Jazz live
Publié le 22 Mai 2014

Jazz in Arles : Roberto Negro : "Loving Suite For Birdy So", and so, and so…

Choisir sa place au concert est une tâche délicate et souvent déterminante. Trop près on risque la fascination par le corps des musiciens, trop loin on s’éloigne de « là où ça se passe » et on risque la distraction. En même temps, chaque position a ses avantages, et on ne saurait les avoir tous en même temps. Je me disais tout ça hier soir en prenant place au premier rang, après avoir longtemps hésité. Au bout du compte, et du conte, je n’ai pas regretté.

 

« Loving Suite For Birdy So » : Xavier Machault (textes), Roberto Negro (comp, p), Élise Caron (chant et flûte), Federico Casagrande (g), Théo Ceccaldi (vln), Valentin Ceccaldi (cello), Nicolas Bianco (b)

 

Créée en mars 2012 à Lyon, poème musical d’amour adressé à une « Birdy So » (qui était dans la salle hier soir…), la « Loving Suite For Birdy So » est une oeuvre surprenante, par son instrumentation et son registre musical. Déjà, écrire un sextet (ou sextuor ?) pour piano, cordes (dont une guitare) et voix n’est pas banal, et renvoie directement à la musique de chambre française du XIX° siècle. On songe par exemple à Chausson. Mais la manière, qui transcende les catégories musicales avec allégresse, est également originale : on est sur un versant chambriste, fortement revendiqué, mais le jazz est présent de mille manières, et sans se cacher ! 

 

Le disque (un CD vient de sortir qui fixe un état de l’oeuvre) permet de se familiariser avec cet univers, d’une fraîcheur rare et convaincante. Mais le concert, encore une fois, apporte plus. Ce pourquoi, dans ce cas, il faut se tenir peu éloigné des musiciens, que Roberto Negro n’a pas choisi au hasard, et qui apportent tous, au-delà de leur énoncé purement musical, une présence, un corps, qui donne à la musique sa chair, et nous plonge dans des émotions que les musiciens ressentent et auxquelles ils réagissent. D’où la profonde vérité du message de l’AJMI : « le meilleur moyen d’écouter du jazz, c’est d’en voir ! »

 

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On pénètre donc dans le vif de cette musique bien construite, qui fait une large place à l’improvisation, par le biais des gestes du compositeur, qui donne le tempo et prend sa part de moments solistes, mais aussi par la présence (à l’archet particulièrement) de Nicolas Bianco, par les ébourrifants solos de Théo Ceccaldi, mèches en avant et virevoltantes, parfois combinées aux fils d’ange de son archet, et aussi à travers les sourires malicieux et le son profond et sensible de son frère Valentin, au violoncelle. Federico Casagrande, discret mais engagé, forme avec Élise Caron une paire complices. Et cette dernière, on s’en doute, donne à sa partie et aux textes qu’elle porte une dimension tour à tour ironique, légère, cocasse, tragique sans excès. Et elle vous prend à la gorge, ne serait-ce que parce que vous sentez bien dans ses gestes et son regard que l’organe vocal n’est jamais sûr. D’où des angoisses perceptibles, et aussi cette joie profonde qui vient de ce que la note est sortie, partie là-bas où on la projette, où on projette qu’elle arrive dans l’âme, et donc le corps, de celui qui en jouit.

 

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                                     Élise Caron

 

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                    Roberto Negro

 

On aura compris que ce concert nous a comblés. L’accueil du public, qui (et heureusement) se contente lui aussi de jouir de la musique sans rien en « savoir », a été formidable. Un bien beau présage quand il sagit, ce soir, de recevoir Sylvie Courvoisier et Mark Feldman. A 20.30.

 

Philippe Méziat

 

 

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Choisir sa place au concert est une tâche délicate et souvent déterminante. Trop près on risque la fascination par le corps des musiciens, trop loin on s’éloigne de « là où ça se passe » et on risque la distraction. En même temps, chaque position a ses avantages, et on ne saurait les avoir tous en même temps. Je me disais tout ça hier soir en prenant place au premier rang, après avoir longtemps hésité. Au bout du compte, et du conte, je n’ai pas regretté.

 

« Loving Suite For Birdy So » : Xavier Machault (textes), Roberto Negro (comp, p), Élise Caron (chant et flûte), Federico Casagrande (g), Théo Ceccaldi (vln), Valentin Ceccaldi (cello), Nicolas Bianco (b)

 

Créée en mars 2012 à Lyon, poème musical d’amour adressé à une « Birdy So » (qui était dans la salle hier soir…), la « Loving Suite For Birdy So » est une oeuvre surprenante, par son instrumentation et son registre musical. Déjà, écrire un sextet (ou sextuor ?) pour piano, cordes (dont une guitare) et voix n’est pas banal, et renvoie directement à la musique de chambre française du XIX° siècle. On songe par exemple à Chausson. Mais la manière, qui transcende les catégories musicales avec allégresse, est également originale : on est sur un versant chambriste, fortement revendiqué, mais le jazz est présent de mille manières, et sans se cacher ! 

