Jazz live
Publié le 17 Mai 2023

Jazz Export Days #2 : toujours plus haut

Au tour des quatre derniers groupes de défendre leur musique devant les pros venus d’Europe, d’Asie et des Amériques à Jazz sous les pommiers. Au programme : Le Red Desert Orchestra, Rouge, le quintette de Camille Bertault et le quartette d'Arnaud Dolmen.

Le Red Desert Orchestra d’Eve Risser  (photo) boxe indiscutablement dans sa propre catégorie : un ensemble atypique dont la musique l’est tout autant, entre musiques africaines et explorations aux frontières du domaine contemporain et de l’univers sonore d’un big band. Les 45 minutes du showcase semblent en durer dix fois moins, et même si on se demande comment les programmateurs vont réussir à faire venir un aussi grand ensemble dans leurs contrées, aucun doute qu’ils n’oublieront pas l’Orchestra de si tôt.

Rouge, le trio emmené par la pianiste Madeleine Cazenave avec Sylvain Didou à la contrebasse et Boris Louvet à la batterie, a panaché son set de morceaux de son premier disque et d’aperçus du prochain, toujours aussi introspectif et cinématique, où résonnent des échos claude-debussystes comme d’une pop bien plus contemporaine. Un trio représentatif d’une sensibilité en vogue de cette formation instrumentale incontournable qui a encore une fois prouvé qu’elle avait de nombreux adeptes.

Camille Bertault est venue défendre le répertoire de son nouvel album “Bonjour mon amour”, en quintette, et pas n’importe lequel : Minino Garay à la batterie, Christophe Minck a la contrebasse, Fady Farah au piano et Julien Alour à la trompette. On avait beaucoup aimé le disque, on l’apprécie encore plus sur scène car c’est là que la fantaisie et les talents d’improvisatrice de Camille Bertault sont mieux mis en valeur. L’un des showcase les plus aboutis des Jazz Export Days.

Arnaud Dolmen présentait, lui, son Adjusting Quartet avec lequel il a déjà tant brillé : Francesco Geminiani au saxophone ténor, Leonardo Montana au piano, Samuel F’Hima à la contrebasse. Oui, il y a pire, et s’ils sont tous animés d’une urgence irrépressible, c’est le leader qui arrache au public la première d’une grosse poignée de cris d’enthousiasmes avec un solo de batterie ou s’ajoutent les forces  d’un jazz post-bop de très haut niveau et le gwo ka martiniquais. Sans doute le concert le plus intense de la journée et peut-être des Jazz Export Days.