Jazz live
Publié le 27 Juin 2012

L'Émile Parisien Quartet au Sunside

Est-ce que le iench pêgue ? C’est la question qu’on pouvait se poser à l’orée du premier concert parisien du quartette d’Emile éponyme après la sortie de son troisième CD au titre énigmatique: « Chien Guêpe » (lequel titre, soit dit en passant, manifeste chez ce jeune combo — après l’initial « Au revoir porc-épic » — une remarquable constance dans la zoophilie et une originalité qui ne manque ni de pimpant ni de piquant).Quartette d’Emile Parisien.


Emile Parisien (ss, ts), Julien Touéry (p), Ivan Gélugne (b), Sylvain Darrifourcq (dm). Paris, Le Sunside, 25/06.


Dès le premier morceau, une sorte de ballade pleine d’espace qui gagne progressivement en intensité, en vitesse et en densité sous les coups de boutoirs d’une rythmique endiablée, laquelle soutient les éructations rageuses du soprano de son leader, la question semble réglée : Est-ce que le iench pêgue ? Ca dépend dans quel sens du oilpé tu le caresses, mec ! Puis Emile et ses Parisiens nous emmènent sur les traces de « Darwin à la montagne », histoire d’aller voir d’où l’homme descend. Ca s’agite un peu dans tous les sens, ça produit moult bruitages, bribes de phrases vaguement articulées, clusters archéo-harmoniques… en une jungle touffue d’où émergent peu à peu une mélodie anthropomorphe striée de relents cacophoniques assumés. Et quand le soprano met bon ordre à tout cela, c’est pour entraîner la horde primitive dans une course folle que n’aurait pas reniée qui vous savez, fuyant cahin-caha l’ire de Jehova. Et comme l’ensemble s’achève en une manière de post-hard bop (avec walking bass, chabada de batterie, et toutes ces sortes de choses) on se dit qu’on a assisté en un petit quart d’heure à un raccourci d’histoire de l’humanité musicale version impro digne d’un Tex Avery. Evidemment toute cette violence au franges du cri primal n’est pas sans conséquences, et Ivan Gélugne casse son archet de basse, remplacé illico — l’archet, pas Ivan — par le barman qui en a toujours un sous son comptoir entre la batte de base-ball, le pitbull et le fusil à pompe. Voilà qui calme un instant les esprits, et une ballade prend bientôt forme sous les doigts du souffleur-leader, accompagné par un ostinato de piano du plus bel effet que prodigue Julien Touéry. Sobriété, son magnifique, art de la lenteur… tout cela se déploie tandis que la batterie de Sylvain Darrifourcq et la basse font progressivement monter la pression et passer le quartette des paisibles savanes à la canopée sonore la plus hirsute et jouissive. Et le ténor dans tout ça ? — puisque Parisien consent à en jouer hors de sa tanière depuis quelques mois. Après l’avoir brièvement embouché au premier set il a bien dû en jouer au second, mais je n’étais plus là pour l’entendre. Malgré les émoluments rondelets que nous octroie Jazzmag/Man pour une page de blog, certains — dont votre serviteur — ont en effet besoin d’un day job pour payer le loyer et nourrir leur nombreuse progéniture. D’aucuns vont même jusqu’à vendre leur âme à des institutions aussi peu respectables que l’Education Nationale. Cette dernière ayant l’inhumanité de placer des épreuves orales du bac aux aurores le lendemain d’un concert du quartette d’Emile Parisien (dont elle ignore tout, té peuchère !), il me faut me coucher avec les poules pour braver au chant du coq, le lendemain, la grisaille et la froidure du petit matin blême. Oyez le blues du prof-pigiste :

Rien de cela n’arriverait, j’en suis certain,

Si Adam et puis Eve, et Abel et Cain

N’avaient foutu leur zone aux temps les plus lointains.

Thierry Quénum

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Est-ce que le iench pêgue ? C’est la question qu’on pouvait se poser à l’orée du premier concert parisien du quartette d’Emile éponyme après la sortie de son troisième CD au titre énigmatique: « Chien Guêpe » (lequel titre, soit dit en passant, manifeste chez ce jeune combo — après l’initial « Au revoir porc-épic » — une remarquable constance dans la zoophilie et une originalité qui ne manque ni de pimpant ni de piquant).Quartette d’Emile Parisien.


Emile Parisien (ss, ts), Julien Touéry (p), Ivan Gélugne (b), Sylvain Darrifourcq (dm). Paris, Le Sunside, 25/06.


