Jazz live
Publié le 28 Juin 2012

Jazzascona 4. Australian Connection

Le sacre d’Irma Thomas, grande prêtresse de la Soul telle qu’on la pratique à La Nouvelle-Orléans, a eu lieu avec toute la pompe requise lors d’un unique concert qui avait attiré la grande foule. Les admirateurs de celle que l’on a parfois comparée à James Brown n’ont pas été déçus. A plus de soixante-dix printemps et quelque cinquante ans de carrière, elle a conservé toutes les qualités qui lui valurent en 2006 un Grammy pour son album « After The Rain » et, trois ans plus tard, l’honneur d’entrer au Blues Hall of Fame. La voici donc titulaire de l’Ascona Jazz Award 2012. Elle y succède à Uncle Lionel Batiste et Paul Kuhn, couronnés l’an dernier.


 

Irma Thomas

 

Irma Thomas (voc), Percy Lee Williams (tp), Emile Hall (ts), Arthur V. Bell (g), Warner Joseph Williams (claviers), Kim Philips (claviers), Anthony Hamilton (b), Larry Campbell (dm). Jazz Club Torre, 27 juin.

 

 

 

The Australians

 

Dan Barnett (tb), Bob Henderson (tp), Paul Furniss (saxes), Harry Kanters (p), John Blenkhorn (g), Mark Elton (b), Anthony Howe (dm), Emma Pask (voc) + Warren Vaché (cnet). Stage Seven, 27 juin.

 

Ce qui frappe d’emblée chez Irma Thomas, outre la puissance et l’ample tessiture d’une voix dont les inflexions ont conservé toutes les caractéristiques de la maturité, c’est l’enthousiasme resté, lui aussi, intact. L’engagement corps et âme dans une tradition musicale, celle de la Great Black Music, dont les racines plongent au plus profond dans la terre louisianaise. Blues omniprésent, funk, soul, rhythm and blues, quelque nom qu’on lui prête, c’est la même inspiration qui l’innerve et lui donne sa coloration particulière. Le gospel n’est jamais loin, et sa ferveur – même si la chanteuse tient à préciser qu’elle ne mélange jamais les genres et se garde de confondre le sacré et le profane.

La parfaite anti-star, donc. Sincère, vibrante, attachante. Ses accompagnateurs, qui se chargent de faire le show « à l’américaine », choeurs, pas de danse, exhortations au public, sont d’honnêtes desservants dédiés au culte de la vedette. S’en détache un sax ténor, Emile Hall, que l’on aimerait entendre dans un contexte plus libéré.

 

L’empreinte très prégnante à Ascona de musiciens néo-orléanais ne saurait occulter la présence de formations venues d’autres coins du globe. L’un des intérêts de ce festival hors normes est, précisément, de permettre la découverte de ces orchestres ou solistes qui n’ont jamais l’occasion de se produire en France. Pourquoi ? Les raisons objectives de cet ostracisme mériteraient un long développement… Bornons-nous pour l’heure à constater que le jazz traditionnel et classique jouit un peu partout d’une faveur inconnue chez nous, et que sa vitalité est bien réelle. Constat corollaire, le niveau technique des musiciens n’a jamais été aussi relevé. La réputation d’amateurisme, d’approximation attachée au jazz traditionnel mérite d’être révisée. Quel organisateur de concerts et de festivals saura, chez nous, s’en aviser ?

Outre les musiciens américains, les Suisses, Italiens, Allemands, Hollandais, Suédois, Français sont donc présents ici et se distinguent à des titres divers. Une mention spéciale, cependant, pour les musiciens venus des antipodes (même si certains sont expatriés de plus ou moins longue date). En effet, les Australiens se retrouvent cette année en nombre. Solistes intégrés à divers All-Stars (la bassiste et vocaliste Nicki Parrott, le guitariste David Blenkhorn, le violoniste George Washingmachine, le saxophoniste Nick Hempton) ou ensembles constitués, comme ce septette à la dénomination non équivoque, The Australians, entourant, pour sa pemière tournée en Europe, la jeune vedette du jazz vocal Emma Pask. Un talent en éclosion et une équipe soudée autour du tromboniste Dan Barnett et du trompettiste Bob Henderson. Leur prestation du 27 en compagnie de l’omniprésent Warren Vaché se révéla captivante de bout en bout.

