Jazz live
Publié le 17 Nov 2012

Marc Ducret et Tower-Bridge à Reims

Septième concert de la tournée, troisième concert chroniqué dans ce blog après Nevers et Strasbourg, le Tower-Bridge de Marc Ducret fait un triomphe à Reims. Comment dire ?

 

 

 

Centre Saint-Exupéry, Reims Jazz Festival (51), le 16 novembre 2012.

 

“Tower-Bridge”de Marc Ducret (guitare et composition)

 

+ Real Thing #1 : Kasper Tranberg (tp, cnt), Matthias Mahler (trombone), Frédéric Gastard (sax basse), Peter Bruun (batterie).

 

+ Real Thing #2 Dominique Pifarély (violon), Tim Berne (sax alto), Tom Rainey (batterie).

 

+ Real Thing #3 : Fidel Fourneyron, Matthias Mahler, Alexis Persignan (trombone), Antonin Rayon (piano),

 

+ Sylvain Lemêtre (percussions).


 

Pas facile d’écrire un compte rendu de concert… Je l’ai déjà dit, certes, mais j’aimerais vous y voir. La chronique de disque permet le recul, la réécoute, la pause, l’imprégnation. La musique de concert vous coule entre les oreilles comme de l’eau, aussitôt écoulée ou évaporée, même si vôtre âme en reste durablement – ou pas du tout – désaltérée. Pas facile, surtout quand, sur le même sujet, Ludovic Florin et Philippe Méziat sont passés avant vous. De toute façon, c’est chaque fois un challenge. Et j’ai beau retarder l’échéance par mille détours comme ce préambule ou faire intervenir toutes sortes de récits animaliers ou autres, c’est chaque fois le même casse-tête. Je pourrais commencer par me fixer un objectif : rédiger ce compte rendu en trois quarts d’heure, entre mon départ de la gare de Reims et mon arrivée en Gare de l’Est à Paris, presque un trajet de RER. Chiche ! À vrai dire, j’ai anticipé ce pari et un peu triché à l’aller. Réécoutant celui des orchestres déjà publiés en CD mais que je n’ai pas vu sur scène, Real Thing #2, le plus âpre, j’ai déjà commencé à rédiger des choses. Apre, mais comme peut l’être l’entrée en lecture d’Ada ou l’ardeur, le roman de Nabokov qui a inspiré toute cette musique, ce programme est facteur d’égarement. Où sommes nous ? Dans quel temps ? Pourquoi lorsque l’on croit être à tel moment de la vie, de l’intrigue, de l’Histoire, on se trouve à tel autre, et pourquoi l’on n’est jamais certain du lieu, du pays, du contient. Et, comme dirait l’autre (1), qui parle? C’est un jeu. Il faut l’accepter. Et ce jeu, l’on s’y prend. D’avoir pris le temps de réécouter ce Real Thing #2 aux dehors un peu rébarbatifs, de connaître déjà le Real Thing #1, on entre dans ce Tower-Bridge donné à Reims grâce à des souterrains et des passages secrets dont l’on ne s’était pas douté auparavant…


 

Mais ce début de compte rendu ne marche pas. En tout cas pas tout à fait. J’avais simplement oublié que Tower-Bridge, c’est Real Thing #1 + Real Thing #2… + Real Thing #3. Or, ce Real Thing #3, je n’en sais rien puisqu’il n’a pas été encore enregistré et que je ne l’ai jamais écouté en concert. « Real Thing #3 joue des “commentaires” sur la musique déjà jouée, que ce soit sous forme de réécriture de fragments, de développements d’extrais ou de motifs qui donnent à la musique des deux autres troupes un éclairage nouveau, livrant toutes les « clés » harmoniques ou rythmiques des thèmes entendus auparavant sous une forme radicalement différente […] Les trois formations se retrouvent aujourd’hui pour jouer ensemble et faire fusionner les différents motifs et réaliser le parcours intégral de cette aventure. » Nous voilà donc en possession des clés  de Tower-Bridge, cette citadelle qui pouvait sembler imprenable ? Peut-être pas toutes les clefs, puisque je n’ai pas entendu Real Thing #3… Mais tout à coup, cete musique qui pouvait donner l’impression d’une écoute en pointillé, comme une trame qui n’aurait pas reçu son tissage (Real Thing #1) ou d’un tissu qui n’aurait pas reçu sa trame (Real Thing #2), je la trouve soudain soyeuse et souple comme une étoffe.


 

Je ne vais pas faire le malin. Mon voisin de rang aussi, qui ne sait rien de tout ça, bien qu’on ait pris le soin de lui distribuer à l’entrée un mode d’emploi qu’il n’a pas encore eu le temps d’assimiler, et même toute la salle pleine d’un public qui suit passionnément cette partie dont il ne connaît ni les tenants ni les aboutissants, ne tarde pas à entrer dans la Tower haume levé et pont-levis baissé.


