Jazz live
Publié le 25 Nov 2013

Les dédales de Dominique Pifarély

Régulièrement, le studio Sextan accueille les orchestres qu’il a enregistrés pour un concert privé. Les orchestres sont généralement ravis de jouer sur les lieux mêmes de l’enregistrement, devant un public de proches, ce qui permet de prolonger la soirée en toute décontraction… et ce qui fait une belle jambe au public qui n’a pas ce privilège. Double privilège pour cet ensemble Dédales de Dominique Pifarély qui est boudé des scènes publiques.


Studio Sextan, Malakoff (92), le 25 novembre 2013.


Dominique Pifarély (violon, composition, direction) et l’Ensemble Dédales : Guilaume Roy (violon alto), Pascal Gachet (trompette), Christiane Bopp (trombone), Vincent Boisseau (clarinette), François Corneloup (sax baryton), Julien Padovani (piano), Hélène Labarrière (contrebasse), Eric Groleau (batterie).


Je pourrais vous renvoyer à la chronique que j’avais faite de l’un de ses rarissimes concerts, sur l’ancienne version de ce blog à la date du 13 janvier 2012 . Mais essayons de redire deux mots de ces dédales et  de cette “Time Geography” puisque c’est là le titre de l’album qui paraît chez Poros Editions / L’Autre distribution. Car il s’agit bien de dédales et de géographie, d’une géographie de la partition que la plume de Dominique Pifarély arpente en suivant les dédales dont il partage le secret avec les membres de son orchestre, une forme de fugue réinventée où les unissons sont rares mais non exclus, où les dissonances sont affaire, certes de tension, mais aussi de couleur, selon une palette orchestrale constamment réinventée, où le contrepoint est la règle qui fait se combiner et recombiner les instruments entre eux, en de sublimes duos ou par groupes opposés qui partagent des grooves communs ou se dispersent sur des vitesses distinctes, mais le tout réglé par leur ordonnateur avec les rigueurs combinées d’un aiguilleur du ciel pour ce qui est de l’écriture et d’une brodeuse pour ce qui est de la direction. Il en résulte des voyages musicaux constamment palpitants conduits par des instrumentistes d’exception (tous… et dire qu’on les connaît si peu !) dont le compositeur sait mettre en valeur sonorité et phrasé, lorsqu’il ne leur laisse pas la bride sur le cou, de manière plus ou moins longue ou, au contraire fugace (tel ces ponctuels growls de trombone qui viennent soudain trouer la partition du dernier titre joué), le temps de solos qui, loin de menacer l’œuvre de dispersion, participent au contraire de sa cohérence.


L’œuvre se termine et Dominique Pifarély remercie ses musiciens, non parce que ça se fait, mais parce que n’ayant pas revisité ces pages depuis un an, ils ont repris le chemin de ces dédales sans répétition avec un telle assurance que l’on pourrait penser que pendant tout ce temps, ils ont dormi avec la partition sous l’oreiller. En deux ans, ce programme aura été joué quatre fois, et en quatre ans cet orchestre aura joué sept fois, programmé dans un seul festival… en Allemagne. On se consolera en allant écouter Dominique Pifarély en duo avec Hélène Labarrière vendredi prochain 29 novembre au Mans
et en duo avec Louis Sclavis samedi 30 novembre à Rochefort-du-Gard pendant que les partitions de Dédales continueront à dormir sous les oreillers.


Franck Bergerot

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Régulièrement, le studio Sextan accueille les orchestres qu’il a enregistrés pour un concert privé. Les orchestres sont généralement ravis de jouer sur les lieux mêmes de l’enregistrement, devant un public de proches, ce qui permet de prolonger la soirée en toute décontraction… et ce qui fait une belle jambe au public qui n’a pas ce privilège. Double privilège pour cet ensemble Dédales de Dominique Pifarély qui est boudé des scènes publiques.


Studio Sextan, Malakoff (92), le 25 novembre 2013.


Dominique Pifarély (violon, composition, direction) et l’Ensemble Dédales : Guilaume Roy (violon alto), Pascal Gachet (trompette), Christiane Bopp (trombone), Vincent Boisseau (clarinette), François Corneloup (sax baryton), Julien Padovani (piano), Hélène Labarrière (contrebasse), Eric Groleau (batterie).


