Jazz live
Publié le 9 Mai 2013

Joshua Redman 4tet, Moutin Reunion 4tet, Marcel & Solange, Emilie Lesbros, Europa Jazz Festival

Dans les débats prolongés qui avaient cours en 1968 et un peu après, une question revenait souvent aux oreilles : « d’où parlez-vous ? de quel lieu, de quelle instance votre discours est-il émis ? En déplaçant un peu les choses, on peut demander aussi, à propos de tout énoncé musical, d’où il est émis, de quelle place il nous parvient, et répondre qu’il est d’ici, d’aujourd’hui (bien sûr, le concert est toujours actuel), ou bien qu’il nous arrive de quelque point dans l’histoire, plus ou moins éloigné de nous, comme s’il fallait un certain temps pour que le message arrive. La relativité (restreinte ou généralisée), la théorie de l’univers en expansion nous seront-elles utiles pour apprécier la pertinence d’un message jazzistique ? En tous cas, prenons la journée d’hier à l’Europa Jazz Festival du Mans à l’envers, et débutons par Joshua Redman.

 

Joshua Redman 4tet : Joshua Redman (ts, ss), Aaron Goldberg (p), Reuben Rogers (b), Gregory Hutchinson (dm)

Moutin Reunion 4tet : Rick Margitza (ts), Pierre de Bethman (p, fender), François Moutin (b), Louis Moutin (dm)

Marcel & Solange : Gabriel Lemaire (as, bs, alto-cl, cl), Valentin Ceccaldi (cello), Florent Satche (dm)

Emilie Lesbros solo : Emilie Lesbros (voix, guitares, violon)

 

Le temps d’un Star Dust bien enroulé, suivi d’un blues joué à la perfection, Joshua Redman a rassuré tous ceux qui se demandent si le jazz est encore le jazz, en gros depuis les années 20, depuis que Louis Armstrong (auteur lui aussi d’un Stardust d’anthologie) a lançé au monde sa demande de reconnaissance sous forme d’un énoncé musical plein de savantes chicanes. Ce jazz là, hier inquiétant, aujourd’hui rassure. Il parvient peut-être, comme les lumières d’une supernova en train de fondre, d’un point de l’histoire largement dépassé, voire oublié, mais enfin il parvient aux oreilles de beaucoup. C’est bien, il en faut, et après tout pourquoi pas, Aaron Goldberg prend de bons chorus, Hutchinson frappe distinctement, Reuben Rogers se glisse dans les interstices.

 

Quelques minutes avant ça, le Moutin Reunion 4tet avait joué un peu sur le même registre, et d’un point assez voisin dans l’histoire, mais peut-être avec un soupçon d’intensité en plus. D’où l’idée folle qui venait à l’esprit de mauvais penseurs (en existe-t-il d’autres ?) de réunir les deux groupes sous forme d’un double quartet… François Moutin semble quand même canaliser l’énergie avec une conviction qui force l’admiration. Installé à New-York, il parvient à y vivre et à y faire vivre sa famille, il est très demandé par de nombreux musiciens, dont Rudresh Mahanthappa par exemple, et il met dans son jeu, à côté d’une technicité superlative, une énergie et un engagement convaincants. Chez tous (de Bethmann, Louis Moutin, Margitza) l’amour porté aux fondateurs est sensible, manifeste, respectable.

 

Avec Marcel & Solange, on entre dans un univers actuel plus manifeste, même si les codes du free jazz sont présents, sans jamais la moindre univocité. Cette musique parvient de là où elle est émise, tout près, tout près de nous qui avons envie (plus ou moins sans le savoir) d’entendre ça. Ajoutez un art déjà consommé de l’écriture, une façon de varier les climats très bienvenue, une certaine distance et même un humour certain, Marcel & Solange touchent juste et fort, peut-être de façon un peu trop manifestement virtuose de la part de Florent Satche, qui fonctionne comme leader, et avec une retenue qui pourrait cacher un excellent sens de la nuance chez Gabriel Lemaire. Valentin Ceccaldi est en retrait sur scène mais pas dans la musique, de superbes ostinatos, une belle attaque à l’archet. Jazz Migration, le projet commun à l’association AJC (ex AFIJMA) et à la Fédération des Scènes de Jazz a encore (bien) frappé.

