Jazz live
Publié le 10 Nov 2014

Jazzdor Strasbourg 29° édition, 3° soirée. Cité de la Musique 09/11

 

Est-ce qu’à eux deux ils ont son âge ? Se prend-on à se demander avant même qu’Edward Perraud, Franck Vaillant et Michel Portal n’entrent en scène. Mais on n’a pas le temps de vérifier (d’ailleurs au fond on s’en fout) et quand ça commence à jouer la question s’avère définitivement caduque. Ca joue, donc, —et pas qu’un peu — dans cette configuration objectivement inhabituelle à deux batteries juvéniles qui flanquent les anches du souffleur vétéran.

Michel Portal invite Double Rainbow : Michel Portal (ss, cl, bcl), Edward Perraud (dm, perc), Franck Vaillant (dm, perc).

So Long, Eric!: Alexander von Schlippenbach (p), Gerd dudek (ts, fl), Henrik Walsdorff (as), Antonio Borghini (b), Heinrich Köbberling (dm).

Mais en fait ça ne fonctionne pas de façon aussi basique, on s’en doute. D’abord parce que Portal, même s’il reste le principal pourvoyeur de mélodies, au soprano, à la clarinette et à la clarinette basse, n’est pas entouré que de rythmes : Vaillant et Perraud disposent de tout un attirail de bibelots sonores acoustiques ou électroniques qui colorent l’ensemble de timbres inattendus. Ensuite, le souffleur a depuis lurette une approche rythmique de ses instruments à vents. Elle le met totalement en phase avec les schémas percussifs qu’instillent sans relâche ses fougueux comparses. Ca circule, donc, et les idées bouillonnent à donf. Enfin parce que tous ces gens chantent (et enchantent), dans un style onomatopéique qui rappelle les scansions vocales des percussionnistes hindous. Le tout donne un concert inédit ­­— leur tout premier, en France et ailleurs, — où un vieux briscard aguerri à toutes sortes de musiques (et toujours vert à cause de ça, sans doute) échange à part égale avec deux jeunes batteurs-percussionnistes à l’appétit et à la curiosité infinis. Et tout cela est vraiment beau. Vraiment, croyez-moi. Et il serait malhonnête de ne pas le reconnaître ou de s’abstenir de le faire savoir.

L’hommage d’Alexander von Schlippenbach à Eric Dolphy est évidemment plus classique et révérencieux. Le disque paru récemment, où il joue la même musique entouré d’une douzaine de musiciens allemands et bataves ne m’avait pas convaincu. En configuration réduite pour la scène, l’ennui ne guette pas moins tant le jeu est appliqué et dépourvu de fantaisie. Noyés que nous sommes dans une pléthore d’hommages, on doute que celui-ci réussisse à séduire un grand nombre de spectateurs tant il fait peu revivre l’esprit du grand disparu. La musique de Dolphy est elle « réactualisable », d’ailleurs ? Pas sous ce format post-hardbop éculé, en tout cas.

Reste qu’en trois soirées bien remplies Jazzdor nous aura donné, dès son ouverture — et avec une organisation doublée de choix artistiques impeccables — un réjouissant panorama de ce qui se fait en jazz sur deux continents, et singulièrement dans notre Hexagone. Aucune raison de douter de l’excellence des soirées à venir, donc, même si, pour votre serviteur dévoué, le retour à Strasbourg n’aura lieu qu’en Novembre 2015, à l’occasion du trentenaire.Thierry Quénum

 

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Est-ce qu’à eux deux ils ont son âge ? Se prend-on à se demander avant même qu’Edward Perraud, Franck Vaillant et Michel Portal n’entrent en scène. Mais on n’a pas le temps de vérifier (d’ailleurs au fond on s’en fout) et quand ça commence à jouer la question s’avère définitivement caduque. Ca joue, donc, —et pas qu’un peu — dans cette configuration objectivement inhabituelle à deux batteries juvéniles qui flanquent les anches du souffleur vétéran.

Michel Portal invite Double Rainbow : Michel Portal (ss, cl, bcl), Edward Perraud (dm, perc), Franck Vaillant (dm, perc).

So Long, Eric!: Alexander von Schlippenbach (p), Gerd dudek (ts, fl), Henrik Walsdorff (as), Antonio Borghini (b), Heinrich Köbberling (dm).

