Jazz live
Publié le 25 Oct 2013

Le phénonème Snarky Puppy

Quelques semaines après son apparition remarquée à Jazz À Vienne, le little big band mené par Michael League a donné à La Flèche d’Or son meilleur concert parisien à ce jour. Une soirée électrisante qui en appelle d’autres et qui nous a, en tous sens, laissés sans voix.


 

Michael League (basse électrique), Mike Maher (trompette), Justin Stanton (trompette, claviers), Chris Bullock (saxophone), Shaun Martin (claviers, chant), Bill Laurance (piano électrique), Mark Lettieri, Bob Lanzetti (guitare électrique), Jason Thomas (batterie), Nate Werth (percussions). Paris, La Flèche d’Or, jeudi 24 octobre.

 

La dernière fois que j’ai vu un public en liesse chanter en chœur la mélodie d’un morceau instrumental, c’était dans un dvd de Rush enregistré à Rio, tandis que les virtuoses Canadiens interprétaient leur tube sans paroles, XYZ. (« Et voilà que ça recommence : à peine a-t-il rédigé quelques lignes de son compte-rendu que Goaty nous la joue tangentiel. Citer Rush sur le site d’un magazine de jazz respectable, ça ne se fait pas ! ») Dites-vous bien que ce que jouent Michael League et ses musiciens, ça ne se fait pas non plus. Ou, plus précisément, on croyait que ça ne se faisait plus. Pire : que ça ne se ferai plus. Seulement voilà, Snarky Puppy est dans la place. Et si nous avions eu ne serait-ce qu’un filet de voix en réserve – coup de froid, cordes vocales en berne, sorry guys… –, nous aussi nous aurions chanté gorge déployée pour revrivre plus intensément encore des émotions qui nous rappelèrent celles du Hot Brass 1995 (Steve Coleman & Metric), de L’Élysée Montmarte en 1996 (Meshell Ndegeocello) ou encore de L’Olympia 2000 (Steely Dan). Pas grave : mes voisines et mes voisins le firent pour moi, sous la direction du charismatique et drôlissime Shaun Martin, claviériste hyper funky-churchy, l’arme fatale des Snarky, le seul musicien, just for fun, capable de jouer des phrases groovyssimes de Moog avec… son ventre ! (Entre deux morceaux, hein, pour faire rire, car il reste avant tout un musicien très sérieux.)

 

Un concert de Snarky Puppy, c’est une expérience. Vous prenez un plaisir fou, dès les premières minutes, mais sans savoir quel genre de musique vous êtes en train d’écouter. Jazz ? funk ? Rock ? Pop ? Soul ? Jazz-rock ? Jazz-Funk ? Tout ça à la fois, et avec une foi propre à renverser les montagnes – et, surtout, les barrières. La musique de Snarky Puppy est généreuse, positive, on y projette ses propres références tout en la dégustant. Comme par hasard, les citer à haute voix (quand on peut…) n’a jamais rien d’incongru : tout le monde s’accorde, les sourires et les passions sont instantanément compatibles. Marquée par des improvisations de haut-vol, ces instrumentaux riches et complexes – mais jamais excluants – rassemblent les amoureux de musique de tous les âges. Les trois souffleurs font un boulot exceptionnel, les deux guitaristes sont parfaits, le percussionniste donne tout. En tournant la tête, je vis aussi bien des ados que des quinquas, des hommes que des femmes. Un public varié, attentif, connaisseur : heureux.

 

Dans le prochain Jazzmag (en kiosque le 2 novembre), je termine la chronique de leur dernier-né, “Family Dinner” en écrivant ceci : « On n’a pas fini de parler de Snarky Puppy ? » Tu m’étonnes. Nouvel album à paraître en janvier.

Frédéric “Speachless” Goaty

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Quelques semaines après son apparition remarquée à Jazz À Vienne, le little big band mené par Michael League a donné à La Flèche d’Or son meilleur concert parisien à ce jour. Une soirée électrisante qui en appelle d’autres et qui nous a, en tous sens, laissés sans voix.


 

Michael League (basse électrique), Mike Maher (trompette), Justin Stanton (trompette, claviers), Chris Bullock (saxophone), Shaun Martin (claviers, chant), Bill Laurance (piano électrique), Mark Lettieri, Bob Lanzetti (guitare électrique), Jason Thomas (batterie), Nate Werth (percussions). Paris, La Flèche d’Or, jeudi 24 octobre.

