Jazz live
Publié le 23 Juin 2012

Patrick Fradet: de l'Orkestronika au Robosonik

Vendredi 22 juin, Patrick Fradet présentait à l’Anis Gras d’Arcueil l’étrange orchestre robotisé sur lequel il prépare la création en novembre de son Robosonik. En attendant, dès ce soir 23 juin, ainsi que les 24 juin, 7 et 8 juillet, on peut aller découvrir au même endroit son projet précédent, déjà bien rodé, Résistrancepar le grand ensemble Orkestronika.

 

D’un naturel distrait, il m’est arrivé de saluer des poteaux télégraphiques, de tomber dans des trous vicieusement placés sur mon chemin, de prendre même appui, plongé dans une lecture à l’attente du feu rouge, sur une dame que j’avais prise pour un arbre. Il m’arrive aussi d’aller au concert en me trompant d’heure, de jour ou de ville, parfois les trois à la fois. Hier, je me suis rendu à l’Anis Gras à Arcueil (lieu que j’ai déjà évoqué dans un jazzlive du 20 avril 2011) pour y entendre l’Orkestronika qui s’y trouve en résidence et à voir la tête amusée de Patrick Fradet à mon arrivée, j’ai compris que je m’étais une fois de plus trompé de jour. Mais la distraction est source de rencontres et de découvertes. Or hier, Patrick Fradet n’était pas inactif et présentait le travail d’un atelier de l’EDIM (l’une des plus dynamiques écoles de musique actuelles d’où ont notamment émergé les deux piliers permanents de Ping Machine, Fred Maurin et Rafael Kœrner) sur le thème “Musiques et technologie” qui est d’ailleurs au centre du grand ensemble Orkestronika. Et il présentait non seulement ce travail qui ne fut pas pour moi sans intérêt, mais aussi le dispositif d’un nouveau projet qu’il met en place et créera en novembe, le Robosonik.

 

Le public privilégié invité à cette présentation s’est retrouvé debout, libre de se déplacer, de toucher et d’actionner même certaines commandes, au centre d’une série d’espaces, chacun d’eux étant placé sous la responsabilité d’un musicien, que l’on serait tenté de baptiser “forain de la musique” tant ces espaces s’apparentent à des stands. S’y mêlent en un joyeux capharnaüm instruments de musique conventionnels (une majorité d’instruments électrifiés ou de générateurs électroniques à clavier) et une sorte de décharge d’objets petits et grands, du globelet en plasique au couple machine à laver-sèche linge d’un lavomatique générant différents programmes sonores et dont l’un des hublots diffusait une image de personnages capables de réagir aux messages sonores envoyés par un micro dans lequel nous fûmes invités à parler ou chanter. L’ensemble de cette « ménagerie technologique » a été conçu par le roboticien Bertrand Manuel  en partenariat avec la Lutherie urbaine dont Lorraine Soliman nous avait déjà entrenu dans Jazzlive en jui 2008.

 

Et voici qu’une démonstration nous est proposée tandis que, dans un grand chaos sonore, nous nous allons d’un stand à l’autre. Ici, c’est un musicien qui à l’aide d’un clavier midi pilote une véritable usine miniature ou de minuscules marteaux-pilons et d’aimants froissent du plastique, agitent des pièces de monnaie dans un récipient, entrechoquent des couverts… tandis qu’un aspirateur rugit en risquant quelques pas de danses. Là, c’est presque la réalisation du pianocktail de Boris Vian dans L’Écume des jours, des marteaux faisant tinter un service de verres plus ou moins remplis tandis qu’un compresseur souffle à l’orifice de différentes bouteilles, authentique “jug band” automatisé. Soudain, un  groove funk se met en place. C’est Patrick Fradet qui le pilote de sa guitare, mais il est produit par les claquements du tiroir de lessive et du hublot d’une autre machine à laver tandis que des basses sont émises par un étrange mobiliter métallique fait de deux tambours de machines à laver surperposés sur lesquels sont tendues des filins frappés de manière robotisée. Quelques vraies phrases de guitare s’élèvent et, en dépit de l’étrangeté du son, je reconnais le Patrick Fradet que j’allais écouter dans les années 80 au Sunset, la guitare presque à la verticale, la crosse près de la joue, les doigts se déplaçant avec une souplesse extraordinaire mais totalement à plat sur le manche comme parcouru par une douce araignée…


À découvrir en novembre à l’Anis Gras (la date sera annoncée dans l’édition de Jazz Magazine). En attendant, on retrouvera l’Orkestronika ce samedi 23 juin et le 7 juillet à 20h30 et les dimanche 24 juin et 8 juillet à 15h. Hélas, je ne pourrai m’y rendre. Allez-y pour moi.