Mais en fait ça ne fonctionne pas de façon aussi basique, on s’en doute. D’abord parce que Portal, même s’il reste le principal pourvoyeur de mélodies, au soprano, à la clarinette et à la clarinette basse, n’est pas entouré que de rythmes : Vaillant et Perraud disposent de tout un attirail de bibelots sonores acoustiques ou électroniques qui colorent l’ensemble de timbres inattendus. Ensuite, le souffleur a depuis lurette une approche rythmique de ses instruments à vents. Elle le met totalement en phase avec les schémas percussifs qu’instillent sans relâche ses fougueux comparses. Ca circule, donc, et les idées bouillonnent à donf. Enfin parce que tous ces gens chantent (et enchantent), dans un style onomatopéique qui rappelle les scansions vocales des percussionnistes hindous. Le tout donne un concert inédit ­­— leur tout premier, en France et ailleurs, — où un vieux briscard aguerri à toutes sortes de musiques (et toujours vert à cause de ça, sans doute) échange à part égale avec deux jeunes batteurs-percussionnistes à l’appétit et à la curiosité infinis. Et tout cela est vraiment beau. Vraiment, croyez-moi. Et il serait malhonnête de ne pas le reconnaître ou de s’abstenir de le faire savoir.

L’hommage d’Alexander von Schlippenbach à Eric Dolphy est évidemment plus classique et révérencieux. Le disque paru récemment, où il joue la même musique entouré d’une douzaine de musiciens allemands et bataves ne m’avait pas convaincu. En configuration réduite pour la scène, l’ennui ne guette pas moins tant le jeu est appliqué et dépourvu de fantaisie. Noyés que nous sommes dans une pléthore d’hommages, on doute que celui-ci réussisse à séduire un grand nombre de spectateurs tant il fait peu revivre l’esprit du grand disparu. La musique de Dolphy est elle « réactualisable », d’ailleurs ? Pas sous ce format post-hardbop éculé, en tout cas.

Reste qu’en trois soirées bien remplies Jazzdor nous aura donné, dès son ouverture — et avec une organisation doublée de choix artistiques impeccables — un réjouissant panorama de ce qui se fait en jazz sur deux continents, et singulièrement dans notre Hexagone. Aucune raison de douter de l’excellence des soirées à venir, donc, même si, pour votre serviteur dévoué, le retour à Strasbourg n’aura lieu qu’en Novembre 2015, à l’occasion du trentenaire.Thierry Quénum

 

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Est-ce qu’à eux deux ils ont son âge ? Se prend-on à se demander avant même qu’Edward Perraud, Franck Vaillant et Michel Portal n’entrent en scène. Mais on n’a pas le temps de vérifier (d’ailleurs au fond on s’en fout) et quand ça commence à jouer la question s’avère définitivement caduque. Ca joue, donc, —et pas qu’un peu — dans cette configuration objectivement inhabituelle à deux batteries juvéniles qui flanquent les anches du souffleur vétéran.

Michel Portal invite Double Rainbow : Michel Portal (ss, cl, bcl), Edward Perraud (dm, perc), Franck Vaillant (dm, perc).

So Long, Eric!: Alexander von Schlippenbach (p), Gerd dudek (ts, fl), Henrik Walsdorff (as), Antonio Borghini (b), Heinrich Köbberling (dm).

Mais en fait ça ne fonctionne pas de façon aussi basique, on s’en doute. D’abord parce que Portal, même s’il reste le principal pourvoyeur de mélodies, au soprano, à la clarinette et à la clarinette basse, n’est pas entouré que de rythmes : Vaillant et Perraud disposent de tout un attirail de bibelots sonores acoustiques ou électroniques qui colorent l’ensemble de timbres inattendus. Ensuite, le souffleur a depuis lurette une approche rythmique de ses instruments à vents. Elle le met totalement en phase avec les schémas percussifs qu’instillent sans relâche ses fougueux comparses. Ca circule, donc, et les idées bouillonnent à donf. Enfin parce que tous ces gens chantent (et enchantent), dans un style onomatopéique qui rappelle les scansions vocales des percussionnistes hindous. Le tout donne un concert inédit ­­— leur tout premier, en France et ailleurs, — où un vieux briscard aguerri à toutes sortes de musiques (et toujours vert à cause de ça, sans doute) échange à part égale avec deux jeunes batteurs-percussionnistes à l’appétit et à la curiosité infinis. Et tout cela est vraiment beau. Vraiment, croyez-moi. Et il serait malhonnête de ne pas le reconnaître ou de s’abstenir de le faire savoir.

