Jazz live
Publié le 7 Juil 2017

Mont de Marsan: Rosa, Pepe y familia, le flamenco c'est tout un art

« Le flamenco doit s’ouvrir au monde sans oublier ses racines » N’est-ce pas en pensant à cette  pensée du chorégraphe sévillan Manuel Marin que Rosa Toledo, danseuse vêtue d’un pantalon moulant et d’un simple caraco noir a sauté d’un bond dans la salle pour mieux électriser le public de Mont de Marsan ? Le masculin surtout.

Bien sur on pourrait retenir à décharge dans un décor minimaliste quelques gadgets du type portable, lunettes de soleil ou même un sac à main balancé en rythme. Pourtant à y regarder de plus près Rosa Toledo utilise à dessein ces objets de la vie courante comme pour replacer sa chorégraphie dans le champs du présent, les résonances en marqueurs de la vraie vie d’aujourd’hui. Rosa Toledo, de Cadix, est une danseuse flamenca qui sort de l’ordinaire. Improbable. Virevoltante, fougueuse, provocatrice au bout d’impossibles cambrures et contorsions suggestives. Nantie d’un naturel désarmant elle théatrallse à flux tendu chacun de ses mouvements, chacune de ses postures. Et lorsque jaillit le tempo d’une rumba « caliente » sous les assauts de son guitariste Rafael Rodriguez, dans la séance rituelle du « zapateo« , ses talons claquent alors tels un tonitruant roulement de tambour. Elle y colle illico une série de déhanchements en rythme serré. De quoi se sentir télé-transporté vers Cuba ou le Brésil. Me viennent les images de danseuses multicolores ainsi haut perchées sur leurs échasses évoluant toutes en ondulations dans les rues de Santiago. Ou les jolies robes blanches légères de l’atelier Olodum dans les rues pavées du vieux Salvador de Bahia. Le flamenco ainsi transcendé, musique et danse fondues, peut vivre au présent, dans l’instant, comme expression privilégiée du corps en phase de plaisir exposé.

Pepe Habichuela, légendaire guitariste flamenco avoue un faible pour le jazz. Il lui arrive de s’y frotter sinon carrément de le pratiquer, autrefois auprès de Don Cherry puis ces dernières années aux côtés de Dave Holland notamment. A l’invitation d’Arte Flamenco -le festival de Mont de Marsan né de l’amour pour cette musique de l’épouse d’Henri Emmanuelli, longtemps député de cette circonscription et Président du Conseil Départemental récemment disparu- le musicien de Grenade a choisi de réunir sur la grande scène montée sous le toit de bois du marché/parking de la préfecture des Landes une dynastie familiale de sa ville natale. La tribu gitane flamenca de Grenade s’affiche sous les deux patronymes associés Habichuela-Carmona pourrait-on dire. Soit trois guitaristes, un cantaor (chanteur), trois choristes plus un percussionniste. Pas moins. Ce soir là Pepe Habichuela, le chef de famille a choisi de rester dans les canons de la guitare flamenca. Arpèges, accords, plans serrés et quelques digressions le temps d’introduction de thèmes lancées en solo. C’est son fils, Josemi, héritier direct de son père mais admirateur patenté de Paco de Lucia qui choisit de sortir du (seul) sentier (flamenco)  battu. En duo avec le percussionniste Juan Habichuela (un cousin) il bascule très naturellement vers la bossa, les airs adoucis du Brésil avant de glisser en douceur vers quelques impros qui doivent lui rappeler des sets entamés avec le saxophoniste Jorge Pardo par exemple. Autre tête à sortir du rang, Pepe Luis Carmona Habichuela, neveu de Pepe le patriarche. Grand, costaud, carré d’épaule sous une veste cintrée noire sensée couvrir une chemise blanche largement ouverte sur un torse velu ornée d’une énorme médaille. Il affiche un visage copié collé de celui du rugbyman icône Chabal, Poil et longs cheveux noirs, menton carré mangé par une barbe drue. La voix colle à la carrure. Profonde, grave, jetée avec un drôle de réverbération naturelle, elle se tend en inflexions tranchantes. Il y a là du cri, de la plainte sous la douleur perçante. En mode écho  de l’organe métallique d’Agujetas, le « cantaor » forgeron du tragique flamenco. La puissance, le timbre façon gorge forcée peuvent évoquer aussi un John Lee Hooker aux saveurs vocales tabac bourbon. Sous les accords de guitares réunies pour délivrer autant de notes bleues que d’accords majeurs diminués, le chant de Pepe Luis, neveu et cousin de la  « familia » retentit frappé au coin de l’âme d’un fort accent de blues gitan.