 

IMG 3590

 

On avait commencé la journée vers midi, avec une Emilie Lesbros qui vous parle quasiment à l’oreille, tellement c’est juste, confidentiel, on dirait même intime. La voix est claire, posée, elle laisse filter la lumière (l’émotion), elle pratique avec les instruments un rapport de douceur ménagée, elle prend même un violon caché derrière la scène pour un rappel sublime, une chanson venue de l’Est probablement. Elle rappelle ce qu’elle doit (elle aussi) aux fondateurs, sauf qu’il est là dans la salle, c’est Barre Phillips, il lui a donné confiance, prodigué ses conseils. On connaît Barre, c’est un grand professionnel, une intelligence en acte, voilà le résultat. 

 

On va le retrouver cet après-midi avec Jacques Demierre, auparavant on aura découvert Pierre Durand et ses guitares, et ce soir c’est Laurent Coq, Miguel Zenon, et enfin Ibrahim Maalouf. A vos marques.

 

Philippe Méziat

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Dans les débats prolongés qui avaient cours en 1968 et un peu après, une question revenait souvent aux oreilles : « d’où parlez-vous ? de quel lieu, de quelle instance votre discours est-il émis ? En déplaçant un peu les choses, on peut demander aussi, à propos de tout énoncé musical, d’où il est émis, de quelle place il nous parvient, et répondre qu’il est d’ici, d’aujourd’hui (bien sûr, le concert est toujours actuel), ou bien qu’il nous arrive de quelque point dans l’histoire, plus ou moins éloigné de nous, comme s’il fallait un certain temps pour que le message arrive. La relativité (restreinte ou généralisée), la théorie de l’univers en expansion nous seront-elles utiles pour apprécier la pertinence d’un message jazzistique ? En tous cas, prenons la journée d’hier à l’Europa Jazz Festival du Mans à l’envers, et débutons par Joshua Redman.

 

Joshua Redman 4tet : Joshua Redman (ts, ss), Aaron Goldberg (p), Reuben Rogers (b), Gregory Hutchinson (dm)

Moutin Reunion 4tet : Rick Margitza (ts), Pierre de Bethman (p, fender), François Moutin (b), Louis Moutin (dm)

Marcel & Solange : Gabriel Lemaire (as, bs, alto-cl, cl), Valentin Ceccaldi (cello), Florent Satche (dm)

Emilie Lesbros solo : Emilie Lesbros (voix, guitares, violon)

 

Le temps d’un Star Dust bien enroulé, suivi d’un blues joué à la perfection, Joshua Redman a rassuré tous ceux qui se demandent si le jazz est encore le jazz, en gros depuis les années 20, depuis que Louis Armstrong (auteur lui aussi d’un Stardust d’anthologie) a lançé au monde sa demande de reconnaissance sous forme d’un énoncé musical plein de savantes chicanes. Ce jazz là, hier inquiétant, aujourd’hui rassure. Il parvient peut-être, comme les lumières d’une supernova en train de fondre, d’un point de l’histoire largement dépassé, voire oublié, mais enfin il parvient aux oreilles de beaucoup. C’est bien, il en faut, et après tout pourquoi pas, Aaron Goldberg prend de bons chorus, Hutchinson frappe distinctement, Reuben Rogers se glisse dans les interstices.

 

Quelques minutes avant ça, le Moutin Reunion 4tet avait joué un peu sur le même registre, et d’un point assez voisin dans l’histoire, mais peut-être avec un soupçon d’intensité en plus. D’où l’idée folle qui venait à l’esprit de mauvais penseurs (en existe-t-il d’autres ?) de réunir les deux groupes sous forme d’un double quartet… François Moutin semble quand même canaliser l’énergie avec une conviction qui force l’admiration. Installé à New-York, il parvient à y vivre et à y faire vivre sa famille, il est très demandé par de nombreux musiciens, dont Rudresh Mahanthappa par exemple, et il met dans son jeu, à côté d’une technicité superlative, une énergie et un engagement convaincants. Chez tous (de Bethmann, Louis Moutin, Margitza) l’amour porté aux fondateurs est sensible, manifeste, respectable.

