Jazz live
Publié le 20 Mai 2015

Jazz in Arles, Pères et Filles, Clergue, Xenaxis, Emler/Tchamitchian, Lechner/Couturier

Balade, mistral impétueux, ciel dégagé. Une galerie Anne Clergue. Exposition de Mâkhi Xenakis. Je me demande (et je demande) si la fille de Lucien expose les oeuvres de la fille de Iannis. Eh bien oui. Les filles tiennent au père, mais elles tiennent aussi des pères. Les oeuvres de Mâkhi ne sont pas vraiment des photographies, mais le mieux est encore de passer voir, ou de se rendre sur le site de la galerie, et puis d’écouter le podcast de France-Culture, dont le lien est donné. Pour une fois que France-Culture est cité sur ce blog sans en prendre plein la poire à cause (tout à fait vérifiée hélas) de l’inculture qui caractérise cette chaîne vis à vis du jazz vif !!!

 

Et même du jazz mort, d’ailleurs. Ils n’y entendent rien.

 

Cette histoire de guerre lasse me poursuit. Au point que l’énoncé « je m’en lasse » se transforme évidemment (je rappelle qu’il s’agit d’une rêverie doucement érotique) en « je m’enlace ». Le rapport avec la DS ? Mais c’est l’auto-érotisme, évidemment. Lumineux. Pour saisir, lire mon papier d’hier.

 

Bon, le site de la galerie en attendant : http://www.anneclergue.fr/

 

Et cette photo, bien sûr.

 

IMG 0925

 

Andy Emler (p), Claude Tchamitichian (b)

 

Anja Lechner (cello), François Couturier (p)

 

En travaillant un peu sa façon de présenter les concerts, et son humour assez particulier mais dont le ton est vraiment excellent, Andy Emler pourrait reprendre le flambeau laissé par Raymond Devos. Avec Claude Tchamitchian, c’est une histoire déjà longue qui se prolonge, mais curieusement c’est seulement la deuxième fois qu’ils jouent en duo ! Avec un répertoire emprunté au trio, et puis des pièces originales comme ce bel « encore » de la plume du contrebassiste. Le reste est affaire d’improvisation, de création instantanée, et chez eux c’est une seconde nature. Ça tombe même sous le sens. Andy explique quand même, « nous travaillons à partir de cellules écrites, à partir desquelles nous improvisons, là nous allons partir d’une pédale de si bémol, et on verra où ça nous mène« . Excellente pédagogie. De façon tout à fait impertinente, je pense en moi-même que le fait de remplacer les grilles (harmoniques) par des cellules n’est pas obligatoirement un grand pas vers la liberté. Mais je suis caustique…

 

IMG 0928 Car ils sont solaires, nos deux amis,  rieurs, affirmatifs, parfois tragiques ou  interrogatifs, mais toujours orientés en  définitive vers un emportement, un  galop, une cavalcade. D’ailleurs Andy  Emler aime les cavaliers, et il s’y  connaît en matière de chevaux. Et  d’aéropostale. Le Steinway qu’on lui a  confié, et que François Couturier  touchera ensuite, envoie du son, de la  brillance, de façon assez exceptionnelle.  Et bien sûr, deux musiciens  pareillement solaires ne se font pas  d’ombres. Il peut y avoir des tourments  dans la musique, mais la musique emporte tout, même le tourment.

 

Avec Anja Lechner et François Couturier, qui jouent une partie du superbe répertoire de leur dernier CD chez ECM (« Moderato Cantabile »), on entre dans un univers dont la structure formelle est semblable (écriture + improvisation), mais dont les couleurs sont plus pastellisées. Quelque chose de plus intime en somme, même si les références (à la musique tzigane par exemple) sont d’un abord évident pour tout public, avec aussi un rapport qui n’est plus strictement à des cellules, mais à des textes écrits (Monpou, Komitas, etc.). Une musique un peu plus nocturne si l’on veut, très belle, superbement portée par deux interprètes qui commencent à se très bien connaître, et donc à libérer leur discours. 

 

On ne s’en lasse pas, ni des uns, ni des autres. Il va falloir que je retrouve les cheminements de ces enlacements. Dormons. Il est tard. Demain Misja Fitzgerald Michel, puis le trio des 80 ans de Barre Phillips, avec Urs Leimgruber (ts, ss) et Jacques Demierre (p). 