 

Jacques Aboucaya

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Le sacre d’Irma Thomas, grande prêtresse de la Soul telle qu’on la pratique à La Nouvelle-Orléans, a eu lieu avec toute la pompe requise lors d’un unique concert qui avait attiré la grande foule. Les admirateurs de celle que l’on a parfois comparée à James Brown n’ont pas été déçus. A plus de soixante-dix printemps et quelque cinquante ans de carrière, elle a conservé toutes les qualités qui lui valurent en 2006 un Grammy pour son album « After The Rain » et, trois ans plus tard, l’honneur d’entrer au Blues Hall of Fame. La voici donc titulaire de l’Ascona Jazz Award 2012. Elle y succède à Uncle Lionel Batiste et Paul Kuhn, couronnés l’an dernier.


 

Irma Thomas

 

Irma Thomas (voc), Percy Lee Williams (tp), Emile Hall (ts), Arthur V. Bell (g), Warner Joseph Williams (claviers), Kim Philips (claviers), Anthony Hamilton (b), Larry Campbell (dm). Jazz Club Torre, 27 juin.

 

 

 

The Australians

 

Dan Barnett (tb), Bob Henderson (tp), Paul Furniss (saxes), Harry Kanters (p), John Blenkhorn (g), Mark Elton (b), Anthony Howe (dm), Emma Pask (voc) + Warren Vaché (cnet). Stage Seven, 27 juin.

 

Ce qui frappe d’emblée chez Irma Thomas, outre la puissance et l’ample tessiture d’une voix dont les inflexions ont conservé toutes les caractéristiques de la maturité, c’est l’enthousiasme resté, lui aussi, intact. L’engagement corps et âme dans une tradition musicale, celle de la Great Black Music, dont les racines plongent au plus profond dans la terre louisianaise. Blues omniprésent, funk, soul, rhythm and blues, quelque nom qu’on lui prête, c’est la même inspiration qui l’innerve et lui donne sa coloration particulière. Le gospel n’est jamais loin, et sa ferveur – même si la chanteuse tient à préciser qu’elle ne mélange jamais les genres et se garde de confondre le sacré et le profane.

La parfaite anti-star, donc. Sincère, vibrante, attachante. Ses accompagnateurs, qui se chargent de faire le show « à l’américaine », choeurs, pas de danse, exhortations au public, sont d’honnêtes desservants dédiés au culte de la vedette. S’en détache un sax ténor, Emile Hall, que l’on aimerait entendre dans un contexte plus libéré.

 

L’empreinte très prégnante à Ascona de musiciens néo-orléanais ne saurait occulter la présence de formations venues d’autres coins du globe. L’un des intérêts de ce festival hors normes est, précisément, de permettre la découverte de ces orchestres ou solistes qui n’ont jamais l’occasion de se produire en France. Pourquoi ? Les raisons objectives de cet ostracisme mériteraient un long développement… Bornons-nous pour l’heure à constater que le jazz traditionnel et classique jouit un peu partout d’une faveur inconnue chez nous, et que sa vitalité est bien réelle. Constat corollaire, le niveau technique des musiciens n’a jamais été aussi relevé. La réputation d’amateurisme, d’approximation attachée au jazz traditionnel mérite d’être révisée. Quel organisateur de concerts et de festivals saura, chez nous, s’en aviser ?

Outre les musiciens américains, les Suisses, Italiens, Allemands, Hollandais, Suédois, Français sont donc présents ici et se distinguent à des titres divers. Une mention spéciale, cependant, pour les musiciens venus des antipodes (même si certains sont expatriés de plus ou moins longue date). En effet, les Australiens se retrouvent cette année en nombre. Solistes intégrés à divers All-Stars (la bassiste et vocaliste Nicki Parrott, le guitariste David Blenkhorn, le violoniste George Washingmachine, le saxophoniste Nick Hempton) ou ensembles constitués, comme ce septette à la dénomination non équivoque, The Australians, entourant, pour sa pemière tournée en Europe, la jeune vedette du jazz vocal Emma Pask. Un talent en éclosion et une équipe soudée autour du tromboniste Dan Barnett et du trompettiste Bob Henderson. Leur prestation du 27 en compagnie de l’omniprésent Warren Vaché se révéla captivante de bout en bout.

