Jazz live
Publié le 21 Sep 2013

Jazz[at]botanic : Monsieur Gadou et l'héritage de "Grand Six", Victor Michaud, IEP 4tet

C’est dans le cadre du réchauffement climatique annoncé que nous nous sommes retrouvés hier soir, serrés les uns contre les autres pour nous défendre de la bise, du froid, peut-être du gel. Fort heureusement les musiciens n’en ont cure, et envoient de l’énergie à revendre, sans compter le talent. A l’heure de l’apéritif, c’est monsieur Gadou qui officie en maître des platines. Restons un instant sur cette figure du jazz à Bordeaux.

 

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                                 Monsieur Gadou

 

Musicien polyvalent, guitariste, compositeur, arrangeur, tromboniste, inventeur d’instruments étranges, assoifé de musiques, de textes, de références diverses, Monsieur Gadou aura été l’inventeur, le fondateur, l’animateur, d’un groupe désormais éclaté : « Grand Six ». Avec Timo Metzemakers (b), qui jouait hier soir au sein du quartet de Sébastien Arruti (tb), Yoann Loustalot dont nous avons déjà parlé et vanté les mérites, et qu’on retrouvait hier avec Victor Michaud (fr-h), avec précisément Victor Michaud avant même qu’il n’intègre le CNSM, « Doc » Thomachot à l’alto et Bertrand Noël (dm), il a mis sur pied ce sextet original dans les années 2000 (ou un peu avant), a beaucoup composé pour lui et poussé ses petits camarades à composer (essentiellement des suites), et a laissé dans son sillage et dans celui de ce groupe qui n’a jamais trop écumé les scènes un sillon profond, une trace, une marque, dont on trouve aujourd’hui les effets au sein des formations bordelaises. Pas étonnant donc, puisqu’on parle de sillon, de le retrouver derrière une platine à diffuser un certain nombre de morceaux échappés de ses 33 tours. Hier soir c’était la « Queen’s Suite » de Duke Ellington, qu’il aime entre toutes, mais aussi des originaux de Jimmy Giuffre, de Shorty Rogers, de Stan Kenton. Ajoutons que monsieur Gadou excelle aussi dans la formule des duos, dont un avec sa « secrétaire » mademoiselle Isabelle Jelen, conteuse, diseuse, chanteuse, et sans être exhaustifs ajoutons que la compagnie « Yes Igor » tourne en ce moment un spectacle désopilant sous le titre « Hamlet, Eloge du play-back ». On voit que le gaillard a plus d’un sac dans son tour de chant…

 

Donc hier soir, les héritiers de « Grand Six » et de ce cher Gadou ont fait valoir et entendre leur musique, une série de suites pour le IEP quartet (Suite Arcachonnaise, et Suite pour Maritchu), avec Didier Ottaviani en verve à la batterie, Sébastien Arruti (tb), Timo Metzmakers (b) et Alain Coyral (bs). Beaux arrangements, thèmes lyriques, et excellens déboulés de Coyral, plus proche de Pepper Adams que de Gerry Mulligan. 

 

Quant au « Wunderbar Orchestra » de Victor Michaud (fr-h), il a joué pour l’essentiel le répertoire de son CD tout neuf (BC 002), avec Yoann Loustalot (tp, bugle), Olivier Zanot (as, ss), Etienne de la Sayette (bs, fl), François Chesnel (p), Blaise Chevallier que l’on retrouvait à la contrebasse et Arnaud Lechantre (dm). Cette formation est un régal : de l’humour (c’est si rare, écoutez Night In Tunisia), un sens raffiné du son, une façon par exemple d’inventer un instrument hybride qui réunit trompette et cor d’harmonie, le tout parfaitement interprété. Au fond, et avec le recul, s’il n’y a pas vraiment de « scène jazz bordelaise » comme il y en a une à Nantes, et si l’on tient compte de la présence dans la capitale girondine de deux ou trois « freemen » batteurs (Didier Lasserre, Mathias Pontevia) et de quelques excellents pratiquants de l’improvisation radicale, il y a quand même une « vie du jazz » sous nos climats. Monsieur Gadou y a joué son rôle d’éclaireur. Le plus étonnant, c’est que tout cela survient dans la quasi indifférence générale des décideurs de la « politique culturelle » de la ville et des autres instances territoriales. Comme quoi on peut se passer d’eux.