Robert Latxague

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« Le flamenco doit s’ouvrir au monde sans oublier ses racines » N’est-ce pas en pensant à cette  pensée du chorégraphe sévillan Manuel Marin que Rosa Toledo, danseuse vêtue d’un pantalon moulant et d’un simple caraco noir a sauté d’un bond dans la salle pour mieux électriser le public de Mont de Marsan ? Le masculin surtout.

Bien sur on pourrait retenir à décharge dans un décor minimaliste quelques gadgets du type portable, lunettes de soleil ou même un sac à main balancé en rythme. Pourtant à y regarder de plus près Rosa Toledo utilise à dessein ces objets de la vie courante comme pour replacer sa chorégraphie dans le champs du présent, les résonances en marqueurs de la vraie vie d’aujourd’hui. Rosa Toledo, de Cadix, est une danseuse flamenca qui sort de l’ordinaire. Improbable. Virevoltante, fougueuse, provocatrice au bout d’impossibles cambrures et contorsions suggestives. Nantie d’un naturel désarmant elle théatrallse à flux tendu chacun de ses mouvements, chacune de ses postures. Et lorsque jaillit le tempo d’une rumba « caliente » sous les assauts de son guitariste Rafael Rodriguez, dans la séance rituelle du « zapateo« , ses talons claquent alors tels un tonitruant roulement de tambour. Elle y colle illico une série de déhanchements en rythme serré. De quoi se sentir télé-transporté vers Cuba ou le Brésil. Me viennent les images de danseuses multicolores ainsi haut perchées sur leurs échasses évoluant toutes en ondulations dans les rues de Santiago. Ou les jolies robes blanches légères de l’atelier Olodum dans les rues pavées du vieux Salvador de Bahia. Le flamenco ainsi transcendé, musique et danse fondues, peut vivre au présent, dans l’instant, comme expression privilégiée du corps en phase de plaisir exposé.

Pepe Habichuela, légendaire guitariste flamenco avoue un faible pour le jazz. Il lui arrive de s’y frotter sinon carrément de le pratiquer, autrefois auprès de Don Cherry puis ces dernières années aux côtés de Dave Holland notamment. A l’invitation d’Arte Flamenco -le festival de Mont de Marsan né de l’amour pour cette musique de l’épouse d’Henri Emmanuelli, longtemps député de cette circonscription et Président du Conseil Départemental récemment disparu- le musicien de Grenade a choisi de réunir sur la grande scène montée sous le toit de bois du marché/parking de la préfecture des Landes une dynastie familiale de sa ville natale. La tribu gitane flamenca de Grenade s’affiche sous les deux patronymes associés Habichuela-Carmona pourrait-on dire. Soit trois guitaristes, un cantaor (chanteur), trois choristes plus un percussionniste. Pas moins. Ce soir là Pepe Habichuela, le chef de famille a choisi de rester dans les canons de la guitare flamenca. Arpèges, accords, plans serrés et quelques digressions le temps d’introduction de thèmes lancées en solo. C’est son fils, Josemi, héritier direct de son père mais admirateur patenté de Paco de Lucia qui choisit de sortir du (seul) sentier (flamenco)  battu. En duo avec le percussionniste Juan Habichuela (un cousin) il bascule très naturellement vers la bossa, les airs adoucis du Brésil avant de glisser en douceur vers quelques impros qui doivent lui rappeler des sets entamés avec le saxophoniste Jorge Pardo par exemple. Autre tête à sortir du rang, Pepe Luis Carmona Habichuela, neveu de Pepe le patriarche. Grand, costaud, carré d’épaule sous une veste cintrée noire sensée couvrir une chemise blanche largement ouverte sur un torse velu ornée d’une énorme médaille. Il affiche un visage copié collé de celui du rugbyman icône Chabal, Poil et longs cheveux noirs, menton carré mangé par une barbe drue. La voix colle à la carrure. Profonde, grave, jetée avec un drôle de réverbération naturelle, elle se tend en inflexions tranchantes. Il y a là du cri, de la plainte sous la douleur perçante. En mode écho  de l’organe métallique d’Agujetas, le « cantaor » forgeron du tragique flamenco. La puissance, le timbre façon gorge forcée peuvent évoquer aussi un John Lee Hooker aux saveurs vocales tabac bourbon. Sous les accords de guitares réunies pour délivrer autant de notes bleues que d’accords majeurs diminués, le chant de Pepe Luis, neveu et cousin de la  « familia » retentit frappé au coin de l’âme d’un fort accent de blues gitan.

