Jazz live
Publié le 12 Mai 2024 • Par Xavier Prévost

Palatino au Sunside : le présent du passé

Ce pourrait être aussi un retour vers le futur. En programmant cette nouvelle série ‘Timeline’, Juliette Poitrenaud  propose autour d’un artiste trois soirées : avec le groupe du présent, un groupe inédit (à venir ?) et un groupe du passé. Ce fut le cas d’abord avec Stéphane Belmondo https://www.jazzmagazine.com/les-news/jazz-live/58444/ , puis avec Julien Lourau.

Cette fois c’est une évocation du parcours de Paolo Fresu avec, au futur, un trio jusqu’alors inédit du trompettiste-bugliste avec Boyan Z & Nguyên Lê ; au présent, son duo avec le bandonéoniste Daniele di Bonaventura ; et au passé, la reconstitution du fameux groupe Palatino, après plus de 10 années de silence. C’est au premier set de cette troisième soirée que j’ai assisté.

PALATINO

Paolo Fresu (bugle, trompette, effets), Glenn Ferris (trombone), Michel Benita (contrebasse), Aldo Romano (batterie)

Paris, Sunside, 11 mai 2024, 19h15

Comme il se doit le concert commence avec Dawn, une composition d’Aldo Romano qui fut, pendant la quinzaine d’années d’activité du groupe (et 4 disques), l’emblème et la signature du quartette. Très vite chacun retrouve ses marques. Si l’on devait tenter de définir l’esthétique, c’est un peu un cocktail de références jazz roots, de polyphonies délicates et d’effusions improvisées. Suivront deux autres compositions du batteur, et de nombreux thèmes empruntés aux répertoire des différentes époques de Palatino, dont un thème de Frank Zappa (ce qui nous rappelle que Glenn Ferris a joué dans le groupe de Zappa, période ‘Grand Wazoo’….). Et Country Boy signé Michel Benita) ; et Tempête sur Florence, de la plume de Paolo Fresu. Ce sera le rappel. Mais avant cela nous avions retrouvé avec plaisir Lulu’s Back In Town, un standard qui a traversé toute l’histoire de Palatino, de son premier à son ultime disque. Le public mêlait des vieux supporters (comme votre serviteur) et de nouveaux adeptes. Enthousiasme unanime, si j’en juge par la chaleur et l’intensité des applaudissements, mêlés de quelques cris de joie. Belle idée, vraiment, que d’avoir reconstitué, fût-ce pour un soir, ce groupe dont on peut dire qu’il conserve quelque chose de mythique.

Xavier Prévost