Jazz live
Publié le 1 Juin 2013

Matthieu Donarier et Poline Renou au DoMo Festival

Hier soir, 31 mai, le duo Kindergaten (Poline Renou, Matthieu Donarier) ouvrait le 2ème Domo festival au sud de Quimperlé, 3 jours consacrés à “toutes les musiques contemporaines” par une drôle d’association au doux nom de Lama.

 

Soudain, au bout du champ où vient d’apparaître un chapiteau après une petite marche dans le bocage, la ligne d’horizon aux froufrous verdoyants s’affaisse et en découvre une autre, rectiligne, délimitant un triangle bleu, la mer. D’un bleu, un peu gris à cette heure déclinante où le couchant n’a pas encore allumé ses feux, que l’on croyait depuis plusieurs semaines disparu de la surface du globe. C’est face à ce bleu, sur ce coin de littoral protégé prêté par le Conseil général, à cheval sur les communes de Clohars-Carnoët et Moëlan-sur-Mer, que se tient le deuxième DoMo (pour Doëlan-Moëlan, le chapiteau se dressant sur le site du moulin de Kergalat plus exactement entre ces deux communes), un festival organisé par le Lama (Les Autres Musiques Aujourd’hui, association sise à Carnoët). Un festival qui n’est jamais que le temps fort d’une saison militante animée par une équipe de bénévole mobilisée autour de l’idée d’amener la musique à son public, puisque le public ne vient pas à elle, trompé qu’il est par cette espèce de lieu commun largement diffusé par les médias qui voudrait que, à part la chanson, la musique soit une abstraction inabordable. Or à Clohars-Carnoët, au sud de Quimperlé, hors saison estivale, on a pu entendre Fred Frith, Sylvaine Hélary, Eugene Chadbourne, le duo Wood… dans des menuiseries, des lavoirs, des jardins, des maisons particulières, devant des publics médusés. « Venir en se disant “c’est quoi ce truc?”, et repartir avec le sourire», tel est le credo d’Eric Thomas guitariste-bidouilleur, compagnon d’Albert Marcœur, et son équipe de bénévoles.


C’est Matthieu Donarier et Sébastien Boisseau qui, interrogés pour notre numéro de mai, nous avaient alertés, rentrant de là-bas avec des étincelles dans les yeux. Alors on a laissé les lentilles à trier et on y a été voir. Hier soir, 31 mai, Matthieu Donarier y était de retour, mais cette fois-ci avec la chanteuse Poline Renou pour le duo Kindergarten. On a payé 5 € sa carte d’adhésion, on a rajouté 5 € pour sa place de concert (on ne pouvait pas hélas, faute de temps, profiter des programmes des deux jours suivants pour un pass trois jours au tarif forfaitaire de 25 € avec un concert petit-déjeuner inclus), on s’est payé un sandwich deux fois plus gros, plus beau, plus savoureux que ceux qui nous coûtent habituellement deux fois plus chers et on s’est assis face à la mer où le soleil commençait à faire miroiter au loin des teintes mauves. Puis on a gagné le petit chapiteau et Kindergarten est apparu sur scène pour nous donner la primeur d’un travail que le clarinettiste et la chanteuse viennent de mener au cours d’une résidence de quinze jours.


À cette occasion, Poline Renou a déballé un répertoire collecté au fil de ses activités diverses, allant du XIIIème au XVIème et s’ouvrant sur un psaume tchèque du plein Moyen-Age. S’il leur arrive de suivre à la lettre les partitions, comme dans un formidable hoquet où s’entrecroisent et se complètent deux parties indépendantes, mille initiatives sont prises au fil de se répertoire dont nous pouvions deviner en partie la source sans pouvoir l’identifier formellement avant que le duo n’ait apporté quelques éclaircissements au bar où il donna rendez-vous à son public à l’issue du concert. Où sommes nous d’ailleurs ? Dans l’Europe moyenâgeuse, chez les Pygmées lors d’une veillée ou d’un retour de chasse, sur la place d’un village d’Albanie ? Le yodel pratiqué tant par Matthieu sur ses clarinettes et son ténor que par Poline, les frottements et les voix qui se croisent et se dissocient au milieu d’un unisson, les anches subtones et la voix retenue comme murmurée… tout prêche, non pour une fusion “world”, mais un musée imaginaire formidablement nourri. On sort de ce concert ébloui et l’on rentre rêveur par les petites routes qui passent du Finistère au Morbihan.