Robert Latxague

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« Le flamenco doit s’ouvrir au monde sans oublier ses racines » N’est-ce pas en pensant à cette  pensée du chorégraphe sévillan Manuel Marin que Rosa Toledo, danseuse vêtue d’un pantalon moulant et d’un simple caraco noir a sauté d’un bond dans la salle pour mieux électriser le public de Mont de Marsan ? Le masculin surtout.

Bien sur on pourrait retenir à décharge dans un décor minimaliste quelques gadgets du type portable, lunettes de soleil ou même un sac à main balancé en rythme. Pourtant à y regarder de plus près Rosa Toledo utilise à dessein ces objets de la vie courante comme pour replacer sa chorégraphie dans le champs du présent, les résonances en marqueurs de la vraie vie d’aujourd’hui. Rosa Toledo, de Cadix, est une danseuse flamenca qui sort de l’ordinaire. Improbable. Virevoltante, fougueuse, provocatrice au bout d’impossibles cambrures et contorsions suggestives. Nantie d’un naturel désarmant elle théatrallse à flux tendu chacun de ses mouvements, chacune de ses postures. Et lorsque jaillit le tempo d’une rumba « caliente » sous les assauts de son guitariste Rafael Rodriguez, dans la séance rituelle du « zapateo« , ses talons claquent alors tels un tonitruant roulement de tambour. Elle y colle illico une série de déhanchements en rythme serré. De quoi se sentir télé-transporté vers Cuba ou le Brésil. Me viennent les images de danseuses multicolores ainsi haut perchées sur leurs échasses évoluant toutes en ondulations dans les rues de Santiago. Ou les jolies robes blanches légères de l’atelier Olodum dans les rues pavées du vieux Salvador de Bahia. Le flamenco ainsi transcendé, musique et danse fondues, peut vivre au présent, dans l’instant, comme expression privilégiée du corps en phase de plaisir exposé.

Pepe Habichuela, légendaire guitariste flamenco avoue un faible pour le jazz. Il lui arrive de s’y frotter sinon carrément de le pratiquer, autrefois auprès de Don Cherry puis ces dernières années aux côtés de Dave Holland notamment. A l’invitation d’Arte Flamenco -le festival de Mont de Marsan né de l’amour pour cette musique de l’épouse d’Henri Emmanuelli, longtemps député de cette circonscription et Président du Conseil Départemental récemment disparu- le musicien de Grenade a choisi de réunir sur la grande scène montée sous le toit de bois du marché/parking de la préfecture des Landes une dynastie familiale de sa ville natale. La tribu gitane flamenca de Grenade s’affiche sous les deux patronymes associés Habichuela-Carmona pourrait-on dire. Soit trois guitaristes, un cantaor (chanteur), trois choristes plus un percussionniste. Pas moins. Ce soir là Pepe Habichuela, le chef de famille a choisi de rester dans les canons de la guitare flamenca. Arpèges, accords, plans serrés et quelques digressions le temps d’introduction de thèmes lancées en solo. C’est son fils, Josemi, héritier direct de son père mais admirateur patenté de Paco de Lucia qui choisit de sortir du (seul) sentier (flamenco)  battu. En duo avec le percussionniste Juan Habichuela (un cousin) il bascule très naturellement vers la bossa, les airs adoucis du Brésil avant de glisser en douceur vers quelques impros qui doivent lui rappeler des sets entamés avec le saxophoniste Jorge Pardo par exemple. Autre tête à sortir du rang, Pepe Luis Carmona Habichuela, neveu de Pepe le patriarche. Grand, costaud, carré d’épaule sous une veste cintrée noire sensée couvrir une chemise blanche largement ouverte sur un torse velu ornée d’une énorme médaille. Il affiche un visage copié collé de celui du rugbyman icône Chabal, Poil et longs cheveux noirs, menton carré mangé par une barbe drue. La voix colle à la carrure. Profonde, grave, jetée avec un drôle de réverbération naturelle, elle se tend en inflexions tranchantes. Il y a là du cri, de la plainte sous la douleur perçante. En mode écho  de l’organe métallique d’Agujetas, le « cantaor » forgeron du tragique flamenco. La puissance, le timbre façon gorge forcée peuvent évoquer aussi un John Lee Hooker aux saveurs vocales tabac bourbon. Sous les accords de guitares réunies pour délivrer autant de notes bleues que d’accords majeurs diminués, le chant de Pepe Luis, neveu et cousin de la  « familia » retentit frappé au coin de l’âme d’un fort accent de blues gitan.