 

Avec Marcel & Solange, on entre dans un univers actuel plus manifeste, même si les codes du free jazz sont présents, sans jamais la moindre univocité. Cette musique parvient de là où elle est émise, tout près, tout près de nous qui avons envie (plus ou moins sans le savoir) d’entendre ça. Ajoutez un art déjà consommé de l’écriture, une façon de varier les climats très bienvenue, une certaine distance et même un humour certain, Marcel & Solange touchent juste et fort, peut-être de façon un peu trop manifestement virtuose de la part de Florent Satche, qui fonctionne comme leader, et avec une retenue qui pourrait cacher un excellent sens de la nuance chez Gabriel Lemaire. Valentin Ceccaldi est en retrait sur scène mais pas dans la musique, de superbes ostinatos, une belle attaque à l’archet. Jazz Migration, le projet commun à l’association AJC (ex AFIJMA) et à la Fédération des Scènes de Jazz a encore (bien) frappé.

 

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On avait commencé la journée vers midi, avec une Emilie Lesbros qui vous parle quasiment à l’oreille, tellement c’est juste, confidentiel, on dirait même intime. La voix est claire, posée, elle laisse filter la lumière (l’émotion), elle pratique avec les instruments un rapport de douceur ménagée, elle prend même un violon caché derrière la scène pour un rappel sublime, une chanson venue de l’Est probablement. Elle rappelle ce qu’elle doit (elle aussi) aux fondateurs, sauf qu’il est là dans la salle, c’est Barre Phillips, il lui a donné confiance, prodigué ses conseils. On connaît Barre, c’est un grand professionnel, une intelligence en acte, voilà le résultat. 

 

On va le retrouver cet après-midi avec Jacques Demierre, auparavant on aura découvert Pierre Durand et ses guitares, et ce soir c’est Laurent Coq, Miguel Zenon, et enfin Ibrahim Maalouf. A vos marques.

 

Philippe Méziat

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Dans les débats prolongés qui avaient cours en 1968 et un peu après, une question revenait souvent aux oreilles : « d’où parlez-vous ? de quel lieu, de quelle instance votre discours est-il émis ? En déplaçant un peu les choses, on peut demander aussi, à propos de tout énoncé musical, d’où il est émis, de quelle place il nous parvient, et répondre qu’il est d’ici, d’aujourd’hui (bien sûr, le concert est toujours actuel), ou bien qu’il nous arrive de quelque point dans l’histoire, plus ou moins éloigné de nous, comme s’il fallait un certain temps pour que le message arrive. La relativité (restreinte ou généralisée), la théorie de l’univers en expansion nous seront-elles utiles pour apprécier la pertinence d’un message jazzistique ? En tous cas, prenons la journée d’hier à l’Europa Jazz Festival du Mans à l’envers, et débutons par Joshua Redman.

 

Joshua Redman 4tet : Joshua Redman (ts, ss), Aaron Goldberg (p), Reuben Rogers (b), Gregory Hutchinson (dm)

Moutin Reunion 4tet : Rick Margitza (ts), Pierre de Bethman (p, fender), François Moutin (b), Louis Moutin (dm)

Marcel & Solange : Gabriel Lemaire (as, bs, alto-cl, cl), Valentin Ceccaldi (cello), Florent Satche (dm)

Emilie Lesbros solo : Emilie Lesbros (voix, guitares, violon)

 

Le temps d’un Star Dust bien enroulé, suivi d’un blues joué à la perfection, Joshua Redman a rassuré tous ceux qui se demandent si le jazz est encore le jazz, en gros depuis les années 20, depuis que Louis Armstrong (auteur lui aussi d’un Stardust d’anthologie) a lançé au monde sa demande de reconnaissance sous forme d’un énoncé musical plein de savantes chicanes. Ce jazz là, hier inquiétant, aujourd’hui rassure. Il parvient peut-être, comme les lumières d’une supernova en train de fondre, d’un point de l’histoire largement dépassé, voire oublié, mais enfin il parvient aux oreilles de beaucoup. C’est bien, il en faut, et après tout pourquoi pas, Aaron Goldberg prend de bons chorus, Hutchinson frappe distinctement, Reuben Rogers se glisse dans les interstices.