Hélas, après lentilles parisiennes à trier, une nouvelle tuile m’est arrivée en Bretagne : une tonne de boulons et d’écrous à visser entre eux qui m’empêchera d’assister demain 1er juin au petit-déjeuner concert donné à partir de 9h pour des groupe successifs dans la “Caravane”. À ce programme notamment, solo de la flûtiste Sylvaine Hélary… C’est à me faire regretter le tri de lentilles qui m’attend à Paris lundi prochain. Suivront à midi, Eve Risser et son piano “préparé et étendu” (à 12h), Sylvaine Hélary à nouveau pour un concert (21h) avec la violoncelliste Noémi Boutin (duo pour flûtes, voix, gifles et violoncelle, précise le programme), puis Stéphane Fromentin et le maître de céans, Eric Thomas (duo pour guitares, machines et voix). Dimanche matin, on retrouve notamment Noémi Boutin qui interprétera Pression d’Helmut Lachenbach, puis à midi Dupain, un trio mandole/vielle à roue/flûte (plus encore quelques machines).


Franck Bergerot

|

Hier soir, 31 mai, le duo Kindergaten (Poline Renou, Matthieu Donarier) ouvrait le 2ème Domo festival au sud de Quimperlé, 3 jours consacrés à “toutes les musiques contemporaines” par une drôle d’association au doux nom de Lama.

 

Soudain, au bout du champ où vient d’apparaître un chapiteau après une petite marche dans le bocage, la ligne d’horizon aux froufrous verdoyants s’affaisse et en découvre une autre, rectiligne, délimitant un triangle bleu, la mer. D’un bleu, un peu gris à cette heure déclinante où le couchant n’a pas encore allumé ses feux, que l’on croyait depuis plusieurs semaines disparu de la surface du globe. C’est face à ce bleu, sur ce coin de littoral protégé prêté par le Conseil général, à cheval sur les communes de Clohars-Carnoët et Moëlan-sur-Mer, que se tient le deuxième DoMo (pour Doëlan-Moëlan, le chapiteau se dressant sur le site du moulin de Kergalat plus exactement entre ces deux communes), un festival organisé par le Lama (Les Autres Musiques Aujourd’hui, association sise à Carnoët). Un festival qui n’est jamais que le temps fort d’une saison militante animée par une équipe de bénévole mobilisée autour de l’idée d’amener la musique à son public, puisque le public ne vient pas à elle, trompé qu’il est par cette espèce de lieu commun largement diffusé par les médias qui voudrait que, à part la chanson, la musique soit une abstraction inabordable. Or à Clohars-Carnoët, au sud de Quimperlé, hors saison estivale, on a pu entendre Fred Frith, Sylvaine Hélary, Eugene Chadbourne, le duo Wood… dans des menuiseries, des lavoirs, des jardins, des maisons particulières, devant des publics médusés. « Venir en se disant “c’est quoi ce truc?”, et repartir avec le sourire», tel est le credo d’Eric Thomas guitariste-bidouilleur, compagnon d’Albert Marcœur, et son équipe de bénévoles.


C’est Matthieu Donarier et Sébastien Boisseau qui, interrogés pour notre numéro de mai, nous avaient alertés, rentrant de là-bas avec des étincelles dans les yeux. Alors on a laissé les lentilles à trier et on y a été voir. Hier soir, 31 mai, Matthieu Donarier y était de retour, mais cette fois-ci avec la chanteuse Poline Renou pour le duo Kindergarten. On a payé 5 € sa carte d’adhésion, on a rajouté 5 € pour sa place de concert (on ne pouvait pas hélas, faute de temps, profiter des programmes des deux jours suivants pour un pass trois jours au tarif forfaitaire de 25 € avec un concert petit-déjeuner inclus), on s’est payé un sandwich deux fois plus gros, plus beau, plus savoureux que ceux qui nous coûtent habituellement deux fois plus chers et on s’est assis face à la mer où le soleil commençait à faire miroiter au loin des teintes mauves. Puis on a gagné le petit chapiteau et Kindergarten est apparu sur scène pour nous donner la primeur d’un travail que le clarinettiste et la chanteuse viennent de mener au cours d’une résidence de quinze jours.