Robert Latxague

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« Le flamenco doit s’ouvrir au monde sans oublier ses racines » N’est-ce pas en pensant à cette  pensée du chorégraphe sévillan Manuel Marin que Rosa Toledo, danseuse vêtue d’un pantalon moulant et d’un simple caraco noir a sauté d’un bond dans la salle pour mieux électriser le public de Mont de Marsan ? Le masculin surtout.

Bien sur on pourrait retenir à décharge dans un décor minimaliste quelques gadgets du type portable, lunettes de soleil ou même un sac à main balancé en rythme. Pourtant à y regarder de plus près Rosa Toledo utilise à dessein ces objets de la vie courante comme pour replacer sa chorégraphie dans le champs du présent, les résonances en marqueurs de la vraie vie d’aujourd’hui. Rosa Toledo, de Cadix, est une danseuse flamenca qui sort de l’ordinaire. Improbable. Virevoltante, fougueuse, provocatrice au bout d’impossibles cambrures et contorsions suggestives. Nantie d’un naturel désarmant elle théatrallse à flux tendu chacun de ses mouvements, chacune de ses postures. Et lorsque jaillit le tempo d’une rumba « caliente » sous les assauts de son guitariste Rafael Rodriguez, dans la séance rituelle du « zapateo« , ses talons claquent alors tels un tonitruant roulement de tambour. Elle y colle illico une série de déhanchements en rythme serré. De quoi se sentir télé-transporté vers Cuba ou le Brésil. Me viennent les images de danseuses multicolores ainsi haut perchées sur leurs échasses évoluant toutes en ondulations dans les rues de Santiago. Ou les jolies robes blanches légères de l’atelier Olodum dans les rues pavées du vieux Salvador de Bahia. Le flamenco ainsi transcendé, musique et danse fondues, peut vivre au présent, dans l’instant, comme expression privilégiée du corps en phase de plaisir exposé.

Pepe Habichuela, légendaire guitariste flamenco avoue un faible pour le jazz. Il lui arrive de s’y frotter sinon carrément de le pratiquer, autrefois auprès de Don Cherry puis ces dernières années aux côtés de Dave Holland notamment. A l’invitation d’Arte Flamenco -le festival de Mont de Marsan né de l’amour pour cette musique de l’épouse d’Henri Emmanuelli, longtemps député de cette circonscription et Président du Conseil Départemental récemment disparu- le musicien de Grenade a choisi de réunir sur la grande scène montée sous le toit de bois du marché/parking de la préfecture des Landes une dynastie familiale de sa ville natale. La tribu gitane flamenca de Grenade s’affiche sous les deux patronymes associés Habichuela-Carmona pourrait-on dire. Soit trois guitaristes, un cantaor (chanteur), trois choristes plus un percussionniste. Pas moins. Ce soir là Pepe Habichuela, le chef de famille a choisi de rester dans les canons de la guitare flamenca. Arpèges, accords, plans serrés et quelques digressions le temps d’introduction de thèmes lancées en solo. C’est son fils, Josemi, héritier direct de son père mais admirateur patenté de Paco de Lucia qui choisit de sortir du (seul) sentier (flamenco)  battu. En duo avec le percussionniste Juan Habichuela (un cousin) il bascule très naturellement vers la bossa, les airs adoucis du Brésil avant de glisser en douceur vers quelques impros qui doivent lui rappeler des sets entamés avec le saxophoniste Jorge Pardo par exemple. Autre tête à sortir du rang, Pepe Luis Carmona Habichuela, neveu de Pepe le patriarche. Grand, costaud, carré d’épaule sous une veste cintrée noire sensée couvrir une chemise blanche largement ouverte sur un torse velu ornée d’une énorme médaille. Il affiche un visage copié collé de celui du rugbyman icône Chabal, Poil et longs cheveux noirs, menton carré mangé par une barbe drue. La voix colle à la carrure. Profonde, grave, jetée avec un drôle de réverbération naturelle, elle se tend en inflexions tranchantes. Il y a là du cri, de la plainte sous la douleur perçante. En mode écho  de l’organe métallique d’Agujetas, le « cantaor » forgeron du tragique flamenco. La puissance, le timbre façon gorge forcée peuvent évoquer aussi un John Lee Hooker aux saveurs vocales tabac bourbon. Sous les accords de guitares réunies pour délivrer autant de notes bleues que d’accords majeurs diminués, le chant de Pepe Luis, neveu et cousin de la  « familia » retentit frappé au coin de l’âme d’un fort accent de blues gitan.

Robert Latxague