Jazz live
Publié le 24 Juin 2012

JazzAscona 1. Du tonnerre !

Un de ces orages comme le Lac Majeur en a le secret s’est invité samedi soir 23 au concert des Ladies of Swing. Trombes d’eau, coups de tonnerre dantesques. Il en fallait plus pour perturber si peu que ce fût la belle ordonnance d’une prestation rondement menée par les deux protagonistes Bria Skonberg et Nicki Parrott, l’une et l’autre alliant glamour et talent, conjuguant leurs voix, claire et puissante pour la première, suggestive et nuancée pour la seconde. Ces deux ladies (le festival, qui en est à ses débuts, en verra défiler bien d’autres) illustrent avec un charme incontestable le thème choisi pour cette vingt-huitième édition : Sophisticated Lady – tout un programme.

 

Ladies of Swing. Bria Skonberg & Nicki Parrott’s Swing Band: Bria Skinberg (tp, voc), Nicki Parrott (b, voc), Warren Vaché (cnet, voc), George Washingmachine (vln, voc), Nick Hempteon (as), Ehud Asherie (p), Dave Blenkhorn (g), Guillaume Nouaux (dm). Jazz Club Torre, 23 juin.


Charmantes, donc, mais aussi musiciennes dignes d’intérêt. La new-yorkaise Bria Skonberg pratique la trompette avec un incontestable sens de la progression dramatique, experte dans l’art de jouer sur le son, maniant la sourdine à la manière de feu Cootie Williams soi-même. Quant à Nicki Parrott, dont ce n’est pas la première apparition en ces lieux, elle assure sur sa contrebasse un tempo imperturbable. Plus « insinuante » que puissante. Plus convaincante aussi, à mon sens, dans son rôle d’accompagnatrice qu’en solo, bien que son fredonnement intermittent à l’unisson de son instrument, plus proche de celui d’un Major Holley que de Slam Stewart, ne soit pas dépourvu d’arguments de séduction.

 Autour d’elles, un septette à l’allure de All-Stars, porté par une rythmique à la hauteur : Ehud Asherie, pianiste américain véloce (son High Society en solo repris à l’intégrale, solo d’Alphonse Picou compris, n’est pas qu’anecdotique, mais démontre, sinon sa capacité à swinguer, du moins sa virtuosité), David Blenkhorn (superbe intervention dans Royal Garden Blues), Guillaume Nouaux enfin, souverain comme à son habitude, subtil dans ses relances, solide comme un roc qui swinguerait intensément. Un de ces batteurs qui savent ce qu’écouter veut dire.

 Pour compléter l’ensemble, Warren Vaché, alliant technique et inspiration (son dialogue avec Bria Skonberg dans What Is This Thing Called Love), le violoniste australien George Washingmachine, familier d’Ascona, en vedette dans Sweet Lorraine, et son compatriote Nick Hempton, alto incisif, auteur de quelques solos bien venus. Des formules variées, de l’ensemble au solo absolu en passant par le duo – de chanteuses, de trompettistes, ou encore guitare-trompette – le trio, le quartette et le quintette, histoire de mettre chacun en valeur ou de souligner des oppositions de style. Quelques arrangements bien moins sommaires que ce que l’on aurait pu redouter en pareille occurrence. Bref, un concert plaisant d’un bout à l’autre, sans temps mort, sans remplissage. Avec pour acmé le déchaînement de la foudre striant un ciel d’encre au moment même où Bria Skonberg susurrait On The Sunny Side Of The Street. Ce genre de clin d’oeil facétieux ne s’invente pas.

 A suivre aujourd’hui dimanche, entre autres, le quartette de Wycliffe Gordon, occasion d’entendre dans un autre contexte Ehud Asherie, la nuit des Swiss Jazz Awards, le New Orleans Legacy Band de Tommy Sancton. Sans oublier les Swingberries de Jérôme Etcheberry qui comptent dans leurs rangs une lady pas sophistiquée pour deux sous, mais talentueuse, la clarinettiste Aurélie Tropez, netendue hier trop fugitivement.