L’hommage d’Alexander von Schlippenbach à Eric Dolphy est évidemment plus classique et révérencieux. Le disque paru récemment, où il joue la même musique entouré d’une douzaine de musiciens allemands et bataves ne m’avait pas convaincu. En configuration réduite pour la scène, l’ennui ne guette pas moins tant le jeu est appliqué et dépourvu de fantaisie. Noyés que nous sommes dans une pléthore d’hommages, on doute que celui-ci réussisse à séduire un grand nombre de spectateurs tant il fait peu revivre l’esprit du grand disparu. La musique de Dolphy est elle « réactualisable », d’ailleurs ? Pas sous ce format post-hardbop éculé, en tout cas.

Reste qu’en trois soirées bien remplies Jazzdor nous aura donné, dès son ouverture — et avec une organisation doublée de choix artistiques impeccables — un réjouissant panorama de ce qui se fait en jazz sur deux continents, et singulièrement dans notre Hexagone. Aucune raison de douter de l’excellence des soirées à venir, donc, même si, pour votre serviteur dévoué, le retour à Strasbourg n’aura lieu qu’en Novembre 2015, à l’occasion du trentenaire.Thierry Quénum

 

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Est-ce qu’à eux deux ils ont son âge ? Se prend-on à se demander avant même qu’Edward Perraud, Franck Vaillant et Michel Portal n’entrent en scène. Mais on n’a pas le temps de vérifier (d’ailleurs au fond on s’en fout) et quand ça commence à jouer la question s’avère définitivement caduque. Ca joue, donc, —et pas qu’un peu — dans cette configuration objectivement inhabituelle à deux batteries juvéniles qui flanquent les anches du souffleur vétéran.

Michel Portal invite Double Rainbow : Michel Portal (ss, cl, bcl), Edward Perraud (dm, perc), Franck Vaillant (dm, perc).

So Long, Eric!: Alexander von Schlippenbach (p), Gerd dudek (ts, fl), Henrik Walsdorff (as), Antonio Borghini (b), Heinrich Köbberling (dm).

Mais en fait ça ne fonctionne pas de façon aussi basique, on s’en doute. D’abord parce que Portal, même s’il reste le principal pourvoyeur de mélodies, au soprano, à la clarinette et à la clarinette basse, n’est pas entouré que de rythmes : Vaillant et Perraud disposent de tout un attirail de bibelots sonores acoustiques ou électroniques qui colorent l’ensemble de timbres inattendus. Ensuite, le souffleur a depuis lurette une approche rythmique de ses instruments à vents. Elle le met totalement en phase avec les schémas percussifs qu’instillent sans relâche ses fougueux comparses. Ca circule, donc, et les idées bouillonnent à donf. Enfin parce que tous ces gens chantent (et enchantent), dans un style onomatopéique qui rappelle les scansions vocales des percussionnistes hindous. Le tout donne un concert inédit ­­— leur tout premier, en France et ailleurs, — où un vieux briscard aguerri à toutes sortes de musiques (et toujours vert à cause de ça, sans doute) échange à part égale avec deux jeunes batteurs-percussionnistes à l’appétit et à la curiosité infinis. Et tout cela est vraiment beau. Vraiment, croyez-moi. Et il serait malhonnête de ne pas le reconnaître ou de s’abstenir de le faire savoir.

L’hommage d’Alexander von Schlippenbach à Eric Dolphy est évidemment plus classique et révérencieux. Le disque paru récemment, où il joue la même musique entouré d’une douzaine de musiciens allemands et bataves ne m’avait pas convaincu. En configuration réduite pour la scène, l’ennui ne guette pas moins tant le jeu est appliqué et dépourvu de fantaisie. Noyés que nous sommes dans une pléthore d’hommages, on doute que celui-ci réussisse à séduire un grand nombre de spectateurs tant il fait peu revivre l’esprit du grand disparu. La musique de Dolphy est elle « réactualisable », d’ailleurs ? Pas sous ce format post-hardbop éculé, en tout cas.

Reste qu’en trois soirées bien remplies Jazzdor nous aura donné, dès son ouverture — et avec une organisation doublée de choix artistiques impeccables — un réjouissant panorama de ce qui se fait en jazz sur deux continents, et singulièrement dans notre Hexagone. Aucune raison de douter de l’excellence des soirées à venir, donc, même si, pour votre serviteur dévoué, le retour à Strasbourg n’aura lieu qu’en Novembre 2015, à l’occasion du trentenaire.Thierry Quénum