Jazz live
Publié le 15 Juin 2013

Jazz : une scène créative en région, forum, concerts, Chalon/s/Saône, 14 et 15 juin (I)

Le Centre Régional du Jazz de Bourgogne (direction Roger Fontanel), la ville de Chalon/s/Saône et le Conservatoire à Rayonnement Régional du Grand Chalon, ainsi que le club « L’Arrosoir », se sont associés pour ce « temps fort » du jazz à Chalon, destiné à illustrer concrètement la vitalité de la scène régionale et à mettre en débat les questions de l’émergence et de l’insertion professionnelle des jeunes musiciens de jazz. Avec en prime la présence de Radio-France pour un « Open Jazz » en direct du Conservatoire, hier soir, et deux concerts ouverts au grand public, avec le « Tinissima Quartet » de Francesco Bearzatti (hier soir) et le trio de Jean-Paul Celea (« Yes Ornette ! ») ce soir.

 

1° partie : Quostet, Timothée Quost (tp, bugle, comp.), Alexandre Labonde (fr-h), Gabriel Boyault (ts, ss, as), Loïc Vergnaux (cl, b-cl), Victor Aubert (b, el-b), Elie Martin-Charrière (dm)

Francesco Bearzatti 4tet : Francesco Bearzatti (ts, cl), Giovanni  Falzone (tp, voc), Danilo Gallo (acoustic-b), Zeno de Rossi (dm)

 

Il y a des questions d’autant plus épineuses qu’elles semblent au premier abord tout à fait déplacées d’être posées à propos du jazz, musique de résistance et de combat qui s’est peu préoccupée des questions d’insertion et d’émergence, sauf à équivoquer sur le premier terme et y entendre le moyen de ramener dans le droit chemin ceux qui avaient pu s’égarer en route, genre Louis Armstrong et son célèbre coup de feu, Bechet et ses ennuis parisiens, et la cohorte de ceux qui firent séjour en cure de désintoxications diverses… Il n’empêche : aujourd’hui les écoles forment des musiciens de jazz, le jazz s’enseigne, et donc la question de l’avenir de ceux qui y ont été formés se pose. Elle sera débattue encore aujourd’hui, avec la participation de divers responsables, enseignants et musiciens, dont Hervé Sellin, Hélène Labarrière, Thomas de Pourquery, Olivier Py, François Raulin.

 

Je rendrai compte plus tard dans la revue « Tempo » (du CRJ Bourgogne) de ce qu’auront pu m’inspirer ces débats, me contentant ici d’en ouvrir la thématique et surtout d’opiner sur les concerts proposés. Hier soir donc, en première partie et dans la belle salle du Conservatoire Olivier Messiaen, le sextet de Timothée Quost, trompettiste et compositeur local, entouré de très jeunes instrumentistes également de la région, une formation originale dans l’instrumentarium avec présence d’un cor et l’absence de tout instrument harmonique du genre piano ou guitare. Une musique écrite avec soin, arrangée de façon souple et ourlée dans les moments calmes, plus incisive dans les périodes agitées, parfois un peu redondante dans l’utilisation de formules « staccato » à l’unisson, en tous cas bien défendue par des musiciens formés à la musique classique mais qui ont su occuper les espaces laissés libres pour l’improvisation. Le « leader » a un beau son, un phrasé solide, et on regrettera un peu que la sonorisation n’ait pas permis que la musique, déjà jouée en un peu « en dedans », n’ait pas été plus expressément « adressée » vers le public, car elle porte en elle de quoi se faire entendre. 

 

Cette sonorisation un peu légère (les retours ressemblaient plus à des jouets d’enfant qu’à des enceintes professionnelles) a moins desservi le 4tet de Bearzatti, – encore qu’il se soit, lui aussi, plaint de la chose – car on sait qu’avec Giovanni Falzone ils savent occuper l’espace de façon très expressive. La suite dédiée à Malcom X venait bien rappeler ce que je disais plus haut de l’ensemble de la musique afro-américaine dans son histoire, et Francesco a, encore une fois, fait admirer son engagement. Il n’est pas le plus grand technicien du moment à la clarinette ou au ténor, mais il adapte fort bien son discours à ses moyens, dans une manière qui rappelerait, toutes choses inégales, un Illinois Jacquet ou même un Charlie Ventura. Expressionnisme déployé, et vifs bravi pour terminer. A ce soir pour la suite, également au club « L’Arrosoir » dont on dit qu’il est l’un des plus beaux de France. Alors, pas d’hésitation.