 

Jacques Aboucaya

 

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Un de ces orages comme le Lac Majeur en a le secret s’est invité samedi soir 23 au concert des Ladies of Swing. Trombes d’eau, coups de tonnerre dantesques. Il en fallait plus pour perturber si peu que ce fût la belle ordonnance d’une prestation rondement menée par les deux protagonistes Bria Skonberg et Nicki Parrott, l’une et l’autre alliant glamour et talent, conjuguant leurs voix, claire et puissante pour la première, suggestive et nuancée pour la seconde. Ces deux ladies (le festival, qui en est à ses débuts, en verra défiler bien d’autres) illustrent avec un charme incontestable le thème choisi pour cette vingt-huitième édition : Sophisticated Lady – tout un programme.

 

Ladies of Swing. Bria Skonberg & Nicki Parrott’s Swing Band: Bria Skinberg (tp, voc), Nicki Parrott (b, voc), Warren Vaché (cnet, voc), George Washingmachine (vln, voc), Nick Hempteon (as), Ehud Asherie (p), Dave Blenkhorn (g), Guillaume Nouaux (dm). Jazz Club Torre, 23 juin.


Charmantes, donc, mais aussi musiciennes dignes d’intérêt. La new-yorkaise Bria Skonberg pratique la trompette avec un incontestable sens de la progression dramatique, experte dans l’art de jouer sur le son, maniant la sourdine à la manière de feu Cootie Williams soi-même. Quant à Nicki Parrott, dont ce n’est pas la première apparition en ces lieux, elle assure sur sa contrebasse un tempo imperturbable. Plus « insinuante » que puissante. Plus convaincante aussi, à mon sens, dans son rôle d’accompagnatrice qu’en solo, bien que son fredonnement intermittent à l’unisson de son instrument, plus proche de celui d’un Major Holley que de Slam Stewart, ne soit pas dépourvu d’arguments de séduction.

 Autour d’elles, un septette à l’allure de All-Stars, porté par une rythmique à la hauteur : Ehud Asherie, pianiste américain véloce (son High Society en solo repris à l’intégrale, solo d’Alphonse Picou compris, n’est pas qu’anecdotique, mais démontre, sinon sa capacité à swinguer, du moins sa virtuosité), David Blenkhorn (superbe intervention dans Royal Garden Blues), Guillaume Nouaux enfin, souverain comme à son habitude, subtil dans ses relances, solide comme un roc qui swinguerait intensément. Un de ces batteurs qui savent ce qu’écouter veut dire.

 Pour compléter l’ensemble, Warren Vaché, alliant technique et inspiration (son dialogue avec Bria Skonberg dans What Is This Thing Called Love), le violoniste australien George Washingmachine, familier d’Ascona, en vedette dans Sweet Lorraine, et son compatriote Nick Hempton, alto incisif, auteur de quelques solos bien venus. Des formules variées, de l’ensemble au solo absolu en passant par le duo – de chanteuses, de trompettistes, ou encore guitare-trompette – le trio, le quartette et le quintette, histoire de mettre chacun en valeur ou de souligner des oppositions de style. Quelques arrangements bien moins sommaires que ce que l’on aurait pu redouter en pareille occurrence. Bref, un concert plaisant d’un bout à l’autre, sans temps mort, sans remplissage. Avec pour acmé le déchaînement de la foudre striant un ciel d’encre au moment même où Bria Skonberg susurrait On The Sunny Side Of The Street. Ce genre de clin d’oeil facétieux ne s’invente pas.

 A suivre aujourd’hui dimanche, entre autres, le quartette de Wycliffe Gordon, occasion d’entendre dans un autre contexte Ehud Asherie, la nuit des Swiss Jazz Awards, le New Orleans Legacy Band de Tommy Sancton. Sans oublier les Swingberries de Jérôme Etcheberry qui comptent dans leurs rangs une lady pas sophistiquée pour deux sous, mais talentueuse, la clarinettiste Aurélie Tropez, netendue hier trop fugitivement.