 

Franck Bergerot

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Vendredi 22 juin, Patrick Fradet présentait à l’Anis Gras d’Arcueil l’étrange orchestre robotisé sur lequel il prépare la création en novembre de son Robosonik. En attendant, dès ce soir 23 juin, ainsi que les 24 juin, 7 et 8 juillet, on peut aller découvrir au même endroit son projet précédent, déjà bien rodé, Résistrancepar le grand ensemble Orkestronika.

 

D’un naturel distrait, il m’est arrivé de saluer des poteaux télégraphiques, de tomber dans des trous vicieusement placés sur mon chemin, de prendre même appui, plongé dans une lecture à l’attente du feu rouge, sur une dame que j’avais prise pour un arbre. Il m’arrive aussi d’aller au concert en me trompant d’heure, de jour ou de ville, parfois les trois à la fois. Hier, je me suis rendu à l’Anis Gras à Arcueil (lieu que j’ai déjà évoqué dans un jazzlive du 20 avril 2011) pour y entendre l’Orkestronika qui s’y trouve en résidence et à voir la tête amusée de Patrick Fradet à mon arrivée, j’ai compris que je m’étais une fois de plus trompé de jour. Mais la distraction est source de rencontres et de découvertes. Or hier, Patrick Fradet n’était pas inactif et présentait le travail d’un atelier de l’EDIM (l’une des plus dynamiques écoles de musique actuelles d’où ont notamment émergé les deux piliers permanents de Ping Machine, Fred Maurin et Rafael Kœrner) sur le thème “Musiques et technologie” qui est d’ailleurs au centre du grand ensemble Orkestronika. Et il présentait non seulement ce travail qui ne fut pas pour moi sans intérêt, mais aussi le dispositif d’un nouveau projet qu’il met en place et créera en novembe, le Robosonik.

 

Le public privilégié invité à cette présentation s’est retrouvé debout, libre de se déplacer, de toucher et d’actionner même certaines commandes, au centre d’une série d’espaces, chacun d’eux étant placé sous la responsabilité d’un musicien, que l’on serait tenté de baptiser “forain de la musique” tant ces espaces s’apparentent à des stands. S’y mêlent en un joyeux capharnaüm instruments de musique conventionnels (une majorité d’instruments électrifiés ou de générateurs électroniques à clavier) et une sorte de décharge d’objets petits et grands, du globelet en plasique au couple machine à laver-sèche linge d’un lavomatique générant différents programmes sonores et dont l’un des hublots diffusait une image de personnages capables de réagir aux messages sonores envoyés par un micro dans lequel nous fûmes invités à parler ou chanter. L’ensemble de cette « ménagerie technologique » a été conçu par le roboticien Bertrand Manuel  en partenariat avec la Lutherie urbaine dont Lorraine Soliman nous avait déjà entrenu dans Jazzlive en jui 2008.

 

Et voici qu’une démonstration nous est proposée tandis que, dans un grand chaos sonore, nous nous allons d’un stand à l’autre. Ici, c’est un musicien qui à l’aide d’un clavier midi pilote une véritable usine miniature ou de minuscules marteaux-pilons et d’aimants froissent du plastique, agitent des pièces de monnaie dans un récipient, entrechoquent des couverts… tandis qu’un aspirateur rugit en risquant quelques pas de danses. Là, c’est presque la réalisation du pianocktail de Boris Vian dans L’Écume des jours, des marteaux faisant tinter un service de verres plus ou moins remplis tandis qu’un compresseur souffle à l’orifice de différentes bouteilles, authentique “jug band” automatisé. Soudain, un  groove funk se met en place. C’est Patrick Fradet qui le pilote de sa guitare, mais il est produit par les claquements du tiroir de lessive et du hublot d’une autre machine à laver tandis que des basses sont émises par un étrange mobiliter métallique fait de deux tambours de machines à laver surperposés sur lesquels sont tendues des filins frappés de manière robotisée. Quelques vraies phrases de guitare s’élèvent et, en dépit de l’étrangeté du son, je reconnais le Patrick Fradet que j’allais écouter dans les années 80 au Sunset, la guitare presque à la verticale, la crosse près de la joue, les doigts se déplaçant avec une souplesse extraordinaire mais totalement à plat sur le manche comme parcouru par une douce araignée…


À découvrir en novembre à l’Anis Gras (la date sera annoncée dans l’édition de Jazz Magazine). En attendant, on retrouvera l’Orkestronika ce samedi 23 juin et le 7 juillet à 20h30 et les dimanche 24 juin et 8 juillet à 15h. Hélas, je ne pourrai m’y rendre. Allez-y pour moi.