À cette occasion, Poline Renou a déballé un répertoire collecté au fil de ses activités diverses, allant du XIIIème au XVIème et s’ouvrant sur un psaume tchèque du plein Moyen-Age. S’il leur arrive de suivre à la lettre les partitions, comme dans un formidable hoquet où s’entrecroisent et se complètent deux parties indépendantes, mille initiatives sont prises au fil de se répertoire dont nous pouvions deviner en partie la source sans pouvoir l’identifier formellement avant que le duo n’ait apporté quelques éclaircissements au bar où il donna rendez-vous à son public à l’issue du concert. Où sommes nous d’ailleurs ? Dans l’Europe moyenâgeuse, chez les Pygmées lors d’une veillée ou d’un retour de chasse, sur la place d’un village d’Albanie ? Le yodel pratiqué tant par Matthieu sur ses clarinettes et son ténor que par Poline, les frottements et les voix qui se croisent et se dissocient au milieu d’un unisson, les anches subtones et la voix retenue comme murmurée… tout prêche, non pour une fusion “world”, mais un musée imaginaire formidablement nourri. On sort de ce concert ébloui et l’on rentre rêveur par les petites routes qui passent du Finistère au Morbihan.


Hélas, après lentilles parisiennes à trier, une nouvelle tuile m’est arrivée en Bretagne : une tonne de boulons et d’écrous à visser entre eux qui m’empêchera d’assister demain 1er juin au petit-déjeuner concert donné à partir de 9h pour des groupe successifs dans la “Caravane”. À ce programme notamment, solo de la flûtiste Sylvaine Hélary… C’est à me faire regretter le tri de lentilles qui m’attend à Paris lundi prochain. Suivront à midi, Eve Risser et son piano “préparé et étendu” (à 12h), Sylvaine Hélary à nouveau pour un concert (21h) avec la violoncelliste Noémi Boutin (duo pour flûtes, voix, gifles et violoncelle, précise le programme), puis Stéphane Fromentin et le maître de céans, Eric Thomas (duo pour guitares, machines et voix). Dimanche matin, on retrouve notamment Noémi Boutin qui interprétera Pression d’Helmut Lachenbach, puis à midi Dupain, un trio mandole/vielle à roue/flûte (plus encore quelques machines).


Franck Bergerot

|

Hier soir, 31 mai, le duo Kindergaten (Poline Renou, Matthieu Donarier) ouvrait le 2ème Domo festival au sud de Quimperlé, 3 jours consacrés à “toutes les musiques contemporaines” par une drôle d’association au doux nom de Lama.

 

Soudain, au bout du champ où vient d’apparaître un chapiteau après une petite marche dans le bocage, la ligne d’horizon aux froufrous verdoyants s’affaisse et en découvre une autre, rectiligne, délimitant un triangle bleu, la mer. D’un bleu, un peu gris à cette heure déclinante où le couchant n’a pas encore allumé ses feux, que l’on croyait depuis plusieurs semaines disparu de la surface du globe. C’est face à ce bleu, sur ce coin de littoral protégé prêté par le Conseil général, à cheval sur les communes de Clohars-Carnoët et Moëlan-sur-Mer, que se tient le deuxième DoMo (pour Doëlan-Moëlan, le chapiteau se dressant sur le site du moulin de Kergalat plus exactement entre ces deux communes), un festival organisé par le Lama (Les Autres Musiques Aujourd’hui, association sise à Carnoët). Un festival qui n’est jamais que le temps fort d’une saison militante animée par une équipe de bénévole mobilisée autour de l’idée d’amener la musique à son public, puisque le public ne vient pas à elle, trompé qu’il est par cette espèce de lieu commun largement diffusé par les médias qui voudrait que, à part la chanson, la musique soit une abstraction inabordable. Or à Clohars-Carnoët, au sud de Quimperlé, hors saison estivale, on a pu entendre Fred Frith, Sylvaine Hélary, Eugene Chadbourne, le duo Wood… dans des menuiseries, des lavoirs, des jardins, des maisons particulières, devant des publics médusés. « Venir en se disant “c’est quoi ce truc?”, et repartir avec le sourire», tel est le credo d’Eric Thomas guitariste-bidouilleur, compagnon d’Albert Marcœur, et son équipe de bénévoles.


