Nicolas Genest : film et concert au New Morning
À première vue, un concert de sortie comme un autre. Mais en fait l’aventure n’est pas banale. Nicolas Genest vient de faire paraître ‘Danhomey Songs’ (Choc Jazz Magazine dans le numéro daté de novembre 2025)

Ce disque singulier est le fruit d’un long processus : en 2007, le trompettiste (et joueur de bugle) visite pour la première fois le Bénin, pays d’une partie de ses ancêtres. Et il se prend de passion pour les rythmes, les voix et les groupes de ce pays que nous connaissions naguère sous le nom de Dahomey, quand l’appellation littérale est en fait Danhomey. Il envisage alors de construire tout un disque autour des musiques et des artistes enregistrés dans leur contexte, au Bénin et au Ghana, pour ensuite élaborer un objet musical auquel se joignent d’autres artistes (solistes, quatuor à cordes, orchestre symphonique….) enregistrés à New York, Los Angeles, Montreuil et Paris, le tout sur une période d’une dizaine d’années

Avant le concert a été projeté un film qui retrace les visites de Nicolas Genest dans ce pays, ses rencontres avec les artistes du Bénin (de musique traditionnelle, mais aussi de jazz, comme le guitariste Lionel Louéké) et ceux d’ailleurs, comme le contrebassiste John Clayton

Beau film, très vivant, et habité par l’esprit du projet. La projection était prévue à 18h30, mais parce qu’il fallait installer l’écran devant le scène, et aussi peut-être attendre le nombreux public qui n’avait pas bien lu l’horaire sur le programme, la projection commença à 19h24. Public captivé, comme votre serviteur, et film salué par une longue salve d’applaudissements

NICOLAS GENEST Nonet
Linley Marthe (guitare basse), Yvan Robilliard (claviers), Tchalé (voix & guitare), Valerie Belinga & Isabelle Gonzales (voix & percussions), Frederic Borey (saxophone ténor), Jean Baptiste Gbadoe (percussions), Christian Templet (batterie), Nicolas Genest (trompette, bugle, voix, triangle & arrangements)
Paris, New Morning, 26 octobre 2025, 20h30

La pari du concert est audacieux : faire revivre cette musique avec d’autres interprètes sur scène, et des séquences échantillonnées des artistes béninois. Ça fonctionne, c’est parfois techniquement fragile (un petit concert de larsens….), mais la musique est là, l’effervescence est grande, et le public fait entendre son plaisir des mains et de la voix. Les solistes sont salués avec enthousiasme, et l’ovation finale exprime l’adhésion de tous les présents (votre serviteur inclus). Ce concert était une première, avec les fragilités du rodage, mais aussi une vraie réussite. On souhaite à cette initiative singulière de prospérer, en offrant cette musique sur de nombreuses scènes
Xavier Prévost (texte & photos)