Jazz live
Publié le 12 Mai 2013

Myra Melford /Marty Erlich duo, Henry Threadgill Zooid à l'Europa Jazz Festival

Journée des coups de coeur du festival, donc d’Armand Meignan qui assure et assume la programmation, et journée des remerciements à lui adressés pour ceux (nombreux) qui partagent ce privilège de pouvoir écouter Myra Melford et Marty Erlich comme s’ils étaient dans votre propre salon si vous en avez un, et le quintet « Zooid » d’Henry Threadgill qu’ils ne reverront pas en France d’ici belle lurette, et dans ce cas mieux vaut assurer. Se faire plaisir quand on aime, qu’on est resté amateur, c’est à coup sûr partager avec d’autres amoureux.

 

Myra Melford/Marty Erlich : Myra Melford (p), Marty Erlich (as, cl)

Henry Threadgill Zooid : Henry Threadgill (as, fl, alto-fl), Jose Davila (tb, tuba), Christopher Hoffman (cello), Liberty Ellman (g), Elliott Kavee (dm)

 

« Depuis quand vous connaissez-vous ? » aurait demandé Armand Meignan à Myra et Marty. « Depuis toujours », auraient-ils répondus. Musicalement, ça s’entend tout de suite, et la part est égale entre chacun dans les compositions, de la valse à la marche en passant par des chansons plus référées à Broadway. Un moment musical rare et précieux, léger, souriant comme ils le sont tous les deux. Des miniatures que la « minuscule » pianiste rend encore plus séduisantes, un moment de bonheur comme il en est peu. On aimerait les garder plus longtemps, les retenir, on leur dit « encore », mais oui, mais non, ce moment va passer, il y a des fugacités qui vous restent dans l’âme, comme ça, des années entières…

 

Zooid c’est différent : ça peut paraître morcelé au départ, on peut croire que la musique (écrite en grande partie) est structurée comme un mobile de Calder (et au fond, qui sait ?), chacun semble grommeler sa partie sans se soucier des autres. Sauf que pas du tout, et que le compositeur veille. S’approchant du micro à pas comptés, il commence par vriller la musique de traits de flûte, juste lancés à la volée, puis le dialogue entre guitare et violoncelle commence à s’entendre, le batteur (formidable, étonnant, des mimiques uniques) commence à sous-entendre une pulsation subtile mais efficace, et l’on se retrouve soudain à penser que « ça groove ». Mot que je n’utilise jamais ! Mais là, dans ce sentiment d’être soudain embarqué dans un sillon qui va aller jusqu’au bout de sa logique, c’est le seul qui me vienne. A dire vrai, je retrouve un souvenir vieux de plus de vingt ans, la dernière (et la seule) fois que j’avais entendu Henry Threadgill c’était à Parthenay et ça m’avait produit le même effet.

 

On finit donc en beauté, et sur un nuage. Henry Threadgill reconnaît Didier Levallet qui va jouer aujourd’hui, ils échangent quelques mots autour des concerts qu’ils ont du partager dans les années 70. Le saxophoniste est une mémoire vive, il se souvient de tout, d’ailleurs je n’ai pas dit qu’il semblait dans une forme superbe, et je dois ajouter que le son d’alto est toujours là, puisssant, ferme, avec ce fond de gorge un peu douloureux qui lui appartient mais aussi cette façon de la dépasser dans un appel qui n’est également que de lui.

 

 

IMG 3760

           Henry Threadgill, Didier Levallet, hier soir au Mans

 

Aujourd’hui à l’Epau, Didier Levallet 5tet (14.30), puis Elisabeth Kontomanou.


Philippe Méziat

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Journée des coups de coeur du festival, donc d’Armand Meignan qui assure et assume la programmation, et journée des remerciements à lui adressés pour ceux (nombreux) qui partagent ce privilège de pouvoir écouter Myra Melford et Marty Erlich comme s’ils étaient dans votre propre salon si vous en avez un, et le quintet « Zooid » d’Henry Threadgill qu’ils ne reverront pas en France d’ici belle lurette, et dans ce cas mieux vaut assurer. Se faire plaisir quand on aime, qu’on est resté amateur, c’est à coup sûr partager avec d’autres amoureux.