 

Jacques Aboucaya

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Le sacre d’Irma Thomas, grande prêtresse de la Soul telle qu’on la pratique à La Nouvelle-Orléans, a eu lieu avec toute la pompe requise lors d’un unique concert qui avait attiré la grande foule. Les admirateurs de celle que l’on a parfois comparée à James Brown n’ont pas été déçus. A plus de soixante-dix printemps et quelque cinquante ans de carrière, elle a conservé toutes les qualités qui lui valurent en 2006 un Grammy pour son album « After The Rain » et, trois ans plus tard, l’honneur d’entrer au Blues Hall of Fame. La voici donc titulaire de l’Ascona Jazz Award 2012. Elle y succède à Uncle Lionel Batiste et Paul Kuhn, couronnés l’an dernier.


 

Irma Thomas

 

Irma Thomas (voc), Percy Lee Williams (tp), Emile Hall (ts), Arthur V. Bell (g), Warner Joseph Williams (claviers), Kim Philips (claviers), Anthony Hamilton (b), Larry Campbell (dm). Jazz Club Torre, 27 juin.

 

 

 

The Australians

 

Dan Barnett (tb), Bob Henderson (tp), Paul Furniss (saxes), Harry Kanters (p), John Blenkhorn (g), Mark Elton (b), Anthony Howe (dm), Emma Pask (voc) + Warren Vaché (cnet). Stage Seven, 27 juin.

 

Ce qui frappe d’emblée chez Irma Thomas, outre la puissance et l’ample tessiture d’une voix dont les inflexions ont conservé toutes les caractéristiques de la maturité, c’est l’enthousiasme resté, lui aussi, intact. L’engagement corps et âme dans une tradition musicale, celle de la Great Black Music, dont les racines plongent au plus profond dans la terre louisianaise. Blues omniprésent, funk, soul, rhythm and blues, quelque nom qu’on lui prête, c’est la même inspiration qui l’innerve et lui donne sa coloration particulière. Le gospel n’est jamais loin, et sa ferveur – même si la chanteuse tient à préciser qu’elle ne mélange jamais les genres et se garde de confondre le sacré et le profane.

La parfaite anti-star, donc. Sincère, vibrante, attachante. Ses accompagnateurs, qui se chargent de faire le show « à l’américaine », choeurs, pas de danse, exhortations au public, sont d’honnêtes desservants dédiés au culte de la vedette. S’en détache un sax ténor, Emile Hall, que l’on aimerait entendre dans un contexte plus libéré.

 

L’empreinte très prégnante à Ascona de musiciens néo-orléanais ne saurait occulter la présence de formations venues d’autres coins du globe. L’un des intérêts de ce festival hors normes est, précisément, de permettre la découverte de ces orchestres ou solistes qui n’ont jamais l’occasion de se produire en France. Pourquoi ? Les raisons objectives de cet ostracisme mériteraient un long développement… Bornons-nous pour l’heure à constater que le jazz traditionnel et classique jouit un peu partout d’une faveur inconnue chez nous, et que sa vitalité est bien réelle. Constat corollaire, le niveau technique des musiciens n’a jamais été aussi relevé. La réputation d’amateurisme, d’approximation attachée au jazz traditionnel mérite d’être révisée. Quel organisateur de concerts et de festivals saura, chez nous, s’en aviser ?

Outre les musiciens américains, les Suisses, Italiens, Allemands, Hollandais, Suédois, Français sont donc présents ici et se distinguent à des titres divers. Une mention spéciale, cependant, pour les musiciens venus des antipodes (même si certains sont expatriés de plus ou moins longue date). En effet, les Australiens se retrouvent cette année en nombre. Solistes intégrés à divers All-Stars (la bassiste et vocaliste Nicki Parrott, le guitariste David Blenkhorn, le violoniste George Washingmachine, le saxophoniste Nick Hempton) ou ensembles constitués, comme ce septette à la dénomination non équivoque, The Australians, entourant, pour sa pemière tournée en Europe, la jeune vedette du jazz vocal Emma Pask. Un talent en éclosion et une équipe soudée autour du tromboniste Dan Barnett et du trompettiste Bob Henderson. Leur prestation du 27 en compagnie de l’omniprésent Warren Vaché se révéla captivante de bout en bout.