 

(Arles, 01.43 le 21 mai 2015)

 

Philippe Méziat

 

 

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Balade, mistral impétueux, ciel dégagé. Une galerie Anne Clergue. Exposition de Mâkhi Xenakis. Je me demande (et je demande) si la fille de Lucien expose les oeuvres de la fille de Iannis. Eh bien oui. Les filles tiennent au père, mais elles tiennent aussi des pères. Les oeuvres de Mâkhi ne sont pas vraiment des photographies, mais le mieux est encore de passer voir, ou de se rendre sur le site de la galerie, et puis d’écouter le podcast de France-Culture, dont le lien est donné. Pour une fois que France-Culture est cité sur ce blog sans en prendre plein la poire à cause (tout à fait vérifiée hélas) de l’inculture qui caractérise cette chaîne vis à vis du jazz vif !!!

 

Et même du jazz mort, d’ailleurs. Ils n’y entendent rien.

 

Cette histoire de guerre lasse me poursuit. Au point que l’énoncé « je m’en lasse » se transforme évidemment (je rappelle qu’il s’agit d’une rêverie doucement érotique) en « je m’enlace ». Le rapport avec la DS ? Mais c’est l’auto-érotisme, évidemment. Lumineux. Pour saisir, lire mon papier d’hier.

 

Bon, le site de la galerie en attendant : http://www.anneclergue.fr/

 

Et cette photo, bien sûr.

 

IMG 0925

 

Andy Emler (p), Claude Tchamitichian (b)

 

Anja Lechner (cello), François Couturier (p)

 

En travaillant un peu sa façon de présenter les concerts, et son humour assez particulier mais dont le ton est vraiment excellent, Andy Emler pourrait reprendre le flambeau laissé par Raymond Devos. Avec Claude Tchamitchian, c’est une histoire déjà longue qui se prolonge, mais curieusement c’est seulement la deuxième fois qu’ils jouent en duo ! Avec un répertoire emprunté au trio, et puis des pièces originales comme ce bel « encore » de la plume du contrebassiste. Le reste est affaire d’improvisation, de création instantanée, et chez eux c’est une seconde nature. Ça tombe même sous le sens. Andy explique quand même, « nous travaillons à partir de cellules écrites, à partir desquelles nous improvisons, là nous allons partir d’une pédale de si bémol, et on verra où ça nous mène« . Excellente pédagogie. De façon tout à fait impertinente, je pense en moi-même que le fait de remplacer les grilles (harmoniques) par des cellules n’est pas obligatoirement un grand pas vers la liberté. Mais je suis caustique…

 

IMG 0928 Car ils sont solaires, nos deux amis,  rieurs, affirmatifs, parfois tragiques ou  interrogatifs, mais toujours orientés en  définitive vers un emportement, un  galop, une cavalcade. D’ailleurs Andy  Emler aime les cavaliers, et il s’y  connaît en matière de chevaux. Et  d’aéropostale. Le Steinway qu’on lui a  confié, et que François Couturier  touchera ensuite, envoie du son, de la  brillance, de façon assez exceptionnelle.  Et bien sûr, deux musiciens  pareillement solaires ne se font pas  d’ombres. Il peut y avoir des tourments  dans la musique, mais la musique emporte tout, même le tourment.

 

Avec Anja Lechner et François Couturier, qui jouent une partie du superbe répertoire de leur dernier CD chez ECM (« Moderato Cantabile »), on entre dans un univers dont la structure formelle est semblable (écriture + improvisation), mais dont les couleurs sont plus pastellisées. Quelque chose de plus intime en somme, même si les références (à la musique tzigane par exemple) sont d’un abord évident pour tout public, avec aussi un rapport qui n’est plus strictement à des cellules, mais à des textes écrits (Monpou, Komitas, etc.). Une musique un peu plus nocturne si l’on veut, très belle, superbement portée par deux interprètes qui commencent à se très bien connaître, et donc à libérer leur discours. 

 

On ne s’en lasse pas, ni des uns, ni des autres. Il va falloir que je retrouve les cheminements de ces enlacements. Dormons. Il est tard. Demain Misja Fitzgerald Michel, puis le trio des 80 ans de Barre Phillips, avec Urs Leimgruber (ts, ss) et Jacques Demierre (p). 