 

Le disque (un CD vient de sortir qui fixe un état de l’oeuvre) permet de se familiariser avec cet univers, d’une fraîcheur rare et convaincante. Mais le concert, encore une fois, apporte plus. Ce pourquoi, dans ce cas, il faut se tenir peu éloigné des musiciens, que Roberto Negro n’a pas choisi au hasard, et qui apportent tous, au-delà de leur énoncé purement musical, une présence, un corps, qui donne à la musique sa chair, et nous plonge dans des émotions que les musiciens ressentent et auxquelles ils réagissent. D’où la profonde vérité du message de l’AJMI : « le meilleur moyen d’écouter du jazz, c’est d’en voir ! »

 

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On pénètre donc dans le vif de cette musique bien construite, qui fait une large place à l’improvisation, par le biais des gestes du compositeur, qui donne le tempo et prend sa part de moments solistes, mais aussi par la présence (à l’archet particulièrement) de Nicolas Bianco, par les ébourrifants solos de Théo Ceccaldi, mèches en avant et virevoltantes, parfois combinées aux fils d’ange de son archet, et aussi à travers les sourires malicieux et le son profond et sensible de son frère Valentin, au violoncelle. Federico Casagrande, discret mais engagé, forme avec Élise Caron une paire complices. Et cette dernière, on s’en doute, donne à sa partie et aux textes qu’elle porte une dimension tour à tour ironique, légère, cocasse, tragique sans excès. Et elle vous prend à la gorge, ne serait-ce que parce que vous sentez bien dans ses gestes et son regard que l’organe vocal n’est jamais sûr. D’où des angoisses perceptibles, et aussi cette joie profonde qui vient de ce que la note est sortie, partie là-bas où on la projette, où on projette qu’elle arrive dans l’âme, et donc le corps, de celui qui en jouit.

 

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                                     Élise Caron

 

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                    Roberto Negro

 

On aura compris que ce concert nous a comblés. L’accueil du public, qui (et heureusement) se contente lui aussi de jouir de la musique sans rien en « savoir », a été formidable. Un bien beau présage quand il sagit, ce soir, de recevoir Sylvie Courvoisier et Mark Feldman. A 20.30.

 

Philippe Méziat

 

 

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Choisir sa place au concert est une tâche délicate et souvent déterminante. Trop près on risque la fascination par le corps des musiciens, trop loin on s’éloigne de « là où ça se passe » et on risque la distraction. En même temps, chaque position a ses avantages, et on ne saurait les avoir tous en même temps. Je me disais tout ça hier soir en prenant place au premier rang, après avoir longtemps hésité. Au bout du compte, et du conte, je n’ai pas regretté.

 

« Loving Suite For Birdy So » : Xavier Machault (textes), Roberto Negro (comp, p), Élise Caron (chant et flûte), Federico Casagrande (g), Théo Ceccaldi (vln), Valentin Ceccaldi (cello), Nicolas Bianco (b)

 

Créée en mars 2012 à Lyon, poème musical d’amour adressé à une « Birdy So » (qui était dans la salle hier soir…), la « Loving Suite For Birdy So » est une oeuvre surprenante, par son instrumentation et son registre musical. Déjà, écrire un sextet (ou sextuor ?) pour piano, cordes (dont une guitare) et voix n’est pas banal, et renvoie directement à la musique de chambre française du XIX° siècle. On songe par exemple à Chausson. Mais la manière, qui transcende les catégories musicales avec allégresse, est également originale : on est sur un versant chambriste, fortement revendiqué, mais le jazz est présent de mille manières, et sans se cacher ! 

 

Le disque (un CD vient de sortir qui fixe un état de l’oeuvre) permet de se familiariser avec cet univers, d’une fraîcheur rare et convaincante. Mais le concert, encore une fois, apporte plus. Ce pourquoi, dans ce cas, il faut se tenir peu éloigné des musiciens, que Roberto Negro n’a pas choisi au hasard, et qui apportent tous, au-delà de leur énoncé purement musical, une présence, un corps, qui donne à la musique sa chair, et nous plonge dans des émotions que les musiciens ressentent et auxquelles ils réagissent. D’où la profonde vérité du message de l’AJMI : « le meilleur moyen d’écouter du jazz, c’est d’en voir ! »

 