 

Jacques Aboucaya

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Le sacre d’Irma Thomas, grande prêtresse de la Soul telle qu’on la pratique à La Nouvelle-Orléans, a eu lieu avec toute la pompe requise lors d’un unique concert qui avait attiré la grande foule. Les admirateurs de celle que l’on a parfois comparée à James Brown n’ont pas été déçus. A plus de soixante-dix printemps et quelque cinquante ans de carrière, elle a conservé toutes les qualités qui lui valurent en 2006 un Grammy pour son album « After The Rain » et, trois ans plus tard, l’honneur d’entrer au Blues Hall of Fame. La voici donc titulaire de l’Ascona Jazz Award 2012. Elle y succède à Uncle Lionel Batiste et Paul Kuhn, couronnés l’an dernier.


 

Irma Thomas

 

Irma Thomas (voc), Percy Lee Williams (tp), Emile Hall (ts), Arthur V. Bell (g), Warner Joseph Williams (claviers), Kim Philips (claviers), Anthony Hamilton (b), Larry Campbell (dm). Jazz Club Torre, 27 juin.

 

 

 

The Australians

 

Dan Barnett (tb), Bob Henderson (tp), Paul Furniss (saxes), Harry Kanters (p), John Blenkhorn (g), Mark Elton (b), Anthony Howe (dm), Emma Pask (voc) + Warren Vaché (cnet). Stage Seven, 27 juin.

 

Ce qui frappe d’emblée chez Irma Thomas, outre la puissance et l’ample tessiture d’une voix dont les inflexions ont conservé toutes les caractéristiques de la maturité, c’est l’enthousiasme resté, lui aussi, intact. L’engagement corps et âme dans une tradition musicale, celle de la Great Black Music, dont les racines plongent au plus profond dans la terre louisianaise. Blues omniprésent, funk, soul, rhythm and blues, quelque nom qu’on lui prête, c’est la même inspiration qui l’innerve et lui donne sa coloration particulière. Le gospel n’est jamais loin, et sa ferveur – même si la chanteuse tient à préciser qu’elle ne mélange jamais les genres et se garde de confondre le sacré et le profane.

La parfaite anti-star, donc. Sincère, vibrante, attachante. Ses accompagnateurs, qui se chargent de faire le show « à l’américaine », choeurs, pas de danse, exhortations au public, sont d’honnêtes desservants dédiés au culte de la vedette. S’en détache un sax ténor, Emile Hall, que l’on aimerait entendre dans un contexte plus libéré.

 

L’empreinte très prégnante à Ascona de musiciens néo-orléanais ne saurait occulter la présence de formations venues d’autres coins du globe. L’un des intérêts de ce festival hors normes est, précisément, de permettre la découverte de ces orchestres ou solistes qui n’ont jamais l’occasion de se produire en France. Pourquoi ? Les raisons objectives de cet ostracisme mériteraient un long développement… Bornons-nous pour l’heure à constater que le jazz traditionnel et classique jouit un peu partout d’une faveur inconnue chez nous, et que sa vitalité est bien réelle. Constat corollaire, le niveau technique des musiciens n’a jamais été aussi relevé. La réputation d’amateurisme, d’approximation attachée au jazz traditionnel mérite d’être révisée. Quel organisateur de concerts et de festivals saura, chez nous, s’en aviser ?

Outre les musiciens américains, les Suisses, Italiens, Allemands, Hollandais, Suédois, Français sont donc présents ici et se distinguent à des titres divers. Une mention spéciale, cependant, pour les musiciens venus des antipodes (même si certains sont expatriés de plus ou moins longue date). En effet, les Australiens se retrouvent cette année en nombre. Solistes intégrés à divers All-Stars (la bassiste et vocaliste Nicki Parrott, le guitariste David Blenkhorn, le violoniste George Washingmachine, le saxophoniste Nick Hempton) ou ensembles constitués, comme ce septette à la dénomination non équivoque, The Australians, entourant, pour sa pemière tournée en Europe, la jeune vedette du jazz vocal Emma Pask. Un talent en éclosion et une équipe soudée autour du tromboniste Dan Barnett et du trompettiste Bob Henderson. Leur prestation du 27 en compagnie de l’omniprésent Warren Vaché se révéla captivante de bout en bout.

 

Jacques Aboucaya