 

(Arles, 01.43 le 21 mai 2015)

 

Philippe Méziat

 

 

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Balade, mistral impétueux, ciel dégagé. Une galerie Anne Clergue. Exposition de Mâkhi Xenakis. Je me demande (et je demande) si la fille de Lucien expose les oeuvres de la fille de Iannis. Eh bien oui. Les filles tiennent au père, mais elles tiennent aussi des pères. Les oeuvres de Mâkhi ne sont pas vraiment des photographies, mais le mieux est encore de passer voir, ou de se rendre sur le site de la galerie, et puis d’écouter le podcast de France-Culture, dont le lien est donné. Pour une fois que France-Culture est cité sur ce blog sans en prendre plein la poire à cause (tout à fait vérifiée hélas) de l’inculture qui caractérise cette chaîne vis à vis du jazz vif !!!

 

Et même du jazz mort, d’ailleurs. Ils n’y entendent rien.

 

Cette histoire de guerre lasse me poursuit. Au point que l’énoncé « je m’en lasse » se transforme évidemment (je rappelle qu’il s’agit d’une rêverie doucement érotique) en « je m’enlace ». Le rapport avec la DS ? Mais c’est l’auto-érotisme, évidemment. Lumineux. Pour saisir, lire mon papier d’hier.

 

Bon, le site de la galerie en attendant : http://www.anneclergue.fr/

 

Et cette photo, bien sûr.

 

IMG 0925

 

Andy Emler (p), Claude Tchamitichian (b)

 

Anja Lechner (cello), François Couturier (p)

 

En travaillant un peu sa façon de présenter les concerts, et son humour assez particulier mais dont le ton est vraiment excellent, Andy Emler pourrait reprendre le flambeau laissé par Raymond Devos. Avec Claude Tchamitchian, c’est une histoire déjà longue qui se prolonge, mais curieusement c’est seulement la deuxième fois qu’ils jouent en duo ! Avec un répertoire emprunté au trio, et puis des pièces originales comme ce bel « encore » de la plume du contrebassiste. Le reste est affaire d’improvisation, de création instantanée, et chez eux c’est une seconde nature. Ça tombe même sous le sens. Andy explique quand même, « nous travaillons à partir de cellules écrites, à partir desquelles nous improvisons, là nous allons partir d’une pédale de si bémol, et on verra où ça nous mène« . Excellente pédagogie. De façon tout à fait impertinente, je pense en moi-même que le fait de remplacer les grilles (harmoniques) par des cellules n’est pas obligatoirement un grand pas vers la liberté. Mais je suis caustique…

 

IMG 0928 Car ils sont solaires, nos deux amis,  rieurs, affirmatifs, parfois tragiques ou  interrogatifs, mais toujours orientés en  définitive vers un emportement, un  galop, une cavalcade. D’ailleurs Andy  Emler aime les cavaliers, et il s’y  connaît en matière de chevaux. Et  d’aéropostale. Le Steinway qu’on lui a  confié, et que François Couturier  touchera ensuite, envoie du son, de la  brillance, de façon assez exceptionnelle.  Et bien sûr, deux musiciens  pareillement solaires ne se font pas  d’ombres. Il peut y avoir des tourments  dans la musique, mais la musique emporte tout, même le tourment.

 

Avec Anja Lechner et François Couturier, qui jouent une partie du superbe répertoire de leur dernier CD chez ECM (« Moderato Cantabile »), on entre dans un univers dont la structure formelle est semblable (écriture + improvisation), mais dont les couleurs sont plus pastellisées. Quelque chose de plus intime en somme, même si les références (à la musique tzigane par exemple) sont d’un abord évident pour tout public, avec aussi un rapport qui n’est plus strictement à des cellules, mais à des textes écrits (Monpou, Komitas, etc.). Une musique un peu plus nocturne si l’on veut, très belle, superbement portée par deux interprètes qui commencent à se très bien connaître, et donc à libérer leur discours. 

 

On ne s’en lasse pas, ni des uns, ni des autres. Il va falloir que je retrouve les cheminements de ces enlacements. Dormons. Il est tard. Demain Misja Fitzgerald Michel, puis le trio des 80 ans de Barre Phillips, avec Urs Leimgruber (ts, ss) et Jacques Demierre (p). 