 

Myra Melford/Marty Erlich : Myra Melford (p), Marty Erlich (as, cl)

Henry Threadgill Zooid : Henry Threadgill (as, fl, alto-fl), Jose Davila (tb, tuba), Christopher Hoffman (cello), Liberty Ellman (g), Elliott Kavee (dm)

 

« Depuis quand vous connaissez-vous ? » aurait demandé Armand Meignan à Myra et Marty. « Depuis toujours », auraient-ils répondus. Musicalement, ça s’entend tout de suite, et la part est égale entre chacun dans les compositions, de la valse à la marche en passant par des chansons plus référées à Broadway. Un moment musical rare et précieux, léger, souriant comme ils le sont tous les deux. Des miniatures que la « minuscule » pianiste rend encore plus séduisantes, un moment de bonheur comme il en est peu. On aimerait les garder plus longtemps, les retenir, on leur dit « encore », mais oui, mais non, ce moment va passer, il y a des fugacités qui vous restent dans l’âme, comme ça, des années entières…

 

Zooid c’est différent : ça peut paraître morcelé au départ, on peut croire que la musique (écrite en grande partie) est structurée comme un mobile de Calder (et au fond, qui sait ?), chacun semble grommeler sa partie sans se soucier des autres. Sauf que pas du tout, et que le compositeur veille. S’approchant du micro à pas comptés, il commence par vriller la musique de traits de flûte, juste lancés à la volée, puis le dialogue entre guitare et violoncelle commence à s’entendre, le batteur (formidable, étonnant, des mimiques uniques) commence à sous-entendre une pulsation subtile mais efficace, et l’on se retrouve soudain à penser que « ça groove ». Mot que je n’utilise jamais ! Mais là, dans ce sentiment d’être soudain embarqué dans un sillon qui va aller jusqu’au bout de sa logique, c’est le seul qui me vienne. A dire vrai, je retrouve un souvenir vieux de plus de vingt ans, la dernière (et la seule) fois que j’avais entendu Henry Threadgill c’était à Parthenay et ça m’avait produit le même effet.

 

On finit donc en beauté, et sur un nuage. Henry Threadgill reconnaît Didier Levallet qui va jouer aujourd’hui, ils échangent quelques mots autour des concerts qu’ils ont du partager dans les années 70. Le saxophoniste est une mémoire vive, il se souvient de tout, d’ailleurs je n’ai pas dit qu’il semblait dans une forme superbe, et je dois ajouter que le son d’alto est toujours là, puisssant, ferme, avec ce fond de gorge un peu douloureux qui lui appartient mais aussi cette façon de la dépasser dans un appel qui n’est également que de lui.

 

 

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           Henry Threadgill, Didier Levallet, hier soir au Mans

 

Aujourd’hui à l’Epau, Didier Levallet 5tet (14.30), puis Elisabeth Kontomanou.


Philippe Méziat

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Journée des coups de coeur du festival, donc d’Armand Meignan qui assure et assume la programmation, et journée des remerciements à lui adressés pour ceux (nombreux) qui partagent ce privilège de pouvoir écouter Myra Melford et Marty Erlich comme s’ils étaient dans votre propre salon si vous en avez un, et le quintet « Zooid » d’Henry Threadgill qu’ils ne reverront pas en France d’ici belle lurette, et dans ce cas mieux vaut assurer. Se faire plaisir quand on aime, qu’on est resté amateur, c’est à coup sûr partager avec d’autres amoureux.

 

Myra Melford/Marty Erlich : Myra Melford (p), Marty Erlich (as, cl)

Henry Threadgill Zooid : Henry Threadgill (as, fl, alto-fl), Jose Davila (tb, tuba), Christopher Hoffman (cello), Liberty Ellman (g), Elliott Kavee (dm)

 

« Depuis quand vous connaissez-vous ? » aurait demandé Armand Meignan à Myra et Marty. « Depuis toujours », auraient-ils répondus. Musicalement, ça s’entend tout de suite, et la part est égale entre chacun dans les compositions, de la valse à la marche en passant par des chansons plus référées à Broadway. Un moment musical rare et précieux, léger, souriant comme ils le sont tous les deux. Des miniatures que la « minuscule » pianiste rend encore plus séduisantes, un moment de bonheur comme il en est peu. On aimerait les garder plus longtemps, les retenir, on leur dit « encore », mais oui, mais non, ce moment va passer, il y a des fugacités qui vous restent dans l’âme, comme ça, des années entières…

 

Zooid c’est différent : ça peut paraître morcelé au départ, on peut croire que la musique (écrite en grande partie) est structurée comme un mobile de Calder (et au fond, qui sait ?), chacun semble grommeler sa partie sans se soucier des autres. Sauf que pas du tout, et que le compositeur veille. S’approchant du micro à pas comptés, il commence par vriller la musique de traits de flûte, juste lancés à la volée, puis le dialogue entre guitare et violoncelle commence à s’entendre, le batteur (formidable, étonnant, des mimiques uniques) commence à sous-entendre une pulsation subtile mais efficace, et l’on se retrouve soudain à penser que « ça groove ». Mot que je n’utilise jamais ! Mais là, dans ce sentiment d’être soudain embarqué dans un sillon qui va aller jusqu’au bout de sa logique, c’est le seul qui me vienne. A dire vrai, je retrouve un souvenir vieux de plus de vingt ans, la dernière (et la seule) fois que j’avais entendu Henry Threadgill c’était à Parthenay et ça m’avait produit le même effet.