Je pourrais vous renvoyer à la chronique que j’avais faite de l’un de ses rarissimes concerts, sur l’ancienne version de ce blog à la date du 13 janvier 2012 . Mais essayons de redire deux mots de ces dédales et  de cette “Time Geography” puisque c’est là le titre de l’album qui paraît chez Poros Editions / L’Autre distribution. Car il s’agit bien de dédales et de géographie, d’une géographie de la partition que la plume de Dominique Pifarély arpente en suivant les dédales dont il partage le secret avec les membres de son orchestre, une forme de fugue réinventée où les unissons sont rares mais non exclus, où les dissonances sont affaire, certes de tension, mais aussi de couleur, selon une palette orchestrale constamment réinventée, où le contrepoint est la règle qui fait se combiner et recombiner les instruments entre eux, en de sublimes duos ou par groupes opposés qui partagent des grooves communs ou se dispersent sur des vitesses distinctes, mais le tout réglé par leur ordonnateur avec les rigueurs combinées d’un aiguilleur du ciel pour ce qui est de l’écriture et d’une brodeuse pour ce qui est de la direction. Il en résulte des voyages musicaux constamment palpitants conduits par des instrumentistes d’exception (tous… et dire qu’on les connaît si peu !) dont le compositeur sait mettre en valeur sonorité et phrasé, lorsqu’il ne leur laisse pas la bride sur le cou, de manière plus ou moins longue ou, au contraire fugace (tel ces ponctuels growls de trombone qui viennent soudain trouer la partition du dernier titre joué), le temps de solos qui, loin de menacer l’œuvre de dispersion, participent au contraire de sa cohérence.


L’œuvre se termine et Dominique Pifarély remercie ses musiciens, non parce que ça se fait, mais parce que n’ayant pas revisité ces pages depuis un an, ils ont repris le chemin de ces dédales sans répétition avec un telle assurance que l’on pourrait penser que pendant tout ce temps, ils ont dormi avec la partition sous l’oreiller. En deux ans, ce programme aura été joué quatre fois, et en quatre ans cet orchestre aura joué sept fois, programmé dans un seul festival… en Allemagne. On se consolera en allant écouter Dominique Pifarély en duo avec Hélène Labarrière vendredi prochain 29 novembre au Mans
et en duo avec Louis Sclavis samedi 30 novembre à Rochefort-du-Gard pendant que les partitions de Dédales continueront à dormir sous les oreillers.


Franck Bergerot

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Régulièrement, le studio Sextan accueille les orchestres qu’il a enregistrés pour un concert privé. Les orchestres sont généralement ravis de jouer sur les lieux mêmes de l’enregistrement, devant un public de proches, ce qui permet de prolonger la soirée en toute décontraction… et ce qui fait une belle jambe au public qui n’a pas ce privilège. Double privilège pour cet ensemble Dédales de Dominique Pifarély qui est boudé des scènes publiques.


Studio Sextan, Malakoff (92), le 25 novembre 2013.


Dominique Pifarély (violon, composition, direction) et l’Ensemble Dédales : Guilaume Roy (violon alto), Pascal Gachet (trompette), Christiane Bopp (trombone), Vincent Boisseau (clarinette), François Corneloup (sax baryton), Julien Padovani (piano), Hélène Labarrière (contrebasse), Eric Groleau (batterie).


Je pourrais vous renvoyer à la chronique que j’avais faite de l’un de ses rarissimes concerts, sur l’ancienne version de ce blog à la date du 13 janvier 2012 . Mais essayons de redire deux mots de ces dédales et  de cette “Time Geography” puisque c’est là le titre de l’album qui paraît chez Poros Editions / L’Autre distribution. Car il s’agit bien de dédales et de géographie, d’une géographie de la partition que la plume de Dominique Pifarély arpente en suivant les dédales dont il partage le secret avec les membres de son orchestre, une forme de fugue réinventée où les unissons sont rares mais non exclus, où les dissonances sont affaire, certes de tension, mais aussi de couleur, selon une palette orchestrale constamment réinventée, où le contrepoint est la règle qui fait se combiner et recombiner les instruments entre eux, en de sublimes duos ou par groupes opposés qui partagent des grooves communs ou se dispersent sur des vitesses distinctes, mais le tout réglé par leur ordonnateur avec les rigueurs combinées d’un aiguilleur du ciel pour ce qui est de l’écriture et d’une brodeuse pour ce qui est de la direction. Il en résulte des voyages musicaux constamment palpitants conduits par des instrumentistes d’exception (tous… et dire qu’on les connaît si peu !) dont le compositeur sait mettre en valeur sonorité et phrasé, lorsqu’il ne leur laisse pas la bride sur le cou, de manière plus ou moins longue ou, au contraire fugace (tel ces ponctuels growls de trombone qui viennent soudain trouer la partition du dernier titre joué), le temps de solos qui, loin de menacer l’œuvre de dispersion, participent au contraire de sa cohérence.


