dans la corporation, et par un Alvin Queen égal à lui-même, c’est à dire excellent. Le type même de batteur capable de s’adapter à tous les contextes sans perdre une once de son efficacité ni de sa finesse. Entrée en matière sous le signe du blues fédérateur qui permet de jauger l’état d’esprit des protagonistes : pas de compétition entre guitar heroes, pas de surenchère, mais une écoute et un respect mutuels. Cela n’exclut pas, évidemment, la confrontation, fût-elle amicale. Toutefois, c’est toujours la recherche de la musicalité qui prévaut et imprime au concert sa marque propre.

 

Il est, cela va sans dire, hors de question de décerner la palme à un des éléments de ce carré d’as. Après un tour de chauffe, chacun se met successivement en valeur avec la seule rythmique, Larry Corryell sur Five Spot After Dark de Benny Golson, Ulf Wakenius sur un thème de Cole Porter qu’il dédie à son mentor Oscar Peterson (il interprètera plus tard, en solo absolu, La Mer de Trénet, « en hommage à la beauté de la France »). Philip Catherine et Mark Whitfield se livrent pour leur part, sur In A Sentimental Mood, à une conversation passionnée – et passionnante.

 

Dans cette succession de trios, duos ou solos, la virtuosité n’éclipse jamais le swing, ni le feeling, dont aucun des quatre n’est dépourvu. Réunion au sommet pour Over The Rainbow. Ovation méritée.

 

Après son concert du 5 mai dernier à Pleyel, Avishai Cohen entame une tournée européenne avec un nouveau projet qui associe à son trio un quatuor à cordes augmenté d’un hautbois. Concrétisation d’une envie que l’on sentait poindre depuis longtemps : donner à ses propres compositions l’ampleur et la densité que confère seul un ensemble plus étoffé que le seul trio « de jazz ». En diversifier les couleurs. D’où le recours à un orchestre de chambre de type classique, composé de jeunes musiciens.

 

En d’autres termes, Cohen, après tant d’autres, et non des moindres, succombe à la tentation du crossover, à ses poisons et à ses sortilèges. Sa trajectoire l’éloigne du jazz, ce qui n’est pas récent. Hormis A Child Is Born, dont l’arrangement ne brille pas par la légèreté, rien ne permet de le rattacher à cette forme musicale. Pas même le fil ténu de l’improvisation : les parties écrites prennent le pas sur les rares espaces de liberté accordés aux solistes, Nital Hershkovits, son partenaire sur l’album « Duende » sorti l’an dernier, pianiste délicat que l’on eût aimé entendre plus longuement, le hautboïste Yoram Iachish et le jeune batteur Ofri Nehemya.

 

Ses compositions ressortissent donc à la fusion dans ce qu’elle a d’emblématique. Elles empruntent pour l’essentiel à la musique hébraïque traditionnelle, avec des incursions vers l’Andalousie et des références furtives à la variété contemporaine. Elles ne manquent pas de charme et leur pouvoir d’envoûtement se trouve même accru par la configuration nouvelle du groupe. En témoignent les réactions d’un public conquis auquel le chanteur-contrebassiste, revenu seul sur scène, accordera deux rappels chantés en espagnol,  dont Alfonsina Y El Mar, l’un des succès de son album « Aurora ».

 

Ainsi se clôt une édition qui aura tenu toutes ses promesses, et au-delà : réussite artistique, due une programmation à la fois riche et équilibrée. Réussite populaire, chacune des trois soirées ayant fait salle comble. De quoi bien augurer de l’avenir.

 

Jacques Aboucaya

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Après le tsunami déclenché la veille par Hiromi, tsunami musical s’entend, le festival aborde à des rivages plus paisibles. Son ultime soirée, axée sur les cordes, s’ouvre sur The Guitar Conference Band, projet informel qui a vu le jour en 2009 et réunit, au gré des tournées, quelques-uns des meilleurs guitaristes du moment. Final avec Avishai Cohen, sa contrebasse, sa voix, son trio et sa fusion. 

 

The Guitar Conference Band. Ulf Wakenius, Philip Catherine, Mark Whitfield, Larry Corryell (g), Phil Wilkinson (org), Alvin Queen (dm).

 

Avishai Cohen with Strings. Avishai Cohen (b, voc), Nital Hershkovits (p), Ofri Nehemia (dm), Cordelia Hagmann (vln), Amit Landau, Noarm Haimovitz Weinschel (alto), Yael Shapira (cello), Yoram Iachish (oboe). Saint-Gaudens, Parc des Expositions, 11 mai.