Alors, faut-il savoir ? Faut-il connaître ces règles du jeu ? Faut-il avoir lu le long et passionnant interview accordé par Marc Ducret dans notre “Spécial guitare” toujours en kiosque ? Faut-il avoir entendu les trois orchestres séparément ? Faut-il avoir lu le roman de Nabokov ? Mon voisin de devant, très communicatif – il nous rappelle qu’il a vu ici même René Thomas, ce à quoi je lui réponds que j’y ai vu Jef Gilson avec Jacques Thollot et le Workshop de Lyon (où ne jouait pas encore Louis Sclavis et qui s’appelait peut-être même encore le Free Jazz Workshop de Lyon) –, mon voisin de devant, donc, philosophe mais plein d’appétit à quelques minutes du concert, commente : « peu importe… tout ça c’est des prétextes ! Du moment que ça fait de la bonne musique. » Il a probablement raison… mais, sans même prétexter de mon métier de journaliste, j’aimerais bien savoir. Il reste que ce Tower Bridge dont les dernières notes soulèveront tonnerre d’applaudissements et clameurs, me happe, me soulève, me projette et que j’en oublie l’argument pour – et mon compte rendu aurait pu commencer là et me laisser le temps de piquer un petit roupillon avant Paris-Est – me laisser conquérir par la beauté des gestes solistes et collectifs, des interactions captiva
ntes comme de rapports de force entre personnages d’un roman, par les couleurs et les matières qui naissent des alliages de timbres, par ces timbres eux-mêmes générés sous l’archet de Pifarély, l’anche de Berne, la sourdine de Tranberg, la colonne d’air inépuisable de Gastard… par l’ampleur de ces nappes sonores qui s’épaississent et se laminent jusqu’à disparaître, ces longues homophonies qui se déroulent à perdre haleine, ces polyphonies cuivrées, massives ou tintinabulantes, d’où émerge – comme l’on voit à l’horizon surgir d’un nuage de poussière un cavalier dont ne sait pas au départ s’il s’agit d’une mirage, d’une simple brume, d’un feu de brousailles, d’un troupeau de moutons ou de quelque labour – un groove énorme, dans tout ce que le mot groove implique de polyrythmie et d’“équivalences” ouvrant la porte sur de nouveaux grooves sournoisement immiscés ou sur de brutaux basculements, par l’énergie qui porte ces partitions et les initiatives qu’elles suscitent… Bref, se laisser captiver par ces narrations qui ne racontent finalement rien d’autre qu’elles-mêmes.


 

Mais dès lors que l’on a mis le doigt dans les engrenages de la pensée de Ducret, comment ne pas être en alerte, lorsque la musique est soudain accouchée du palindrome de trois notes répétées qui viennent nous rappeler le nom d’Ada. À un autre moment, à l’issue d’un duo piano-guitare se présentant comme un résumé accéléré de l’histoire de la fugue, comment ne pas voir au-delà de cet unisson qui n’en est pas vraiment un, le pas deux fragile de Van et Ada, les deux amants du roman de Nabokov, voire celui de Van et de la pauvre et éperdue Lucette. Et c’est soudain le souvenir de Lucette qui me revient lorsque remontent, du fond de Real Thing 1, les restes de Julie s’est noyée que Ducret jouait vers la fin des années 80 en souvenir du suicide de Lucette. Où tel que la beauté du ciel, Tower Bridge n’est pas réservé à l’élite de quelques savants, mais où l’on en goûtera d’autant mieux le mystère que l’on en aura quelque connaissance. Quelle que fût sa connaissance, le public reimois a réagi au quart de tour et rappelé avec un enthousiasme auquel Ducret a répondu d’autant plus volontiers que son orchestre ne demandait pas autre chose que de prolonger ce puissant moment de musique.


 

Les premiers faubourgs parisiens défilent derrière la vitre du train. Ne me reste plus qu’à rappeler que le Reims Jazz Festival et toujours bien vivant, qu’il attend ce soir au Centre Saint-Exupéry Yves Robert et son spectacle L’Argent nous est cher. À partir du 21 novembre, il reprend de plus belle à la Salle Louise du Domaine de Pommery avec Billy Hart (première partie avec le jeune trio des Groove Catchers, vainqueur du concours national de jazz de la Défense 2011), le 22 avec Bojan Z et le trio Covers de Manu Codjia, le 23 avec le trio de Matthieu Donarier (avec le même Codjia) et le trio de Giovanni Mirabassi, le 24 avec le quartette de Mauro Gargano et celui de Nicolas Folmer et Daniel Humair.


 

Quant à Marc Ducret et son Tower Bridge, ils seront le 18 novembre à Marcq-en-Barœul (Jazz en Nord), le 20 à Limoges (festival Éclats d’émail), le 21 à Nantes (Salle Paul Fort). Les hauts parleurs de la Gare de l’Est me réveillent devant la page Word de mon écran désespérément vide. Je n’ai pas tenu mon pari, mon article reste à écrire.