C’est Matthieu Donarier et Sébastien Boisseau qui, interrogés pour notre numéro de mai, nous avaient alertés, rentrant de là-bas avec des étincelles dans les yeux. Alors on a laissé les lentilles à trier et on y a été voir. Hier soir, 31 mai, Matthieu Donarier y était de retour, mais cette fois-ci avec la chanteuse Poline Renou pour le duo Kindergarten. On a payé 5 € sa carte d’adhésion, on a rajouté 5 € pour sa place de concert (on ne pouvait pas hélas, faute de temps, profiter des programmes des deux jours suivants pour un pass trois jours au tarif forfaitaire de 25 € avec un concert petit-déjeuner inclus), on s’est payé un sandwich deux fois plus gros, plus beau, plus savoureux que ceux qui nous coûtent habituellement deux fois plus chers et on s’est assis face à la mer où le soleil commençait à faire miroiter au loin des teintes mauves. Puis on a gagné le petit chapiteau et Kindergarten est apparu sur scène pour nous donner la primeur d’un travail que le clarinettiste et la chanteuse viennent de mener au cours d’une résidence de quinze jours.


À cette occasion, Poline Renou a déballé un répertoire collecté au fil de ses activités diverses, allant du XIIIème au XVIème et s’ouvrant sur un psaume tchèque du plein Moyen-Age. S’il leur arrive de suivre à la lettre les partitions, comme dans un formidable hoquet où s’entrecroisent et se complètent deux parties indépendantes, mille initiatives sont prises au fil de se répertoire dont nous pouvions deviner en partie la source sans pouvoir l’identifier formellement avant que le duo n’ait apporté quelques éclaircissements au bar où il donna rendez-vous à son public à l’issue du concert. Où sommes nous d’ailleurs ? Dans l’Europe moyenâgeuse, chez les Pygmées lors d’une veillée ou d’un retour de chasse, sur la place d’un village d’Albanie ? Le yodel pratiqué tant par Matthieu sur ses clarinettes et son ténor que par Poline, les frottements et les voix qui se croisent et se dissocient au milieu d’un unisson, les anches subtones et la voix retenue comme murmurée… tout prêche, non pour une fusion “world”, mais un musée imaginaire formidablement nourri. On sort de ce concert ébloui et l’on rentre rêveur par les petites routes qui passent du Finistère au Morbihan.


Hélas, après lentilles parisiennes à trier, une nouvelle tuile m’est arrivée en Bretagne : une tonne de boulons et d’écrous à visser entre eux qui m’empêchera d’assister demain 1er juin au petit-déjeuner concert donné à partir de 9h pour des groupe successifs dans la “Caravane”. À ce programme notamment, solo de la flûtiste Sylvaine Hélary… C’est à me faire regretter le tri de lentilles qui m’attend à Paris lundi prochain. Suivront à midi, Eve Risser et son piano “préparé et étendu” (à 12h), Sylvaine Hélary à nouveau pour un concert (21h) avec la violoncelliste Noémi Boutin (duo pour flûtes, voix, gifles et violoncelle, précise le programme), puis Stéphane Fromentin et le maître de céans, Eric Thomas (duo pour guitares, machines et voix). Dimanche matin, on retrouve notamment Noémi Boutin qui interprétera Pression d’Helmut Lachenbach, puis à midi Dupain, un trio mandole/vielle à roue/flûte (plus encore quelques machines).


Franck Bergerot

|

Hier soir, 31 mai, le duo Kindergaten (Poline Renou, Matthieu Donarier) ouvrait le 2ème Domo festival au sud de Quimperlé, 3 jours consacrés à “toutes les musiques contemporaines” par une drôle d’association au doux nom de Lama.

 