 

Pour commencer, donc, une belle brochette de guitaristes. « Toute la fine fleur des cordes était là », comme chantait Brassens. Soutenue par Phil Wilkinson, organiste à la fois efficace et discret, qualités rarement associées dans la corporation, et par un Alvin Queen égal à lui-même, c’est à dire excellent. Le type même de batteur capable de s’adapter à tous les contextes sans perdre une once de son efficacité ni de sa finesse. Entrée en matière sous le signe du blues fédérateur qui permet de jauger l’état d’esprit des protagonistes : pas de compétition entre guitar heroes, pas de surenchère, mais une écoute et un respect mutuels. Cela n’exclut pas, évidemment, la confrontation, fût-elle amicale. Toutefois, c’est toujours la recherche de la musicalité qui prévaut et imprime au concert sa marque propre.

 

Il est, cela va sans dire, hors de question de décerner la palme à un des éléments de ce carré d’as. Après un tour de chauffe, chacun se met successivement en valeur avec la seule rythmique, Larry Corryell sur Five Spot After Dark de Benny Golson, Ulf Wakenius sur un thème de Cole Porter qu’il dédie à son mentor Oscar Peterson (il interprètera plus tard, en solo absolu, La Mer de Trénet, « en hommage à la beauté de la France »). Philip Catherine et Mark Whitfield se livrent pour leur part, sur In A Sentimental Mood, à une conversation passionnée – et passionnante.

 

Dans cette succession de trios, duos ou solos, la virtuosité n’éclipse jamais le swing, ni le feeling, dont aucun des quatre n’est dépourvu. Réunion au sommet pour Over The Rainbow. Ovation méritée.

 

Après son concert du 5 mai dernier à Pleyel, Avishai Cohen entame une tournée européenne avec un nouveau projet qui associe à son trio un quatuor à cordes augmenté d’un hautbois. Concrétisation d’une envie que l’on sentait poindre depuis longtemps : donner à ses propres compositions l’ampleur et la densité que confère seul un ensemble plus étoffé que le seul trio « de jazz ». En diversifier les couleurs. D’où le recours à un orchestre de chambre de type classique, composé de jeunes musiciens.

 

En d’autres termes, Cohen, après tant d’autres, et non des moindres, succombe à la tentation du crossover, à ses poisons et à ses sortilèges. Sa trajectoire l’éloigne du jazz, ce qui n’est pas récent. Hormis A Child Is Born, dont l’arrangement ne brille pas par la légèreté, rien ne permet de le rattacher à cette forme musicale. Pas même le fil ténu de l’improvisation : les parties écrites prennent le pas sur les rares espaces de liberté accordés aux solistes, Nital Hershkovits, son partenaire sur l’album « Duende » sorti l’an dernier, pianiste délicat que l’on eût aimé entendre plus longuement, le hautboïste Yoram Iachish et le jeune batteur Ofri Nehemya.

 

Ses compositions ressortissent donc à la fusion dans ce qu’elle a d’emblématique. Elles empruntent pour l’essentiel à la musique hébraïque traditionnelle, avec des incursions vers l’Andalousie et des références furtives à la variété contemporaine. Elles ne manquent pas de charme et leur pouvoir d’envoûtement se trouve même accru par la configuration nouvelle du groupe. En témoignent les réactions d’un public conquis auquel le chanteur-contrebassiste, revenu seul sur scène, accordera deux rappels chantés en espagnol,  dont Alfonsina Y El Mar, l’un des succès de son album « Aurora ».

 

Ainsi se clôt une édition qui aura tenu toutes ses promesses, et au-delà : réussite artistique, due une programmation à la fois riche et équilibrée. Réussite populaire, chacune des trois soirées ayant fait salle comble. De quoi bien augurer de l’avenir.

 

Jacques Aboucaya

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Après le tsunami déclenché la veille par Hiromi, tsunami musical s’entend, le festival aborde à des rivages plus paisibles. Son ultime soirée, axée sur les cordes, s’ouvre sur The Guitar Conference Band, projet informel qui a vu le jour en 2009 et réunit, au gré des tournées, quelques-uns des meilleurs guitaristes du moment. Final avec Avishai Cohen, sa contrebasse, sa voix, son trio et sa fusion. 

The Guitar Conference Band. Ulf Wakenius, Philip Catherine, Mark Whitfield, Larry Corryell (g), Phil Wilkinson (org), Alvin Queen (dm).