 

Franck Bergerot


 

(1) « Qui parle » est le titre d’un disque de Marc Ducret.


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Septième concert de la tournée, troisième concert chroniqué dans ce blog après Nevers et Strasbourg, le Tower-Bridge de Marc Ducret fait un triomphe à Reims. Comment dire ?

 

 

 

Centre Saint-Exupéry, Reims Jazz Festival (51), le 16 novembre 2012.

 

“Tower-Bridge”de Marc Ducret (guitare et composition)

 

+ Real Thing #1 : Kasper Tranberg (tp, cnt), Matthias Mahler (trombone), Frédéric Gastard (sax basse), Peter Bruun (batterie).

 

+ Real Thing #2 Dominique Pifarély (violon), Tim Berne (sax alto), Tom Rainey (batterie).

 

+ Real Thing #3 : Fidel Fourneyron, Matthias Mahler, Alexis Persignan (trombone), Antonin Rayon (piano),

 

+ Sylvain Lemêtre (percussions).


 

Pas facile d’écrire un compte rendu de concert… Je l’ai déjà dit, certes, mais j’aimerais vous y voir. La chronique de disque permet le recul, la réécoute, la pause, l’imprégnation. La musique de concert vous coule entre les oreilles comme de l’eau, aussitôt écoulée ou évaporée, même si vôtre âme en reste durablement – ou pas du tout – désaltérée. Pas facile, surtout quand, sur le même sujet, Ludovic Florin et Philippe Méziat sont passés avant vous. De toute façon, c’est chaque fois un challenge. Et j’ai beau retarder l’échéance par mille détours comme ce préambule ou faire intervenir toutes sortes de récits animaliers ou autres, c’est chaque fois le même casse-tête. Je pourrais commencer par me fixer un objectif : rédiger ce compte rendu en trois quarts d’heure, entre mon départ de la gare de Reims et mon arrivée en Gare de l’Est à Paris, presque un trajet de RER. Chiche ! À vrai dire, j’ai anticipé ce pari et un peu triché à l’aller. Réécoutant celui des orchestres déjà publiés en CD mais que je n’ai pas vu sur scène, Real Thing #2, le plus âpre, j’ai déjà commencé à rédiger des choses. Apre, mais comme peut l’être l’entrée en lecture d’Ada ou l’ardeur, le roman de Nabokov qui a inspiré toute cette musique, ce programme est facteur d’égarement. Où sommes nous ? Dans quel temps ? Pourquoi lorsque l’on croit être à tel moment de la vie, de l’intrigue, de l’Histoire, on se trouve à tel autre, et pourquoi l’on n’est jamais certain du lieu, du pays, du contient. Et, comme dirait l’autre (1), qui parle? C’est un jeu. Il faut l’accepter. Et ce jeu, l’on s’y prend. D’avoir pris le temps de réécouter ce Real Thing #2 aux dehors un peu rébarbatifs, de connaître déjà le Real Thing #1, on entre dans ce Tower-Bridge donné à Reims grâce à des souterrains et des passages secrets dont l’on ne s’était pas douté auparavant…


 

Mais ce début de compte rendu ne marche pas. En tout cas pas tout à fait. J’avais simplement oublié que Tower-Bridge, c’est Real Thing #1 + Real Thing #2… + Real Thing #3. Or, ce Real Thing #3, je n’en sais rien puisqu’il n’a pas été encore enregistré et que je ne l’ai jamais écouté en concert. « Real Thing #3 joue des “commentaires” sur la musique déjà jouée, que ce soit sous forme de réécriture de fragments, de développements d’extrais ou de motifs qui donnent à la musique des deux autres troupes un éclairage nouveau, livrant toutes les « clés » harmoniques ou rythmiques des thèmes entendus auparavant sous une forme radicalement différente […] Les trois formations se retrouvent aujourd’hui pour jouer ensemble et faire fusionner les différents motifs et réaliser le parcours intégral de cette aventure. » Nous voilà donc en possession des clés  de Tower-Bridge, cette citadelle qui pouvait sembler imprenable ? Peut-être pas toutes les clefs, puisque je n’ai pas entendu Real Thing #3… Mais tout à coup, cete musique qui pouvait donner l’impression d’une écoute en pointillé, comme une trame qui n’aurait pas reçu son tissage (Real Thing #1) ou d’un tissu qui n’aurait pas reçu sa trame (Real Thing #2), je la trouve soudain soyeuse et souple comme une étoffe.


 

Je ne vais pas faire le malin. Mon voisin de rang aussi, qui ne sait rien de tout ça, bien qu’on ait pris le soin de lui distribuer à l’entrée un mode d’emploi qu’il n’a pas encore eu le temps d’assimiler, et même toute la salle pleine d’un public qui suit passionnément cette partie dont il ne connaît ni les tenants ni les aboutissants, ne tarde pas à entrer dans la Tower haume levé et pont-levis baissé.


