Jazz live
Publié le 8 Avr 2016

Lionel Loueke Trio : combo démentiel au New Morning

 

Lionel Loueke (elg), Massimo Biolcati (b) et Jeff Ballard (dm) © Katia Touré

Lionel Loueke (elg), Massimo Biolcati (b) et Jeff Ballard (dm) © Katia Touré

 

Le dernier album Blue Note de Lionel Loueke s’intitule “Gaïa”, nom de la déesse de la Terre dans la mythologie grecque. Force est de constater que c’est plus qu’inspiré. Sur scène, en plus de faire trembler les murs, le guitariste béninois et ses comparses semblent se donner pour mission d’ébranler les plaques tectoniques. Et nous avec.

Ce soir-là, Lionel Loueke est accompagné d’un de ses fidèles, le bassiste Massimo Biolcati et d’un autre compagnon de jeu, le batteur Jeff Ballard (ce dernier remplace Ferenc Nemeth, qui joue aux côtés du chanteur et oudiste Dhafer Youssef dans un autre coin de Paris). Impossible de dire quand et comment ce concert a débuté. Broken. Premier titre du disque d’ailleurs. Les éléments se déchaînent comme cela, sans prévenir. Un cyclone ou une tornade en l’occurrence. C’est pur, brut, rugueux, et ardent comme de la roche volcanique en fusion. C’est un délire psychédélique entre riffs de rock électrisants et musiques africaines distillées avec subtilité et honnêteté. Aussi psychédélique que le highlife des seventies d’un Celestine Ukwu, les distorsions phénoménales en plus. Il y a comme du funk. Il y a comme du blues. Comme du bikutsi made in Cameroun. Comme le swede (harmonieux ici) du Zaïre. Comme le highlife du Nigeria. Comme le kwasa kwasa du Congo-Kin. Le public exulte à l’écoute de ce jazz fusion et fusionnel empreint d’un syncrétisme qui donne le vertige…

Lionel Loueke parcourt le manche de sa guitare électrique à six cordes l’air de rien, sourire aux lèvres, crée et façonne l’espace bien au-delà de la composition et de l’improvisation élémentaire qui l’accompagne. Le guitariste creuse et cultive. Il fait preuve de technique mais avec parcimonie. Son jeu a quelque chose d’inattendu. Une spontanéité constante. Ruptures soudaines, modulations complètement dingues, failles recherchées et maîtrisées, effets sonores barrés, onomatopées, claquement de langues percussifs (l’une de ses signatures…). Quand il commence à jouer, c’est le prélude d’un Big Bang dont Massimo Biolcati dessine les contours. Jeff Ballard, baguettes en mains (balais aussi parfois), élargit la surface de la croûte terrestre à venir, en parfait coloriste. On y trouve quelque chose de cosmique (après tout, n’avions-nous pas parlé d’une fibre afro-futuriste quant au disque ?). L’explosion est, à chaque fois imminente, mais les trois instrumentistes ne font pas dans la démesure pour autant.

Ils rient. Ils rient beaucoup. Jeff Ballard est décidément dans son élément. Il s’éclate. Il ne se dissocie jamais de son instrument. Et ce n’est pas juste parce qu’il est le seul à être assis. Entracte de quelques secondes. Lionel Loueke salue la présence du pianiste Ray Lema dans la salle, “un grand musicien qu’il écoute depuis qu’il est gamin”. Le public applaudit. Le public exulte encore. Ballard, lui, passe les mains sur la caisse claire pour continuer la musique. Il a comme pris racine. Ses solos sont hallucinants, déchaînés, habités. “C’est la première fois qu’il joue cette musique, lance Loueke à son propos et à l’adresse du public. Et franchement, ça craint non ?”. Rires.

Plus d’une heure au compteur. Dernier morceau. How Deep Is Your Love ? des Bee Gees. Dernier titre de “Gaïa”. Cette ballade pop devenue rock qui en un clin d’œil se mue en un soukouss juteux. Un rappel. Une autre ballade restée ballade. Lionel Loueke chante. On pense à Richard Bona. Et puis, la fin. Le trio repart comme il est arrivé. En toute simplicité.