 

Quelques minutes avant ça, le Moutin Reunion 4tet avait joué un peu sur le même registre, et d’un point assez voisin dans l’histoire, mais peut-être avec un soupçon d’intensité en plus. D’où l’idée folle qui venait à l’esprit de mauvais penseurs (en existe-t-il d’autres ?) de réunir les deux groupes sous forme d’un double quartet… François Moutin semble quand même canaliser l’énergie avec une conviction qui force l’admiration. Installé à New-York, il parvient à y vivre et à y faire vivre sa famille, il est très demandé par de nombreux musiciens, dont Rudresh Mahanthappa par exemple, et il met dans son jeu, à côté d’une technicité superlative, une énergie et un engagement convaincants. Chez tous (de Bethmann, Louis Moutin, Margitza) l’amour porté aux fondateurs est sensible, manifeste, respectable.

 

Avec Marcel & Solange, on entre dans un univers actuel plus manifeste, même si les codes du free jazz sont présents, sans jamais la moindre univocité. Cette musique parvient de là où elle est émise, tout près, tout près de nous qui avons envie (plus ou moins sans le savoir) d’entendre ça. Ajoutez un art déjà consommé de l’écriture, une façon de varier les climats très bienvenue, une certaine distance et même un humour certain, Marcel & Solange touchent juste et fort, peut-être de façon un peu trop manifestement virtuose de la part de Florent Satche, qui fonctionne comme leader, et avec une retenue qui pourrait cacher un excellent sens de la nuance chez Gabriel Lemaire. Valentin Ceccaldi est en retrait sur scène mais pas dans la musique, de superbes ostinatos, une belle attaque à l’archet. Jazz Migration, le projet commun à l’association AJC (ex AFIJMA) et à la Fédération des Scènes de Jazz a encore (bien) frappé.

 

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On avait commencé la journée vers midi, avec une Emilie Lesbros qui vous parle quasiment à l’oreille, tellement c’est juste, confidentiel, on dirait même intime. La voix est claire, posée, elle laisse filter la lumière (l’émotion), elle pratique avec les instruments un rapport de douceur ménagée, elle prend même un violon caché derrière la scène pour un rappel sublime, une chanson venue de l’Est probablement. Elle rappelle ce qu’elle doit (elle aussi) aux fondateurs, sauf qu’il est là dans la salle, c’est Barre Phillips, il lui a donné confiance, prodigué ses conseils. On connaît Barre, c’est un grand professionnel, une intelligence en acte, voilà le résultat. 

 

On va le retrouver cet après-midi avec Jacques Demierre, auparavant on aura découvert Pierre Durand et ses guitares, et ce soir c’est Laurent Coq, Miguel Zenon, et enfin Ibrahim Maalouf. A vos marques.

 

Philippe Méziat

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Dans les débats prolongés qui avaient cours en 1968 et un peu après, une question revenait souvent aux oreilles : « d’où parlez-vous ? de quel lieu, de quelle instance votre discours est-il émis ? En déplaçant un peu les choses, on peut demander aussi, à propos de tout énoncé musical, d’où il est émis, de quelle place il nous parvient, et répondre qu’il est d’ici, d’aujourd’hui (bien sûr, le concert est toujours actuel), ou bien qu’il nous arrive de quelque point dans l’histoire, plus ou moins éloigné de nous, comme s’il fallait un certain temps pour que le message arrive. La relativité (restreinte ou généralisée), la théorie de l’univers en expansion nous seront-elles utiles pour apprécier la pertinence d’un message jazzistique ? En tous cas, prenons la journée d’hier à l’Europa Jazz Festival du Mans à l’envers, et débutons par Joshua Redman.