Alors, faut-il savoir ? Faut-il connaître ces règles du jeu ? Faut-il avoir lu le long et passionnant interview accordé par Marc Ducret dans notre “Spécial guitare” toujours en kiosque ? Faut-il avoir entendu les trois orchestres séparément ? Faut-il avoir lu le roman de Nabokov ? Mon voisin de devant, très communicatif – il nous rappelle qu’il a vu ici même René Thomas, ce à quoi je lui réponds que j’y ai vu Jef Gilson avec Jacques Thollot et le Workshop de Lyon (où ne jouait pas encore Louis Sclavis et qui s’appelait peut-être même encore le Free Jazz Workshop de Lyon) –, mon voisin de devant, donc, philosophe mais plein d’appétit à quelques minutes du concert, commente : « peu importe… tout ça c’est des prétextes ! Du moment que ça fait de la bonne musique. » Il a probablement raison… mais, sans même prétexter de mon métier de journaliste, j’aimerais bien savoir. Il reste que ce Tower Bridge dont les dernières notes soulèveront tonnerre d’applaudissements et clameurs, me happe, me soulève, me projette et que j’en oublie l’argument pour – et mon compte rendu aurait pu commencer là et me laisser le temps de piquer un petit roupillon avant Paris-Est – me laisser conquérir par la beauté des gestes solistes et collectifs, des interactions captiva
ntes comme de rapports de force entre personnages d’un roman, par les couleurs et les matières qui naissent des alliages de timbres, par ces timbres eux-mêmes générés sous l’archet de Pifarély, l’anche de Berne, la sourdine de Tranberg, la colonne d’air inépuisable de Gastard… par l’ampleur de ces nappes sonores qui s’épaississent et se laminent jusqu’à disparaître, ces longues homophonies qui se déroulent à perdre haleine, ces polyphonies cuivrées, massives ou tintinabulantes, d’où émerge – comme l’on voit à l’horizon surgir d’un nuage de poussière un cavalier dont ne sait pas au départ s’il s’agit d’une mirage, d’une simple brume, d’un feu de brousailles, d’un troupeau de moutons ou de quelque labour – un groove énorme, dans tout ce que le mot groove implique de polyrythmie et d’“équivalences” ouvrant la porte sur de nouveaux grooves sournoisement immiscés ou sur de brutaux basculements, par l’énergie qui porte ces partitions et les initiatives qu’elles suscitent… Bref, se laisser captiver par ces narrations qui ne racontent finalement rien d’autre qu’elles-mêmes.


 

Mais dès lors que l’on a mis le doigt dans les engrenages de la pensée de Ducret, comment ne pas être en alerte, lorsque la musique est soudain accouchée du palindrome de trois notes répétées qui viennent nous rappeler le nom d’Ada. À un autre moment, à l’issue d’un duo piano-guitare se présentant comme un résumé accéléré de l’histoire de la fugue, comment ne pas voir au-delà de cet unisson qui n’en est pas vraiment un, le pas deux fragile de Van et Ada, les deux amants du roman de Nabokov, voire celui de Van et de la pauvre et éperdue Lucette. Et c’est soudain le souvenir de Lucette qui me revient lorsque remontent, du fond de Real Thing 1, les restes de Julie s’est noyée que Ducret jouait vers la fin des années 80 en souvenir du suicide de Lucette. Où tel que la beauté du ciel, Tower Bridge n’est pas réservé à l’élite de quelques savants, mais où l’on en goûtera d’autant mieux le mystère que l’on en aura quelque connaissance. Quelle que fût sa connaissance, le public reimois a réagi au quart de tour et rappelé avec un enthousiasme auquel Ducret a répondu d’autant plus volontiers que son orchestre ne demandait pas autre chose que de prolonger ce puissant moment de musique.


 

Les premiers faubourgs parisiens défilent derrière la vitre du train. Ne me reste plus qu’à rappeler que le Reims Jazz Festival et toujours bien vivant, qu’il attend ce soir au Centre Saint-Exupéry Yves Robert et son spectacle L’Argent nous est cher. À partir du 21 novembre, il reprend de plus belle à la Salle Louise du Domaine de Pommery avec Billy Hart (première partie avec le jeune trio des Groove Catchers, vainqueur du concours national de jazz de la Défense 2011), le 22 avec Bojan Z et le trio Covers de Manu Codjia, le 23 avec le trio de Matthieu Donarier (avec le même Codjia) et le trio de Giovanni Mirabassi, le 24 avec le quartette de Mauro Gargano et celui de Nicolas Folmer et Daniel Humair.


 

Quant à Marc Ducret et son Tower Bridge, ils seront le 18 novembre à Marcq-en-Barœul (Jazz en Nord), le 20 à Limoges (festival Éclats d’émail), le 21 à Nantes (Salle Paul Fort). Les hauts parleurs de la Gare de l’Est me réveillent devant la page Word de mon écran désespérément vide. Je n’ai pas tenu mon pari, mon article reste à écrire.