 

La dernière fois que j’ai vu un public en liesse chanter en chœur la mélodie d’un morceau instrumental, c’était dans un dvd de Rush enregistré à Rio, tandis que les virtuoses Canadiens interprétaient leur tube sans paroles, XYZ. (« Et voilà que ça recommence : à peine a-t-il rédigé quelques lignes de son compte-rendu que Goaty nous la joue tangentiel. Citer Rush sur le site d’un magazine de jazz respectable, ça ne se fait pas ! ») Dites-vous bien que ce que jouent Michael League et ses musiciens, ça ne se fait pas non plus. Ou, plus précisément, on croyait que ça ne se faisait plus. Pire : que ça ne se ferai plus. Seulement voilà, Snarky Puppy est dans la place. Et si nous avions eu ne serait-ce qu’un filet de voix en réserve – coup de froid, cordes vocales en berne, sorry guys… –, nous aussi nous aurions chanté gorge déployée pour revrivre plus intensément encore des émotions qui nous rappelèrent celles du Hot Brass 1995 (Steve Coleman & Metric), de L’Élysée Montmarte en 1996 (Meshell Ndegeocello) ou encore de L’Olympia 2000 (Steely Dan). Pas grave : mes voisines et mes voisins le firent pour moi, sous la direction du charismatique et drôlissime Shaun Martin, claviériste hyper funky-churchy, l’arme fatale des Snarky, le seul musicien, just for fun, capable de jouer des phrases groovyssimes de Moog avec… son ventre ! (Entre deux morceaux, hein, pour faire rire, car il reste avant tout un musicien très sérieux.)

 

Un concert de Snarky Puppy, c’est une expérience. Vous prenez un plaisir fou, dès les premières minutes, mais sans savoir quel genre de musique vous êtes en train d’écouter. Jazz ? funk ? Rock ? Pop ? Soul ? Jazz-rock ? Jazz-Funk ? Tout ça à la fois, et avec une foi propre à renverser les montagnes – et, surtout, les barrières. La musique de Snarky Puppy est généreuse, positive, on y projette ses propres références tout en la dégustant. Comme par hasard, les citer à haute voix (quand on peut…) n’a jamais rien d’incongru : tout le monde s’accorde, les sourires et les passions sont instantanément compatibles. Marquée par des improvisations de haut-vol, ces instrumentaux riches et complexes – mais jamais excluants – rassemblent les amoureux de musique de tous les âges. Les trois souffleurs font un boulot exceptionnel, les deux guitaristes sont parfaits, le percussionniste donne tout. En tournant la tête, je vis aussi bien des ados que des quinquas, des hommes que des femmes. Un public varié, attentif, connaisseur : heureux.

 

Dans le prochain Jazzmag (en kiosque le 2 novembre), je termine la chronique de leur dernier-né, “Family Dinner” en écrivant ceci : « On n’a pas fini de parler de Snarky Puppy ? » Tu m’étonnes. Nouvel album à paraître en janvier.

Frédéric “Speachless” Goaty

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Quelques semaines après son apparition remarquée à Jazz À Vienne, le little big band mené par Michael League a donné à La Flèche d’Or son meilleur concert parisien à ce jour. Une soirée électrisante qui en appelle d’autres et qui nous a, en tous sens, laissés sans voix.


 

Michael League (basse électrique), Mike Maher (trompette), Justin Stanton (trompette, claviers), Chris Bullock (saxophone), Shaun Martin (claviers, chant), Bill Laurance (piano électrique), Mark Lettieri, Bob Lanzetti (guitare électrique), Jason Thomas (batterie), Nate Werth (percussions). Paris, La Flèche d’Or, jeudi 24 octobre.

 

La dernière fois que j’ai vu un public en liesse chanter en chœur la mélodie d’un morceau instrumental, c’était dans un dvd de Rush enregistré à Rio, tandis que les virtuoses Canadiens interprétaient leur tube sans paroles, XYZ. (« Et voilà que ça recommence : à peine a-t-il rédigé quelques lignes de son compte-rendu que Goaty nous la joue tangentiel. Citer Rush sur le site d’un magazine de jazz respectable, ça ne se fait pas ! ») Dites-vous bien que ce que jouent Michael League et ses musiciens, ça ne se fait pas non plus. Ou, plus précisément, on croyait que ça ne se faisait plus. Pire : que ça ne se ferai plus. Seulement voilà, Snarky Puppy est dans la place. Et si nous avions eu ne serait-ce qu’un filet de voix en réserve – coup de froid, cordes vocales en berne, sorry guys… –, nous aussi nous aurions chanté gorge déployée pour revrivre plus intensément encore des émotions qui nous rappelèrent celles du Hot Brass 1995 (Steve Coleman & Metric), de L’Élysée Montmarte en 1996 (Meshell Ndegeocello) ou encore de L’Olympia 2000 (Steely Dan). Pas grave : mes voisines et mes voisins le firent pour moi, sous la direction du charismatique et drôlissime Shaun Martin, claviériste hyper funky-churchy, l’arme fatale des Snarky, le seul musicien, just for fun, capable de jouer des phrases groovyssimes de Moog avec… son ventre ! (Entre deux morceaux, hein, pour faire rire, car il reste avant tout un musicien très sérieux.)