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On pénètre donc dans le vif de cette musique bien construite, qui fait une large place à l’improvisation, par le biais des gestes du compositeur, qui donne le tempo et prend sa part de moments solistes, mais aussi par la présence (à l’archet particulièrement) de Nicolas Bianco, par les ébourrifants solos de Théo Ceccaldi, mèches en avant et virevoltantes, parfois combinées aux fils d’ange de son archet, et aussi à travers les sourires malicieux et le son profond et sensible de son frère Valentin, au violoncelle. Federico Casagrande, discret mais engagé, forme avec Élise Caron une paire complices. Et cette dernière, on s’en doute, donne à sa partie et aux textes qu’elle porte une dimension tour à tour ironique, légère, cocasse, tragique sans excès. Et elle vous prend à la gorge, ne serait-ce que parce que vous sentez bien dans ses gestes et son regard que l’organe vocal n’est jamais sûr. D’où des angoisses perceptibles, et aussi cette joie profonde qui vient de ce que la note est sortie, partie là-bas où on la projette, où on projette qu’elle arrive dans l’âme, et donc le corps, de celui qui en jouit.

 

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                                     Élise Caron

 

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                    Roberto Negro

 

On aura compris que ce concert nous a comblés. L’accueil du public, qui (et heureusement) se contente lui aussi de jouir de la musique sans rien en « savoir », a été formidable. Un bien beau présage quand il sagit, ce soir, de recevoir Sylvie Courvoisier et Mark Feldman. A 20.30.

 

Philippe Méziat

 

 

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Choisir sa place au concert est une tâche délicate et souvent déterminante. Trop près on risque la fascination par le corps des musiciens, trop loin on s’éloigne de « là où ça se passe » et on risque la distraction. En même temps, chaque position a ses avantages, et on ne saurait les avoir tous en même temps. Je me disais tout ça hier soir en prenant place au premier rang, après avoir longtemps hésité. Au bout du compte, et du conte, je n’ai pas regretté.

 

« Loving Suite For Birdy So » : Xavier Machault (textes), Roberto Negro (comp, p), Élise Caron (chant et flûte), Federico Casagrande (g), Théo Ceccaldi (vln), Valentin Ceccaldi (cello), Nicolas Bianco (b)

 

Créée en mars 2012 à Lyon, poème musical d’amour adressé à une « Birdy So » (qui était dans la salle hier soir…), la « Loving Suite For Birdy So » est une oeuvre surprenante, par son instrumentation et son registre musical. Déjà, écrire un sextet (ou sextuor ?) pour piano, cordes (dont une guitare) et voix n’est pas banal, et renvoie directement à la musique de chambre française du XIX° siècle. On songe par exemple à Chausson. Mais la manière, qui transcende les catégories musicales avec allégresse, est également originale : on est sur un versant chambriste, fortement revendiqué, mais le jazz est présent de mille manières, et sans se cacher ! 

 

Le disque (un CD vient de sortir qui fixe un état de l’oeuvre) permet de se familiariser avec cet univers, d’une fraîcheur rare et convaincante. Mais le concert, encore une fois, apporte plus. Ce pourquoi, dans ce cas, il faut se tenir peu éloigné des musiciens, que Roberto Negro n’a pas choisi au hasard, et qui apportent tous, au-delà de leur énoncé purement musical, une présence, un corps, qui donne à la musique sa chair, et nous plonge dans des émotions que les musiciens ressentent et auxquelles ils réagissent. D’où la profonde vérité du message de l’AJMI : « le meilleur moyen d’écouter du jazz, c’est d’en voir ! »

 

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On pénètre donc dans le vif de cette musique bien construite, qui fait une large place à l’improvisation, par le biais des gestes du compositeur, qui donne le tempo et prend sa part de moments solistes, mais aussi par la présence (à l’archet particulièrement) de Nicolas Bianco, par les ébourrifants solos de Théo Ceccaldi, mèches en avant et virevoltantes, parfois combinées aux fils d’ange de son archet, et aussi à travers les sourires malicieux et le son profond et sensible de son frère Valentin, au violoncelle. Federico Casagrande, discret mais engagé, forme avec Élise Caron une paire complices. Et cette dernière, on s’en doute, donne à sa partie et aux textes qu’elle porte une dimension tour à tour ironique, légère, cocasse, tragique sans excès. Et elle vous prend à la gorge, ne serait-ce que parce que vous sentez bien dans ses gestes et son regard que l’organe vocal n’est jamais sûr. D’où des angoisses perceptibles, et aussi cette joie profonde qui vient de ce que la note est sortie, partie là-bas où on la projette, où on projette qu’elle arrive dans l’âme, et donc le corps, de celui qui en jouit.

 

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                                     Élise Caron

 

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On aura compris que ce concert nous a comblés. L’accueil du public, qui (et heureusement) se contente lui aussi de jouir de la musique sans rien en « savoir », a été formidable. Un bien beau présage quand il sagit, ce soir, de recevoir Sylvie Courvoisier et Mark Feldman. A 20.30.

 

Philippe Méziat