Jazzdor, Strasbourg-Berlin (1)
Beaucoup de choses en peu de temps : le déplacement, les affects qui en découlent, l’irruption soudaine dans le nouveau lieu du festival (je n’étais pas venu depuis deux ans), la musique, et jusqu’à l’arrestation du « dépeceur de Bordeaux » à Berlin qui me vaut quelques blagues narquoises et amicales.
On dira tout. Et d’abord qu’on ignorait Michael Wollny (p), ce qui est bien plus qu’une faute, une erreur. Car non seulement ce grand gaillard a superbement joué le coup avec Nguyên Lê (partitions travaillées au cordeau, variété des climats, au final très belle entente) mais il a fait valoir un style, une manière, qui rappelle parfois Joachim Kühn (main gauche battante), mais s’impose de lui-même également par un rapport au clavier très diversifié, de l’intimité totale à la plus grande hauteur de vue, et de frappe. Dira-t-on que c’est lui qui a mené l’affaire ? Peu importe, elle fut en tous cas bien accueillie, et le final splendide qui débouchait sur des ambiances « rock » intelligentes et souterraines. Très beau rappel de la plume du guitariste, c’était signé.
On ne se lasse pas de l’actuel trio de François Corneloup (lui-même au baryton, Hélène Labarrière à la contrebasse, Simon Goubert à la batterie), parce que le ton trouvé par le saxophoniste, entre lyrisme contenu et débordements passionnés, est exactement ce qui convient à sa nature et à son tempérament d’artiste. Noir lumière est un « hit », mais aussi bien Cyrillique, et jusqu’au final qui met en avant le drumming tellement varié de Simon Goubert. Quant à Hélène Labarrière, sa mimique souriante et son balancement suffisent à indiquer le plaisir qu’elle a d’être dans cette histoire.
Restait donc la rencontre entre le groupe « Lotus Eaters » de Wanja Slavin (as) et Médéric Collignon. Elle n’eut pas lieu pour cause de paternité : un petit Félix est né hier à 13.30, et Médéric est resté bien sûr près de son nouveau-né. Visiblement, le concert avait été préparé, et c’est donc en quartet qu’ils ont joué les pièces prévues, avec une belle énergie. Wanja Slavin est un altiste talentueux, et surtout incroyablement hybride : il peut évoquer tour à tour et quasiment dans le même morceau un Phil Woods paroxystique, ou bien Sonny Simmons dans ses débordements free, mais encore Paul Desmond et ses lignes fragiles, quand ce n’est pas carrément Johnny Hodges. Ce qui frappe en définitive, c’est qu’avec ça il se fait un style bien à lui. On aimerait réentendre ce groupe avec notre trompettiste et chanteur, désormais père de famille. Bien du bonheur hier soir pour les 400 personnes présentes dans le « Kesselhaus » de la « Kulturbrauerei » (on y reviendra), et meilleurs vœux à Félix, et pour ce soir, si vous êtes à Berlin, ne manquez pas à parir de 20.00 : le trio « Atlas » de Louis Sclavis, Stéphane Kerecki avec Tony Malaby, et « Q ».
Philippe Méziat
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Beaucoup de choses en peu de temps : le déplacement, les affects qui en découlent, l’irruption soudaine dans le nouveau lieu du festival (je n’étais pas venu depuis deux ans), la musique, et jusqu’à l’arrestation du « dépeceur de Bordeaux » à Berlin qui me vaut quelques blagues narquoises et amicales.
On dira tout. Et d’abord qu’on ignorait Michael Wollny (p), ce qui est bien plus qu’une faute, une erreur. Car non seulement ce grand gaillard a superbement joué le coup avec Nguyên Lê (partitions travaillées au cordeau, variété des climats, au final très belle entente) mais il a fait valoir un style, une manière, qui rappelle parfois Joachim Kühn (main gauche battante), mais s’impose de lui-même également par un rapport au clavier très diversifié, de l’intimité totale à la plus grande hauteur de vue, et de frappe. Dira-t-on que c’est lui qui a mené l’affaire ? Peu importe, elle fut en tous cas bien accueillie, et le final splendide qui débouchait sur des ambiances « rock » intelligentes et souterraines. Très beau rappel de la plume du guitariste, c’était signé.