 

Franck Bergerot


 

(1) « Qui parle » est le titre d’un disque de Marc Ducret.


|

Septième concert de la tournée, troisième concert chroniqué dans ce blog après Nevers et Strasbourg, le Tower-Bridge de Marc Ducret fait un triomphe à Reims. Comment dire ?

 

 

 

Centre Saint-Exupéry, Reims Jazz Festival (51), le 16 novembre 2012.

 

“Tower-Bridge”de Marc Ducret (guitare et composition)

 

+ Real Thing #1 : Kasper Tranberg (tp, cnt), Matthias Mahler (trombone), Frédéric Gastard (sax basse), Peter Bruun (batterie).

 

+ Real Thing #2 Dominique Pifarély (violon), Tim Berne (sax alto), Tom Rainey (batterie).

 

+ Real Thing #3 : Fidel Fourneyron, Matthias Mahler, Alexis Persignan (trombone), Antonin Rayon (piano),

 

+ Sylvain Lemêtre (percussions).


 

Pas facile d’écrire un compte rendu de concert… Je l’ai déjà dit, certes, mais j’aimerais vous y voir. La chronique de disque permet le recul, la réécoute, la pause, l’imprégnation. La musique de concert vous coule entre les oreilles comme de l’eau, aussitôt écoulée ou évaporée, même si vôtre âme en reste durablement – ou pas du tout – désaltérée. Pas facile, surtout quand, sur le même sujet, Ludovic Florin et Philippe Méziat sont passés avant vous. De toute façon, c’est chaque fois un challenge. Et j’ai beau retarder l’échéance par mille détours comme ce préambule ou faire intervenir toutes sortes de récits animaliers ou autres, c’est chaque fois le même casse-tête. Je pourrais commencer par me fixer un objectif : rédiger ce compte rendu en trois quarts d’heure, entre mon départ de la gare de Reims et mon arrivée en Gare de l’Est à Paris, presque un trajet de RER. Chiche ! À vrai dire, j’ai anticipé ce pari et un peu triché à l’aller. Réécoutant celui des orchestres déjà publiés en CD mais que je n’ai pas vu sur scène, Real Thing #2, le plus âpre, j’ai déjà commencé à rédiger des choses. Apre, mais comme peut l’être l’entrée en lecture d’Ada ou l’ardeur, le roman de Nabokov qui a inspiré toute cette musique, ce programme est facteur d’égarement. Où sommes nous ? Dans quel temps ? Pourquoi lorsque l’on croit être à tel moment de la vie, de l’intrigue, de l’Histoire, on se trouve à tel autre, et pourquoi l’on n’est jamais certain du lieu, du pays, du contient. Et, comme dirait l’autre (1), qui parle? C’est un jeu. Il faut l’accepter. Et ce jeu, l’on s’y prend. D’avoir pris le temps de réécouter ce Real Thing #2 aux dehors un peu rébarbatifs, de connaître déjà le Real Thing #1, on entre dans ce Tower-Bridge donné à Reims grâce à des souterrains et des passages secrets dont l’on ne s’était pas douté auparavant…


 

Mais ce début de compte rendu ne marche pas. En tout cas pas tout à fait. J’avais simplement oublié que Tower-Bridge, c’est Real Thing #1 + Real Thing #2… + Real Thing #3. Or, ce Real Thing #3, je n’en sais rien puisqu’il n’a pas été encore enregistré et que je ne l’ai jamais écouté en concert. « Real Thing #3 joue des “commentaires” sur la musique déjà jouée, que ce soit sous forme de réécriture de fragments, de développements d’extrais ou de motifs qui donnent à la musique des deux autres troupes un éclairage nouveau, livrant toutes les « clés » harmoniques ou rythmiques des thèmes entendus auparavant sous une forme radicalement différente […] Les trois formations se retrouvent aujourd’hui pour jouer ensemble et faire fusionner les différents motifs et réaliser le parcours intégral de cette aventure. » Nous voilà donc en possession des clés  de Tower-Bridge, cette citadelle qui pouvait sembler imprenable ? Peut-être pas toutes les clefs, puisque je n’ai pas entendu Real Thing #3… Mais tout à coup, cete musique qui pouvait donner l’impression d’une écoute en pointillé, comme une trame qui n’aurait pas reçu son tissage (Real Thing #1) ou d’un tissu qui n’aurait pas reçu sa trame (Real Thing #2), je la trouve soudain soyeuse et souple comme une étoffe.


 

Je ne vais pas faire le malin. Mon voisin de rang aussi, qui ne sait rien de tout ça, bien qu’on ait pris le soin de lui distribuer à l’entrée un mode d’emploi qu’il n’a pas encore eu le temps d’assimiler, et même toute la salle pleine d’un public qui suit passionnément cette partie dont il ne connaît ni les tenants ni les aboutissants, ne tarde pas à entrer dans la Tower haume levé et pont-levis baissé.