 

On finit donc en beauté, et sur un nuage. Henry Threadgill reconnaît Didier Levallet qui va jouer aujourd’hui, ils échangent quelques mots autour des concerts qu’ils ont du partager dans les années 70. Le saxophoniste est une mémoire vive, il se souvient de tout, d’ailleurs je n’ai pas dit qu’il semblait dans une forme superbe, et je dois ajouter que le son d’alto est toujours là, puisssant, ferme, avec ce fond de gorge un peu douloureux qui lui appartient mais aussi cette façon de la dépasser dans un appel qui n’est également que de lui.

 

 

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           Henry Threadgill, Didier Levallet, hier soir au Mans

 

Aujourd’hui à l’Epau, Didier Levallet 5tet (14.30), puis Elisabeth Kontomanou.


Philippe Méziat

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Journée des coups de coeur du festival, donc d’Armand Meignan qui assure et assume la programmation, et journée des remerciements à lui adressés pour ceux (nombreux) qui partagent ce privilège de pouvoir écouter Myra Melford et Marty Erlich comme s’ils étaient dans votre propre salon si vous en avez un, et le quintet « Zooid » d’Henry Threadgill qu’ils ne reverront pas en France d’ici belle lurette, et dans ce cas mieux vaut assurer. Se faire plaisir quand on aime, qu’on est resté amateur, c’est à coup sûr partager avec d’autres amoureux.

 

Myra Melford/Marty Erlich : Myra Melford (p), Marty Erlich (as, cl)

Henry Threadgill Zooid : Henry Threadgill (as, fl, alto-fl), Jose Davila (tb, tuba), Christopher Hoffman (cello), Liberty Ellman (g), Elliott Kavee (dm)

 

« Depuis quand vous connaissez-vous ? » aurait demandé Armand Meignan à Myra et Marty. « Depuis toujours », auraient-ils répondus. Musicalement, ça s’entend tout de suite, et la part est égale entre chacun dans les compositions, de la valse à la marche en passant par des chansons plus référées à Broadway. Un moment musical rare et précieux, léger, souriant comme ils le sont tous les deux. Des miniatures que la « minuscule » pianiste rend encore plus séduisantes, un moment de bonheur comme il en est peu. On aimerait les garder plus longtemps, les retenir, on leur dit « encore », mais oui, mais non, ce moment va passer, il y a des fugacités qui vous restent dans l’âme, comme ça, des années entières…

 

Zooid c’est différent : ça peut paraître morcelé au départ, on peut croire que la musique (écrite en grande partie) est structurée comme un mobile de Calder (et au fond, qui sait ?), chacun semble grommeler sa partie sans se soucier des autres. Sauf que pas du tout, et que le compositeur veille. S’approchant du micro à pas comptés, il commence par vriller la musique de traits de flûte, juste lancés à la volée, puis le dialogue entre guitare et violoncelle commence à s’entendre, le batteur (formidable, étonnant, des mimiques uniques) commence à sous-entendre une pulsation subtile mais efficace, et l’on se retrouve soudain à penser que « ça groove ». Mot que je n’utilise jamais ! Mais là, dans ce sentiment d’être soudain embarqué dans un sillon qui va aller jusqu’au bout de sa logique, c’est le seul qui me vienne. A dire vrai, je retrouve un souvenir vieux de plus de vingt ans, la dernière (et la seule) fois que j’avais entendu Henry Threadgill c’était à Parthenay et ça m’avait produit le même effet.

 

On finit donc en beauté, et sur un nuage. Henry Threadgill reconnaît Didier Levallet qui va jouer aujourd’hui, ils échangent quelques mots autour des concerts qu’ils ont du partager dans les années 70. Le saxophoniste est une mémoire vive, il se souvient de tout, d’ailleurs je n’ai pas dit qu’il semblait dans une forme superbe, et je dois ajouter que le son d’alto est toujours là, puisssant, ferme, avec ce fond de gorge un peu douloureux qui lui appartient mais aussi cette façon de la dépasser dans un appel qui n’est également que de lui.

 

 

IMG 3760

           Henry Threadgill, Didier Levallet, hier soir au Mans

 

Aujourd’hui à l’Epau, Didier Levallet 5tet (14.30), puis Elisabeth Kontomanou.


Philippe Méziat