 

Franck Bergerot

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Vendredi 22 juin, Patrick Fradet présentait à l’Anis Gras d’Arcueil l’étrange orchestre robotisé sur lequel il prépare la création en novembre de son Robosonik. En attendant, dès ce soir 23 juin, ainsi que les 24 juin, 7 et 8 juillet, on peut aller découvrir au même endroit son projet précédent, déjà bien rodé, Résistrancepar le grand ensemble Orkestronika.

 

D’un naturel distrait, il m’est arrivé de saluer des poteaux télégraphiques, de tomber dans des trous vicieusement placés sur mon chemin, de prendre même appui, plongé dans une lecture à l’attente du feu rouge, sur une dame que j’avais prise pour un arbre. Il m’arrive aussi d’aller au concert en me trompant d’heure, de jour ou de ville, parfois les trois à la fois. Hier, je me suis rendu à l’Anis Gras à Arcueil (lieu que j’ai déjà évoqué dans un jazzlive du 20 avril 2011) pour y entendre l’Orkestronika qui s’y trouve en résidence et à voir la tête amusée de Patrick Fradet à mon arrivée, j’ai compris que je m’étais une fois de plus trompé de jour. Mais la distraction est source de rencontres et de découvertes. Or hier, Patrick Fradet n’était pas inactif et présentait le travail d’un atelier de l’EDIM (l’une des plus dynamiques écoles de musique actuelles d’où ont notamment émergé les deux piliers permanents de Ping Machine, Fred Maurin et Rafael Kœrner) sur le thème “Musiques et technologie” qui est d’ailleurs au centre du grand ensemble Orkestronika. Et il présentait non seulement ce travail qui ne fut pas pour moi sans intérêt, mais aussi le dispositif d’un nouveau projet qu’il met en place et créera en novembe, le Robosonik.

 

Le public privilégié invité à cette présentation s’est retrouvé debout, libre de se déplacer, de toucher et d’actionner même certaines commandes, au centre d’une série d’espaces, chacun d’eux étant placé sous la responsabilité d’un musicien, que l’on serait tenté de baptiser “forain de la musique” tant ces espaces s’apparentent à des stands. S’y mêlent en un joyeux capharnaüm instruments de musique conventionnels (une majorité d’instruments électrifiés ou de générateurs électroniques à clavier) et une sorte de décharge d’objets petits et grands, du globelet en plasique au couple machine à laver-sèche linge d’un lavomatique générant différents programmes sonores et dont l’un des hublots diffusait une image de personnages capables de réagir aux messages sonores envoyés par un micro dans lequel nous fûmes invités à parler ou chanter. L’ensemble de cette « ménagerie technologique » a été conçu par le roboticien Bertrand Manuel  en partenariat avec la Lutherie urbaine dont Lorraine Soliman nous avait déjà entrenu dans Jazzlive en jui 2008.

 

Et voici qu’une démonstration nous est proposée tandis que, dans un grand chaos sonore, nous nous allons d’un stand à l’autre. Ici, c’est un musicien qui à l’aide d’un clavier midi pilote une véritable usine miniature ou de minuscules marteaux-pilons et d’aimants froissent du plastique, agitent des pièces de monnaie dans un récipient, entrechoquent des couverts… tandis qu’un aspirateur rugit en risquant quelques pas de danses. Là, c’est presque la réalisation du pianocktail de Boris Vian dans L’Écume des jours, des marteaux faisant tinter un service de verres plus ou moins remplis tandis qu’un compresseur souffle à l’orifice de différentes bouteilles, authentique “jug band” automatisé. Soudain, un  groove funk se met en place. C’est Patrick Fradet qui le pilote de sa guitare, mais il est produit par les claquements du tiroir de lessive et du hublot d’une autre machine à laver tandis que des basses sont émises par un étrange mobiliter métallique fait de deux tambours de machines à laver surperposés sur lesquels sont tendues des filins frappés de manière robotisée. Quelques vraies phrases de guitare s’élèvent et, en dépit de l’étrangeté du son, je reconnais le Patrick Fradet que j’allais écouter dans les années 80 au Sunset, la guitare presque à la verticale, la crosse près de la joue, les doigts se déplaçant avec une souplesse extraordinaire mais totalement à plat sur le manche comme parcouru par une douce araignée…


À découvrir en novembre à l’Anis Gras (la date sera annoncée dans l’édition de Jazz Magazine). En attendant, on retrouvera l’Orkestronika ce samedi 23 juin et le 7 juillet à 20h30 et les dimanche 24 juin et 8 juillet à 15h. Hélas, je ne pourrai m’y rendre. Allez-y pour moi.