 

Avishai Cohen with Strings. Avishai Cohen (b, voc), Nital Hershkovits (p), Ofri Nehemia (dm), Cordelia Hagmann (vln), Amit Landau, Noarm Haimovitz Weinschel (alto), Yael Shapira (cello), Yoram Iachish (oboe). Saint-Gaudens, Parc des Expositions, 11 mai.

 

Pour commencer, donc, une belle brochette de guitaristes. « Toute la fine fleur des cordes était là », comme chantait Brassens. Soutenue par Phil Wilkinson, organiste à la fois efficace et discret, qualités rarement associées dans la corporation, et par un Alvin Queen égal à lui-même, c’est à dire excellent. Le type même de batteur capable de s’adapter à tous les contextes sans perdre une once de son efficacité ni de sa finesse. Entrée en matière sous le signe du blues fédérateur qui permet de jauger l’état d’esprit des protagonistes : pas de compétition entre guitar heroes, pas de surenchère, mais une écoute et un respect mutuels. Cela n’exclut pas, évidemment, la confrontation, fût-elle amicale. Toutefois, c’est toujours la recherche de la musicalité qui prévaut et imprime au concert sa marque propre.

 

Il est, cela va sans dire, hors de question de décerner la palme à un des éléments de ce carré d’as. Après un tour de chauffe, chacun se met successivement en valeur avec la seule rythmique, Larry Corryell sur Five Spot After Dark de Benny Golson, Ulf Wakenius sur un thème de Cole Porter qu’il dédie à son mentor Oscar Peterson (il interprètera plus tard, en solo absolu, La Mer de Trénet, « en hommage à la beauté de la France »). Philip Catherine et Mark Whitfield se livrent pour leur part, sur In A Sentimental Mood, à une conversation passionnée – et passionnante.

 

Dans cette succession de trios, duos ou solos, la virtuosité n’éclipse jamais le swing, ni le feeling, dont aucun des quatre n’est dépourvu. Réunion au sommet pour Over The Rainbow. Ovation méritée.

 

Après son concert du 5 mai dernier à Pleyel, Avishai Cohen entame une tournée européenne avec un nouveau projet qui associe à son trio un quatuor à cordes augmenté d’un hautbois. Concrétisation d’une envie que l’on sentait poindre depuis longtemps : donner à ses propres compositions l’ampleur et la densité que confère seul un ensemble plus étoffé que le seul trio « de jazz ». En diversifier les couleurs. D’où le recours à un orchestre de chambre de type classique, composé de jeunes musiciens.

 

En d’autres termes, Cohen, après tant d’autres, et non des moindres, succombe à la tentation du crossover, à ses poisons et à ses sortilèges. Sa trajectoire l’éloigne du jazz, ce qui n’est pas récent. Hormis A Child Is Born, dont l’arrangement ne brille pas par la légèreté, rien ne permet de le rattacher à cette forme musicale. Pas même le fil ténu de l’improvisation : les parties écrites prennent le pas sur les rares espaces de liberté accordés aux solistes, Nital Hershkovits, son partenaire sur l’album « Duende » sorti l’an dernier, pianiste délicat que l’on eût aimé entendre plus longuement, le hautboïste Yoram Iachish et le jeune batteur Ofri Nehemya.

 

Ses compositions ressortissent donc à la fusion dans ce qu’elle a d’emblématique. Elles empruntent pour l’essentiel à la musique hébraïque traditionnelle, avec des incursions vers l’Andalousie et des références furtives à la variété contemporaine. Elles ne manquent pas de charme et leur pouvoir d’envoûtement se trouve même accru par la configuration nouvelle du groupe. En témoignent les réactions d’un public conquis auquel le chanteur-contrebassiste, revenu seul sur scène, accordera deux rappels chantés en espagnol,  dont Alfonsina Y El Mar, l’un des succès de son album « Aurora ».

 

Ainsi se clôt une édition qui aura tenu toutes ses promesses, et au-delà : réussite artistique, due une programmation à la fois riche et équilibrée. Réussite populaire, chacune des trois soirées ayant fait salle comble. De quoi bien augurer de l’avenir.

 

Jacques Aboucaya

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Après le tsunami déclenché la veille par Hiromi, tsunami musical s’entend, le festival aborde à des rivages plus paisibles. Son ultime soirée, axée sur les cordes, s’ouvre sur The Guitar Conference Band, projet informel qui a vu le jour en 2009 et réunit, au gré des tournées, quelques-uns des meilleurs guitaristes du moment. Final avec Avishai Cohen, sa contrebasse, sa voix, son trio et sa fusion. 