Katia Touré

Lionel Loueke (elg), Massimo Biolcati (b) et Jeff Ballard (dm) © Katia Touré

Lionel Loueke (elg), Massimo Biolcati (b) et Jeff Ballard (dm) © Katia Touré

 

Le dernier album Blue Note de Lionel Loueke s’intitule “Gaïa”, nom de la déesse de la Terre dans la mythologie grecque. Force est de constater que c’est plus qu’inspiré. Sur scène, en plus de faire trembler les murs, le guitariste béninois et ses comparses semblent se donner pour mission d’ébranler les plaques tectoniques. Et nous avec.

Ce soir-là, Lionel Loueke est accompagné d’un de ses fidèles, le bassiste Massimo Biolcati et d’un autre compagnon de jeu, le batteur Jeff Ballard (ce dernier remplace Ferenc Nemeth, qui joue aux côtés du chanteur et oudiste Dhafer Youssef dans un autre coin de Paris). Impossible de dire quand et comment ce concert a débuté. Broken. Premier titre du disque d’ailleurs. Les éléments se déchaînent comme cela, sans prévenir. Un cyclone ou une tornade en l’occurrence. C’est pur, brut, rugueux, et ardent comme de la roche volcanique en fusion. C’est un délire psychédélique entre riffs de rock électrisants et musiques africaines distillées avec subtilité et honnêteté. Aussi psychédélique que le highlife des seventies d’un Celestine Ukwu, les distorsions phénoménales en plus. Il y a comme du funk. Il y a comme du blues. Comme du bikutsi made in Cameroun. Comme le swede (harmonieux ici) du Zaïre. Comme le highlife du Nigeria. Comme le kwasa kwasa du Congo-Kin. Le public exulte à l’écoute de ce jazz fusion et fusionnel empreint d’un syncrétisme qui donne le vertige…

Lionel Loueke parcourt le manche de sa guitare électrique à six cordes l’air de rien, sourire aux lèvres, crée et façonne l’espace bien au-delà de la composition et de l’improvisation élémentaire qui l’accompagne. Le guitariste creuse et cultive. Il fait preuve de technique mais avec parcimonie. Son jeu a quelque chose d’inattendu. Une spontanéité constante. Ruptures soudaines, modulations complètement dingues, failles recherchées et maîtrisées, effets sonores barrés, onomatopées, claquement de langues percussifs (l’une de ses signatures…). Quand il commence à jouer, c’est le prélude d’un Big Bang dont Massimo Biolcati dessine les contours. Jeff Ballard, baguettes en mains (balais aussi parfois), élargit la surface de la croûte terrestre à venir, en parfait coloriste. On y trouve quelque chose de cosmique (après tout, n’avions-nous pas parlé d’une fibre afro-futuriste quant au disque ?). L’explosion est, à chaque fois imminente, mais les trois instrumentistes ne font pas dans la démesure pour autant.

Ils rient. Ils rient beaucoup. Jeff Ballard est décidément dans son élément. Il s’éclate. Il ne se dissocie jamais de son instrument. Et ce n’est pas juste parce qu’il est le seul à être assis. Entracte de quelques secondes. Lionel Loueke salue la présence du pianiste Ray Lema dans la salle, “un grand musicien qu’il écoute depuis qu’il est gamin”. Le public applaudit. Le public exulte encore. Ballard, lui, passe les mains sur la caisse claire pour continuer la musique. Il a comme pris racine. Ses solos sont hallucinants, déchaînés, habités. “C’est la première fois qu’il joue cette musique, lance Loueke à son propos et à l’adresse du public. Et franchement, ça craint non ?”. Rires.

Plus d’une heure au compteur. Dernier morceau. How Deep Is Your Love ? des Bee Gees. Dernier titre de “Gaïa”. Cette ballade pop devenue rock qui en un clin d’œil se mue en un soukouss juteux. Un rappel. Une autre ballade restée ballade. Lionel Loueke chante. On pense à Richard Bona. Et puis, la fin. Le trio repart comme il est arrivé. En toute simplicité.