 

Philippe Méziat

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Le Centre Régional du Jazz de Bourgogne (direction Roger Fontanel), la ville de Chalon/s/Saône et le Conservatoire à Rayonnement Régional du Grand Chalon, ainsi que le club « L’Arrosoir », se sont associés pour ce « temps fort » du jazz à Chalon, destiné à illustrer concrètement la vitalité de la scène régionale et à mettre en débat les questions de l’émergence et de l’insertion professionnelle des jeunes musiciens de jazz. Avec en prime la présence de Radio-France pour un « Open Jazz » en direct du Conservatoire, hier soir, et deux concerts ouverts au grand public, avec le « Tinissima Quartet » de Francesco Bearzatti (hier soir) et le trio de Jean-Paul Celea (« Yes Ornette ! ») ce soir.

 

1° partie : Quostet, Timothée Quost (tp, bugle, comp.), Alexandre Labonde (fr-h), Gabriel Boyault (ts, ss, as), Loïc Vergnaux (cl, b-cl), Victor Aubert (b, el-b), Elie Martin-Charrière (dm)

Francesco Bearzatti 4tet : Francesco Bearzatti (ts, cl), Giovanni  Falzone (tp, voc), Danilo Gallo (acoustic-b), Zeno de Rossi (dm)

 

Il y a des questions d’autant plus épineuses qu’elles semblent au premier abord tout à fait déplacées d’être posées à propos du jazz, musique de résistance et de combat qui s’est peu préoccupée des questions d’insertion et d’émergence, sauf à équivoquer sur le premier terme et y entendre le moyen de ramener dans le droit chemin ceux qui avaient pu s’égarer en route, genre Louis Armstrong et son célèbre coup de feu, Bechet et ses ennuis parisiens, et la cohorte de ceux qui firent séjour en cure de désintoxications diverses… Il n’empêche : aujourd’hui les écoles forment des musiciens de jazz, le jazz s’enseigne, et donc la question de l’avenir de ceux qui y ont été formés se pose. Elle sera débattue encore aujourd’hui, avec la participation de divers responsables, enseignants et musiciens, dont Hervé Sellin, Hélène Labarrière, Thomas de Pourquery, Olivier Py, François Raulin.

 

Je rendrai compte plus tard dans la revue « Tempo » (du CRJ Bourgogne) de ce qu’auront pu m’inspirer ces débats, me contentant ici d’en ouvrir la thématique et surtout d’opiner sur les concerts proposés. Hier soir donc, en première partie et dans la belle salle du Conservatoire Olivier Messiaen, le sextet de Timothée Quost, trompettiste et compositeur local, entouré de très jeunes instrumentistes également de la région, une formation originale dans l’instrumentarium avec présence d’un cor et l’absence de tout instrument harmonique du genre piano ou guitare. Une musique écrite avec soin, arrangée de façon souple et ourlée dans les moments calmes, plus incisive dans les périodes agitées, parfois un peu redondante dans l’utilisation de formules « staccato » à l’unisson, en tous cas bien défendue par des musiciens formés à la musique classique mais qui ont su occuper les espaces laissés libres pour l’improvisation. Le « leader » a un beau son, un phrasé solide, et on regrettera un peu que la sonorisation n’ait pas permis que la musique, déjà jouée en un peu « en dedans », n’ait pas été plus expressément « adressée » vers le public, car elle porte en elle de quoi se faire entendre. 

 

Cette sonorisation un peu légère (les retours ressemblaient plus à des jouets d’enfant qu’à des enceintes professionnelles) a moins desservi le 4tet de Bearzatti, – encore qu’il se soit, lui aussi, plaint de la chose – car on sait qu’avec Giovanni Falzone ils savent occuper l’espace de façon très expressive. La suite dédiée à Malcom X venait bien rappeler ce que je disais plus haut de l’ensemble de la musique afro-américaine dans son histoire, et Francesco a, encore une fois, fait admirer son engagement. Il n’est pas le plus grand technicien du moment à la clarinette ou au ténor, mais il adapte fort bien son discours à ses moyens, dans une manière qui rappelerait, toutes choses inégales, un Illinois Jacquet ou même un Charlie Ventura. Expressionnisme déployé, et vifs bravi pour terminer. A ce soir pour la suite, également au club « L’Arrosoir » dont on dit qu’il est l’un des plus beaux de France. Alors, pas d’hésitation.