 

Joshua Redman 4tet : Joshua Redman (ts, ss), Aaron Goldberg (p), Reuben Rogers (b), Gregory Hutchinson (dm)

Moutin Reunion 4tet : Rick Margitza (ts), Pierre de Bethman (p, fender), François Moutin (b), Louis Moutin (dm)

Marcel & Solange : Gabriel Lemaire (as, bs, alto-cl, cl), Valentin Ceccaldi (cello), Florent Satche (dm)

Emilie Lesbros solo : Emilie Lesbros (voix, guitares, violon)

 

Le temps d’un Star Dust bien enroulé, suivi d’un blues joué à la perfection, Joshua Redman a rassuré tous ceux qui se demandent si le jazz est encore le jazz, en gros depuis les années 20, depuis que Louis Armstrong (auteur lui aussi d’un Stardust d’anthologie) a lançé au monde sa demande de reconnaissance sous forme d’un énoncé musical plein de savantes chicanes. Ce jazz là, hier inquiétant, aujourd’hui rassure. Il parvient peut-être, comme les lumières d’une supernova en train de fondre, d’un point de l’histoire largement dépassé, voire oublié, mais enfin il parvient aux oreilles de beaucoup. C’est bien, il en faut, et après tout pourquoi pas, Aaron Goldberg prend de bons chorus, Hutchinson frappe distinctement, Reuben Rogers se glisse dans les interstices.

 

Quelques minutes avant ça, le Moutin Reunion 4tet avait joué un peu sur le même registre, et d’un point assez voisin dans l’histoire, mais peut-être avec un soupçon d’intensité en plus. D’où l’idée folle qui venait à l’esprit de mauvais penseurs (en existe-t-il d’autres ?) de réunir les deux groupes sous forme d’un double quartet… François Moutin semble quand même canaliser l’énergie avec une conviction qui force l’admiration. Installé à New-York, il parvient à y vivre et à y faire vivre sa famille, il est très demandé par de nombreux musiciens, dont Rudresh Mahanthappa par exemple, et il met dans son jeu, à côté d’une technicité superlative, une énergie et un engagement convaincants. Chez tous (de Bethmann, Louis Moutin, Margitza) l’amour porté aux fondateurs est sensible, manifeste, respectable.

 

Avec Marcel & Solange, on entre dans un univers actuel plus manifeste, même si les codes du free jazz sont présents, sans jamais la moindre univocité. Cette musique parvient de là où elle est émise, tout près, tout près de nous qui avons envie (plus ou moins sans le savoir) d’entendre ça. Ajoutez un art déjà consommé de l’écriture, une façon de varier les climats très bienvenue, une certaine distance et même un humour certain, Marcel & Solange touchent juste et fort, peut-être de façon un peu trop manifestement virtuose de la part de Florent Satche, qui fonctionne comme leader, et avec une retenue qui pourrait cacher un excellent sens de la nuance chez Gabriel Lemaire. Valentin Ceccaldi est en retrait sur scène mais pas dans la musique, de superbes ostinatos, une belle attaque à l’archet. Jazz Migration, le projet commun à l’association AJC (ex AFIJMA) et à la Fédération des Scènes de Jazz a encore (bien) frappé.

 

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On avait commencé la journée vers midi, avec une Emilie Lesbros qui vous parle quasiment à l’oreille, tellement c’est juste, confidentiel, on dirait même intime. La voix est claire, posée, elle laisse filter la lumière (l’émotion), elle pratique avec les instruments un rapport de douceur ménagée, elle prend même un violon caché derrière la scène pour un rappel sublime, une chanson venue de l’Est probablement. Elle rappelle ce qu’elle doit (elle aussi) aux fondateurs, sauf qu’il est là dans la salle, c’est Barre Phillips, il lui a donné confiance, prodigué ses conseils. On connaît Barre, c’est un grand professionnel, une intelligence en acte, voilà le résultat. 

 

On va le retrouver cet après-midi avec Jacques Demierre, auparavant on aura découvert Pierre Durand et ses guitares, et ce soir c’est Laurent Coq, Miguel Zenon, et enfin Ibrahim Maalouf. A vos marques.

 

Philippe Méziat