 

Franck Bergerot

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Vendredi 22 juin, Patrick Fradet présentait à l’Anis Gras d’Arcueil l’étrange orchestre robotisé sur lequel il prépare la création en novembre de son Robosonik. En attendant, dès ce soir 23 juin, ainsi que les 24 juin, 7 et 8 juillet, on peut aller découvrir au même endroit son projet précédent, déjà bien rodé, Résistrancepar le grand ensemble Orkestronika.

 

D’un naturel distrait, il m’est arrivé de saluer des poteaux télégraphiques, de tomber dans des trous vicieusement placés sur mon chemin, de prendre même appui, plongé dans une lecture à l’attente du feu rouge, sur une dame que j’avais prise pour un arbre. Il m’arrive aussi d’aller au concert en me trompant d’heure, de jour ou de ville, parfois les trois à la fois. Hier, je me suis rendu à l’Anis Gras à Arcueil (lieu que j’ai déjà évoqué dans un jazzlive du 20 avril 2011) pour y entendre l’Orkestronika qui s’y trouve en résidence et à voir la tête amusée de Patrick Fradet à mon arrivée, j’ai compris que je m’étais une fois de plus trompé de jour. Mais la distraction est source de rencontres et de découvertes. Or hier, Patrick Fradet n’était pas inactif et présentait le travail d’un atelier de l’EDIM (l’une des plus dynamiques écoles de musique actuelles d’où ont notamment émergé les deux piliers permanents de Ping Machine, Fred Maurin et Rafael Kœrner) sur le thème “Musiques et technologie” qui est d’ailleurs au centre du grand ensemble Orkestronika. Et il présentait non seulement ce travail qui ne fut pas pour moi sans intérêt, mais aussi le dispositif d’un nouveau projet qu’il met en place et créera en novembe, le Robosonik.

 

Le public privilégié invité à cette présentation s’est retrouvé debout, libre de se déplacer, de toucher et d’actionner même certaines commandes, au centre d’une série d’espaces, chacun d’eux étant placé sous la responsabilité d’un musicien, que l’on serait tenté de baptiser “forain de la musique” tant ces espaces s’apparentent à des stands. S’y mêlent en un joyeux capharnaüm instruments de musique conventionnels (une majorité d’instruments électrifiés ou de générateurs électroniques à clavier) et une sorte de décharge d’objets petits et grands, du globelet en plasique au couple machine à laver-sèche linge d’un lavomatique générant différents programmes sonores et dont l’un des hublots diffusait une image de personnages capables de réagir aux messages sonores envoyés par un micro dans lequel nous fûmes invités à parler ou chanter. L’ensemble de cette « ménagerie technologique » a été conçu par le roboticien Bertrand Manuel  en partenariat avec la Lutherie urbaine dont Lorraine Soliman nous avait déjà entrenu dans Jazzlive en jui 2008.

 

Et voici qu’une démonstration nous est proposée tandis que, dans un grand chaos sonore, nous nous allons d’un stand à l’autre. Ici, c’est un musicien qui à l’aide d’un clavier midi pilote une véritable usine miniature ou de minuscules marteaux-pilons et d’aimants froissent du plastique, agitent des pièces de monnaie dans un récipient, entrechoquent des couverts… tandis qu’un aspirateur rugit en risquant quelques pas de danses. Là, c’est presque la réalisation du pianocktail de Boris Vian dans L’Écume des jours, des marteaux faisant tinter un service de verres plus ou moins remplis tandis qu’un compresseur souffle à l’orifice de différentes bouteilles, authentique “jug band” automatisé. Soudain, un  groove funk se met en place. C’est Patrick Fradet qui le pilote de sa guitare, mais il est produit par les claquements du tiroir de lessive et du hublot d’une autre machine à laver tandis que des basses sont émises par un étrange mobiliter métallique fait de deux tambours de machines à laver surperposés sur lesquels sont tendues des filins frappés de manière robotisée. Quelques vraies phrases de guitare s’élèvent et, en dépit de l’étrangeté du son, je reconnais le Patrick Fradet que j’allais écouter dans les années 80 au Sunset, la guitare presque à la verticale, la crosse près de la joue, les doigts se déplaçant avec une souplesse extraordinaire mais totalement à plat sur le manche comme parcouru par une douce araignée…


À découvrir en novembre à l’Anis Gras (la date sera annoncée dans l’édition de Jazz Magazine). En attendant, on retrouvera l’Orkestronika ce samedi 23 juin et le 7 juillet à 20h30 et les dimanche 24 juin et 8 juillet à 15h. Hélas, je ne pourrai m’y rendre. Allez-y pour moi.

 

Franck Bergerot