 

Jacques Aboucaya

 

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Un de ces orages comme le Lac Majeur en a le secret s’est invité samedi soir 23 au concert des Ladies of Swing. Trombes d’eau, coups de tonnerre dantesques. Il en fallait plus pour perturber si peu que ce fût la belle ordonnance d’une prestation rondement menée par les deux protagonistes Bria Skonberg et Nicki Parrott, l’une et l’autre alliant glamour et talent, conjuguant leurs voix, claire et puissante pour la première, suggestive et nuancée pour la seconde. Ces deux ladies (le festival, qui en est à ses débuts, en verra défiler bien d’autres) illustrent avec un charme incontestable le thème choisi pour cette vingt-huitième édition : Sophisticated Lady – tout un programme.

 

Ladies of Swing. Bria Skonberg & Nicki Parrott’s Swing Band: Bria Skinberg (tp, voc), Nicki Parrott (b, voc), Warren Vaché (cnet, voc), George Washingmachine (vln, voc), Nick Hempteon (as), Ehud Asherie (p), Dave Blenkhorn (g), Guillaume Nouaux (dm). Jazz Club Torre, 23 juin.


Charmantes, donc, mais aussi musiciennes dignes d’intérêt. La new-yorkaise Bria Skonberg pratique la trompette avec un incontestable sens de la progression dramatique, experte dans l’art de jouer sur le son, maniant la sourdine à la manière de feu Cootie Williams soi-même. Quant à Nicki Parrott, dont ce n’est pas la première apparition en ces lieux, elle assure sur sa contrebasse un tempo imperturbable. Plus « insinuante » que puissante. Plus convaincante aussi, à mon sens, dans son rôle d’accompagnatrice qu’en solo, bien que son fredonnement intermittent à l’unisson de son instrument, plus proche de celui d’un Major Holley que de Slam Stewart, ne soit pas dépourvu d’arguments de séduction.

 Autour d’elles, un septette à l’allure de All-Stars, porté par une rythmique à la hauteur : Ehud Asherie, pianiste américain véloce (son High Society en solo repris à l’intégrale, solo d’Alphonse Picou compris, n’est pas qu’anecdotique, mais démontre, sinon sa capacité à swinguer, du moins sa virtuosité), David Blenkhorn (superbe intervention dans Royal Garden Blues), Guillaume Nouaux enfin, souverain comme à son habitude, subtil dans ses relances, solide comme un roc qui swinguerait intensément. Un de ces batteurs qui savent ce qu’écouter veut dire.

 Pour compléter l’ensemble, Warren Vaché, alliant technique et inspiration (son dialogue avec Bria Skonberg dans What Is This Thing Called Love), le violoniste australien George Washingmachine, familier d’Ascona, en vedette dans Sweet Lorraine, et son compatriote Nick Hempton, alto incisif, auteur de quelques solos bien venus. Des formules variées, de l’ensemble au solo absolu en passant par le duo – de chanteuses, de trompettistes, ou encore guitare-trompette – le trio, le quartette et le quintette, histoire de mettre chacun en valeur ou de souligner des oppositions de style. Quelques arrangements bien moins sommaires que ce que l’on aurait pu redouter en pareille occurrence. Bref, un concert plaisant d’un bout à l’autre, sans temps mort, sans remplissage. Avec pour acmé le déchaînement de la foudre striant un ciel d’encre au moment même où Bria Skonberg susurrait On The Sunny Side Of The Street. Ce genre de clin d’oeil facétieux ne s’invente pas.

 A suivre aujourd’hui dimanche, entre autres, le quartette de Wycliffe Gordon, occasion d’entendre dans un autre contexte Ehud Asherie, la nuit des Swiss Jazz Awards, le New Orleans Legacy Band de Tommy Sancton. Sans oublier les Swingberries de Jérôme Etcheberry qui comptent dans leurs rangs une lady pas sophistiquée pour deux sous, mais talentueuse, la clarinettiste Aurélie Tropez, netendue hier trop fugitivement.