Soudain, au bout du champ où vient d’apparaître un chapiteau après une petite marche dans le bocage, la ligne d’horizon aux froufrous verdoyants s’affaisse et en découvre une autre, rectiligne, délimitant un triangle bleu, la mer. D’un bleu, un peu gris à cette heure déclinante où le couchant n’a pas encore allumé ses feux, que l’on croyait depuis plusieurs semaines disparu de la surface du globe. C’est face à ce bleu, sur ce coin de littoral protégé prêté par le Conseil général, à cheval sur les communes de Clohars-Carnoët et Moëlan-sur-Mer, que se tient le deuxième DoMo (pour Doëlan-Moëlan, le chapiteau se dressant sur le site du moulin de Kergalat plus exactement entre ces deux communes), un festival organisé par le Lama (Les Autres Musiques Aujourd’hui, association sise à Carnoët). Un festival qui n’est jamais que le temps fort d’une saison militante animée par une équipe de bénévole mobilisée autour de l’idée d’amener la musique à son public, puisque le public ne vient pas à elle, trompé qu’il est par cette espèce de lieu commun largement diffusé par les médias qui voudrait que, à part la chanson, la musique soit une abstraction inabordable. Or à Clohars-Carnoët, au sud de Quimperlé, hors saison estivale, on a pu entendre Fred Frith, Sylvaine Hélary, Eugene Chadbourne, le duo Wood… dans des menuiseries, des lavoirs, des jardins, des maisons particulières, devant des publics médusés. « Venir en se disant “c’est quoi ce truc?”, et repartir avec le sourire», tel est le credo d’Eric Thomas guitariste-bidouilleur, compagnon d’Albert Marcœur, et son équipe de bénévoles.


C’est Matthieu Donarier et Sébastien Boisseau qui, interrogés pour notre numéro de mai, nous avaient alertés, rentrant de là-bas avec des étincelles dans les yeux. Alors on a laissé les lentilles à trier et on y a été voir. Hier soir, 31 mai, Matthieu Donarier y était de retour, mais cette fois-ci avec la chanteuse Poline Renou pour le duo Kindergarten. On a payé 5 € sa carte d’adhésion, on a rajouté 5 € pour sa place de concert (on ne pouvait pas hélas, faute de temps, profiter des programmes des deux jours suivants pour un pass trois jours au tarif forfaitaire de 25 € avec un concert petit-déjeuner inclus), on s’est payé un sandwich deux fois plus gros, plus beau, plus savoureux que ceux qui nous coûtent habituellement deux fois plus chers et on s’est assis face à la mer où le soleil commençait à faire miroiter au loin des teintes mauves. Puis on a gagné le petit chapiteau et Kindergarten est apparu sur scène pour nous donner la primeur d’un travail que le clarinettiste et la chanteuse viennent de mener au cours d’une résidence de quinze jours.


À cette occasion, Poline Renou a déballé un répertoire collecté au fil de ses activités diverses, allant du XIIIème au XVIème et s’ouvrant sur un psaume tchèque du plein Moyen-Age. S’il leur arrive de suivre à la lettre les partitions, comme dans un formidable hoquet où s’entrecroisent et se complètent deux parties indépendantes, mille initiatives sont prises au fil de se répertoire dont nous pouvions deviner en partie la source sans pouvoir l’identifier formellement avant que le duo n’ait apporté quelques éclaircissements au bar où il donna rendez-vous à son public à l’issue du concert. Où sommes nous d’ailleurs ? Dans l’Europe moyenâgeuse, chez les Pygmées lors d’une veillée ou d’un retour de chasse, sur la place d’un village d’Albanie ? Le yodel pratiqué tant par Matthieu sur ses clarinettes et son ténor que par Poline, les frottements et les voix qui se croisent et se dissocient au milieu d’un unisson, les anches subtones et la voix retenue comme murmurée… tout prêche, non pour une fusion “world”, mais un musée imaginaire formidablement nourri. On sort de ce concert ébloui et l’on rentre rêveur par les petites routes qui passent du Finistère au Morbihan.


Hélas, après lentilles parisiennes à trier, une nouvelle tuile m’est arrivée en Bretagne : une tonne de boulons et d’écrous à visser entre eux qui m’empêchera d’assister demain 1er juin au petit-déjeuner concert donné à partir de 9h pour des groupe successifs dans la “Caravane”. À ce programme notamment, solo de la flûtiste Sylvaine Hélary… C’est à me faire regretter le tri de lentilles qui m’attend à Paris lundi prochain. Suivront à midi, Eve Risser et son piano “préparé et étendu” (à 12h), Sylvaine Hélary à nouveau pour un concert (21h) avec la violoncelliste Noémi Boutin (duo pour flûtes, voix, gifles et violoncelle, précise le programme), puis Stéphane Fromentin et le maître de céans, Eric Thomas (duo pour guitares, machines et voix). Dimanche matin, on retrouve notamment Noémi Boutin qui interprétera Pression d’Helmut Lachenbach, puis à midi Dupain, un trio mandole/vielle à roue/flûte (plus encore quelques machines).


Franck Bergerot