 

(Arles, 01.43 le 21 mai 2015)

 

Philippe Méziat

 

 

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Balade, mistral impétueux, ciel dégagé. Une galerie Anne Clergue. Exposition de Mâkhi Xenakis. Je me demande (et je demande) si la fille de Lucien expose les oeuvres de la fille de Iannis. Eh bien oui. Les filles tiennent au père, mais elles tiennent aussi des pères. Les oeuvres de Mâkhi ne sont pas vraiment des photographies, mais le mieux est encore de passer voir, ou de se rendre sur le site de la galerie, et puis d’écouter le podcast de France-Culture, dont le lien est donné. Pour une fois que France-Culture est cité sur ce blog sans en prendre plein la poire à cause (tout à fait vérifiée hélas) de l’inculture qui caractérise cette chaîne vis à vis du jazz vif !!!

 

Et même du jazz mort, d’ailleurs. Ils n’y entendent rien.

 

Cette histoire de guerre lasse me poursuit. Au point que l’énoncé « je m’en lasse » se transforme évidemment (je rappelle qu’il s’agit d’une rêverie doucement érotique) en « je m’enlace ». Le rapport avec la DS ? Mais c’est l’auto-érotisme, évidemment. Lumineux. Pour saisir, lire mon papier d’hier.

 

Bon, le site de la galerie en attendant : http://www.anneclergue.fr/

 

Et cette photo, bien sûr.

 

IMG 0925

 

Andy Emler (p), Claude Tchamitichian (b)

 

Anja Lechner (cello), François Couturier (p)

 

En travaillant un peu sa façon de présenter les concerts, et son humour assez particulier mais dont le ton est vraiment excellent, Andy Emler pourrait reprendre le flambeau laissé par Raymond Devos. Avec Claude Tchamitchian, c’est une histoire déjà longue qui se prolonge, mais curieusement c’est seulement la deuxième fois qu’ils jouent en duo ! Avec un répertoire emprunté au trio, et puis des pièces originales comme ce bel « encore » de la plume du contrebassiste. Le reste est affaire d’improvisation, de création instantanée, et chez eux c’est une seconde nature. Ça tombe même sous le sens. Andy explique quand même, « nous travaillons à partir de cellules écrites, à partir desquelles nous improvisons, là nous allons partir d’une pédale de si bémol, et on verra où ça nous mène« . Excellente pédagogie. De façon tout à fait impertinente, je pense en moi-même que le fait de remplacer les grilles (harmoniques) par des cellules n’est pas obligatoirement un grand pas vers la liberté. Mais je suis caustique…

 

IMG 0928 Car ils sont solaires, nos deux amis,  rieurs, affirmatifs, parfois tragiques ou  interrogatifs, mais toujours orientés en  définitive vers un emportement, un  galop, une cavalcade. D’ailleurs Andy  Emler aime les cavaliers, et il s’y  connaît en matière de chevaux. Et  d’aéropostale. Le Steinway qu’on lui a  confié, et que François Couturier  touchera ensuite, envoie du son, de la  brillance, de façon assez exceptionnelle.  Et bien sûr, deux musiciens  pareillement solaires ne se font pas  d’ombres. Il peut y avoir des tourments  dans la musique, mais la musique emporte tout, même le tourment.

 

Avec Anja Lechner et François Couturier, qui jouent une partie du superbe répertoire de leur dernier CD chez ECM (« Moderato Cantabile »), on entre dans un univers dont la structure formelle est semblable (écriture + improvisation), mais dont les couleurs sont plus pastellisées. Quelque chose de plus intime en somme, même si les références (à la musique tzigane par exemple) sont d’un abord évident pour tout public, avec aussi un rapport qui n’est plus strictement à des cellules, mais à des textes écrits (Monpou, Komitas, etc.). Une musique un peu plus nocturne si l’on veut, très belle, superbement portée par deux interprètes qui commencent à se très bien connaître, et donc à libérer leur discours. 

 

On ne s’en lasse pas, ni des uns, ni des autres. Il va falloir que je retrouve les cheminements de ces enlacements. Dormons. Il est tard. Demain Misja Fitzgerald Michel, puis le trio des 80 ans de Barre Phillips, avec Urs Leimgruber (ts, ss) et Jacques Demierre (p). 

 

(Arles, 01.43 le 21 mai 2015)

 

Philippe Méziat