Katia Touré

Lionel Loueke (elg), Massimo Biolcati (b) et Jeff Ballard (dm) © Katia Touré

Lionel Loueke (elg), Massimo Biolcati (b) et Jeff Ballard (dm) © Katia Touré

 

Le dernier album Blue Note de Lionel Loueke s’intitule “Gaïa”, nom de la déesse de la Terre dans la mythologie grecque. Force est de constater que c’est plus qu’inspiré. Sur scène, en plus de faire trembler les murs, le guitariste béninois et ses comparses semblent se donner pour mission d’ébranler les plaques tectoniques. Et nous avec.

Ce soir-là, Lionel Loueke est accompagné d’un de ses fidèles, le bassiste Massimo Biolcati et d’un autre compagnon de jeu, le batteur Jeff Ballard (ce dernier remplace Ferenc Nemeth, qui joue aux côtés du chanteur et oudiste Dhafer Youssef dans un autre coin de Paris). Impossible de dire quand et comment ce concert a débuté. Broken. Premier titre du disque d’ailleurs. Les éléments se déchaînent comme cela, sans prévenir. Un cyclone ou une tornade en l’occurrence. C’est pur, brut, rugueux, et ardent comme de la roche volcanique en fusion. C’est un délire psychédélique entre riffs de rock électrisants et musiques africaines distillées avec subtilité et honnêteté. Aussi psychédélique que le highlife des seventies d’un Celestine Ukwu, les distorsions phénoménales en plus. Il y a comme du funk. Il y a comme du blues. Comme du bikutsi made in Cameroun. Comme le swede (harmonieux ici) du Zaïre. Comme le highlife du Nigeria. Comme le kwasa kwasa du Congo-Kin. Le public exulte à l’écoute de ce jazz fusion et fusionnel empreint d’un syncrétisme qui donne le vertige…

Lionel Loueke parcourt le manche de sa guitare électrique à six cordes l’air de rien, sourire aux lèvres, crée et façonne l’espace bien au-delà de la composition et de l’improvisation élémentaire qui l’accompagne. Le guitariste creuse et cultive. Il fait preuve de technique mais avec parcimonie. Son jeu a quelque chose d’inattendu. Une spontanéité constante. Ruptures soudaines, modulations complètement dingues, failles recherchées et maîtrisées, effets sonores barrés, onomatopées, claquement de langues percussifs (l’une de ses signatures…). Quand il commence à jouer, c’est le prélude d’un Big Bang dont Massimo Biolcati dessine les contours. Jeff Ballard, baguettes en mains (balais aussi parfois), élargit la surface de la croûte terrestre à venir, en parfait coloriste. On y trouve quelque chose de cosmique (après tout, n’avions-nous pas parlé d’une fibre afro-futuriste quant au disque ?). L’explosion est, à chaque fois imminente, mais les trois instrumentistes ne font pas dans la démesure pour autant.

Ils rient. Ils rient beaucoup. Jeff Ballard est décidément dans son élément. Il s’éclate. Il ne se dissocie jamais de son instrument. Et ce n’est pas juste parce qu’il est le seul à être assis. Entracte de quelques secondes. Lionel Loueke salue la présence du pianiste Ray Lema dans la salle, “un grand musicien qu’il écoute depuis qu’il est gamin”. Le public applaudit. Le public exulte encore. Ballard, lui, passe les mains sur la caisse claire pour continuer la musique. Il a comme pris racine. Ses solos sont hallucinants, déchaînés, habités. “C’est la première fois qu’il joue cette musique, lance Loueke à son propos et à l’adresse du public. Et franchement, ça craint non ?”. Rires.

Plus d’une heure au compteur. Dernier morceau. How Deep Is Your Love ? des Bee Gees. Dernier titre de “Gaïa”. Cette ballade pop devenue rock qui en un clin d’œil se mue en un soukouss juteux. Un rappel. Une autre ballade restée ballade. Lionel Loueke chante. On pense à Richard Bona. Et puis, la fin. Le trio repart comme il est arrivé. En toute simplicité.