Dès le premier morceau, une sorte de ballade pleine d’espace qui gagne progressivement en intensité, en vitesse et en densité sous les coups de boutoirs d’une rythmique endiablée, laquelle soutient les éructations rageuses du soprano de son leader, la question semble réglée : Est-ce que le iench pêgue ? Ca dépend dans quel sens du oilpé tu le caresses, mec ! Puis Emile et ses Parisiens nous emmènent sur les traces de « Darwin à la montagne », histoire d’aller voir d’où l’homme descend. Ca s’agite un peu dans tous les sens, ça produit moult bruitages, bribes de phrases vaguement articulées, clusters archéo-harmoniques… en une jungle touffue d’où émergent peu à peu une mélodie anthropomorphe striée de relents cacophoniques assumés. Et quand le soprano met bon ordre à tout cela, c’est pour entraîner la horde primitive dans une course folle que n’aurait pas reniée qui vous savez, fuyant cahin-caha l’ire de Jehova. Et comme l’ensemble s’achève en une manière de post-hard bop (avec walking bass, chabada de batterie, et toutes ces sortes de choses) on se dit qu’on a assisté en un petit quart d’heure à un raccourci d’histoire de l’humanité musicale version impro digne d’un Tex Avery. Evidemment toute cette violence au franges du cri primal n’est pas sans conséquences, et Ivan Gélugne casse son archet de basse, remplacé illico — l’archet, pas Ivan — par le barman qui en a toujours un sous son comptoir entre la batte de base-ball, le pitbull et le fusil à pompe. Voilà qui calme un instant les esprits, et une ballade prend bientôt forme sous les doigts du souffleur-leader, accompagné par un ostinato de piano du plus bel effet que prodigue Julien Touéry. Sobriété, son magnifique, art de la lenteur… tout cela se déploie tandis que la batterie de Sylvain Darrifourcq et la basse font progressivement monter la pression et passer le quartette des paisibles savanes à la canopée sonore la plus hirsute et jouissive. Et le ténor dans tout ça ? — puisque Parisien consent à en jouer hors de sa tanière depuis quelques mois. Après l’avoir brièvement embouché au premier set il a bien dû en jouer au second, mais je n’étais plus là pour l’entendre. Malgré les émoluments rondelets que nous octroie Jazzmag/Man pour une page de blog, certains — dont votre serviteur — ont en effet besoin d’un day job pour payer le loyer et nourrir leur nombreuse progéniture. D’aucuns vont même jusqu’à vendre leur âme à des institutions aussi peu respectables que l’Education Nationale. Cette dernière ayant l’inhumanité de placer des épreuves orales du bac aux aurores le lendemain d’un concert du quartette d’Emile Parisien (dont elle ignore tout, té peuchère !), il me faut me coucher avec les poules pour braver au chant du coq, le lendemain, la grisaille et la froidure du petit matin blême. Oyez le blues du prof-pigiste :

Rien de cela n’arriverait, j’en suis certain,

Si Adam et puis Eve, et Abel et Cain

N’avaient foutu leur zone aux temps les plus lointains.

Thierry Quénum

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Est-ce que le iench pêgue ? C’est la question qu’on pouvait se poser à l’orée du premier concert parisien du quartette d’Emile éponyme après la sortie de son troisième CD au titre énigmatique: « Chien Guêpe » (lequel titre, soit dit en passant, manifeste chez ce jeune combo — après l’initial « Au revoir porc-épic » — une remarquable constance dans la zoophilie et une originalité qui ne manque ni de pimpant ni de piquant).Quartette d’Emile Parisien.


Emile Parisien (ss, ts), Julien Touéry (p), Ivan Gélugne (b), Sylvain Darrifourcq (dm). Paris, Le Sunside, 25/06.


Dès le premier morceau, une sorte de ballade pleine d’espace qui gagne progressivement en intensité, en vitesse et en densité sous les coups de boutoirs d’une rythmique endiablée, laquelle soutient les éructations rageuses du soprano de son leader, la question semble réglée : Est-ce que le iench pêgue ? Ca dépend dans quel sens du oilpé tu le caresses, mec ! Puis Emile et ses Parisiens nous emmènent sur les traces de « Darwin à la montagne », histoire d’aller voir d’où l’homme descend. Ca s’agite un peu dans tous les sens, ça produit moult bruitages, bribes de phrases vaguement articulées, clusters archéo-harmoniques… en une jungle touffue d’où émergent peu à peu une mélodie anthropomorphe striée de relents cacophoniques assumés. Et quand le soprano met bon ordre à tout cela, c’est pour entraîner la horde primitive dans une course folle que n’aurait pas reniée qui vous savez, fuyant cahin-caha l’ire de Jehova. Et comme l’ensemble s’achève en une manière de post-hard bop (avec walking bass, chabada de batterie, et toutes ces sortes de choses) on se dit qu’on a assisté en un petit quart d’heure à un raccourci d’histoire de l’humanité musicale version impro digne d’un Tex Avery. Evidemment toute cette violence au franges du cri primal n’est pas sans conséquences, et Ivan Gélugne casse son archet de basse, remplacé illico — l’archet, pas Ivan — par le barman qui en a toujours un sous son comptoir entre la batte de base-ball, le pitbull et le fusil à pompe. Voilà qui calme un instant les esprits, et une ballade prend bientôt forme sous les doigts du souffleur-leader, accompagné par un ostinato de piano du plus bel effet que prodigue Julien Touéry. Sobriété, son magnifique, art de la lenteur… tout cela se déploie tandis que la batterie de Sylvain Darrifourcq et la basse font progressivement monter la pression et passer le quartette des paisibles savanes à la canopée sonore la plus hirsute et jouissive. Et le ténor dans tout ça ? — puisque Parisien consent à en jouer hors de sa tanière depuis quelques mois. Après l’avoir brièvement embouché au premier set il a bien dû en jouer au second, mais je n’étais plus là pour l’entendre. Malgré les émoluments rondelets que nous octroie Jazzmag/Man pour une page de blog, certains — dont votre serviteur — ont en effet besoin d’un day job pour payer le loyer et nourrir leur nombreuse progéniture. D’aucuns vont même jusqu’à vendre leur âme à des institutions aussi peu respectables que l’Education Nationale. Cette dernière ayant l’inhumanité de placer des épreuves orales du bac aux aurores le lendemain d’un concert du quartette d’Emile Parisien (dont elle ignore tout, té peuchère !), il me faut me coucher avec les poules pour braver au chant du coq, le lendemain, la grisaille et la froidure du petit matin blême. Oyez le blues du prof-pigiste :