 

Mais ce n’est pas une raison pour ne pas leur dire qu’ils ne font pas ce qu’ils devraient faire.

 

Philippe Méziat

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C’est dans le cadre du réchauffement climatique annoncé que nous nous sommes retrouvés hier soir, serrés les uns contre les autres pour nous défendre de la bise, du froid, peut-être du gel. Fort heureusement les musiciens n’en ont cure, et envoient de l’énergie à revendre, sans compter le talent. A l’heure de l’apéritif, c’est monsieur Gadou qui officie en maître des platines. Restons un instant sur cette figure du jazz à Bordeaux.

 

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                                 Monsieur Gadou

 

Musicien polyvalent, guitariste, compositeur, arrangeur, tromboniste, inventeur d’instruments étranges, assoifé de musiques, de textes, de références diverses, Monsieur Gadou aura été l’inventeur, le fondateur, l’animateur, d’un groupe désormais éclaté : « Grand Six ». Avec Timo Metzemakers (b), qui jouait hier soir au sein du quartet de Sébastien Arruti (tb), Yoann Loustalot dont nous avons déjà parlé et vanté les mérites, et qu’on retrouvait hier avec Victor Michaud (fr-h), avec précisément Victor Michaud avant même qu’il n’intègre le CNSM, « Doc » Thomachot à l’alto et Bertrand Noël (dm), il a mis sur pied ce sextet original dans les années 2000 (ou un peu avant), a beaucoup composé pour lui et poussé ses petits camarades à composer (essentiellement des suites), et a laissé dans son sillage et dans celui de ce groupe qui n’a jamais trop écumé les scènes un sillon profond, une trace, une marque, dont on trouve aujourd’hui les effets au sein des formations bordelaises. Pas étonnant donc, puisqu’on parle de sillon, de le retrouver derrière une platine à diffuser un certain nombre de morceaux échappés de ses 33 tours. Hier soir c’était la « Queen’s Suite » de Duke Ellington, qu’il aime entre toutes, mais aussi des originaux de Jimmy Giuffre, de Shorty Rogers, de Stan Kenton. Ajoutons que monsieur Gadou excelle aussi dans la formule des duos, dont un avec sa « secrétaire » mademoiselle Isabelle Jelen, conteuse, diseuse, chanteuse, et sans être exhaustifs ajoutons que la compagnie « Yes Igor » tourne en ce moment un spectacle désopilant sous le titre « Hamlet, Eloge du play-back ». On voit que le gaillard a plus d’un sac dans son tour de chant…

 

Donc hier soir, les héritiers de « Grand Six » et de ce cher Gadou ont fait valoir et entendre leur musique, une série de suites pour le IEP quartet (Suite Arcachonnaise, et Suite pour Maritchu), avec Didier Ottaviani en verve à la batterie, Sébastien Arruti (tb), Timo Metzmakers (b) et Alain Coyral (bs). Beaux arrangements, thèmes lyriques, et excellens déboulés de Coyral, plus proche de Pepper Adams que de Gerry Mulligan. 

 

Quant au « Wunderbar Orchestra » de Victor Michaud (fr-h), il a joué pour l’essentiel le répertoire de son CD tout neuf (BC 002), avec Yoann Loustalot (tp, bugle), Olivier Zanot (as, ss), Etienne de la Sayette (bs, fl), François Chesnel (p), Blaise Chevallier que l’on retrouvait à la contrebasse et Arnaud Lechantre (dm). Cette formation est un régal : de l’humour (c’est si rare, écoutez Night In Tunisia), un sens raffiné du son, une façon par exemple d’inventer un instrument hybride qui réunit trompette et cor d’harmonie, le tout parfaitement interprété. Au fond, et avec le recul, s’il n’y a pas vraiment de « scène jazz bordelaise » comme il y en a une à Nantes, et si l’on tient compte de la présence dans la capitale girondine de deux ou trois « freemen » batteurs (Didier Lasserre, Mathias Pontevia) et de quelques excellents pratiquants de l’improvisation radicale, il y a quand même une « vie du jazz » sous nos climats. Monsieur Gadou y a joué son rôle d’éclaireur. Le plus étonnant, c’est que tout cela survient dans la quasi indifférence générale des décideurs de la « politique culturelle » de la ville et des autres instances territoriales. Comme quoi on peut se passer d’eux.

 

Mais ce n’est pas une raison pour ne pas leur dire qu’ils ne font pas ce qu’ils devraient faire.

