Jazz live
Publié le 14 Mar 2024 • Par Xavier Prévost

Michel Edelin Trio au 38 Riv’

Retour en trio du flûtiste Michel Edelin, au moment où paraît chez RogueArt un disque du PNY Quintet intitulé «Over The Wall», enregistré en 2022

https://roguart.com/product/over-the-wall/234

Un trio dont la bassiste, Peter Giron, était aussi dans ce disque, dont le batteur est John Betsch, depuis retourné aux États Unis. Ce soir à la batterie c’est Christian Lété, nouveau dans ce trio mais déjà au côté de Michel Edelin en 1980 pour un disque aux trois flûtistes «Flûtes rencontre». Je crois me souvenir qu’au tout début des années 80 j’avais chroniqué dans Jazz Magazine un concert de ce groupe

MICHEL EDELIN Trio

Michel Edelin (flûtes), Peter Giron (contrebasse), Christian Lété (batterie)

Paris, 38 Riv’, 13 mars 2024, 19h30

C’est le premier concert de la soirée dans le club de la rue de Rivoli. Un second se tiendra à 21h30, mais pour le chroniqueur banlieusard en butte aux suppressions de RER en soirée, c’eût été une galère de retour. Groupe en rodage donc, dont c’est le tout premier concert. Et déjà la joie de jouer, l’émulation, la concentration, l’enjeu et le plaisir. Premier thème : Groovy Bird, inspiré par un chant d’oiseau, et déjà par le passé inauguré par Michel Edelin en duo. Puis c’est un thème de Dolphy. L’équilibre acoustique de ce petit lieu est parfait. Il engendre une communication instantanée entre les trois musiciens. Et chacun trouve son espace d’expression, en solo comme en interaction. Nous aurons aussi, en version trio, des thèmes du CD en quintette qui vient de paraître : Prévert is Now et New Orleans. Et aussi un titre du disque à 4 flûtes publié en 2016, «Kalamania», avec Nicole Mitchell, Sylvaine Hélary et Ludivine Issambourg. Les structures sont sinueuses, comme les thèmes et les harmonies : dans les exposés comme dans les improvisations, c’est une musique qui a de l’esprit. Mais aussi de la chair : le son de la flûte, surtout quand c’est la flûte alto, a quelque chose d’éminemment charnel. La précision inventive et ludique du bassiste et du batteur participe intensément au dialogue. Beau moment de musique : le chroniqueur, qui est d’abord un amateur venu là par curiosité autant que par plaisir, est heureux.

Xavier Prévost