On ne se lasse pas de l’actuel trio de François Corneloup (lui-même au baryton, Hélène Labarrière à la contrebasse, Simon Goubert à la batterie), parce que le ton trouvé par le saxophoniste, entre lyrisme contenu et débordements passionnés, est exactement ce qui convient à sa nature et à son tempérament d’artiste. Noir lumière est un « hit », mais aussi bien Cyrillique, et jusqu’au final qui met en avant le drumming tellement varié de Simon Goubert. Quant à Hélène Labarrière, sa mimique souriante et son balancement suffisent à indiquer le plaisir qu’elle a d’être dans cette histoire.
Restait donc la rencontre entre le groupe « Lotus Eaters » de Wanja Slavin (as) et Médéric Collignon. Elle n’eut pas lieu pour cause de paternité : un petit Félix est né hier à 13.30, et Médéric est resté bien sûr près de son nouveau-né. Visiblement, le concert avait été préparé, et c’est donc en quartet qu’ils ont joué les pièces prévues, avec une belle énergie. Wanja Slavin est un altiste talentueux, et surtout incroyablement hybride : il peut évoquer tour à tour et quasiment dans le même morceau un Phil Woods paroxystique, ou bien Sonny Simmons dans ses débordements free, mais encore Paul Desmond et ses lignes fragiles, quand ce n’est pas carrément Johnny Hodges. Ce qui frappe en définitive, c’est qu’avec ça il se fait un style bien à lui. On aimerait réentendre ce groupe avec notre trompettiste et chanteur, désormais père de famille. Bien du bonheur hier soir pour les 400 personnes présentes dans le « Kesselhaus » de la « Kulturbrauerei » (on y reviendra), et meilleurs vœux à Félix, et pour ce soir, si vous êtes à Berlin, ne manquez pas à parir de 20.00 : le trio « Atlas » de Louis Sclavis, Stéphane Kerecki avec Tony Malaby, et « Q ».
Philippe Méziat
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Beaucoup de choses en peu de temps : le déplacement, les affects qui en découlent, l’irruption soudaine dans le nouveau lieu du festival (je n’étais pas venu depuis deux ans), la musique, et jusqu’à l’arrestation du « dépeceur de Bordeaux » à Berlin qui me vaut quelques blagues narquoises et amicales.
On dira tout. Et d’abord qu’on ignorait Michael Wollny (p), ce qui est bien plus qu’une faute, une erreur. Car non seulement ce grand gaillard a superbement joué le coup avec Nguyên Lê (partitions travaillées au cordeau, variété des climats, au final très belle entente) mais il a fait valoir un style, une manière, qui rappelle parfois Joachim Kühn (main gauche battante), mais s’impose de lui-même également par un rapport au clavier très diversifié, de l’intimité totale à la plus grande hauteur de vue, et de frappe. Dira-t-on que c’est lui qui a mené l’affaire ? Peu importe, elle fut en tous cas bien accueillie, et le final splendide qui débouchait sur des ambiances « rock » intelligentes et souterraines. Très beau rappel de la plume du guitariste, c’était signé.
On ne se lasse pas de l’actuel trio de François Corneloup (lui-même au baryton, Hélène Labarrière à la contrebasse, Simon Goubert à la batterie), parce que le ton trouvé par le saxophoniste, entre lyrisme contenu et débordements passionnés, est exactement ce qui convient à sa nature et à son tempérament d’artiste. Noir lumière est un « hit », mais aussi bien Cyrillique, et jusqu’au final qui met en avant le drumming tellement varié de Simon Goubert. Quant à Hélène Labarrière, sa mimique souriante et son balancement suffisent à indiquer le plaisir qu’elle a d’être dans cette histoire.