 

The Guitar Conference Band. Ulf Wakenius, Philip Catherine, Mark Whitfield, Larry Corryell (g), Phil Wilkinson (org), Alvin Queen (dm).

 

Avishai Cohen with Strings. Avishai Cohen (b, voc), Nital Hershkovits (p), Ofri Nehemia (dm), Cordelia Hagmann (vln), Amit Landau, Noarm Haimovitz Weinschel (alto), Yael Shapira (cello), Yoram Iachish (oboe). Saint-Gaudens, Parc des Expositions, 11 mai.

 

Pour commencer, donc, une belle brochette de guitaristes. « Toute la fine fleur des cordes était là », comme chantait Brassens. Soutenue par Phil Wilkinson, organiste à la fois efficace et discret, qualités rarement associées dans la corporation, et par un Alvin Queen égal à lui-même, c’est à dire excellent. Le type même de batteur capable de s’adapter à tous les contextes sans perdre une once de son efficacité ni de sa finesse. Entrée en matière sous le signe du blues fédérateur qui permet de jauger l’état d’esprit des protagonistes : pas de compétition entre guitar heroes, pas de surenchère, mais une écoute et un respect mutuels. Cela n’exclut pas, évidemment, la confrontation, fût-elle amicale. Toutefois, c’est toujours la recherche de la musicalité qui prévaut et imprime au concert sa marque propre.

 

Il est, cela va sans dire, hors de question de décerner la palme à un des éléments de ce carré d’as. Après un tour de chauffe, chacun se met successivement en valeur avec la seule rythmique, Larry Corryell sur Five Spot After Dark de Benny Golson, Ulf Wakenius sur un thème de Cole Porter qu’il dédie à son mentor Oscar Peterson (il interprètera plus tard, en solo absolu, La Mer de Trénet, « en hommage à la beauté de la France »). Philip Catherine et Mark Whitfield se livrent pour leur part, sur In A Sentimental Mood, à une conversation passionnée – et passionnante.

 

Dans cette succession de trios, duos ou solos, la virtuosité n’éclipse jamais le swing, ni le feeling, dont aucun des quatre n’est dépourvu. Réunion au sommet pour Over The Rainbow. Ovation méritée.

 

Après son concert du 5 mai dernier à Pleyel, Avishai Cohen entame une tournée européenne avec un nouveau projet qui associe à son trio un quatuor à cordes augmenté d’un hautbois. Concrétisation d’une envie que l’on sentait poindre depuis longtemps : donner à ses propres compositions l’ampleur et la densité que confère seul un ensemble plus étoffé que le seul trio « de jazz ». En diversifier les couleurs. D’où le recours à un orchestre de chambre de type classique, composé de jeunes musiciens.

 

En d’autres termes, Cohen, après tant d’autres, et non des moindres, succombe à la tentation du crossover, à ses poisons et à ses sortilèges. Sa trajectoire l’éloigne du jazz, ce qui n’est pas récent. Hormis A Child Is Born, dont l’arrangement ne brille pas par la légèreté, rien ne permet de le rattacher à cette forme musicale. Pas même le fil ténu de l’improvisation : les parties écrites prennent le pas sur les rares espaces de liberté accordés aux solistes, Nital Hershkovits, son partenaire sur l’album « Duende » sorti l’an dernier, pianiste délicat que l’on eût aimé entendre plus longuement, le hautboïste Yoram Iachish et le jeune batteur Ofri Nehemya.

 

Ses compositions ressortissent donc à la fusion dans ce qu’elle a d’emblématique. Elles empruntent pour l’essentiel à la musique hébraïque traditionnelle, avec des incursions vers l’Andalousie et des références furtives à la variété contemporaine. Elles ne manquent pas de charme et leur pouvoir d’envoûtement se trouve même accru par la configuration nouvelle du groupe. En témoignent les réactions d’un public conquis auquel le chanteur-contrebassiste, revenu seul sur scène, accordera deux rappels chantés en espagnol,  dont Alfonsina Y El Mar, l’un des succès de son album « Aurora ».

 

Ainsi se clôt une édition qui aura tenu toutes ses promesses, et au-delà : réussite artistique, due une programmation à la fois riche et équilibrée. Réussite populaire, chacune des trois soirées ayant fait salle comble. De quoi bien augurer de l’avenir.

 

Jacques Aboucaya