Alors, faut-il savoir ? Faut-il connaître ces règles du jeu ? Faut-il avoir lu le long et passionnant interview accordé par Marc Ducret dans notre “Spécial guitare” toujours en kiosque ? Faut-il avoir entendu les trois orchestres séparément ? Faut-il avoir lu le roman de Nabokov ? Mon voisin de devant, très communicatif – il nous rappelle qu’il a vu ici même René Thomas, ce à quoi je lui réponds que j’y ai vu Jef Gilson avec Jacques Thollot et le Workshop de Lyon (où ne jouait pas encore Louis Sclavis et qui s’appelait peut-être même encore le Free Jazz Workshop de Lyon) –, mon voisin de devant, donc, philosophe mais plein d’appétit à quelques minutes du concert, commente : « peu importe… tout ça c’est des prétextes ! Du moment que ça fait de la bonne musique. » Il a probablement raison… mais, sans même prétexter de mon métier de journaliste, j’aimerais bien savoir. Il reste que ce Tower Bridge dont les dernières notes soulèveront tonnerre d’applaudissements et clameurs, me happe, me soulève, me projette et que j’en oublie l’argument pour – et mon compte rendu aurait pu commencer là et me laisser le temps de piquer un petit roupillon avant Paris-Est – me laisser conquérir par la beauté des gestes solistes et collectifs, des interactions captiva
ntes comme de rapports de force entre personnages d’un roman, par les couleurs et les matières qui naissent des alliages de timbres, par ces timbres eux-mêmes générés sous l’archet de Pifarély, l’anche de Berne, la sourdine de Tranberg, la colonne d’air inépuisable de Gastard… par l’ampleur de ces nappes sonores qui s’épaississent et se laminent jusqu’à disparaître, ces longues homophonies qui se déroulent à perdre haleine, ces polyphonies cuivrées, massives ou tintinabulantes, d’où émerge – comme l’on voit à l’horizon surgir d’un nuage de poussière un cavalier dont ne sait pas au départ s’il s’agit d’une mirage, d’une simple brume, d’un feu de brousailles, d’un troupeau de moutons ou de quelque labour – un groove énorme, dans tout ce que le mot groove implique de polyrythmie et d’“équivalences” ouvrant la porte sur de nouveaux grooves sournoisement immiscés ou sur de brutaux basculements, par l’énergie qui porte ces partitions et les initiatives qu’elles suscitent… Bref, se laisser captiver par ces narrations qui ne racontent finalement rien d’autre qu’elles-mêmes.


 

Mais dès lors que l’on a mis le doigt dans les engrenages de la pensée de Ducret, comment ne pas être en alerte, lorsque la musique est soudain accouchée du palindrome de trois notes répétées qui viennent nous rappeler le nom d’Ada. À un autre moment, à l’issue d’un duo piano-guitare se présentant comme un résumé accéléré de l’histoire de la fugue, comment ne pas voir au-delà de cet unisson qui n’en est pas vraiment un, le pas deux fragile de Van et Ada, les deux amants du roman de Nabokov, voire celui de Van et de la pauvre et éperdue Lucette. Et c’est soudain le souvenir de Lucette qui me revient lorsque remontent, du fond de Real Thing 1, les restes de Julie s’est noyée que Ducret jouait vers la fin des années 80 en souvenir du suicide de Lucette. Où tel que la beauté du ciel, Tower Bridge n’est pas réservé à l’élite de quelques savants, mais où l’on en goûtera d’autant mieux le mystère que l’on en aura quelque connaissance. Quelle que fût sa connaissance, le public reimois a réagi au quart de tour et rappelé avec un enthousiasme auquel Ducret a répondu d’autant plus volontiers que son orchestre ne demandait pas autre chose que de prolonger ce puissant moment de musique.


 

Les premiers faubourgs parisiens défilent derrière la vitre du train. Ne me reste plus qu’à rappeler que le Reims Jazz Festival et toujours bien vivant, qu’il attend ce soir au Centre Saint-Exupéry Yves Robert et son spectacle L’Argent nous est cher. À partir du 21 novembre, il reprend de plus belle à la Salle Louise du Domaine de Pommery avec Billy Hart (première partie avec le jeune trio des Groove Catchers, vainqueur du concours national de jazz de la Défense 2011), le 22 avec Bojan Z et le trio Covers de Manu Codjia, le 23 avec le trio de Matthieu Donarier (avec le même Codjia) et le trio de Giovanni Mirabassi, le 24 avec le quartette de Mauro Gargano et celui de Nicolas Folmer et Daniel Humair.


 

Quant à Marc Ducret et son Tower Bridge, ils seront le 18 novembre à Marcq-en-Barœul (Jazz en Nord), le 20 à Limoges (festival Éclats d’émail), le 21 à Nantes (Salle Paul Fort). Les hauts parleurs de la Gare de l’Est me réveillent devant la page Word de mon écran désespérément vide. Je n’ai pas tenu mon pari, mon article reste à écrire.