 

Philippe Méziat

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Le Centre Régional du Jazz de Bourgogne (direction Roger Fontanel), la ville de Chalon/s/Saône et le Conservatoire à Rayonnement Régional du Grand Chalon, ainsi que le club « L’Arrosoir », se sont associés pour ce « temps fort » du jazz à Chalon, destiné à illustrer concrètement la vitalité de la scène régionale et à mettre en débat les questions de l’émergence et de l’insertion professionnelle des jeunes musiciens de jazz. Avec en prime la présence de Radio-France pour un « Open Jazz » en direct du Conservatoire, hier soir, et deux concerts ouverts au grand public, avec le « Tinissima Quartet » de Francesco Bearzatti (hier soir) et le trio de Jean-Paul Celea (« Yes Ornette ! ») ce soir.

 

1° partie : Quostet, Timothée Quost (tp, bugle, comp.), Alexandre Labonde (fr-h), Gabriel Boyault (ts, ss, as), Loïc Vergnaux (cl, b-cl), Victor Aubert (b, el-b), Elie Martin-Charrière (dm)

Francesco Bearzatti 4tet : Francesco Bearzatti (ts, cl), Giovanni  Falzone (tp, voc), Danilo Gallo (acoustic-b), Zeno de Rossi (dm)

 

Il y a des questions d’autant plus épineuses qu’elles semblent au premier abord tout à fait déplacées d’être posées à propos du jazz, musique de résistance et de combat qui s’est peu préoccupée des questions d’insertion et d’émergence, sauf à équivoquer sur le premier terme et y entendre le moyen de ramener dans le droit chemin ceux qui avaient pu s’égarer en route, genre Louis Armstrong et son célèbre coup de feu, Bechet et ses ennuis parisiens, et la cohorte de ceux qui firent séjour en cure de désintoxications diverses… Il n’empêche : aujourd’hui les écoles forment des musiciens de jazz, le jazz s’enseigne, et donc la question de l’avenir de ceux qui y ont été formés se pose. Elle sera débattue encore aujourd’hui, avec la participation de divers responsables, enseignants et musiciens, dont Hervé Sellin, Hélène Labarrière, Thomas de Pourquery, Olivier Py, François Raulin.

 

Je rendrai compte plus tard dans la revue « Tempo » (du CRJ Bourgogne) de ce qu’auront pu m’inspirer ces débats, me contentant ici d’en ouvrir la thématique et surtout d’opiner sur les concerts proposés. Hier soir donc, en première partie et dans la belle salle du Conservatoire Olivier Messiaen, le sextet de Timothée Quost, trompettiste et compositeur local, entouré de très jeunes instrumentistes également de la région, une formation originale dans l’instrumentarium avec présence d’un cor et l’absence de tout instrument harmonique du genre piano ou guitare. Une musique écrite avec soin, arrangée de façon souple et ourlée dans les moments calmes, plus incisive dans les périodes agitées, parfois un peu redondante dans l’utilisation de formules « staccato » à l’unisson, en tous cas bien défendue par des musiciens formés à la musique classique mais qui ont su occuper les espaces laissés libres pour l’improvisation. Le « leader » a un beau son, un phrasé solide, et on regrettera un peu que la sonorisation n’ait pas permis que la musique, déjà jouée en un peu « en dedans », n’ait pas été plus expressément « adressée » vers le public, car elle porte en elle de quoi se faire entendre. 

 

Cette sonorisation un peu légère (les retours ressemblaient plus à des jouets d’enfant qu’à des enceintes professionnelles) a moins desservi le 4tet de Bearzatti, – encore qu’il se soit, lui aussi, plaint de la chose – car on sait qu’avec Giovanni Falzone ils savent occuper l’espace de façon très expressive. La suite dédiée à Malcom X venait bien rappeler ce que je disais plus haut de l’ensemble de la musique afro-américaine dans son histoire, et Francesco a, encore une fois, fait admirer son engagement. Il n’est pas le plus grand technicien du moment à la clarinette ou au ténor, mais il adapte fort bien son discours à ses moyens, dans une manière qui rappelerait, toutes choses inégales, un Illinois Jacquet ou même un Charlie Ventura. Expressionnisme déployé, et vifs bravi pour terminer. A ce soir pour la suite, également au club « L’Arrosoir » dont on dit qu’il est l’un des plus beaux de France. Alors, pas d’hésitation.