Rien de cela n’arriverait, j’en suis certain,

Si Adam et puis Eve, et Abel et Cain

N’avaient foutu leur zone aux temps les plus lointains.

Thierry Quénum

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Est-ce que le iench pêgue ? C’est la question qu’on pouvait se poser à l’orée du premier concert parisien du quartette d’Emile éponyme après la sortie de son troisième CD au titre énigmatique: « Chien Guêpe » (lequel titre, soit dit en passant, manifeste chez ce jeune combo — après l’initial « Au revoir porc-épic » — une remarquable constance dans la zoophilie et une originalité qui ne manque ni de pimpant ni de piquant).Quartette d’Emile Parisien.


Emile Parisien (ss, ts), Julien Touéry (p), Ivan Gélugne (b), Sylvain Darrifourcq (dm). Paris, Le Sunside, 25/06.


Dès le premier morceau, une sorte de ballade pleine d’espace qui gagne progressivement en intensité, en vitesse et en densité sous les coups de boutoirs d’une rythmique endiablée, laquelle soutient les éructations rageuses du soprano de son leader, la question semble réglée : Est-ce que le iench pêgue ? Ca dépend dans quel sens du oilpé tu le caresses, mec ! Puis Emile et ses Parisiens nous emmènent sur les traces de « Darwin à la montagne », histoire d’aller voir d’où l’homme descend. Ca s’agite un peu dans tous les sens, ça produit moult bruitages, bribes de phrases vaguement articulées, clusters archéo-harmoniques… en une jungle touffue d’où émergent peu à peu une mélodie anthropomorphe striée de relents cacophoniques assumés. Et quand le soprano met bon ordre à tout cela, c’est pour entraîner la horde primitive dans une course folle que n’aurait pas reniée qui vous savez, fuyant cahin-caha l’ire de Jehova. Et comme l’ensemble s’achève en une manière de post-hard bop (avec walking bass, chabada de batterie, et toutes ces sortes de choses) on se dit qu’on a assisté en un petit quart d’heure à un raccourci d’histoire de l’humanité musicale version impro digne d’un Tex Avery. Evidemment toute cette violence au franges du cri primal n’est pas sans conséquences, et Ivan Gélugne casse son archet de basse, remplacé illico — l’archet, pas Ivan — par le barman qui en a toujours un sous son comptoir entre la batte de base-ball, le pitbull et le fusil à pompe. Voilà qui calme un instant les esprits, et une ballade prend bientôt forme sous les doigts du souffleur-leader, accompagné par un ostinato de piano du plus bel effet que prodigue Julien Touéry. Sobriété, son magnifique, art de la lenteur… tout cela se déploie tandis que la batterie de Sylvain Darrifourcq et la basse font progressivement monter la pression et passer le quartette des paisibles savanes à la canopée sonore la plus hirsute et jouissive. Et le ténor dans tout ça ? — puisque Parisien consent à en jouer hors de sa tanière depuis quelques mois. Après l’avoir brièvement embouché au premier set il a bien dû en jouer au second, mais je n’étais plus là pour l’entendre. Malgré les émoluments rondelets que nous octroie Jazzmag/Man pour une page de blog, certains — dont votre serviteur — ont en effet besoin d’un day job pour payer le loyer et nourrir leur nombreuse progéniture. D’aucuns vont même jusqu’à vendre leur âme à des institutions aussi peu respectables que l’Education Nationale. Cette dernière ayant l’inhumanité de placer des épreuves orales du bac aux aurores le lendemain d’un concert du quartette d’Emile Parisien (dont elle ignore tout, té peuchère !), il me faut me coucher avec les poules pour braver au chant du coq, le lendemain, la grisaille et la froidure du petit matin blême. Oyez le blues du prof-pigiste :

Rien de cela n’arriverait, j’en suis certain,

Si Adam et puis Eve, et Abel et Cain

N’avaient foutu leur zone aux temps les plus lointains.

Thierry Quénum