 

Jacques Aboucaya

 

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Un de ces orages comme le Lac Majeur en a le secret s’est invité samedi soir 23 au concert des Ladies of Swing. Trombes d’eau, coups de tonnerre dantesques. Il en fallait plus pour perturber si peu que ce fût la belle ordonnance d’une prestation rondement menée par les deux protagonistes Bria Skonberg et Nicki Parrott, l’une et l’autre alliant glamour et talent, conjuguant leurs voix, claire et puissante pour la première, suggestive et nuancée pour la seconde. Ces deux ladies (le festival, qui en est à ses débuts, en verra défiler bien d’autres) illustrent avec un charme incontestable le thème choisi pour cette vingt-huitième édition : Sophisticated Lady – tout un programme.

 

Ladies of Swing. Bria Skonberg & Nicki Parrott’s Swing Band: Bria Skinberg (tp, voc), Nicki Parrott (b, voc), Warren Vaché (cnet, voc), George Washingmachine (vln, voc), Nick Hempteon (as), Ehud Asherie (p), Dave Blenkhorn (g), Guillaume Nouaux (dm). Jazz Club Torre, 23 juin.


Charmantes, donc, mais aussi musiciennes dignes d’intérêt. La new-yorkaise Bria Skonberg pratique la trompette avec un incontestable sens de la progression dramatique, experte dans l’art de jouer sur le son, maniant la sourdine à la manière de feu Cootie Williams soi-même. Quant à Nicki Parrott, dont ce n’est pas la première apparition en ces lieux, elle assure sur sa contrebasse un tempo imperturbable. Plus « insinuante » que puissante. Plus convaincante aussi, à mon sens, dans son rôle d’accompagnatrice qu’en solo, bien que son fredonnement intermittent à l’unisson de son instrument, plus proche de celui d’un Major Holley que de Slam Stewart, ne soit pas dépourvu d’arguments de séduction.

 Autour d’elles, un septette à l’allure de All-Stars, porté par une rythmique à la hauteur : Ehud Asherie, pianiste américain véloce (son High Society en solo repris à l’intégrale, solo d’Alphonse Picou compris, n’est pas qu’anecdotique, mais démontre, sinon sa capacité à swinguer, du moins sa virtuosité), David Blenkhorn (superbe intervention dans Royal Garden Blues), Guillaume Nouaux enfin, souverain comme à son habitude, subtil dans ses relances, solide comme un roc qui swinguerait intensément. Un de ces batteurs qui savent ce qu’écouter veut dire.

 Pour compléter l’ensemble, Warren Vaché, alliant technique et inspiration (son dialogue avec Bria Skonberg dans What Is This Thing Called Love), le violoniste australien George Washingmachine, familier d’Ascona, en vedette dans Sweet Lorraine, et son compatriote Nick Hempton, alto incisif, auteur de quelques solos bien venus. Des formules variées, de l’ensemble au solo absolu en passant par le duo – de chanteuses, de trompettistes, ou encore guitare-trompette – le trio, le quartette et le quintette, histoire de mettre chacun en valeur ou de souligner des oppositions de style. Quelques arrangements bien moins sommaires que ce que l’on aurait pu redouter en pareille occurrence. Bref, un concert plaisant d’un bout à l’autre, sans temps mort, sans remplissage. Avec pour acmé le déchaînement de la foudre striant un ciel d’encre au moment même où Bria Skonberg susurrait On The Sunny Side Of The Street. Ce genre de clin d’oeil facétieux ne s’invente pas.

 A suivre aujourd’hui dimanche, entre autres, le quartette de Wycliffe Gordon, occasion d’entendre dans un autre contexte Ehud Asherie, la nuit des Swiss Jazz Awards, le New Orleans Legacy Band de Tommy Sancton. Sans oublier les Swingberries de Jérôme Etcheberry qui comptent dans leurs rangs une lady pas sophistiquée pour deux sous, mais talentueuse, la clarinettiste Aurélie Tropez, netendue hier trop fugitivement.

 

Jacques Aboucaya