 

Philippe Méziat

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Le Centre Régional du Jazz de Bourgogne (direction Roger Fontanel), la ville de Chalon/s/Saône et le Conservatoire à Rayonnement Régional du Grand Chalon, ainsi que le club « L’Arrosoir », se sont associés pour ce « temps fort » du jazz à Chalon, destiné à illustrer concrètement la vitalité de la scène régionale et à mettre en débat les questions de l’émergence et de l’insertion professionnelle des jeunes musiciens de jazz. Avec en prime la présence de Radio-France pour un « Open Jazz » en direct du Conservatoire, hier soir, et deux concerts ouverts au grand public, avec le « Tinissima Quartet » de Francesco Bearzatti (hier soir) et le trio de Jean-Paul Celea (« Yes Ornette ! ») ce soir.

 

1° partie : Quostet, Timothée Quost (tp, bugle, comp.), Alexandre Labonde (fr-h), Gabriel Boyault (ts, ss, as), Loïc Vergnaux (cl, b-cl), Victor Aubert (b, el-b), Elie Martin-Charrière (dm)

Francesco Bearzatti 4tet : Francesco Bearzatti (ts, cl), Giovanni  Falzone (tp, voc), Danilo Gallo (acoustic-b), Zeno de Rossi (dm)

 

Il y a des questions d’autant plus épineuses qu’elles semblent au premier abord tout à fait déplacées d’être posées à propos du jazz, musique de résistance et de combat qui s’est peu préoccupée des questions d’insertion et d’émergence, sauf à équivoquer sur le premier terme et y entendre le moyen de ramener dans le droit chemin ceux qui avaient pu s’égarer en route, genre Louis Armstrong et son célèbre coup de feu, Bechet et ses ennuis parisiens, et la cohorte de ceux qui firent séjour en cure de désintoxications diverses… Il n’empêche : aujourd’hui les écoles forment des musiciens de jazz, le jazz s’enseigne, et donc la question de l’avenir de ceux qui y ont été formés se pose. Elle sera débattue encore aujourd’hui, avec la participation de divers responsables, enseignants et musiciens, dont Hervé Sellin, Hélène Labarrière, Thomas de Pourquery, Olivier Py, François Raulin.

 

Je rendrai compte plus tard dans la revue « Tempo » (du CRJ Bourgogne) de ce qu’auront pu m’inspirer ces débats, me contentant ici d’en ouvrir la thématique et surtout d’opiner sur les concerts proposés. Hier soir donc, en première partie et dans la belle salle du Conservatoire Olivier Messiaen, le sextet de Timothée Quost, trompettiste et compositeur local, entouré de très jeunes instrumentistes également de la région, une formation originale dans l’instrumentarium avec présence d’un cor et l’absence de tout instrument harmonique du genre piano ou guitare. Une musique écrite avec soin, arrangée de façon souple et ourlée dans les moments calmes, plus incisive dans les périodes agitées, parfois un peu redondante dans l’utilisation de formules « staccato » à l’unisson, en tous cas bien défendue par des musiciens formés à la musique classique mais qui ont su occuper les espaces laissés libres pour l’improvisation. Le « leader » a un beau son, un phrasé solide, et on regrettera un peu que la sonorisation n’ait pas permis que la musique, déjà jouée en un peu « en dedans », n’ait pas été plus expressément « adressée » vers le public, car elle porte en elle de quoi se faire entendre. 

 

Cette sonorisation un peu légère (les retours ressemblaient plus à des jouets d’enfant qu’à des enceintes professionnelles) a moins desservi le 4tet de Bearzatti, – encore qu’il se soit, lui aussi, plaint de la chose – car on sait qu’avec Giovanni Falzone ils savent occuper l’espace de façon très expressive. La suite dédiée à Malcom X venait bien rappeler ce que je disais plus haut de l’ensemble de la musique afro-américaine dans son histoire, et Francesco a, encore une fois, fait admirer son engagement. Il n’est pas le plus grand technicien du moment à la clarinette ou au ténor, mais il adapte fort bien son discours à ses moyens, dans une manière qui rappelerait, toutes choses inégales, un Illinois Jacquet ou même un Charlie Ventura. Expressionnisme déployé, et vifs bravi pour terminer. A ce soir pour la suite, également au club « L’Arrosoir » dont on dit qu’il est l’un des plus beaux de France. Alors, pas d’hésitation.

 

Philippe Méziat