 

Philippe Méziat

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C’est dans le cadre du réchauffement climatique annoncé que nous nous sommes retrouvés hier soir, serrés les uns contre les autres pour nous défendre de la bise, du froid, peut-être du gel. Fort heureusement les musiciens n’en ont cure, et envoient de l’énergie à revendre, sans compter le talent. A l’heure de l’apéritif, c’est monsieur Gadou qui officie en maître des platines. Restons un instant sur cette figure du jazz à Bordeaux.

 

IMG 4965

 

                                 Monsieur Gadou

 

Musicien polyvalent, guitariste, compositeur, arrangeur, tromboniste, inventeur d’instruments étranges, assoifé de musiques, de textes, de références diverses, Monsieur Gadou aura été l’inventeur, le fondateur, l’animateur, d’un groupe désormais éclaté : « Grand Six ». Avec Timo Metzemakers (b), qui jouait hier soir au sein du quartet de Sébastien Arruti (tb), Yoann Loustalot dont nous avons déjà parlé et vanté les mérites, et qu’on retrouvait hier avec Victor Michaud (fr-h), avec précisément Victor Michaud avant même qu’il n’intègre le CNSM, « Doc » Thomachot à l’alto et Bertrand Noël (dm), il a mis sur pied ce sextet original dans les années 2000 (ou un peu avant), a beaucoup composé pour lui et poussé ses petits camarades à composer (essentiellement des suites), et a laissé dans son sillage et dans celui de ce groupe qui n’a jamais trop écumé les scènes un sillon profond, une trace, une marque, dont on trouve aujourd’hui les effets au sein des formations bordelaises. Pas étonnant donc, puisqu’on parle de sillon, de le retrouver derrière une platine à diffuser un certain nombre de morceaux échappés de ses 33 tours. Hier soir c’était la « Queen’s Suite » de Duke Ellington, qu’il aime entre toutes, mais aussi des originaux de Jimmy Giuffre, de Shorty Rogers, de Stan Kenton. Ajoutons que monsieur Gadou excelle aussi dans la formule des duos, dont un avec sa « secrétaire » mademoiselle Isabelle Jelen, conteuse, diseuse, chanteuse, et sans être exhaustifs ajoutons que la compagnie « Yes Igor » tourne en ce moment un spectacle désopilant sous le titre « Hamlet, Eloge du play-back ». On voit que le gaillard a plus d’un sac dans son tour de chant…

 

Donc hier soir, les héritiers de « Grand Six » et de ce cher Gadou ont fait valoir et entendre leur musique, une série de suites pour le IEP quartet (Suite Arcachonnaise, et Suite pour Maritchu), avec Didier Ottaviani en verve à la batterie, Sébastien Arruti (tb), Timo Metzmakers (b) et Alain Coyral (bs). Beaux arrangements, thèmes lyriques, et excellens déboulés de Coyral, plus proche de Pepper Adams que de Gerry Mulligan. 

 

Quant au « Wunderbar Orchestra » de Victor Michaud (fr-h), il a joué pour l’essentiel le répertoire de son CD tout neuf (BC 002), avec Yoann Loustalot (tp, bugle), Olivier Zanot (as, ss), Etienne de la Sayette (bs, fl), François Chesnel (p), Blaise Chevallier que l’on retrouvait à la contrebasse et Arnaud Lechantre (dm). Cette formation est un régal : de l’humour (c’est si rare, écoutez Night In Tunisia), un sens raffiné du son, une façon par exemple d’inventer un instrument hybride qui réunit trompette et cor d’harmonie, le tout parfaitement interprété. Au fond, et avec le recul, s’il n’y a pas vraiment de « scène jazz bordelaise » comme il y en a une à Nantes, et si l’on tient compte de la présence dans la capitale girondine de deux ou trois « freemen » batteurs (Didier Lasserre, Mathias Pontevia) et de quelques excellents pratiquants de l’improvisation radicale, il y a quand même une « vie du jazz » sous nos climats. Monsieur Gadou y a joué son rôle d’éclaireur. Le plus étonnant, c’est que tout cela survient dans la quasi indifférence générale des décideurs de la « politique culturelle » de la ville et des autres instances territoriales. Comme quoi on peut se passer d’eux.

 

Mais ce n’est pas une raison pour ne pas leur dire qu’ils ne font pas ce qu’ils devraient faire.