 

Franck Bergerot


 

(1) « Qui parle » est le titre d’un disque de Marc Ducret.


|

Septième concert de la tournée, troisième concert chroniqué dans ce blog après Nevers et Strasbourg, le Tower-Bridge de Marc Ducret fait un triomphe à Reims. Comment dire ?

 

 

 

Centre Saint-Exupéry, Reims Jazz Festival (51), le 16 novembre 2012.

 

“Tower-Bridge”de Marc Ducret (guitare et composition)

 

+ Real Thing #1 : Kasper Tranberg (tp, cnt), Matthias Mahler (trombone), Frédéric Gastard (sax basse), Peter Bruun (batterie).

 

+ Real Thing #2 Dominique Pifarély (violon), Tim Berne (sax alto), Tom Rainey (batterie).

 

+ Real Thing #3 : Fidel Fourneyron, Matthias Mahler, Alexis Persignan (trombone), Antonin Rayon (piano),

 

+ Sylvain Lemêtre (percussions).


 

Pas facile d’écrire un compte rendu de concert… Je l’ai déjà dit, certes, mais j’aimerais vous y voir. La chronique de disque permet le recul, la réécoute, la pause, l’imprégnation. La musique de concert vous coule entre les oreilles comme de l’eau, aussitôt écoulée ou évaporée, même si vôtre âme en reste durablement – ou pas du tout – désaltérée. Pas facile, surtout quand, sur le même sujet, Ludovic Florin et Philippe Méziat sont passés avant vous. De toute façon, c’est chaque fois un challenge. Et j’ai beau retarder l’échéance par mille détours comme ce préambule ou faire intervenir toutes sortes de récits animaliers ou autres, c’est chaque fois le même casse-tête. Je pourrais commencer par me fixer un objectif : rédiger ce compte rendu en trois quarts d’heure, entre mon départ de la gare de Reims et mon arrivée en Gare de l’Est à Paris, presque un trajet de RER. Chiche ! À vrai dire, j’ai anticipé ce pari et un peu triché à l’aller. Réécoutant celui des orchestres déjà publiés en CD mais que je n’ai pas vu sur scène, Real Thing #2, le plus âpre, j’ai déjà commencé à rédiger des choses. Apre, mais comme peut l’être l’entrée en lecture d’Ada ou l’ardeur, le roman de Nabokov qui a inspiré toute cette musique, ce programme est facteur d’égarement. Où sommes nous ? Dans quel temps ? Pourquoi lorsque l’on croit être à tel moment de la vie, de l’intrigue, de l’Histoire, on se trouve à tel autre, et pourquoi l’on n’est jamais certain du lieu, du pays, du contient. Et, comme dirait l’autre (1), qui parle? C’est un jeu. Il faut l’accepter. Et ce jeu, l’on s’y prend. D’avoir pris le temps de réécouter ce Real Thing #2 aux dehors un peu rébarbatifs, de connaître déjà le Real Thing #1, on entre dans ce Tower-Bridge donné à Reims grâce à des souterrains et des passages secrets dont l’on ne s’était pas douté auparavant…


 

Mais ce début de compte rendu ne marche pas. En tout cas pas tout à fait. J’avais simplement oublié que Tower-Bridge, c’est Real Thing #1 + Real Thing #2… + Real Thing #3. Or, ce Real Thing #3, je n’en sais rien puisqu’il n’a pas été encore enregistré et que je ne l’ai jamais écouté en concert. « Real Thing #3 joue des “commentaires” sur la musique déjà jouée, que ce soit sous forme de réécriture de fragments, de développements d’extrais ou de motifs qui donnent à la musique des deux autres troupes un éclairage nouveau, livrant toutes les « clés » harmoniques ou rythmiques des thèmes entendus auparavant sous une forme radicalement différente […] Les trois formations se retrouvent aujourd’hui pour jouer ensemble et faire fusionner les différents motifs et réaliser le parcours intégral de cette aventure. » Nous voilà donc en possession des clés  de Tower-Bridge, cette citadelle qui pouvait sembler imprenable ? Peut-être pas toutes les clefs, puisque je n’ai pas entendu Real Thing #3… Mais tout à coup, cete musique qui pouvait donner l’impression d’une écoute en pointillé, comme une trame qui n’aurait pas reçu son tissage (Real Thing #1) ou d’un tissu qui n’aurait pas reçu sa trame (Real Thing #2), je la trouve soudain soyeuse et souple comme une étoffe.


 

Je ne vais pas faire le malin. Mon voisin de rang aussi, qui ne sait rien de tout ça, bien qu’on ait pris le soin de lui distribuer à l’entrée un mode d’emploi qu’il n’a pas encore eu le temps d’assimiler, et même toute la salle pleine d’un public qui suit passionnément cette partie dont il ne connaît ni les tenants ni les aboutissants, ne tarde pas à entrer dans la Tower haume levé et pont-levis baissé.