 

Un concert de Snarky Puppy, c’est une expérience. Vous prenez un plaisir fou, dès les premières minutes, mais sans savoir quel genre de musique vous êtes en train d’écouter. Jazz ? funk ? Rock ? Pop ? Soul ? Jazz-rock ? Jazz-Funk ? Tout ça à la fois, et avec une foi propre à renverser les montagnes – et, surtout, les barrières. La musique de Snarky Puppy est généreuse, positive, on y projette ses propres références tout en la dégustant. Comme par hasard, les citer à haute voix (quand on peut…) n’a jamais rien d’incongru : tout le monde s’accorde, les sourires et les passions sont instantanément compatibles. Marquée par des improvisations de haut-vol, ces instrumentaux riches et complexes – mais jamais excluants – rassemblent les amoureux de musique de tous les âges. Les trois souffleurs font un boulot exceptionnel, les deux guitaristes sont parfaits, le percussionniste donne tout. En tournant la tête, je vis aussi bien des ados que des quinquas, des hommes que des femmes. Un public varié, attentif, connaisseur : heureux.

 

Dans le prochain Jazzmag (en kiosque le 2 novembre), je termine la chronique de leur dernier-né, “Family Dinner” en écrivant ceci : « On n’a pas fini de parler de Snarky Puppy ? » Tu m’étonnes. Nouvel album à paraître en janvier.

Frédéric “Speachless” Goaty

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Quelques semaines après son apparition remarquée à Jazz À Vienne, le little big band mené par Michael League a donné à La Flèche d’Or son meilleur concert parisien à ce jour. Une soirée électrisante qui en appelle d’autres et qui nous a, en tous sens, laissés sans voix.


 

Michael League (basse électrique), Mike Maher (trompette), Justin Stanton (trompette, claviers), Chris Bullock (saxophone), Shaun Martin (claviers, chant), Bill Laurance (piano électrique), Mark Lettieri, Bob Lanzetti (guitare électrique), Jason Thomas (batterie), Nate Werth (percussions). Paris, La Flèche d’Or, jeudi 24 octobre.

 

La dernière fois que j’ai vu un public en liesse chanter en chœur la mélodie d’un morceau instrumental, c’était dans un dvd de Rush enregistré à Rio, tandis que les virtuoses Canadiens interprétaient leur tube sans paroles, XYZ. (« Et voilà que ça recommence : à peine a-t-il rédigé quelques lignes de son compte-rendu que Goaty nous la joue tangentiel. Citer Rush sur le site d’un magazine de jazz respectable, ça ne se fait pas ! ») Dites-vous bien que ce que jouent Michael League et ses musiciens, ça ne se fait pas non plus. Ou, plus précisément, on croyait que ça ne se faisait plus. Pire : que ça ne se ferai plus. Seulement voilà, Snarky Puppy est dans la place. Et si nous avions eu ne serait-ce qu’un filet de voix en réserve – coup de froid, cordes vocales en berne, sorry guys… –, nous aussi nous aurions chanté gorge déployée pour revrivre plus intensément encore des émotions qui nous rappelèrent celles du Hot Brass 1995 (Steve Coleman & Metric), de L’Élysée Montmarte en 1996 (Meshell Ndegeocello) ou encore de L’Olympia 2000 (Steely Dan). Pas grave : mes voisines et mes voisins le firent pour moi, sous la direction du charismatique et drôlissime Shaun Martin, claviériste hyper funky-churchy, l’arme fatale des Snarky, le seul musicien, just for fun, capable de jouer des phrases groovyssimes de Moog avec… son ventre ! (Entre deux morceaux, hein, pour faire rire, car il reste avant tout un musicien très sérieux.)

 

Un concert de Snarky Puppy, c’est une expérience. Vous prenez un plaisir fou, dès les premières minutes, mais sans savoir quel genre de musique vous êtes en train d’écouter. Jazz ? funk ? Rock ? Pop ? Soul ? Jazz-rock ? Jazz-Funk ? Tout ça à la fois, et avec une foi propre à renverser les montagnes – et, surtout, les barrières. La musique de Snarky Puppy est généreuse, positive, on y projette ses propres références tout en la dégustant. Comme par hasard, les citer à haute voix (quand on peut…) n’a jamais rien d’incongru : tout le monde s’accorde, les sourires et les passions sont instantanément compatibles. Marquée par des improvisations de haut-vol, ces instrumentaux riches et complexes – mais jamais excluants – rassemblent les amoureux de musique de tous les âges. Les trois souffleurs font un boulot exceptionnel, les deux guitaristes sont parfaits, le percussionniste donne tout. En tournant la tête, je vis aussi bien des ados que des quinquas, des hommes que des femmes. Un public varié, attentif, connaisseur : heureux.

 

Dans le prochain Jazzmag (en kiosque le 2 novembre), je termine la chronique de leur dernier-né, “Family Dinner” en écrivant ceci : « On n’a pas fini de parler de Snarky Puppy ? » Tu m’étonnes. Nouvel album à paraître en janvier.

Frédéric “Speachless” Goaty