Katia Touré

Lionel Loueke (elg), Massimo Biolcati (b) et Jeff Ballard (dm) © Katia Touré

Lionel Loueke (elg), Massimo Biolcati (b) et Jeff Ballard (dm) © Katia Touré

 

Le dernier album Blue Note de Lionel Loueke s’intitule “Gaïa”, nom de la déesse de la Terre dans la mythologie grecque. Force est de constater que c’est plus qu’inspiré. Sur scène, en plus de faire trembler les murs, le guitariste béninois et ses comparses semblent se donner pour mission d’ébranler les plaques tectoniques. Et nous avec.

Ce soir-là, Lionel Loueke est accompagné d’un de ses fidèles, le bassiste Massimo Biolcati et d’un autre compagnon de jeu, le batteur Jeff Ballard (ce dernier remplace Ferenc Nemeth, qui joue aux côtés du chanteur et oudiste Dhafer Youssef dans un autre coin de Paris). Impossible de dire quand et comment ce concert a débuté. Broken. Premier titre du disque d’ailleurs. Les éléments se déchaînent comme cela, sans prévenir. Un cyclone ou une tornade en l’occurrence. C’est pur, brut, rugueux, et ardent comme de la roche volcanique en fusion. C’est un délire psychédélique entre riffs de rock électrisants et musiques africaines distillées avec subtilité et honnêteté. Aussi psychédélique que le highlife des seventies d’un Celestine Ukwu, les distorsions phénoménales en plus. Il y a comme du funk. Il y a comme du blues. Comme du bikutsi made in Cameroun. Comme le swede (harmonieux ici) du Zaïre. Comme le highlife du Nigeria. Comme le kwasa kwasa du Congo-Kin. Le public exulte à l’écoute de ce jazz fusion et fusionnel empreint d’un syncrétisme qui donne le vertige…

Lionel Loueke parcourt le manche de sa guitare électrique à six cordes l’air de rien, sourire aux lèvres, crée et façonne l’espace bien au-delà de la composition et de l’improvisation élémentaire qui l’accompagne. Le guitariste creuse et cultive. Il fait preuve de technique mais avec parcimonie. Son jeu a quelque chose d’inattendu. Une spontanéité constante. Ruptures soudaines, modulations complètement dingues, failles recherchées et maîtrisées, effets sonores barrés, onomatopées, claquement de langues percussifs (l’une de ses signatures…). Quand il commence à jouer, c’est le prélude d’un Big Bang dont Massimo Biolcati dessine les contours. Jeff Ballard, baguettes en mains (balais aussi parfois), élargit la surface de la croûte terrestre à venir, en parfait coloriste. On y trouve quelque chose de cosmique (après tout, n’avions-nous pas parlé d’une fibre afro-futuriste quant au disque ?). L’explosion est, à chaque fois imminente, mais les trois instrumentistes ne font pas dans la démesure pour autant.

Ils rient. Ils rient beaucoup. Jeff Ballard est décidément dans son élément. Il s’éclate. Il ne se dissocie jamais de son instrument. Et ce n’est pas juste parce qu’il est le seul à être assis. Entracte de quelques secondes. Lionel Loueke salue la présence du pianiste Ray Lema dans la salle, “un grand musicien qu’il écoute depuis qu’il est gamin”. Le public applaudit. Le public exulte encore. Ballard, lui, passe les mains sur la caisse claire pour continuer la musique. Il a comme pris racine. Ses solos sont hallucinants, déchaînés, habités. “C’est la première fois qu’il joue cette musique, lance Loueke à son propos et à l’adresse du public. Et franchement, ça craint non ?”. Rires.

Plus d’une heure au compteur. Dernier morceau. How Deep Is Your Love ? des Bee Gees. Dernier titre de “Gaïa”. Cette ballade pop devenue rock qui en un clin d’œil se mue en un soukouss juteux. Un rappel. Une autre ballade restée ballade. Lionel Loueke chante. On pense à Richard Bona. Et puis, la fin. Le trio repart comme il est arrivé. En toute simplicité.

Katia Touré