Restait donc la rencontre entre le groupe « Lotus Eaters » de Wanja Slavin (as) et Médéric Collignon. Elle n’eut pas lieu pour cause de paternité : un petit Félix est né hier à 13.30, et Médéric est resté bien sûr près de son nouveau-né. Visiblement, le concert avait été préparé, et c’est donc en quartet qu’ils ont joué les pièces prévues, avec une belle énergie. Wanja Slavin est un altiste talentueux, et surtout incroyablement hybride : il peut évoquer tour à tour et quasiment dans le même morceau un Phil Woods paroxystique, ou bien Sonny Simmons dans ses débordements free, mais encore Paul Desmond et ses lignes fragiles, quand ce n’est pas carrément Johnny Hodges. Ce qui frappe en définitive, c’est qu’avec ça il se fait un style bien à lui. On aimerait réentendre ce groupe avec notre trompettiste et chanteur, désormais père de famille. Bien du bonheur hier soir pour les 400 personnes présentes dans le « Kesselhaus » de la « Kulturbrauerei » (on y reviendra), et meilleurs vœux à Félix, et pour ce soir, si vous êtes à Berlin, ne manquez pas à parir de 20.00 : le trio « Atlas » de Louis Sclavis, Stéphane Kerecki avec Tony Malaby, et « Q ».
Philippe Méziat
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Beaucoup de choses en peu de temps : le déplacement, les affects qui en découlent, l’irruption soudaine dans le nouveau lieu du festival (je n’étais pas venu depuis deux ans), la musique, et jusqu’à l’arrestation du « dépeceur de Bordeaux » à Berlin qui me vaut quelques blagues narquoises et amicales.
On dira tout. Et d’abord qu’on ignorait Michael Wollny (p), ce qui est bien plus qu’une faute, une erreur. Car non seulement ce grand gaillard a superbement joué le coup avec Nguyên Lê (partitions travaillées au cordeau, variété des climats, au final très belle entente) mais il a fait valoir un style, une manière, qui rappelle parfois Joachim Kühn (main gauche battante), mais s’impose de lui-même également par un rapport au clavier très diversifié, de l’intimité totale à la plus grande hauteur de vue, et de frappe. Dira-t-on que c’est lui qui a mené l’affaire ? Peu importe, elle fut en tous cas bien accueillie, et le final splendide qui débouchait sur des ambiances « rock » intelligentes et souterraines. Très beau rappel de la plume du guitariste, c’était signé.
On ne se lasse pas de l’actuel trio de François Corneloup (lui-même au baryton, Hélène Labarrière à la contrebasse, Simon Goubert à la batterie), parce que le ton trouvé par le saxophoniste, entre lyrisme contenu et débordements passionnés, est exactement ce qui convient à sa nature et à son tempérament d’artiste. Noir lumière est un « hit », mais aussi bien Cyrillique, et jusqu’au final qui met en avant le drumming tellement varié de Simon Goubert. Quant à Hélène Labarrière, sa mimique souriante et son balancement suffisent à indiquer le plaisir qu’elle a d’être dans cette histoire.
Restait donc la rencontre entre le groupe « Lotus Eaters » de Wanja Slavin (as) et Médéric Collignon. Elle n’eut pas lieu pour cause de paternité : un petit Félix est né hier à 13.30, et Médéric est resté bien sûr près de son nouveau-né. Visiblement, le concert avait été préparé, et c’est donc en quartet qu’ils ont joué les pièces prévues, avec une belle énergie. Wanja Slavin est un altiste talentueux, et surtout incroyablement hybride : il peut évoquer tour à tour et quasiment dans le même morceau un Phil Woods paroxystique, ou bien Sonny Simmons dans ses débordements free, mais encore Paul Desmond et ses lignes fragiles, quand ce n’est pas carrément Johnny Hodges. Ce qui frappe en définitive, c’est qu’avec ça il se fait un style bien à lui. On aimerait réentendre ce groupe avec notre trompettiste et chanteur, désormais père de famille. Bien du bonheur hier soir pour les 400 personnes présentes dans le « Kesselhaus » de la « Kulturbrauerei » (on y reviendra), et meilleurs vœux à Félix, et pour ce soir, si vous êtes à Berlin, ne manquez pas à parir de 20.00 : le trio « Atlas » de Louis Sclavis, Stéphane Kerecki avec Tony Malaby, et « Q ».
Philippe Méziat