L’œuvre se termine et Dominique Pifarély remercie ses musiciens, non parce que ça se fait, mais parce que n’ayant pas revisité ces pages depuis un an, ils ont repris le chemin de ces dédales sans répétition avec un telle assurance que l’on pourrait penser que pendant tout ce temps, ils ont dormi avec la partition sous l’oreiller. En deux ans, ce programme aura été joué quatre fois, et en quatre ans cet orchestre aura joué sept fois, programmé dans un seul festival… en Allemagne. On se consolera en allant écouter Dominique Pifarély en duo avec Hélène Labarrière vendredi prochain 29 novembre au Mans
et en duo avec Louis Sclavis samedi 30 novembre à Rochefort-du-Gard pendant que les partitions de Dédales continueront à dormir sous les oreillers.


Franck Bergerot

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Régulièrement, le studio Sextan accueille les orchestres qu’il a enregistrés pour un concert privé. Les orchestres sont généralement ravis de jouer sur les lieux mêmes de l’enregistrement, devant un public de proches, ce qui permet de prolonger la soirée en toute décontraction… et ce qui fait une belle jambe au public qui n’a pas ce privilège. Double privilège pour cet ensemble Dédales de Dominique Pifarély qui est boudé des scènes publiques.


Studio Sextan, Malakoff (92), le 25 novembre 2013.


Dominique Pifarély (violon, composition, direction) et l’Ensemble Dédales : Guilaume Roy (violon alto), Pascal Gachet (trompette), Christiane Bopp (trombone), Vincent Boisseau (clarinette), François Corneloup (sax baryton), Julien Padovani (piano), Hélène Labarrière (contrebasse), Eric Groleau (batterie).


Je pourrais vous renvoyer à la chronique que j’avais faite de l’un de ses rarissimes concerts, sur l’ancienne version de ce blog à la date du 13 janvier 2012 . Mais essayons de redire deux mots de ces dédales et  de cette “Time Geography” puisque c’est là le titre de l’album qui paraît chez Poros Editions / L’Autre distribution. Car il s’agit bien de dédales et de géographie, d’une géographie de la partition que la plume de Dominique Pifarély arpente en suivant les dédales dont il partage le secret avec les membres de son orchestre, une forme de fugue réinventée où les unissons sont rares mais non exclus, où les dissonances sont affaire, certes de tension, mais aussi de couleur, selon une palette orchestrale constamment réinventée, où le contrepoint est la règle qui fait se combiner et recombiner les instruments entre eux, en de sublimes duos ou par groupes opposés qui partagent des grooves communs ou se dispersent sur des vitesses distinctes, mais le tout réglé par leur ordonnateur avec les rigueurs combinées d’un aiguilleur du ciel pour ce qui est de l’écriture et d’une brodeuse pour ce qui est de la direction. Il en résulte des voyages musicaux constamment palpitants conduits par des instrumentistes d’exception (tous… et dire qu’on les connaît si peu !) dont le compositeur sait mettre en valeur sonorité et phrasé, lorsqu’il ne leur laisse pas la bride sur le cou, de manière plus ou moins longue ou, au contraire fugace (tel ces ponctuels growls de trombone qui viennent soudain trouer la partition du dernier titre joué), le temps de solos qui, loin de menacer l’œuvre de dispersion, participent au contraire de sa cohérence.


L’œuvre se termine et Dominique Pifarély remercie ses musiciens, non parce que ça se fait, mais parce que n’ayant pas revisité ces pages depuis un an, ils ont repris le chemin de ces dédales sans répétition avec un telle assurance que l’on pourrait penser que pendant tout ce temps, ils ont dormi avec la partition sous l’oreiller. En deux ans, ce programme aura été joué quatre fois, et en quatre ans cet orchestre aura joué sept fois, programmé dans un seul festival… en Allemagne. On se consolera en allant écouter Dominique Pifarély en duo avec Hélène Labarrière vendredi prochain 29 novembre au Mans
et en duo avec Louis Sclavis samedi 30 novembre à Rochefort-du-Gard pendant que les partitions de Dédales continueront à dormir sous les oreillers.


Franck Bergerot