Jazz live
Publié le 4 Juin 2025

NUBU à Jazz sous les pommiers, le 31 mai.

Yvan Amar est l’envoyé spécial de Jazz Magazine à Coutances. Retrouvez chaque jour ses live report exclusifs.

On a entendu Nubu à 14 h, au Magic Mirrors comme on appelle ce grand barnum monté face à la cathédrale… c’est donc encore un peu un concert-découverte pour cet excellent quintet, distingué par le dispositif Jazz Migration. Une pulsation, de l’improvisation, des choruses… on est carrément dans la logique du jazz, portée par des imaginaires multiples qui viennent se lover les une dans les autres. Et dès la première note on est séduit par la voix d’Elizabeth Coxall: on dit des diamants très limpides qu’ils ont une « belle eau »… c’est l’image qui vient lorsqu’on écoute la chanteuse: un timbre clair et transparent, dont parfois la légère acidité ironique rappelle les folksingers, elle vole dans l’aigu alors que l’ensemble des instruments s’ancre plutôt dans le grave. Le concert commence d’ailleurs par un duo voix-contrebasse (Marion Ruault), relayé par une harmonie de cuivres: le trombone de Thibaut Du Cheyron, et juste un peu plus haut l’étonnant flugabone de Victor Auffray, astucieuse combinaison d’un bugle et d’un trombone à pistons, qui phrase avec chaleur et légèreté. Quant à la chanteuse, elle se saisit d’un serpent, ce cuivre en S double, rescapé de la musique baroque ou fin Renaissance, au charme vaguement nasillard, qui ouvre toute une mémoire musicale ancienne, de même que les percussions de Guillaume Lys font écho à des traditions lointaines. Les mélodies s’enchaînent comme des chansons qui nous trottent ensuite dans la tête, et les cinq musiciens s’autorisent à chanter, de manières fort diverses qui nous entrainent d’un scat débridé au néo-yodel de Victor Auffray. Un bain de fraicheur !