 

Philippe Méziat

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C’est dans le cadre du réchauffement climatique annoncé que nous nous sommes retrouvés hier soir, serrés les uns contre les autres pour nous défendre de la bise, du froid, peut-être du gel. Fort heureusement les musiciens n’en ont cure, et envoient de l’énergie à revendre, sans compter le talent. A l’heure de l’apéritif, c’est monsieur Gadou qui officie en maître des platines. Restons un instant sur cette figure du jazz à Bordeaux.

 

IMG 4965

 

                                 Monsieur Gadou

 

Musicien polyvalent, guitariste, compositeur, arrangeur, tromboniste, inventeur d’instruments étranges, assoifé de musiques, de textes, de références diverses, Monsieur Gadou aura été l’inventeur, le fondateur, l’animateur, d’un groupe désormais éclaté : « Grand Six ». Avec Timo Metzemakers (b), qui jouait hier soir au sein du quartet de Sébastien Arruti (tb), Yoann Loustalot dont nous avons déjà parlé et vanté les mérites, et qu’on retrouvait hier avec Victor Michaud (fr-h), avec précisément Victor Michaud avant même qu’il n’intègre le CNSM, « Doc » Thomachot à l’alto et Bertrand Noël (dm), il a mis sur pied ce sextet original dans les années 2000 (ou un peu avant), a beaucoup composé pour lui et poussé ses petits camarades à composer (essentiellement des suites), et a laissé dans son sillage et dans celui de ce groupe qui n’a jamais trop écumé les scènes un sillon profond, une trace, une marque, dont on trouve aujourd’hui les effets au sein des formations bordelaises. Pas étonnant donc, puisqu’on parle de sillon, de le retrouver derrière une platine à diffuser un certain nombre de morceaux échappés de ses 33 tours. Hier soir c’était la « Queen’s Suite » de Duke Ellington, qu’il aime entre toutes, mais aussi des originaux de Jimmy Giuffre, de Shorty Rogers, de Stan Kenton. Ajoutons que monsieur Gadou excelle aussi dans la formule des duos, dont un avec sa « secrétaire » mademoiselle Isabelle Jelen, conteuse, diseuse, chanteuse, et sans être exhaustifs ajoutons que la compagnie « Yes Igor » tourne en ce moment un spectacle désopilant sous le titre « Hamlet, Eloge du play-back ». On voit que le gaillard a plus d’un sac dans son tour de chant…

 

Donc hier soir, les héritiers de « Grand Six » et de ce cher Gadou ont fait valoir et entendre leur musique, une série de suites pour le IEP quartet (Suite Arcachonnaise, et Suite pour Maritchu), avec Didier Ottaviani en verve à la batterie, Sébastien Arruti (tb), Timo Metzmakers (b) et Alain Coyral (bs). Beaux arrangements, thèmes lyriques, et excellens déboulés de Coyral, plus proche de Pepper Adams que de Gerry Mulligan. 

 

Quant au « Wunderbar Orchestra » de Victor Michaud (fr-h), il a joué pour l’essentiel le répertoire de son CD tout neuf (BC 002), avec Yoann Loustalot (tp, bugle), Olivier Zanot (as, ss), Etienne de la Sayette (bs, fl), François Chesnel (p), Blaise Chevallier que l’on retrouvait à la contrebasse et Arnaud Lechantre (dm). Cette formation est un régal : de l’humour (c’est si rare, écoutez Night In Tunisia), un sens raffiné du son, une façon par exemple d’inventer un instrument hybride qui réunit trompette et cor d’harmonie, le tout parfaitement interprété. Au fond, et avec le recul, s’il n’y a pas vraiment de « scène jazz bordelaise » comme il y en a une à Nantes, et si l’on tient compte de la présence dans la capitale girondine de deux ou trois « freemen » batteurs (Didier Lasserre, Mathias Pontevia) et de quelques excellents pratiquants de l’improvisation radicale, il y a quand même une « vie du jazz » sous nos climats. Monsieur Gadou y a joué son rôle d’éclaireur. Le plus étonnant, c’est que tout cela survient dans la quasi indifférence générale des décideurs de la « politique culturelle » de la ville et des autres instances territoriales. Comme quoi on peut se passer d’eux.

 

Mais ce n’est pas une raison pour ne pas leur dire qu’ils ne font pas ce qu’ils devraient faire.

 

Philippe Méziat