Alors, faut-il savoir ? Faut-il connaître ces règles du jeu ? Faut-il avoir lu le long et passionnant interview accordé par Marc Ducret dans notre “Spécial guitare” toujours en kiosque ? Faut-il avoir entendu les trois orchestres séparément ? Faut-il avoir lu le roman de Nabokov ? Mon voisin de devant, très communicatif – il nous rappelle qu’il a vu ici même René Thomas, ce à quoi je lui réponds que j’y ai vu Jef Gilson avec Jacques Thollot et le Workshop de Lyon (où ne jouait pas encore Louis Sclavis et qui s’appelait peut-être même encore le Free Jazz Workshop de Lyon) –, mon voisin de devant, donc, philosophe mais plein d’appétit à quelques minutes du concert, commente : « peu importe… tout ça c’est des prétextes ! Du moment que ça fait de la bonne musique. » Il a probablement raison… mais, sans même prétexter de mon métier de journaliste, j’aimerais bien savoir. Il reste que ce Tower Bridge dont les dernières notes soulèveront tonnerre d’applaudissements et clameurs, me happe, me soulève, me projette et que j’en oublie l’argument pour – et mon compte rendu aurait pu commencer là et me laisser le temps de piquer un petit roupillon avant Paris-Est – me laisser conquérir par la beauté des gestes solistes et collectifs, des interactions captiva
ntes comme de rapports de force entre personnages d’un roman, par les couleurs et les matières qui naissent des alliages de timbres, par ces timbres eux-mêmes générés sous l’archet de Pifarély, l’anche de Berne, la sourdine de Tranberg, la colonne d’air inépuisable de Gastard… par l’ampleur de ces nappes sonores qui s’épaississent et se laminent jusqu’à disparaître, ces longues homophonies qui se déroulent à perdre haleine, ces polyphonies cuivrées, massives ou tintinabulantes, d’où émerge – comme l’on voit à l’horizon surgir d’un nuage de poussière un cavalier dont ne sait pas au départ s’il s’agit d’une mirage, d’une simple brume, d’un feu de brousailles, d’un troupeau de moutons ou de quelque labour – un groove énorme, dans tout ce que le mot groove implique de polyrythmie et d’“équivalences” ouvrant la porte sur de nouveaux grooves sournoisement immiscés ou sur de brutaux basculements, par l’énergie qui porte ces partitions et les initiatives qu’elles suscitent… Bref, se laisser captiver par ces narrations qui ne racontent finalement rien d’autre qu’elles-mêmes.


 

Mais dès lors que l’on a mis le doigt dans les engrenages de la pensée de Ducret, comment ne pas être en alerte, lorsque la musique est soudain accouchée du palindrome de trois notes répétées qui viennent nous rappeler le nom d’Ada. À un autre moment, à l’issue d’un duo piano-guitare se présentant comme un résumé accéléré de l’histoire de la fugue, comment ne pas voir au-delà de cet unisson qui n’en est pas vraiment un, le pas deux fragile de Van et Ada, les deux amants du roman de Nabokov, voire celui de Van et de la pauvre et éperdue Lucette. Et c’est soudain le souvenir de Lucette qui me revient lorsque remontent, du fond de Real Thing 1, les restes de Julie s’est noyée que Ducret jouait vers la fin des années 80 en souvenir du suicide de Lucette. Où tel que la beauté du ciel, Tower Bridge n’est pas réservé à l’élite de quelques savants, mais où l’on en goûtera d’autant mieux le mystère que l’on en aura quelque connaissance. Quelle que fût sa connaissance, le public reimois a réagi au quart de tour et rappelé avec un enthousiasme auquel Ducret a répondu d’autant plus volontiers que son orchestre ne demandait pas autre chose que de prolonger ce puissant moment de musique.


 

Les premiers faubourgs parisiens défilent derrière la vitre du train. Ne me reste plus qu’à rappeler que le Reims Jazz Festival et toujours bien vivant, qu’il attend ce soir au Centre Saint-Exupéry Yves Robert et son spectacle L’Argent nous est cher. À partir du 21 novembre, il reprend de plus belle à la Salle Louise du Domaine de Pommery avec Billy Hart (première partie avec le jeune trio des Groove Catchers, vainqueur du concours national de jazz de la Défense 2011), le 22 avec Bojan Z et le trio Covers de Manu Codjia, le 23 avec le trio de Matthieu Donarier (avec le même Codjia) et le trio de Giovanni Mirabassi, le 24 avec le quartette de Mauro Gargano et celui de Nicolas Folmer et Daniel Humair.


 

Quant à Marc Ducret et son Tower Bridge, ils seront le 18 novembre à Marcq-en-Barœul (Jazz en Nord), le 20 à Limoges (festival Éclats d’émail), le 21 à Nantes (Salle Paul Fort). Les hauts parleurs de la Gare de l’Est me réveillent devant la page Word de mon écran désespérément vide. Je n’ai pas tenu mon pari, mon article reste à écrire.


 

Franck Bergerot


 

(1) « Qui parle » est le titre d’un disque de Marc Ducret.